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EAN : 9782809710755
200 pages
Editions Philippe Picquier (19/02/2015)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Les récits rassemblés ici ont été écrits après la catastrophe du 11 mars 2011, alors que l'auteur partageait le quotidien des habitants touchés par le tsunami et l'accident de la centrale nucléaire Daiichi. Ce sont de fines descriptions des errements de l'âme humaine face à un danger insaisissable, invisible, lorsque hommes et femmes tentent, avec les moyens dont ils disposent, de revivre, de retrouver la lumière. Nul doute que leurs histoires, contées avec bienveil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ce recueil contient six courts récits mettant en scène le quotidien des rescapés de Fukushima, après la catastrophe nucléaire et le tsunami qui ont ravagé le Japon en mars 2011.
Le premier récit débute en racontant la catastrophe, le lecteur se retrouve au milieu du chaos, puis le second se passe juste après et ainsi de suite au fur et à mesure que la vie reprend le dessus, que le temps passe et que l'espoir refait surface.
Ce sont de beaux récits authentiques, touchants, réalistes...et terriblement humains.

Le lecteur découvre...
Les silences (en particulier des politiques et spécialistes) qui n'ont pas permis aux survivants de comprendre l'ampleur des dégâts de la catastrophe nucléaire.

Le déni de toute une partie de la population qui ne veut pas se faire du souci pour quelque chose qu'ils ne voient pas (les radiations).
Les drames sous-jacents qui ont détruit des familles entières, aujourd'hui amoindries car amputées de plusieurs de leurs membres... Et les déchirements : certains ont voulu fuir et d'autres rester dans la zone affectée.
Pendant la lecture, nous partageons le quotidien de ces êtres en deuil, leur détresse et leurs doutes. Ils sont terriblement courageux et résolus, dignes et tellement vivants.
Nous rencontrons au fil des récits, des parents inquiets parce que leur fils travaille encore dans la centrale ; un moine qui a vécu le tsunami et en a miraculeusement réchappé. Ce dernier ne sait pas comment aider son père, car depuis ce jour-là, il a perdu la tête et récite des "soutras" en virevoltant sur lui-même toute la journée.

Nous croisons la route de cette jeune mère et de son fils qui se rendent au commissariat pour se soumettre à un test ADN, dans l'espoir de retrouver le père, un pompier disparu ; puis deux amies qui se retrouvent pour la fête des morts, après que l'une d'entre elles ait quitté subitement la région, son retour amenant d'un coup de multiples questions autour des radiations ; enfin un retraité participe bénévolement aux opérations de décontamination... il est gravement malade et se sait condamné.
Le dernier récit nous projette dans le futur lorsque des années après sur la montagne de déchets radioactifs (d'où le titre, "la montagne radieuse" !), un homme organise des visites guidés pour des touristes curieux.
Ce n'est pas un livre lourd à porter malgré la gravité du sujet.
L'auteur nous dévoile la vie de ces gens simples avec beaucoup de poésie et nous découvrons des êtres emplis de sérénité et qui ont une certaine philosophie de vie. Dans cet après-chaos, chacun trouve sa place...pour recommencer à vivre.
Ce sont des récits à la fois tristes et doux, lumineux et sombres...mais la vie est toujours là, bien présente. Il y a des chants de grillons et de cigales, des araignées d'eau, des mantes religieuses qui nous le prouvent...mais aussi un mariage, et beaucoup de solidarité et d'empathie.

Rien d'étonnant, car l'auteur est un moine zen qui vit à 45 km de Fukushima dans le temple de Fukuju où il est veilleur. Il a publié un "Journal de la catastrophe" et "Vivre à Fukushima" pour continuer à informer sur le quotidien des habitants des zones sinistrées.
Connu pour ses nombreux écrits, il a été récompensé en 2001, par le plus important prix japonais de littérature, le Prix Akutagawa pour "Au-delà des Terres infinies" (la traduction du titre original est " Des fleurs dans les Limbes" et vous pouvez le trouver sous ce second titre parfois).
L'auteur explique d'ailleurs dans sa postface, qu'écrire lui est apparu comme un besoin, impossible à refréner...On le comprend après avoir vécu ces événements, rien ne peut être comme avant.

Un livre indispensable pour réfléchir sur les problèmes posés par le nucléaire, à découvrir donc...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Ecrit par un veilleur de temple de la région de Fukushima, six nouvelles d'ambiances très différentes, toutes articulés autour de la catastrophe de mars 2011:

la première, je traîne ton ombre, réaliste, se passe dans les premiers jours après le tsunami et met en parallèle des réfugiés qui tentent de survivre dans un refuge d'un côté, et un jeune diplômé devenu du jour au lendemain un paria, car il travaille chez Tepco. le tout mis en relation avec la chanson un peu ringarde "minato machi blues".

La dernière, la montagne radieuse,se passe plusieurs décennies après la catastrophe dans une ambiance légèrement science fiction: après le tremblement de terre, le tsunami, et l'accident nucléaire, on apprend que Tôkyô s'est dépeuplée et que le mont Fuji est entré en éruption. Dans cette ambiance apocalyptique, le point de vue des gens à changé sur l'irradiation et des touristes font maintenant le tour des sites d'accidents nucléaires de la planète et viennent visiter les lieux, guidés par les descendants des victimes en espérant se gorger de radiations maintenant considérées comme bénéfiques pour la santé ( je suppose qu'il s'agit d'un clin d'oeil sarcastique aux Tchernobyl tour, circuits de visite de très mauvais goût en Ukraine)

Entre les deux, des récits qui vont en s'éloignant de la date du 11 mars 2011 qui mettent en scène différents aspects de la survie, souvent via les insectes, grillons, cigales, araignées d'eau ou mante religieuse, qui symbolisent la survie acharnée dans cette zone dévastée.
(...)
Ces nouvelles sont plutôt intéressantes par leur point de vue différents: selon le cas c'est l'inondation ou l'irradiation qui est au centre du problème. Les trois premières, les plus proches temporellement de la date fatidiques, sont plus axées sur le tsunami et les ravages immédiats, et pas si éloignées des témoignages dont je parlais au sujet de la bombe A. tant qu'on ne sait pas exactement ce qui s'est passé, ce sont les dégâts immédiats qui priment. La menace nucléaire concerne plutôt les trois suivantes, lorsqu'on prend conscience de la menace invisible, qui elle perdure alors qu'on tente de reconstruire après le passage du raz-de-marée. Il n'y a pas beaucoup de choix: la fuite ou le renoncement.
L'ensemble n'est pas sinistre. mais il est loin d'être joyeux. Je remarque cependant que, discrètement, l'auteur glisse ici et là dans la bouche de ses survivants des remarques assez acides sur le gouvernement et le mensonge. Auparavant il n'était pas de bon ton de contester au Japon les décisions gouvernementales, mais la contestation affleure ici et là.
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Genyû Sôkyû – "La montagne radieuse : récits" – Ed. Piquier, 2015 (ISBN 978-2-8097-1075-5)
– six récits traduits du japonais par Anne-Bayard-Sakai et Corinne Quentin (cop. de l'original 2013) – Postface de l'auteur pp. 155-156

Ce recueil réunit six nouvelles ou récits (terme employé dans la postface), illustrant les conséquences du tsunami du 11 mars 2011 qui frappa la région de Fukushima, tsunami aggravé par la destruction partielle de la centrale nucléaire proche de Daiichi. L'auteur nous est présenté (rabat de la quatrième de couverture) comme occupant la fonction de "veilleur du temple zen Fukuju", ayant publié auparavant de nombreux essais sur le bouddhisme, ayant par ailleurs reçu en 2001 le plus prestigieux des prix littéraires japonais.

Toutes ces précisions me rendent quant à moi fort perplexe. Certes, ce recueil contient quelques scènes décrivant fort bien cet impressionnant phénomène naturel du tsunami, comparé non pas à une vague, mais littéralement à un mur ou une montagne qui avance inexorablement en pulvérisant tout sur son passage, provoquant la mort de centaines d'habitants.
Mais la qualité littéraire n'y est vraiment pas, le texte reste très documentaire (ce qui n'est déjà pas si mal, sans doute).

Plusieurs hypothèses : l'auteur rédige d'habitude des textes plutôt documentaires, d'où l'absence de souffle littéraire ? Je ne connais rien à la langue japonaise, mais deux ou trois erreurs manifestes laissent penser que la traduction n'est pas bien fameuse, l'original en japonais est peut-être plus captivant ? Certaines nouvelles sont centrées sur des allusions, des métaphores, des incursions religieuses qui parlent sans doute au public nippon, mais qui ne sont guère compréhensibles pour un lecteur occidental non initié ?

Bref, voilà un livre qui me laisse perplexe, car – surprise – il se relit sans ennui.
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Ce recueil regroupe six récits écrits après la catastrophe du 11 mars 2011 alors que l'auteur partageait le quotidien des habitants touchés par le séisme, le tsunami et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Chaque nouvelle est d'une longueur variable, avec en moyenne une trentaine de pages. Certaines nouvelles se passent quelques semaines après la catastrophe et abordent la survie des personnages et de la nature. En effet, les personnages sont endeuillés mais la vie continue. Ils doivent reconstruire, que ce soit les alentours ou eux-mêmes. D'autres nouvelles se déroulent quelques années après, mettant surtout en avant la menace nucléaire et les radiations. La dernière nouvelle, qui donne son titre au recueil, se passe des années après la catastrophe. Les touristes visitent les décharges nucléaires pour se gorger de radiations jugées bénéfiques. Dans chaque récit, les personnages tentent de retrouver une vie normale alors que leur quotidien a été bouleversé. Les récits sont touchants et cachent une critique du gouvernement.
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J'ai lu La Montagne radieuse de Genyu Sokyu. Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant pour thème la vie après le tsunami la catastrophe nucléaire de Fukushima.
-
J'ai passé un plutôt bon moment avec ce livre, que j'ai trouvé finalement assez philosophique et tout en finesse. Il n'y a pas d'actions à proprement parler, seulement des tranches de vies, des récits du quotidien, mais un quotidien transformé par le désastre qui est survenu le 11 mars 2011.
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Mais j'ai un problème avec les recueils de nouvelles... J'ai beaucoup de mal avec le fait d'aller d'une histoire à une autre. Je suis une grande amatrice de longs romans dans lesquels on plonge durant des heures. J'ai toujours ce sentiment de frustration avec les nouvelles : dès que je commence à entrer dans l'histoire, c'est déjà la fin, et ça, ça m'irrite... du coup j'y suis allée un peu à reculons. Donc même si j'ai aimé le thème général, le format m'a déplu, bien que je comprenne l'envie de l'auteur de balader son lecteur d'un récit à un autre.
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critiques presse (1)
Telerama
08 avril 2015
Ecrites comme des flashs éblouissants, ces histoires frappent par leur force méditative.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tout en pliant les vêtements de Yûsuke et Kenta qui avaient séché, Sayuri jeta un regard dehors et pensa à l'irradiation que subissaient les deux hommes qui s'activaient sans s'inquiéter de rien. Elle se rappela que l'été précédent, Kenta lui avait parlé d'une rumeur qui circulait parmi ses confrères selon laquelle les aiguilles de pins atteindraient cent becquerels. "La quantité de becquerels est ce qu'elle est, mais quand les cheveux poussent on va chez le coiffeur et quand les branches poussent on élague". C'est ainsi que Kenta avait évacué le problème.
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Une fois par semaine, comme un fuyard, il revient chez ses parents, s’empresse de prendre une douche, s’effondre plus qu’il ne se couche dans sa chambre et dort. Quand il se réveille, les yeux qu’on dirait argentés encore plissés de sommeil, il descend l’escalier toujours sans rien dire. Ses parents, tout en évitant les regards, ne peuvent que l’emmener dans un restaurant pour qu’il mange autant qu’il veut de cette viande de bœuf de Mizusawa qu’il aimait tant, puis le laisser repartir. Pour son père, c’est à la fois humiliant et triste.
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Devant une table de jardin, recouverte d'une nappe blanche, le marié et la mariée sont acclamés et applaudit par les parents et amis, près d'eux, puis les habitants des préfabriqués, rassemblés autour, sur plusieurs rangs...
Les jeunes mariés allument ensemble une énorme bougie en forme de cœur puis,sans façon, échangent un baiser.
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Quand il rentre en voiture, après la nuit tombée, une guirlande lumineuse en forme d'arbre installée par le restaurant lui tristement, au milieu des lumières clairsemées provenant des fenêtres des préfabs, renforçant encore l'impression de dénuement. Il ne sait pas combien de personnes qu'on appelle encore des réfugiés habitent là ; l'ensemble est resté un camp amélioré sans jamais devenir comme un nouveau hameau.
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En fait, les opérations de décontamination ont un effet d'irradiation sur les ouvriers : c'est bien parce que l'irradiation est dangereuse que les travaux de décontamination sont effectués, mais si on craint l'irradiation, on ne peut pas faire les travaux de décontamination...
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