Le jeune Rudy Bollemans est le fils du grand dessinateur de BD belge Willy Bollemans. Toutefois, le jeune homme n'a guère de talent et suit la voie de bulles pour faire plaisir à son père.
Mystérieusement disparu, Rudy a laissé derrière lui des esquisses montrant une étonnante progression de ses talents... L'inspecteur Canardo va être chargé de retrouver le jeune homme et de comprendre sa prompte amélioration, pour ce faire, il va devoir se plonger dans le monde sordide et machiavélique de l'édition et de la création de bandes-dessinées...
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Je suis tombé par hasard sur cette série en cherchant un tome se déroulant en Belgique. Au début, c'est un peu repoussant, les dessins zoomorphes sont peu avenants et donnent une sensation bizarre, mais on s'y fait ; il en est de même pour le thème des coulisses du monde de la BD qui fait moyennement rêver mais qui, traité d'une manière sarcastique, laisse entrevoir des conflits, oppositions de points de vue, de philosophie entre l'auteur et les éditeurs ou autres qui se plient ou pervertissent l'ensemble. La BD à l'eau minérale est-elle encore possible !?
Plein de dérision, l'auteur ne se prive pas non plus de tirer sur la seconde mamelle de Belgique (avec la BD) le cyclisme. Dopage en perspective.
C'est donc une BD plutôt adulte, mature, où j'ai apprécié le ton et les petites piques disséminées (sans être toutefois trop connaisseur et pouvoir mesure leur portée).
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Godferdom ! Voilà une BD que je n'aurais jamais rempruntée spontanément tant la couverture me déplait ! Par contre le titre m'a tout de suite amusée et puis il me fallait un album avec des personnages à têtes d'animaux pour le challenge BD, donc pourquoi pas ? Et finalement j'ai passé un bon moment de lecture : cette BD est pleine d'humour (belge bien sûr) et j'ai très vite oublié le zoomorphisme, qui finalement passe très bien.
C'est une enquête de l'inspecteur Canardo dans le milieu de la BD bruxelloise : il doit retrouver le fils d'un auteur vieillissant, qui l'a envoyé dans une école de dessin pour pouvoir apprendre le métier et ainsi prendre sa succession. Mais il s'avère que le fils n'a aucun talent, que l'école est très dure et qu'il a beaucoup de mal à s'adapter. Alors, lorsqu'il disparait, son père fait appel à Canardo, qu'il avait rencontré précédemment par hasard.
Que de trouvailles et de clins d'oeil dans cette histoire à la limite de la parodie ! Nous rencontrons par exemple un "artistologue" qui fournit les dessinateurs de BD en produits dopants afin qu'ils puissent dessiner pendant 72h durant ! On voit à un moment une plaque de monument aux morts en hommage aux auteurs belges. En fait toute la vie de la ville semble tourner autour de la BD (ah non, il y a aussi le vélo, et ça aura son importance dans l'histoire !)
Une BD sur la BD en somme, avec un inspecteur flegmatique, des dessins classiques aux couleurs un peu ternes, un auteur qui ne se prend pas au sérieux et un hommage humoristique à la BD belge. Donc une bonne surprise finalement !
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- Mon fils dans ce pays, quand on est trop feignant pour reprendre la ferme, on a deux possibilités : dessinateur de BD ou coureur cycliste… parce qu’en Belgique il y a pas trente-six métiers pour les tarlouzes dans ton genre…
- Sachez, petits paltoquets, que c’est sur les terreaux scénaristiques les plus ingrats que germe la véritable poésie bédéistique.
Un entretien avec Benoit Sokal