Walou à l'horizon : La dernière aventure de Bouzid et Zina

Je remercie l'opération Masse critique et les éditions Tartamudo.Walou à l'horizon "Rien à l'horizon" retrace avec justesse le triste sort de l'Algérie depuis l'indépendance. La manne financière que procure le gaz et le pétrole ne profite pas à l'Algérie et aux Algériens. Slim le décrit très bien dans sa BD où il dénonce l'enrichissement d'un petit nombre au détriment du peuple, un pays gangréné par la corruption, les passe-droits, le piston.
L'Algérie va mal et cela ne va pas en s'arrangeant, un pays gouverné par un président fantoche (qui a du mal à s'exprimer à cause d'un AVC), les citoyens les plus méritant s'exilent parce qu'ils n'ont aucun avenir dans leur pays. La jeunesse est sacrifiée, le français est abandonné, cette belle langue dont Kateb Yacine disait que c'était le butin de guerre de l'Algérie.
Je connais le sujet, mon époux est Algérien et comme un grand nombre d'Algériens, il est très pessimiste quant au sort de l'Algérie. J'ai quand même bien ri avec cette humour bien Algérien, qu'on a traduit pour se rapprocher un maximum de la culture française. Avec cette hypocrisie des pays musulmans où l'Alcool coule à flot et qui est prénommé Lben 21 dans la BD, le Lben étant le lait fermenté, les poubelles que l'on voit partout, le nom du chat qui s'appelle M'digouti en référence aux Algériens qui se disent être un peuple dégoûté, et les nombreux jeux de mots.

Après l'attaque de Charlie Hebdo, la mort de grands dessinateurs, caricaturistes, après avoir longuement et dans tous les sens débattu du sujet: " peut-on rire de tout?". Me voici entrain de lire Walou à l'horizon, une BD gagnée durant l'opération Masse critique de babelio.
Un très sympathique moment passé avec cette lecture, rire de tout, oui mais avec n'importe comment.
Slim nous parle ici de l'Algérie avec un humour que je trouve soft et correct.
On sourit très souvent, on tourne les pages rapidement car les aventures de Bouzid et ses comparses sont distrayantes.
Première fois que je lis les aventures de ce drôle de personnage, une façon d'aborder les problèmes d'un pays avec humour et dérision.
Comme l'a écrit Wolinski, le regretté, sur la 4ème de couverture, nous apprenons grâce à Slim ce qu'il se passe en Algérie, tout en s'amusant, un joli compliment pour l'auteur, d'un homme que le monde du dessin regrette.

Merci pour cette découverte.