AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 91 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
3 avis
TéMOIgnage d'une transfuge de classe. Encore un, vous me direz. Annie Ernaux a beaucoup d'enfants certes, mais ce récit parvient à faire un pas de côté par rapport à de lourdes écritures (Eribon ou Louis par exemple) multi référencées, déjà intégrées et digérées par la bourgeoisie puis recrachées imbibées de Bourdieu, Foucault, Derrida et bien d'autres.

Ici ce qui fait événement est le rapport décomplexé à la jeune culture populaire: Kery James, SCH, Wallen, IAM notamment. S'en revendiquer est déjà un acte de rébellion car le récit d'un transfuge de classe manipulé par la bourgeoisie n'autorise ou ne légitime que des philosophes, écrivains obscurs, sociologues ou grands penseurs de ce monde. Tout le populaire est expurgé, relié à des errements de jeunesse car désormais les choses sérieuses (c'est-à-dire la culture jugée importante par la classe dominante et relayée par France Inter et France Culture) commencent.
Et les personnes qui lisent/écoutent/retweet des " choses sérieuses " entendent bien dire le Beau, le Vrai, le Bien et le Mal pour ces classes populaires qui ne pensent pas par elles-mêmes ou sont toujours manipulées.

Évidemment, il est impossible d'éviter Bourdieu ou Ernaux dans son cheminement. Nesrine Slaoui, elle, ne juge pas, ne relègue pas, ne pense pas à la place des autres. Elle pense avec les autres, dénonce avec justesse l'orientalisme, l'ignorance et la stigmatisation.

Ne pas se plaindre, avancer, être fière de ses parents et de soi.

On peut regretter l'absence de déconstruction totale des Grandes Écoles, la non révélation de la face sombre de Richard Descoings ou encore du système médiatique et politique... Mais était-ce le but ici?
Commenter  J’apprécie          10
Parceque vous supprimez sur votre compte Instagram les avis qui ne vont pas dans votre sens ! Parceque vous préférez faire taire ceux qui pensent différemment de vous !
Parceque votre journalisme sert le sensationnel…
Parceque vous feriez mieux de changer de métier quand vous faites de la désinformation !!!

Je vous remets mon commentaire ici !

Complètement lunaire cet article !
Vous dites que l'on aide + car ils sont blancs ?!
Pourquoi est ce qu'il vous a échappé la proximité géographique de ce pays ?
La proximité culturelle de ce pays ?
On en a rien à foutre de leur couleur de peau ! On les aide car ce sont nos voisins, car ils sont dans l'âme des européens !

Réduire les Ukrainiens à une masse blanches est ridicule et stupide ! C'est un peuple avec une mixité culturelle et ethnique.

Ce dont on peut être sûr en revanche c'est votre appartenance à la France ! Toujours la pour râler malgré les aides apportées au monde entier.

Vous faites passez les français pour des fachos.
Quand quelqu'un vous aide pour votre déménagement, vous êtes du genre à lui reprocher d'être un crevard car il a pas ramener des pizzas et des bières ?!
Commenter  J’apprécie          10
«  La réussite scolaire n'a rien à voir avec l'intelligence; c'est l'environnement qui peut soit la favoriser soit l'éteindre. »

J'ai eu un gros coup de coeur pour le livre de Nesrine Slaoui.
Son récit et fort et émouvant.
A travers les pages on retrouve son parcours, une banlieusarde d'origine marocaine qui finira sur les bancs de science Po. Elle parle de son parcours, de la violence de classe étroitement liée au racisme.
Nesrine Slaoui parle d'une dure réalité avoir le droit d'accomplir ses rêves quand on est enfant d'immigré, elle raconte le sacrifie de ses parents.
Ce livre est un hymne d'espoir et d'amour pour ceux pour qui la légitimité est un combat permanent.
Elle raconte ce à quoi elle fera face ce qui l'entoure le racisme, le sexisme, beaucoup trop de discrimination. le fait de pouvoir trouver sa place sans être obliger de devenir quelqu'un d'autre.
En deux mots puissant et réel.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis un jeune lycéen et en lisant ce livre je me suis senti assuré, écouté et compris.
Traitant de la « méritocratie », que l'autrice juge inexistante... . Elle fait une autobiographie assez pertinente sur le plan social, elle illustre clairement ce que vivent les français et françaises qui grandissent dans des quartiers populaires, souvent avec un héritage culturel jugé illégitime dans la société actuelle et une histoire familiale forte liée à l'immigration. Les critiques sur l'écriture, le style littéraire et l'organisation du texte sont à attendre bien sûr mais moi je constate juste que l'oeuvre d'une ILLÉGITIME paraît ILLÉGITIME et c'est en cela que demeure sa valeur!
Ce livre a marqué ma vie aujourd'hui car au moment où je souhaitais abandonner et m'écrouler, le message qu'il m'a porté
à l'oreille est le suivant « toi aussi tu comptes » et aujourd'hui j'apprends que je suis candidat admissible à Sciences Po Paris.
Merci Nesrine
Commenter  J’apprécie          10
Pendant le confinement, Nessrine ne voit plus l'intérêt de rester sur Paris, sa ville d'adoption, la ville qui lui permet de construire sa carrière professionnelle.
Elle rentre alors chez ses parents près d'Apt.
C'est d'un oeil nouveau qu'elle aperçoit maintenant le foyer familial et ses environs. Cette ville rurale, elle l'a fuie plus jeune. Maintenant que l'effervescence de la capitale s'éteint, elle vient s'y réfugier. C'est dans ce contexte qu'elle décide d'écrire sur sa vie et plus précisément, sur sa réussite amère.
Fille, petit-enfant d'immigrés, habitante de province, Nessrine revient sur les difficultés qu'elle a rencontrées pour faire sa place notamment à Science Po. Elle souhaite rappeler qu'elle est un bug dans la matrice et qu'elle a eu une chance que certains n'auront jamais. Nessrine est un cheval à bascule qui oscille entre son ancien monde et son nouveau monde.
Cette histoire de vie se lit sans peine mais manque parfois de profondeur. Il me semble que l'autrice a voulu revenir sur le caractère intersectionnel des combats qu'elle a dû mener mais cela peut paraitre brouillon.
Presque à trop vouloir se légitimer, le propos peut agacer et tomber dans le narcissisme.
Commenter  J’apprécie          10
C'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et qui permet de découvrir la voix d'une jeune femme issue de l'immigration qui confronte les difficultés à la fois de ses origines, mais aussi venant de banlieue.
Pour commencer, j'ai vraiment beaucoup aimé la plume de Nesrine Slaoui qui est très fluide et agréable à lire, une très belle découverte de mon année 2023. J'ai aimé que la jeune femme reste aussi naturelle qu'elle peut l'être dans la vraie vie, restant franche et donnant peu dans les formules littéraires pompeuses auxquelles certaines se prêtent parfois. J'ai aimé que ce livre soit accessible, puisse être lu facilement par de plus jeunes qui seront confronté à un parcours identique dans ses difficultés ou au contraire, leur permettront d'être plus attentif aux autres et d'être un vrai soutien fraternel.
Evidemment, le parcours de la jeune femme est inspirant. On découvre une ambivalence terrible entre sa propre identité et cette adaptation constante pour être le moins que possible confrontée à un plafond de verre. Son parcours scolaire permet de se rendre compte que cela est possible, non sans mal mais que cela rend encore plus ambitieux, encore plus éveillé aux réalités sociétales.
J'ai aimé découvrir son parcours qui reflète (malheureusement) une vérité sur les chances qui ne sont pas égalitaires pour tous, le courage de la jeune femme qui est confrontée au racisme, au sexisme mais aussi la bravoure d'une famille chaleureuse, qui a su s'adapter à la vie en France. A l'heure ou j'écris cette chronique, je trouve que les mots de Nesrine Slaoui résonnent encore plus fort à la vue de la politique qui se dessine dangereusement aujourd'hui.
Un livre à lire tout simplement et qui permet de passer un excellent moment grâce à une plume facile, fluide et agréable.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai beaucoup aimé ce livre de Nesrine Slaoui. Il est présenté comme un roman mais je l'ai lu comme un témoignage important à propos de sa vie, du racisme et du classisme de la France et des français.
🔸
C'était poignant, brillant et très franchement d'utilité publique. Je ne sais pas trop quoi dire de plus, j'ai du mal en tout cas. J'aimerais bien que tous les blancs le lisent, pour devenir de meilleures personnes. Parce qu'en le lisant on ne peut que vouloir faire mieux.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai été très touchée par ce livre. Même avec un parcours différent, je me suis retrouvée dans la plupart des raisonnements, situations et sentiments décrits par l'autrice. C'est bien décrit - simple et juste mais quand même avec la complexité et les détails nécessaires - et de ce fait ça permet de "clarifier" des idées ou des ressentis vécus qu'on n'avait pas forcément compris par soi-même. Ça fait du bien de lire sur ce sujet. Je crois que ce qui m'a le plus touchée c'est quand elle parle de et raconte ses parents. Ce livre me laisse une certaine mélancolie.
Commenter  J’apprécie          00
Confinée comme tout le pays, Nesrine, diplômée de Sciences Po et brillante journaliste quitte Paris pour retourner auprès de ses parents, près de la ville d'Apt, dans le Vaucluse,.

L'occasion pour elle de revenir sur son parcours, son histoire et dresser un constat doux-amer sur les « illégitimes », ceux qui ne sont pas issus des classes dirigeantes et qui ne mangent pas « la culture directement depuis la bouche de leurs parents » (p23).

Dans un style clair et efficace, la narratrice décrit avec une certaine désillusion la construction d'un « transfuge des classes », qui, à cheval entre-deux, fait des va-et-vient entre son milieu d'origine (populaire) et sa nouvelle condition sociale. Un décalage entre deux mondes qui oblige à une adaptation continuelle et finalement, à ne jamais être complétement soi-même.

Plusieurs réflexions intéressantes sont à relever, notamment celle sur les différences sociales qui créent des inégalités et ce, dès l'entrée dans le système scolaire.

Le système éducatif est un moule assez rigide dans lequel seule la réussite est valorisée et où les inégalités sont les plus importantes. En dépit des moyens alloués aux zones dites d'éducation prioritaire (ZEP, ZEP+ …) et d'un programme national d'enseignement, un enfant scolarisé dans une banlieue pauvre et un autre dans une école du 5ème arrondissement de Paris n'aura absolument pas la même transmission d'enseignements.

L'environnement d'origine a une influence directe sur ce fait ; certains acquièrent un socle de connaissances et de références commun à la classe supérieur dès la naissances, tandis que d'autres sont formés uniquement par l'école.

Dans le premier cas, l'acquisition d'un ensemble de savoirs, de savoir-être et de savoir-faire favorise les parcours d'excellence dans les grandes écoles jusqu'aux postes décisionnels dans une continuité naturelle, inhérente à la classe favorisée.

Ces différences creusent inévitablement les inégalités entre les classes mais est-il réellement possible de gommer ses écarts ?

Pour la narratrice, l'accès à Science Po a formalisé le concept de transfuge, ces « bugs dans la matrice » (p175), ceux qui n'ont pas reproduit le schéma social naturel, ceux qui, comme elle, font partie des quotas favorisant l'accès aux jeunes issus de la classe populaire. Comment trouver sa place alors que d'autres s'y glissent de manière si naturelle ? Comment se sentir accepté en tant que tel lorsque l'étiquette de l'exception, de la minorité est accolée à votre nom ?

A ce sentiment d'exclusion sociale et de ne pas être à sa place (la narratrice parle du syndrome de l'imposteur p.69), viennent se greffer d'autres facteurs, notamment celui des origines, une part importante dans la construction personnelle de tout individu.

Nesrine Slaoui dit« L'ascension sociale exige un abandon d'une partie de soi-même mais renoncer à ma classe et à mon appartenance ethnique, la violence serait trop grande » (p.47).

Néanmoins, pour accéder à la classe supérieure, il faut pourtant se couler dans le moule, acquérir les mêmes connaissances, suivre les mêmes parcours d'excellence, adopter un mode de vie similaire, confirmer une culture générale commune d'une classe dirigeante comme étant celle à avoir et à valoriser, créant ainsi, une voie royale de réussite pour une catégorie ciblée.

Derrière ce témoignage d'une réussite, difficile certes, mais d'une réussite tout de même, le constat est amer : quel que soit le chemin parcouru, les diplômes en poche, il n'est pas réellement possible de trouver sa place sans altérer une partie de soi. Illégitime.

Une lecture « coup de poing » qui amène de nombreuses réflexions sur la société actuelle, les inégalités sociales, l'hermétisme des milieux élitistes et la représentation des minorités. Illégitimes ? Non, je dirais complétement légitimes ! Tous, autant que nous sommes, avec nos origines, nos prénoms, nos milieux, nos parcours, nos références culturelles, représentants de la société française. A nous de rendre cette diversité et mixité plus visible…
Lien : https://www.instagram.com/ne..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (302) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
289 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}