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C'est une lecture sombre comme une nuit d'encre. Un imposant livre à la tranche noire, plongé tout entier dans les ténèbres, le lierre et les barbelés. Quoi de plus délicieux qu'une bonne dose de frissons partagée en famille, blottis les uns contre les autres sous une chaude couverture ?

Deux fils narratifs s'imbriquent de façon mystérieuse, avec pour trait d'union l'institut Thornhill, vieil orphelinat désaffecté dont le bâtiment sinistre semble nous écraser. En 1982, Mary y vit un enfer quotidien. Son histoire nous est restituée à travers son journal intime, chronique d'une spirale qui semble sans issue. En 2017, alors que Thornhill ne semble plus peuplé que de mauvaises herbes et de panneaux « interdit d'entrer », Ella emménage dans la maison voisine. C'est plus fort qu'elle, l'adolescente est fascinée par la vieille bâtisse qui n'est peut-être pas si déserte qu'il n'y paraît…

Les mots tourmentés de Mary nous sont livrés en alternance avec le récit sous forme graphique des explorations d'Ella, dans une cadence inquiétante rythmée par des doubles-pages noires. Texte et illustrations en noir et blanc se répondent parfaitement pour composer une atmosphère glaçante (pas trop quand même, juste ce qu'il faut pour savourer de trembler de concert). Dans la première moitié du livre, nous avons été surtout happés par l'histoire terrible de Mary. La tension monte, au fil des pages, alors que le choc de ces deux destins semble de plus en plus inéluctable. Résultat, malgré quelques flottements dans l'intrigue à certains moments, on ne voit pas vraiment passer les 530 pages de ce pavé… et nous avons trouvé la fin très réussie.

La mise en scène comporte ce qu'il faut d'escaliers branlants gravis dans les ténèbres, de bruits nocturnes et de poupées brisées. Mais ce n'est pas tout : Thornhill ne se limite pas à un roman qui "fait peur", mais parle de façon juste et terrible des affres de la solitude et du harcèlement.

Plusieurs clins d'oeil littéraires nous ont donné envie de découvrir ensemble plusieurs grands romans anglais, notamment le Jardin secret, de Frances Hodgson Burnett.

Une pépite gothique qui nous a fait forte impression !
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Comment ne pas être intrigué.e par ce livre ? Sa forme est originale (un bouquin relié de 500 pages comportant du texte mais également de nombreux passages avec uniquement des illustrations) et son résumé est accrocheur.

L'histoire alterne entre le journal intime de Mary, écrit en 1982, et des illustrations du quotidien d'Ella, qui vient d'emménager en face de Thornhill.

Au début de ma lecture, j'étais un peu perdue, et je ne comprenais pas le lien entre les deux histoires. Mais quand j'ai commencé à voir le lien entre les deux époques, je n'ai plus lâché le bouquin.

Après avoir terminé le roman graphique, je ne savais toujours pas situer l'histoire dans un genre précis : alors que je pensais dans la première moitié que l'histoire était uniquement un drame, elle a par la suite évolué et est devenue un peu fantastique (chose qui n'a pas plu à certain.e.s lecteur.rice.s, d'après mes recherches sur Babelio).

À travers ce récit sombre et oppressant, l'autrice aborde des thèmes forts comme le harcèlement, les adultes qui n'agissent pas, le mutisme sélectif…

C'est donc un livre dont je garderai un bon souvenir, qui m'a bouleversée et que je vous recommande chaudement !
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1982 : Mary est une résidente de Thornhill, un orphelinat pour jeunes filles. Souffrant de "mutisme sélectif", elle est harcelée par une co-résidente et sa clique.
2017 : une jeune fille emménage en face de Thornhill. le bâtiment à l'abandon l'intrigue...

J'ai beaucoup aimé ce livre mêlant les genres : à la fois déroutant et addictif, je l'ai lu très rapidement ! Mary, en 1982, nous raconte son quotidien dans son journal, tandis que l'histoire de 2017 est décrite en parallèle, uniquement par les illustrations double-page en noir et blanc, sans aucun dialogue. Je me suis rapidement attachée à la jeune fille vivant en 1982 et la courte enquête des années 2017 a attisé ma curiosité. J'ai parfois été un peu perdue pas les dessins énigmatiques, mais le rythme est suffisamment haletant pour retrouver facilement le fil des histoires.
La partie textuelle est bien écrite et aborde intelligemment les thèmes du harcèlement, de la vie d'un orphelinat, du manque de confiance et de la quête de soi. La partie illustrée est à la fois simple et mystérieuse : elle renforce l'ambiance sombre de l'ouvrage.
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Tout commence avec un beau livre-objet qui, vu son épaisseur et ses pages teintées de noir, a l'aspect d'une boîte mystérieuse. Quand on l'ouvre, on est saisi par l'intensité des illustrations pleine page, sans paroles. Et puis l'on se plonge dans le journal, entre peur et mystère.

Mary est une fillette traumatisée. Si traumatisée qu'elle n'ose pas nommer et encore moins regarder celle qu'elle craint tant à l'orphelinat. On ne tarde pas à comprendre pourquoi: "J'étais sûre qu'elle allait recommencer à me harceler". En parallèle, à travers la partie illustrée, on suit la jeune Ella dans ses expéditions jusqu'à la "maison hantée" qu'est devenue Thornhill abandonnée. "Entrée interdite", "danger", barbelés et végétation dense, tout est fait pour dissuader les curieux. Mais Ella est intriguée par la silhouette qu'elle a aperçue depuis la fenêtre de sa chambre...

Et l'on alterne ainsi du (journal) passé au (graphisme) présent, en un va-et-vient de plus en plus sombre au fur et à mesure que les éléments s'imbriquent et que les situations des deux héroïnes se font écho. On réalise en effet que Ella se sent toute aussi seule et malheureuse que Mary: elle aussi évolue sans parents puisque sa mère est décédée (j'ai trouvé émouvante la photo de celle-ci accrochée dans sa chambre et signée d'un "je t'aimerai toujours, maman"), et que son père est constamment absent pour le travail. Ainsi, toutes deux sont en manque d'amour...

Pour échapper à sa tortionnaire, Mary s'enferme dans son "jardin secret", qui représente à la fois son livre préféré (célèbre classique anglais de Frances H. Burnett), sa chambre où elle passe des heures à confectionner de petites figurines inspirées par ses lectures, et un coin de verdure du parc entourant Thornhill où elle aime se réfugier. Petit à petit on en apprend plus sur elle, notamment qu'elle a un trouble du langage, un "mutisme sélectif" qui l'empêche de parler à voix haute devant les autres, sans que l'on sache vraiment si c'est la cause ou la conséquence de son rejet. Malgré la tendresse et les petites attentions de Kathleen la cuisinière, "ma vie est un cauchemar", entre railleries et mauvais tours orchestrés par l'autre orpheline et ses complices. Thornhill devient un huis clos oppressant, on sait qu'on avance inéluctablement vers une tragédie, au fur et à mesure que Ella découvre les vestiges de la vie passée de Mary (une tête de poupée abandonnée, une statue recouverte de lierre, des inscriptions sur les murs du couloir)... Celle-ci nous touche par son désespoir ("A l'intérieur, je suis brisée") et en même temps par ce courage qu'elle a d'affronter la situation jusqu'au bout.
A force de se croiser, les deux histoires se rejoindront pour un final poignant... mais pas une fin, car des enfants délaissés, malheureusement, il y en a tant...
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Thornhill est une lecture idéale pour Halloween avec son atmosphère sombre et mystérieuse. Ce roman est raconté à travers deux époques, 1982 et 2017, détaillant la vie deux fillettes seules et incomprises. La capacité de Pam Smy à nous raconter des histoires passionnantes est incroyable et cette celle-ci est puissante et émouvante. Je me suis très vite attachée aux personnages d'Ella et de Mary. L'originalité de ce roman est qu'il est écrit sous deux formes différentes la partie de la vie de Mary est écrit comme un journal intime et la partie d'Ella est en format graphique ce qui rend l'intrigue encore plus puissante. Une très belle découverte et un coup de coeur pour ce livre.
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En mars 2017, la jeune Ella emménage avec son père dans une maison qui a vue sur le parc et la demeure abandonnés de l'Institut Thornhill, dont l'entrée est condamnée. Pourtant, elle y aperçoit à plusieurs reprises la silhouette d'une fille de son âge. Dès lors, elle n'a de cesse de franchir la clôture qui la sépare de Thornhill et d'explorer les lieux.
En 1982, Mary raconte dans son journal comment elle se réfugie, dès qu'elle rentre des cours, dans sa chambre haut-perchée pour échapper à celle qui n'est pas restée dans sa famille d'accueil mais est revenue à Thornhill, si bien que le cauchemar a recommencé. Mais de ce cauchemar, Mary ne peut parler à personne car, sans être muette, elle est privée de parole. Alors elle s'exprime au travers des figurines qu'elle crée et qui habitent sa chambre.

Deux fils narratifs, en alternance, composent ce roman jeunesse (mais pas que, la preuve 😉 ) hors normes. le premier, celui d'Ella, se déroule uniquement sous forme graphique, avec des images en noir et blanc occupant à chaque fois une double page. le second nous présente le journal tenu par Mary et cette composition, mise en valeur par des séparations sous forme de pages intercalées entièrement noires (aussi noires que la tranche du livre, dont la maquette est impressionnante), se révèle très efficace.
Sombre et prenant, le récit nous plonge dans le quotidien angoissant d'une adolescente victime d'une de ses camarades, que la lecture de son journal nous rend extrêmement proche. le scénario, aux marges du réel, joue la carte du mystère et d'une tension qui va croissant jusqu'au dénouement.
Une réussite, tant sur le plan graphique que littéraire.

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Thornhill fut un orphelinat avant d'être une vieille bâtisse à l'abandon. La petit Mary y a vécu un harcèlement constant l'enfermant dans une solitude terrible.
Quelques années plus tard, une autre petite fille s'enferme dans la solitude et va croiser la route de Thornhill, et donc de Mary.

Entre roman graphique et journal intime, ce livre est une pépite visuelle. Il a également su me tenir en haleine et instaurer une ambiance triste et malaisante à la fois. Ce n'est pas une histoire horrifique à proprement parler. C'est une histoire de solitude, de tristesse, d'espoirs brisés, de violences et de faux-semblant.
A la fin de l'ouvrage, beaucoup de questions restent sans réponses mais les personnages semblent plus apaisés, malgré les sous-entendus glaçants que cette fin suggère.
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J'aime beaucoup les romans graphiques. C'est toujours un plaisir d'en découvrir un nouveau. 

Dans "Thornhill", nous suivons en parallèle l'histoire de deux jeunes filles : Mary, qui témoigne de son quotidien dans un orphelinat des années 1980 par l'intermédiaire de son journal intime, et Ella qui vient d'emménager en face dudit orphelinat (le fameux Thornhill) de nos jours, et dont l'histoire n'est qu'illustrée.

Cette alternance est plutôt bien gérée et l'histoire avance de manière fluide. 
En revanche, si les décors nous plongent rapidement dans une ambiance inquiétante, je n'ai pas vraiment apprécié les dessins des jeunes filles. C'est une question de goût, mais cela a gênée ma lecture.

Sur le fond, entre le harcèlement subi par Mary et les parents absents d'Ella, ce n'est pas léger. L'atmosphère s'avère même plutôt angoissante. La couverture l'annonçait, mais je ne m'attendais pas à une lecture si pesante.

Ce roman trouvera certainement des amateurs avertis, mais il s'est avéré trop sombre pour moi.
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Tout d'abord, ce livre est un très bel objet. Avec sa couverture cartonnée et sa tranche noire, il est impressionnant et on s'attend à quelque chose qui fait très peur. Or, nous ne sommes pas vraiment dans l'angoisse.

Ensuite, ce livre est très particulier, parce qu'il alterne entre des pages entières de dessins et du texte, qui est le contenu du journal intime d'une jeune fille, en 1982.
Les premières pages commencent par du dessin, sans aucun dialogue. Une jeune fille vient d'emménager dans une nouvelle maison, juste en face d'une grande propriété magnifique mais interdite d'accès car complètement laissée à l'abandon.
On comprend très vite que cette jeune fille, Mary, est pensionnaire dans un orphelinat de jeunes filles où elle est martyrisée jour et nuit par une autre pensionnaire, qu'elle ne nomme jamais.
La première jeune fille, Ella, essaie d'entrer dans la maison interdite; elle finit par y construire un massage et y découvre des poupées abandonnées...

Il vaut mieux ne pas s'attendre à grand chose avant de lire ce roman jeunesse, ce qui était mon cas. J'ai été très touchée par l'histoire de Mary qui m'aurait fait pleurer. Cette amitié à travers le temps est vraiment émouvante. Un très beau livre, accessible dès 13 ans je dirais, mais pas réservé aux enfants!
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Honnêtement je suis ressortie un peu traumatisée de ma lecture…
C'est un roman graphique très intelligemment réalisé, les pages illustrées qui racontent l'histoire d'Ella en 2017 alternent avec le journal intime de Mary en 1982. Les deux parties étant essentielles au récit, prenant le relais l'une de l'autre et se répondant.
Mary a 13 ans, elle vit dans l'orphelinat de Thorhnill depuis des années et elle est victime de harcèlement. Son bourreau est une jeune fille blonde de son âge au visage d'ange, qui envoie toujours sa foule d'admiratrices en première ligne sans se mouiller elle-même. de plus, Mary est terrifiée et souffre d'un « mutisme sélectif » qui l'empêche d'en parler. En effet elle est incapable de prendre la parole en public et ne peut parler en tête à tête qu'à des gens à qui elle fait vraiment confiance et en de très rares occasions. Autant dire qu'avec la fatigue physique (car la persécution se prolonge même la nuit) et psychologique provoquée par le harcèlement elle est encore moins en mesure de s'exprimer que d'habitude. Apeurée et incomprise des adultes censés la protéger elle se réfugie dans sa chambre ou dans un coin du jardin de l'orphelinat, qui un peu à l'écart lui fait comme un cocon. Là elle modèle des figurines inspirées de ses lectures et va même jusqu'à leur coudre des vêtements.
En 2017 on suit Ella, sans autre texte que les petits mots qu'elle trouve dans son quotidien, affiches aux murs ou coupures de journaux. On devine qu'elle a elle aussi autour de 13 ans, que sa maman est certainement décédée et que son père trop pris par son travail et ne sachant sûrement pas y faire avec elle et avec son chagrin, la délaisse complètement. Elle vient d'emménager en face de Thornhill, l'ancien orphelinat abandonné depuis une trentaine d'années, ce qui en fait une immense bâtisse inquiétante au jardin retourné à l'état de jungle. Comme elle se retrouve seule toute la journée elle en profite pour explorer les lieux car elle a cru y apercevoir une jeune fille blonde de son âge. Elle tombe ainsi dans les ruines sur des figurines abandonnées et en mauvais état qu'elle s'attelle à restaurer.
A 30 ans d'écart va s'opérer un drôle de rapprochement…Mary modèle donc des poupées et Ella qui les trouve disséminées les restaure, donnant l'impression de réparer Mary –voire un peu elle-même- par cette activité. On ressent la très forte solitude des deux jeunes filles, mais aussi la peur et la tristesse de Mary qui se transforme par moments en colère voire en haine pure. C'est un roman que j'ai trouvé horriblement triste, très dur, avec si peu de moments de joie et d'espoir. Malgré la virtuosité du procédé et du récit il m'a complètement plombée. Je l'ai trouvé assez glauque et je pense que je mettrais un petit encart pour prévenir les futurs jeunes lecteurs, car je craindrais que les plus impressionnables n'en ressortent un peu traumatisés. Après le propos est malheureusement très juste et d'actualité de façon un peu intemporelle. Ça a vraiment été une lecture très émouvante, qui je pense me marquera tant elle m'a chamboulée.
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Thornhill
Un hôtel abandoné
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