La découverte de cette auteure, leïla Slimani , avec l'attribution du Prix Goncourt 2016, avec son roman, "
Chanson douce", que je lirai prochainement....
En attendant, je suis tombée par hasard sur ce recueil réunissant six de ses textes ,percutants( entre octobre 2014 et l'été 2016), rédigés pour l'hebdomadaire, "Le 1", dirigé par
Eric Fottorino.
Une autre façon de faire plus ample connaissance avec cette jeune auteure...Des réflexions, questionnements sur nos actualités les plus brûlantes: le terrorisme, le racisme,la liberté de penser, la nécessité de défendre nos convictions, nos valeurs,le combat contre le fanatisme
religieux, et l'obscurantisme , ainsi que le pouvoir dissident de la littérature, "outil" nécessaire, unique, pour une société plus juste, au-delà des sectarismes, en réapprenant un "Vivre-ensemble" !...
"Française, enfant d'étrangers
Je suis l'enfant de tous ces étrangers et je suis française. Je suis une immigrée, une parisienne, une femme libre, persuadée qu'on peut s'affirmer soi-même sans nier les autres. Que la nationalité n'est ni une gloire , ni un mérite; Qu'il y a de la joie à vivre ici et maintenant. Voilà à quoi je voudrais que ressemble la France de 2016: à ces repas de Noël joyeux et
interminables, où chacun avait sa place, où l'on ne jugeait ni l'ivresse des uns ni la liberté de ton des autres.
Où les vieux ne riaient pas des discours des plus jeunes, où les blasphémateurs amusaient toute l'assemblée. Où à la fin ne subsistait que la conscience du privilège d'être ensemble dans un monde où tout, pourtant, s'emploie à nous désunir. "(p. 47)
Une ode au courage et un refus de tous les conditionnements....Et la Littérature restant un formidable tremplin de l'expression de la Liberté :
" Parce qu'elle est un immense espace de liberté, où l'on peut tout dire, où l'on peut côtoyer le mal, raconter l'horreur, s'affranchir des règles de la morale et de la bienséance, la littérature est plus que jamais nécessaire. Elle ramène de la complexité et de l'ambiguïté dans un monde qui les rejette. Elle peut ausculter, sans fard et sans complaisance, ce que nos sociétés produisent de plus laid, de plus dangereux et de plus infâme. Elle demande du temps dans un monde où tout est rapide, où l'image et l'émotion l'emportent sur l'analyse. Mais pour jouer pleinement son rôle, elle doit être à la hauteur d'elle-même et de ces idéaux" (p. 22)