On va suivre un gentil jeune homme dans l'état du Mississipi qui vient d'hériter du bar de son père. La vente d'alcool étant fortement réglementée, Myers a du mal à s'approvisionner.
Il est surtout embêté par la police de l'Etat voisin qui lui confisque toute sa cargaison au nom de la loi mais surtout par méchanceté. A noter que ce sont les mêmes qui viennent passer des soirées pourtant arrosées dans son bar qui est un véritable lieu de vie.
Notre jeune homme Myers est en proie à des angoisses qu'il a du mal à dissiper. Il voit partout le fantôme de son père qui vient de se suicider. Il a du mal à faire face à la dure réalité. Mais voilà que se pointe sa mère qu'il n'a pas vu depuis au moins 20 ans ce qui est à peu près son âge. Elle lui propose son aide. Elle est surtout mariée à un gourou de secte qui va essayer de mettre la main sur cette pauvre âme en perdition.
Le thème est celui du danger des sectes qui sévissent aux USA et dont il faut faire très attention pour ne pas être pris au piège. Ce sont souvent les plus vulnérables qui sont la cible de cet endoctrinement surtout en pays redneck.
C'est un gros pavé mais qui peut se lire assez vite car il y a une bonne mise ne page avec de l'aération. Ce n'est pas inutilement chargé en dialogues ce qui constitue un point positif. Les images semi-réaliste en bichromie retranscrivent assez bien l'ambiance poisseuse de cette région baignée par le fleuve Mississipi.
C'est assez classique dans le déroulé avec un final teinté de fantastique mais qui reste crédible bien qu'assez confus. On ne sait pas si on nage entre cauchemar et réalité. On est en plein ce que j'appellerais un thriller psychologique avec une belle montée en puissance. La folie n'est pas très loin…
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Myers vient d'enterrer son père, il est bien jeune pour reprendre l'activité de bar clandestin de son père. L'ambiance est très “USA”, avec des flics un peu ripoux qui jouent aux durs, on est dans l'état du Missouri, sa mère vit dans une secte à quelques lieues de là. On découvre des histoires de famille, de musique blues, de relations humaines, c'est simple et efficace, mais un peu morne. La fragilité mentale de Myers, la société du Missouri, C'est bien décrit, présenté avec une certaine sensibilité et servi par un graphisme volontairement monotone et sombre : un dessin noir aux traits et surfaces, agrémenté de bleu-gris. Pour l'histoire, ça a du mal à décoincer, pas vraiment emballé par la première moitié de l'histoire, et au milieu, c'est le choc, je pensais que ça allait dériver vers le polar social pour finir par exploser, mais malheureusement, après ça, on tombe dans un mysticisme tendant vers le fantastique. Je n'ai pas dû prendre le bon aiguillage, j'ai décroché. On ne sait trop s'il s'agit d'un délire mystique ou de folie, d'un pamphlet ou d'une apologie des sectes. J'ai sûrement raté quelque chose, j'ai trouvé l'ambiance et le ton juste, mais le fond me laisse dubitatif.
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La couverture ne trompe pas. Les dessins de Matt Fox, jouant avec le noir, le vieux rose, le fuschia, des teintes de violet et de bleu nuit et de l'ocre jaune, nous hypnotisent. le trait est épais mais les détails sont justes et les émotions nous submergent. Ce roman graphique est un vrai régal esthétique. Voilà une excellente raison de vous plonger dans l'eau et la boue aux côtés de Myers Carpenter. le sujet est sombre : enfant abandonné, démence, secte, deuil. le scénariste n'épargne pas son lecteur. Si j'ai été happée par la première moitié de l'ouvrage et très enthousiaste, je me suis un peu perdue dans la seconde moitié plus confuse. Je pense qu'elle mériterait que je vienne m'immerger une fois de plus dans ce cauchemar humide, où l'eau purificatrice devient tout à coup source de malheurs, de mort et de visions terrifiantes. Toutefois, peut-être que je cherche des réponses là où il n'y en a pas et que cette sensation de chaos n'est autre qu'une représentation terriblement juste de la folie, l'engrenage tortueux vers une fin inexorable. Un roman graphique à lire, certainement à relire, dans tous les cas à ne pas manquer lors de votre prochain passage en librairie.
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Après une première collaboration sélectionnée aux Eisner Awards et aux Harvey award (Long walk to Valhalla), le duo d'auteurs propose D'eau et de boue, une œuvre puissante, sorte de thriller contemporain au contenu sombre qui aborde les dérives sectaires avec un réalisme qui fait froid dans le dos.
Lire la critique sur le site : BDGest
On y croit totalement à cet univers sombre, déglingué, terrifiant aussi qu’on est pris aux tripes par les ambiances d’un bleu sombre. La folie n’est pas loin. D’une rare brutalité et efficacité.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Fantastique dans son déroulé, vif dans son rendu, D’eau et de boue livre une histoire qui fait frémir, entre alcool clandestin et destin d’un clan de fols, comme un nouveau récit vivant de l’Amérique invisible.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Le dessin de Matthew Fox est remarquable. C'est du très bel ouvrage. Les pages sont belles et ont une certaine sensibilité, même si elles sont sombres. [...] Une oeuvre fort et puissante qui parvient à vous captiver, vous séduire et vous passionner
Lire la critique sur le site : Sceneario
- Tu insinues que mes hommes sont corrompus ?
- Ce n'était pas une insinuation... plutôt une affirmation.
Dans le 125e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Celle qui parle, album que l’on doit à Alicia Jaraba, édité chez Grand angle. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
– La sortie de l’album Cache-cache mortel à Bréhat, titre que l’on doit au scénario de Patrick Weber, au dessin de Nicoby et c’est édité chez Glénat
– La sortie de l’album Bagnard de guerre que l’on doit au scénario de Philippe Pelaez, au dessin de Francis Porcel et c’est édité chez Grand angle
– La sortie de l’album Moon que l’on doit à Cyrille Pomès et c’est édité chez Rue de Sèvres
– La sortie de l’album La limite n’a pas de connerie que l’on doit à Emmanuel Reuzé et aux éditions Fluide glacial
– La sortie de l’album D’eau et de boue que l’on doit au scénario d’Adam Smith, au dessin de Matthew Fox et c’est édité chez Robinson
– La réédition de l’album Billie Holiday que l’on doit au scénario de Carlos Sampayo, au dessin de José Muñoz et c’est édité chez Casterman
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