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Bouh ! Gla gla ! Au secours, l'armée rouge ! Les tchékistes ! Ah, je ne les connaissais pas, ceux là, un corps spécial de l'armée bolchévique chargé de semer la terreur dans le peuple pour leur faire aimer la révolution...Avec des méthodes très pédagogiques, écorchage, noyage, violage, massacrage de masse, incendiage de villages...Ouh là là ça fait bien passer le message...
Dans cette joyeuse ambiance, novembre 1920 dans la plaine russe mmmmh ! Nikolaï déserte l'armée rouge et cherche à rejoindre les siens dans son village natal...Qu'il retrouve totalement vide, femme, enfants, voisins, amis disparus. Il part à leur recherche, aux trousses d'un certain Kochtcheï, personnage horrifique des contes russes qui semble s'être incarné pour semer encore plus de terreur dans le pays. La course folle de Nikolaï le mènera loin, et il fera des rencontres fort passionnantes, quoique peu rassurantes...
J'avais beaucoup aimé le Village, du même auteur, au même endroit dix ans plus tard (la situation ne s'est pas améliorée...), et j'ai encore fort goûté cet opus, qui montre le visage terrifiant d'une dictature sans merci. Je me répète, mais en lisant cela, on se rend compte que les romans d'"anticipation" type 1984 ne sont, malheureusement, pas d'anticipation, mais d'imitation de la réalité historique des régimes totalitaires du XXème siècle (voir aussi le stupéfiant "Seul dans Berlin", pour l'Allemagne nazie). Tout est déjà là, espionnage, dénonciation, impossibilité à faire confiance à qui que ce soit, destruction des liens humains, à commencer par le langage, lavage de cerveau etc...Ouh là là que ça fait peur. Ouh là là que les démocraties sont fragiles ! Ouh là là que la liberté des peuples est exceptionnelle ! Ouh là là faisons attention !! Un roman qui distrait, donc, mais qui, aussi, met sur le qui-vive, fait souffler sur le lecteur le murmure de voix d'autrefois dont le monde s'est effondré pour le pire.
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Dans la série "on a pas eu d'bol", je demande Nikolaï Levitski.
Cherchez pas de lien avec Monica, y en a pas.

Nous sommes en 1920.
Un temps, que les moins de cent ans, ne...
L'hiver fait rage, la guerre a pris ses quartiers, et inversement.
C'est en déserteur fuyant l'Armée rouge, la mort d'Alek n'étant pas étrangère à cet état de fait, que nous retrouvons Nikolaï, en route pour son village, afin d'y enterrer son frère.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, c'est à une communauté fantôme qu'il échoit de ne pas le fêter comme il se doit.
Une populace retrouvée massacrée.
Femme et enfants portés disparus.
Tovarich Nikolaï, les jours à venir s'annoncent bien sombres.

Si le propos s'avère rapidement pesant, Hiver Rouge s'affirme comme une réelle échappatoire au confinement actuel.
La quête de notre renégat prête peu à sourire, certes, mais quel panard d'évoluer en des contrées inhospitalières que rien ne semble contraindre.

Mêlant histoire, Histoire et légendes du cru, Dan Smith (cf l'incontournable le Village) nous embarque dans une quête aussi désespérée que périlleuse en multipliant les tableaux et nous agrège, de fait, à une bien fragile association de circonstance menée par un Chevalier de la Triste-Figure que Cervantès n'aurait pas renié.

Épopée humaine mais pas que, puisque les animaux ne sont pas en reste.
Notamment, le fidèle Kashtan, cheval émérite s'il en est.
Je ne t'oublie pas, vieux chien, qui aura su te rendre attachant malgré une propension à la solitude rendue presque systématique en raison de ton grand âge.

Dan Smith ne fait pas dans l'ostentatoire.
Son créneau, la peur, sournoise, latente, invisible, omniprésente, susceptible de terrasser sa proie à tout instant.

Lire Hiver Rouge, c'est se coltiner un bon gros sentiment de malaise persistant.
De ceux, bien poisseux et flippants, qui ne vous lâchent qu'une fois la messe dite.
Une célébration qui ne fait pas systématiquement dans le festif, il va de soi.

Hiver Rouge est un joli pavé qui ne vous apportera aucune sérénité mais qui, à contrario, vous fera énormément de bien en terme de dépaysement, de sentiment de liberté, fût-il mis à prix par une troupe soldatesque des plus motivées pour vous l'ôter.

Grand moment.
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On pourrait établir des listes de pays ou de périodes de l'Histoire où il vaut mieux ne pas être , elle peut être assez longue et c'est  le cas pour le cadre de ce roman de Dan Smith où on se félicite de ne pas avoir connu cette période juste après le début de la révolution soviétique en particulier dans les campagnes reculées , où non seulement sévissaient de longues périodes de famine plus ou moins programmées mais qui étaient aussi le théâtre macabre de combats, de règlements de comptes et de raids sauvages .

Nikolaï Levisky , a cru que , parce que il avait déserté avec son frère  et n était plus redevenu que Kola, la vie allait pouvoir changer et qu'il pourrait enfin rejoindre sa femme et ses fils dans leur village.

Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement de son passé de combattant , des souvenirs des actes barbares dont il a été l'instigateur et le bras armé  d'autant plus qu'il est lui-même poursuivi par ses anciens compagnons et qu'il va découvrir , alors qu'il ne ramène que le corps sans vie de son frère, que son village a été vidé de ces occupants et que sa famille a été enlevée.

Commence alors une longue quête où Kola ne peut faire confiance à personne et où il doit en permanence surveiller ses arrières tout en tentant de devancer ceux que lui même poursuit  .
Mais le hasard permet aussi de faire un bout de route avec d'autres compagnons d'infortune qui , malgré toute la noirceur environnante peuvent devenir des êtres chers même si on n'ose plus leur dire : les mots et les gestes de tendresse ou d'amitié sont bannis, restent les actes de courage pour protéger les autres .

Un thriller qui ne laisse aucun répit, passionnant malgré les visions d'horreur et nous, pauvres lecteurs bien au chaud , on essaie de s'y retrouver entre l'armée rouge, blanche , bleue ou verte et les tchékistes , un festival de noms colorés qui n'a rien de l'image d'un paisible arc en ciel , on tremble , on frémit ... quel livre !
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J'ai un penchant douteux pour les périodes et les lieux les plus troubles de l'histoire et assurément que la Russie de 1920 entre dans mon schéma... Dans Hiver Rouge, l'auteur nous convie à suivre Nikolaï Levitski, un héros de l'armée Rouge, qui malgré sa foi patriotique, en vient à déserter, dégoûté par des missions de plus en plus ignobles assignées aux factions tchékistes chargées de répandre la terreur parmi le peuple et ôter à quiconque toute idée de s'opposer aux brutales réformes en cours. Malheureusement pour lui, sa famille qu'il va rejoindre s'avère avoir été victime de cette même armée cruelle... S'ensuit une éreintante course-poursuite dans la rude taïga, que vous aurez de la difficulté à lâcher avant son dénouement violent. J'ai dévoré, le climat et les déchirements de l'époque sont magnifiquement rendus, la poursuite est haletante, mais malheureusement j'ai trouvé la fin plutôt irréaliste !
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Si les Coeurs de l'Armée Rouge vous donnent des frissons de plaisir lorsqu'ils chantent, en 1920, ils vous auraient donné des frissons de trouille !

Russie, 1920, guerre civile… Nikolaï Levitski, soldat, vient de déserter avec son frère, se faisant passer tous deux pour morts dans un fossé.

Son but ? Rentrer chez lui et retrouver sa famille. Arrivé dans son village, celui-ci est vide de tous ses habitants, tous envolés… Certains partis au Paradis Blanc d'où on ne revient pas (torturés et exécutés) et d'autres fait prisonniers, apparemment.

Véritable enquête sous fond de guerre révolutionnaire, cet homme fera tout ce qui est en son pouvoir pour apprendre ce qui est arrivé aux siens et les retrouver.

Moi qui aime la Russie, je suis plus que bien servie avec les romans de Dan Smith, surtout qu'il explore les périodes troubles.

Ici, toute la violence, toute la barbarie et toute l'imbécilité de la guerre sont visibles. Ici, on se fait la guerre entre frères, entre habitants d'un même pays, on prive certains de nourriture pour la donner à d'autres, la guerre civile fait rage depuis 1917 et on ne sait plus trop contre qui on se bat…

Alors, on suspecte tout le monde et on n'accorde sa confiance à personne, tout le monde est tendu comme la corde d'un arc et les tensions sont bien palpables dans le récit grâce à la belle écriture de monsieur Smith qui m'a régalé, tout en me faisant accélérer le palpitant.

Lorsque l'on chevauche dans la neige, sous le froid glacial, il faut surveiller ses arrières et ses avants, car l'Armée Rouge n'est pas loin, la Tchéka non plus (police politique qui combattait les ennemis du nouveau régime bolchevik) et tout le monde vit dans la terreur.

Nikolaï, dit Kolia, est un personnage auquel on s'attache de suite, il a un passé de soldat de la Grande Guerre et le reste, on le découvrira au fil de la lecture.

Dans ce récit, personne n'est ni tout blanc, ni tout noir, tout est en nuance de gris et elles sont plus nombreuses que les fameuses 50 !

Tout le monde a des squelettes dans le placard, des casseroles au cul, des faits peu reluisant à masquer, des choses pas nettes à se reprocher et les pires exactions sont commises par des soldats parce que "se sont les ordres".

On doit tuer les traîtres, les mauvaises herbes… les habitants de son propre pays. Ils ont été endoctrinés et répètent cela tel un mantra.

La guerre civile change les hommes en bêtes, les innocents en meurtriers, les doux se gorgent de haine et les paisibles deviennent des vulgaires assassins. La frontière entre les gens ordinaires et les monstres qu'ils traquent (ou qu'ils subissent) est ténue. Très ténue et on la franchit très vite, cette frontière, lorsque l'on cherche sa famille.

Perdu dans cette immensité blanche et froide, juché sur sa jument fidèle, Nikolaï mènera une quête qui ne sera pas de tout repos et basculera parfois vers le côté obscur de la Force avant de se reprendre… peut-être.

Il devra accorder, ou pas, sa confiance à des inconnus, qui eux devront faire de même et je me suis souvent demandée ce que j'aurais fait à leur place et la réponse ne m'a pas plus parce que je sais que la peur nous faire accomplir des gestes inconsidérés.

Beaucoup de tensions, de peurs, de lâchetés, de dénonciations, de barbarie, de violence, d'amour et d'amitié dans ce roman époustouflant qui m'a fait chevaucher dans les steppes glacées de la Mère Russie.

On n'en sort pas indemne de ce roman coup de coeur. J'en ai encore mal au bide mais je remercie l'auteur de m'avoir donné à lire deux romans de cette trempe-là.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Après la petite claque que m'avait mis "Le Village", précédent roman de ce cher Dan Smith, je n'ai pu résister à l'appel de l'Hiver Rouge. Contrairement au 1er, j'y suis allé sans à priori cette fois, je savais que je n'allais pas me retrouver avec des noms imprononçables à rallonges qui ont le don de me gâcher ma lecture.
Ce 2eme roman n'a aucun lien avec le 1er, il peut donc se lire indépendamment sans que vous ratiez quoique se soit. le seul avertissement que je donnerai, car c'est la sensation que j'ai ressenti à sa lecture : laissez passez un peu de temps entre les 2 si vous avez lu un des 2. Je me suis jeté trop rapidement dessus à mon goût et, même si les histoires n'ont rien à voir l'une avec l'autre, le cadre et l'ambiance sont assez similaires, trop selon moi, c'est ce qui m'a un peu gêné au milieu de sa lecture. De ce point de vue là, c'était vraiment trop calqué et j'ai été un peu déçu.
Maintenant, si on fait abstraction de ces similitudes, c'est encore une histoire très oppressante, qui nous tient en haleine de bout en bout. Les descriptions qui y sont faites sont impressionnantes de précisions en si peu de mots, elles vous plongent complètement dans l'action que vous vivez en même temps que le personnage principal de l'histoire.
Pour ce qui est de l'histoire justement, on reprend les mêmes et on recommence : le cadre de la Russie début du XXeme siècle avec tout ce que ça implique, les valeurs de l'humain en tant que tel, et ceux de la famille. Quelles sont les priorités?, jusqu'où peut-on aller pour défendre ses valeurs?
Une petite standing ovation pour la fin de ce roman qui a juste été pour moi une petite régalade, j'ai littéralement bouffé les 200 dernières pages.
J'ai vraiment passé un très bon moment avec cette histoire. Mais je ne me jetterai pas de suite sur l'un de ses romans s'il en sort un autre dans peu de temps...
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Le livre de Dan Smith "Hiver rouge" nous fait comprendre toute la complexité de la révolution russe avec les différentes armées ( Rouge, Blanche, Bleue...).
L'histoire de Kolia, ancien commandant de l'armée Rouge à la recherche de sa famille, faite prisonnière par les tchékistes , nous décrit des paysages de désolation où se mêlent des scènes d'horreurs que les paysans subissent au quotidien.
On ressent d'ailleurs beaucoup de méfiance les uns envers les autres et on comprend que c'est pour protéger la seule chose qui leur reste, leur vie.
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J'avais froid, j'avais envie de lire quelque chose de froid, aussi j'ai vu la couverture et j'ai craqué sans lire le résumé.

Nikolaï a déserté l'Armée rouge. Il veut retrouver sa famille qui lui manque cruellement. Il ne supporte plus les horreurs de la guerre et risque sa peau en désertant mais il ne peut plus, c'est tout. Sauf que dans l'hiver blanc qui l'entoure, dans ce village où il y'avait tous les siens, il n'y a plus que le silence et la mort.

Déjà, ça envoie du lourd. Dès le début on se demande qu'est-ce qui est arrivé à ce village. J'avoue, ça m'a fait rester cent pages. Sauf que je trouvais l'entrée en matière un peu longue. Les descriptions surtout. Il me tardait vraiment que d'autres personnages entrent en action. J'ai donc laissé le livre un peu de côté ... Puis deux jours plus tard je me suis remise sous ma couette, il neigeait même dehors, et j'ai repris ma lecture. Sauf que là je n'ai pas pu m'arrêter.

Nikolaï va aller de rencontres en rencontres, fuyant une peur qui augmente et l'oppresse, en voulant à tout prix retrouver sa famille. Avec son fidèle cheval il va traverser des paysages désolés, détruits, et va apercevoir plus encore les horreurs de la guerre. D'ailleurs j'ai adoré la relation si particulière qu'il avait avec son cheval tout au long du livre : c'est son meilleur ami, son confident, son donneur d'alerte.
Des descriptions à vous couper le souffle, des dialogues intelligents, et surtout des personnages attachants.

C'est sauvage, ça vous prend aux tripes, et j'ai même eu la larme à l'oeil, c'est dire combien l'histoire est sublime.
Bref un livre désarmant, à savourer en plein hiver.
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En 1920, le peuple russe se déchire mutuellement. Nikolaï déserte l'Armée rouge pour retourner dans son village et enterrer son frère, mort à ses côtés. Malheureusement, lorsqu'il arrive, sa femme et ses deux fils ont disparu ainsi que tous les habitant du village.
Malgré quelques longueurs dues aux nombreuses répétitions inutiles, ce roman se laisse lire bien que j'aie trouvé le style un peu confus. le suspense est bien présent mais j'ai trouvé la traque un peu trop longue. L'histoire a quand même le mérite de nous donner un aperçu de la noirceur de l'âme humaine et de la difficulté de survivre dans un pays en guerre où chacun se méfie de son prochain.
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Après le livre "le village" du même auteur, que j'avais déjà beaucoup aimé, ce nouveau roman est époustouflant!
Histoire oppressante à souhait qu'on dévore…
Pas une minute de répit, on veut savoir (pas un thriller mais bien pire).
Les descriptions très minutieuses sont à couper le souffle!
On vit à fond chaque moment, au même rythme que le personnage principal , Nikolaï Levitski, dans cette Russie en pleine guerre, épouvantable de cruauté.
Peu de personnages, dont la petite Anna très attachante et le chien mi loup, mi sauvage Tuzik incroyable d'intelligence.
Bonus si c'est encore nécessaire : à partir de la page 338 jusqu'au dernier point final, c'est ahurissant, et impossible alors de lâcher le livre.
A découvrir absolument..
Bravo (encore) Dan Smith !
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