Le « vieil homme », c'est Augustin Morel narrant ses jeunes années de résistance pendant la 2sde guerre mondiale dans la commune rurale et reculée de Sainte Geneviève, la façon dont son réseau a été décimé par l'armée allemande. Seul survivant, Augustin ne s'est jamais remis de ce massacre, notamment de la mort de sa dulcinée Marianne Ordonnez.
Cinquante ans après, à l'occasion d'un 1er retour sur les lieux, Augustin ravive les mémoires. La grande histoire se conjugue aux bassesses villageoises.
Les très belles couleurs froides et sobres rehaussent un récit initialement édité en noir et blanc.
La qualité graphique du visage buriné, ridé, mal rasé de Fernand Cordier barré d'élégantes bacchantes gauloises le dispute à celui d'Augustin Morel. Que dire du visage adipeux et outrageusement pyramidal d'Yves Valandon, journaliste à « L'est Libéré », personnage vil et peu ragoutant.
Mais
Sokal explose son talent dans le dessin animalier : les chiens, les libellules, les corbeaux, truites et autres sangliers sont superbes.
Un bon moment de lecture.