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3,65

sur 57 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur a trempé sa plume dans le vitriol car ce n'est pas le portrait idyllique et enchanteur qu'il nous livre de la Slovaquie, mais plutôt un portrait d'un pays gangrené par la corruption, les mafias, les passeurs…

Un pays qui a vu arriver le capitalisme comme une diarrhée fulgurante, un pays où tout pue encore l'ancien régime de l'URSS.

Anybref, si vous pensiez lire le guide du Routard pour trouver les endroits à visiter, passez votre chemin, fuyez pauvres fous ! C'est le genre de roman qui ne vous donnera pas envie d'y mettre les pieds.

Trafics de migrants, de femmes, prostitution, ces entreprises ne connaissent pas la crise. Tout se vend, tout s'achète, la vie humaine a un prix, les organes aussi et on en ressort avec une envie de vomir tant c'est abject. le réalisme a un prix et la vérité n'est pas belle à voir. Ici, elle est sans maquillage.

Si l'Office du Tourisme slovaque ne dit pas merci à ce roman, les politiciens de là-bas lui garderont un chien de leur chienne.. Les flics aussi, sans aucun doute. Pareil pour les services secrets…

Quand à la Justice, ça fait belle lurette qu'elle est partie en vacances sans prévenir le personnel et elle n'est pas prête de revenir.

Cette pauvre Veronika n'a vraiment aucune chance que justice lui soit rendue après le viol ignoble dont elle fut la victime puisque la justice et la police sont tous les deux sous la coupe des services secrets et que ça repue l'ex-URSS à plein nez, mâtinée de relents de la Russie.

Non, il n'est pas facile de vivre en Slovaquie, l'auteur en sait quelque chose et il ne nous parle pas de son pays en bien. J'ai déjà lu des romans noirs très noirs, mais ici, c'est plus noir que noir et cherchez pas la lueur d'espoir.

Pas de pathos, pourtant… Nous sommes dans des sujets affreux (viols, enlèvements de mineures,…) mais jamais l'auteur ne nous la joue « je fais pleurer dans les chaumières ». le ton est froid, chirurgical, sans émotions à vous faire chialer. On aimera ou pas, il ne m'a pas rebuté.

La chose qui m'a le plus dérangé (au départ) et qui a fait que j'ai failli abandonner la lecture, c'est le côté kaléidoscopique du roman, pour ne pas dire foutraque, bordélique !

On a déjà une pléthore de personnages, désignés selon leurs rôles (le père, la victime, la journaliste, le boss, le nettoyeur, le procédurier,…) ce qui rend les choses assez compliquées à suivre, au début et on ajoute à cela un roman divisé entre passé et présent (Dans l'Est, à présent ; Dans l'Est, autrefois).

J'ai ramé au départ, j'ai failli abandonner, mais je me suis accrochée car je sentais que ce qui se trouvait dans les pages était du concentré de roman noir et je ne me suis pas trompée. C'est tellement concentré que l'on en ressort lessivé, anéanti, dégoutté du monde et le final ne nous laisse même entrevoir une lueur d'espoir.

Un roman noir très sombre, trop sombre, mais qui décrit avec réalisme un pays et une société gangrenée par les corruptions à tous les étages et où les truands peuvent s'en sortir à coup de billets verts tandis que les flics ne peuvent pas vivre décemment sans tremper leur quignon de pain sec dans cette soupe de corruption.

Un roman très noir, une fiction débridée, le tout se déroulant dans un pays miné par les affaires, une corruption institutionnalisée et des détournements de fonds qui feraient passer certaines grandes affaires de nos pays pour des anecdotes marrantes.

Un roman qui met en scène un pays qui a dû faire face à l'effondrement du communisme (et l'éclatement de la Tchécoslovaquie) et qui s'est retrouvé avec une espèce de démocratie à la mord-moi le noeud, avec un libéralisme débridé que les gens n'avaient pas connu, le tout dirigé par des élites sans foi ni loi, guidés uniquement par l'appât du gain et le profit facile.

Árpád Soltész a rassemblé dans son roman plusieurs faits divers sordides, les a mixé ensemble pour nous montrer l'envers du décor de la Slovaquie, nous permettant de regarder sous les jupes des institutions d'État telles la justice, la police et les services secrets, tous infiltrés par les gangs ou autres mafias. Croyez-moi, c'est pas beau à voir.

Un roman noir déjanté qui file la nausée tant tout est sombre, sans espoir (ou si peu), tant tout est corrompu et où ceux qui ne veulent pas manger de ce pain-là sont mis à l'écart sur une voie de garage.

PS : Journaliste d'investigation, Árpád Soltész, dirige une agence journalistique portant le nom d'un de ses confrères, abattu dans la périphérie de Bratislava après avoir enquêté sur des affaires de corruptions et de fraudes fiscales.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Nika fait de l'auto-stop quand elle se fait embarquer par deux ordures qui, après avoir passé un peu de « bon temps » avec elle, comptent la livrer à un réseau de proxénètes. Elle s'échappe et porte plainte. Grave erreur !
Je ne connais rien à la Slovaquie.
Est-ce pour cela que j'ai eu du mal à suivre ce récit ?
Du haut en bas de la société slovaque, tout le monde est pourri.
Est-ce ça qui m'a un peu perdue dans les méandres de ce roman noir ? Comment s'y retrouver quand il n'y a aucune moralité ? Les mafieux. Bon, on sait ce qui les motive, de quelles actions ils sont capables. Mais quand les responsables politiques, les juges, les flics, les membres des services secrets, tous, tous sont des ordures. Tous ne pensent qu'à prendre du fric, qu'à détourner de l'oseille, qu'à se servir, à faire pression, à menacer… Même ceux qui aident ont une moralité discutable.
Est-ce le style qui m'a égaré ? Non, c'est bien écrit, bien traduit. C'est sec, dur et rythmé.
Je crois que c'est la structure qui m'a embarrassée au point que par moment je ne savais plus de qui on parlait. L'auteur fait le va et vient entre deux périodes, celle des évènements résumés plus haut et « un aujourd'hui ». C'est assez clair. Chaque chapitre est titré de la fonction du principal protagoniste. Là aussi, ça devrait aller. Et pourtant… A l'intérieur des chapitres, l'auteur passe d'un personnage à l'autre, sans transition, sans saut de lignes, d'un moment à un autre… Je ne compte plus les fois où j'ai dû revenir en arrière pour suivre, juste suivre.
C'est bête, il aurait suffi de pas grand-chose pour aider le lecteur à s'y retrouver d'autant que les personnages sont nombreux, liés les uns aux autres par tout un tas de magouilles évoquées par allusion…
C'est pourtant un bon roman qui met en lumière les dysfonctionnements de la Slovaquie certes mais aussi de ses voisins, de l'Europe. J'ai découvert une petite partie des arnaques aux subventions : les migrations pendulaires de taxis qui emmènent des villages entiers de Roms en Belgique pour toucher les allocs puis les ramènent mois après mois, les Roms ne récupérant que des clopinettes dans cette histoire, l'argent étant aussitôt redistribué plutôt en haut qu'en bas de la société. Trafic d'êtres humains, de clops…
J'ai découvert le plus grand ghetto de Roms d'Europe : Lunik IX. Jetez un oeil sur le net. Une horreur ! Quelques immeubles surpeuplés, dégradés, sales. 99% de chômage. Alcool, drogues, violences.
Je pense quand même lire l'autre roman d'Arpad Soltesz « le bal des porcs », tout un programme.


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Côté pile, il y a l'image d'Epinal d'une Slovaquie qui se délite à la suite de la chute du Mur de Berlin. Les Hongrois, les Russes, les Tchèques, les Slovaques, les Roms... tous veulent une part du gâteau. Les mafias bien muselées par les services spéciaux. Les juges arrosés. Les avocats véreux. le trafic de tout ce qui peut se vendre et se consommer. Des cigarettes à la chatte.

Côté face, il y a quelques flics brutaux, idéalistes, et opiniâtres.

Entre les deux. Nika. Veronika. Jeune fille de 17 ans enlevée et violée par tous les trous par Mammouth et le Major. Mammouth en croque de toutes parts. le Major doit son nom au grade qu'il occupe dans une organisation mafieuse en cheville avec les Russes. Ils inondent l'Europe de migrants, en les passant par la zone verte... la forêt qui sert de frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine.

C'est démoralisant au possible. Sombre, glauque, dépourvu d'optimisme. Teinté de cynisme (personnellement, j'aime les polars noir de noir, et j'ai été servi, même si c'est moins intéressant que Faulkner). Mais c'est brillantissime dans sa construction.

On débute par un attentat contre un juge. On apprendra le pédigrée du juge en long et en large, vu que le livre est à 99% un flashback relatant l'enquête contre Mammouth pour le viol de Veronika. Et de fil en aiguille, on découvre une constellation de crimes, de compromissions, de corruptions qui gangrènent la société du pauvre SDF au plus haut niveau de l'Etat. Tout le monde en croque.

Le trait de génie d'Arpad Soltesz est d'intituler chaque "chapitre" par un nom commun lié au protagoniste principal dudit chapitre. Par exemple, "victime", "procureure", "procédurier", etc. Bien sûr, on connaît les noms et prénoms de ces personnes, mais il est clair que si ce n'étaient pas ces personnes, c'en serait d'autres. Il y a un côté structurel, systémique à cette construction du crime. Tout est bâti sur les pots-de-vin, sur les chantages, les influences. Un juge influençable, cela se remplace. Un avocat que l'on achète, cela se retrouve. Un passeur, il y en a 13 à la douzaine. C'est surtout cela qu'Arpad Soltesz nous dit (à mon avis). le système est pourri jusqu'à la moelle. Et même si la fin apporte une certaine "moralité", l'auteur ne nous laisse que peu d'illusion sur la capacité du système à se modifier...

De la bien belle ouvrage à réserver aux amateurs, les autres risquent de jeter l'éponge assez rapidement, tant l'univers de Soltesz est dépourvu de lumière.

Merci à Babelio Masse Critique d'octobre 2020 et aux éditions Point pour ce beau moment de lecture. J'apprécie vraiment ce genre de polars.
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Toujours prêtes à se lancer à l'assaut de nouveaux territoires, et en particulier en Europe de l'Est, les éditions Agullo publient leur premier roman slovaque avec Il était une fois dans l'Est. Plus proche de Sergio Leone que du conte de fée, le livre d'Arpád Soltész offre une vision particulièrement âpre de son pays dans les années qui suivent l'effondrement du bloc communiste et les guerres qui, plus au sud, ravagent les Balkans.

Cette histoire commence avec l'enlèvement de Veronika, belle jeune fille, par deux malfrats. Les deux hommes envisagent de la revendre à un proxénète avant de s'apercevoir qu'elle n'a que 17 ans. Ils décident alors de profiter d'elle en attendant de pouvoir la céder à un kosovar qui sera moins regardant sur son âge et l'enverra dans un bordel des Balkans. Violentée, droguée, Veronika n'en arrive pas moins à échapper à ses ravisseurs. Mais après qu'elle a porté plainte, les policiers chargés de l'enquête ont tôt fait de s'apercevoir que les deux hommes qui ont enlevé Veronika bénéficient de solides protections. Aidés par un journaliste, Pavol Schlesinger, ils vont néanmoins tenter de les faire tomber ou, à tout le moins, d'aider la jeune fille à se venger.

« Une partie de cette histoire s'est vraiment produite, mais d'une autre manière. Les personnages sont fictifs.
Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l'un d'eux, soyez raisonnable et ne l'avouez pas.
Les gens n'ont pas à savoir quel salopard vous êtes. »

L'avertissement qui ouvre ainsi Il était une fois dans l'Est est on ne peut plus clair : il n'y a pas grand monde à sauver parmi la profusion de personnages qui se croisent tout au long de ces presque 400 pages. Car à travers l'histoire de Veronika, Arpád Soltész fait le portrait d'une société dont la mutation tient moins du développement harmonieux que de la métastatisation. L'ère post-communiste telle que la décrit Solstész, est en effet d'abord celle du capitalisme le plus sauvage, un peu à l'image de ce que décrivait pour la Hongrie Julian Rubinstein dans La ballade du voleur au whisky, mais en plus violent encore. Sorte de pivot entre l'Est – Ukraine, Hongrie – et l'Ouest avec sa frontière autrichienne, la Slovaquie est en effet un lieu de passage privilégié pour un des trafics les plus lucratifs, celui des êtres humains. Il y a la traite, bien entendu, qu'illustre parfaitement l'histoire de Veronika, mais aussi le passage de clandestins d'Europe de l'Est ou du Moyen-Orient et l'organisation de filières de fausse immigration de Roms chargés d'aller tous les mois dans certains pays d'Europe de l'Ouest pour toucher une allocation qu'ils ramènent après et dont une partie alimente les réseaux mafieux.

Ces réseaux mafieux, ces gangs, Solstész les dépeint avec une certaine jubilation. le premier n'est autre que l'armée et les services secrets, viennent ensuite les vrais mafieux, ukrainiens, russes, albanais, mais aussi la police et la justice. Autant dire que le citoyen pris dans un mauvais engrenage, à l'image de Veronika, est plutôt mal parti. Quant aux petites mains du trafic, comme ce contrebandier de cigarettes qui apparaît régulièrement pour se faire dépouiller, leurs rêves de grandeur se heurtent à la dure réalité : personne ici n'est censé dépasser sa condition, les dominants comme les dominés seront toujours les mêmes.

Toute une galerie de personnages hauts en couleurs mais aussi tristement réalistes viennent illustrer ces différents aspects. On les suit à travers les chapitres qui leurs sont consacrés et qui permettent par ailleurs de multiplier les points de vue sur l'histoire qui se déroule : Veronika, donc, mais aussi ses parents et sa soeur, Schlesinger, les policiers, les membres des services secrets, les mafieux, les juges et procureurs, les avocats, les Roms… prêtent tour à tour leur et leur regard à cette histoire d'apparence simple et dont on s'aperçoit qu'elle est en fait une énorme pelote de fils emmêlés. Chacun ici a une raison d'agir et si certains foncent tout droit, d'autres peuvent poursuivre plusieurs objectifs, parfois contradictoires. Ce sont des coups de billard à trois ou quatre bandes qui se mettent en place et il est bien difficile parfois de savoir qui sont les bons et qui sont les méchants… ou plutôt s'il y a vraiment des bons.

Bref, avec Il était une fois dans l'Est, les éditions Agullo nous plongent dans une histoire aussi trépidante que complexe (on vous déconseille de poser le livre en cours de lecture pour le reprendre trois jours plus tard, ça risque d'être compliqué) et, surtout, fidèles à leur ligne éditoriale, elles nous donnent à voir et à comprendre le monde dans lequel on vit.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un roman assez long à lire, quelques passages assez trash qui apparemment ne plaisent pas à tous.

Il faut réussir à s'y retrouver car il y a beaucoup de personnages et c'est une affaire qui met en lien des personnages haut placés et corrompus.
Ce qui hélas de nos jours n'est pas très étonnant.
Derrière ce trafic de femmes dans les pays de l'Est se cachent un immense réseau mafieux.

Après son enlèvement, Nika fera tout pour se venger de Mammouth, un rom sans pitié, qui hélas est protégé par les SIS, (services secrets ).

Un avocat véreux et corrompu, un général ignoble et répugnant, des gangsters n'ayant aucun respect pour les femmes.

L'auteur parle avec ses mots cashs et a certains passages, il m'a bien fait rire.

Heureusement, deux policiers et un journaliste vont protéger Veronika et l'aider à se venger de cet énergumène de Mammouth.
Ceux qui vont se retrouver sur leur chemin n'ont qu'à bien se tenir.

Des passages bien gores et explosifs, je suis entrée dans cette histoire mais j'ai mis du temps à terminer.
Beaucoup de passages qui trainent en longueur sur l'histoire de chaque personnage.
Un petit voyage dans les pays de l'est ou parfois il ne fait pas bon être une jeune fille de dix-sept ans dans un pays où le crime est dirigé par ceux qui sont censés faire régner la loi.

Nika va se réfugier dans un hôtel afin de commencer son initiation aux armes à feu et aux explosifs.
Igor, le barman ne mélange pas que les alcools, il a beaucoup de talent pour fabriquer des objets explosifs.
La vengeance est un plat qui se mange froid, dans ce roman l'auteur à trouvé le bon moyen de la faire réchauffer.

Pour ceux qui aime les romans trash et violent, âmes sensibles s'abstenir.

Bonne lecture à vous tous.

Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Le journaliste Arpad Soltész nous offre une vision gratinée de son pays , la Slovaquie , à travers le prisme de cette affaire d'enlèvement d'une jeune fille au début des années 2000..
Veronika était sans doute au mauvais endroit , au mauvais moment , faisant du stop au bord d'une route après avoir échappée aux griffes entreprenantes de son “petit copain” . Elle se retrouve embarquée par deux voyous, puis séquestrée dans un appartement . Préparée “psychologiquement” par Mammouth et son acolyte Vasil , ancien militaire russe , violée à multiples reprises , avant d'atterrir dans un bordel , .sa véritable destination finale prévue par nos deux loustics . Mais le “hic” c'est que la fille est mineure ce qui signifie de gros problèmes en perspective pour nos deux pourvoyeurs de chair fraîche et la nécessaire révision de leur projet .
Sans attendre le sort qui lui est réservé, Veronika n'est pas la dernière des idiotes et a bien l'intention de leur filer compagnie au plus tôt . Usant d'un audacieux stratagème , elle parvient finalement à s'enfuir ..
Mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle est tirée d'affaires car , son témoignage qui a permis de mettre l'un de ses persécuteurs , Mammouth , derrière les barreaux , la transforme en cible potentielle pour les “relations“ sulfureuses qu'entretient le chef de clan tsigane . En effet même s'il n'est qu'un pion dans un vaste engrenage criminel , notre tsigane trempe dans des combines de tout côté :
- avec les membres du SIS , les services secrets slovaques , qui avant de protéger leurs compatriotes d'une potentielle menace venue de l'extérieur ( ou de l'intérieur ) , cherchent surtout à profiter de la manne des migrants en route pour l'Europe de l'Ouest , en utilisant les aides de la CEE qui leur sont dévolues . Parmi eux Ducable et Seman , deux siskar qui sont de toutes les sombres conspirations dans lesquelles la pègre est mélée .
- avec le chef d'un principal groupe mafieux de la région , un certain Sasa le Grand qui règne sur l'ensemble des trafics , que ce soit la revente de cigarettes ukrainiennes ou la fourniture de filles destinées à la prostitution.
- avec le chef de la police locale surnommé “le Général “ qui use de son influence et de ses contacts aux frontières russe et ukrainiennes pour commercer à qui il peut ce qu'il peut , quelque soit la matière première quand il ne combine pas un projet immobilier avec son cousin .
Une sacrée équipe motivée par l'argent et le pouvoir.
En face de cette belle brochette pourrie jusqu'à la moelle, garantie sans scrupule , motivée pour conserver ses privilèges et sa mainmise sur les opportunités de trafics et de détournements , une poignée de flics ,incorruptibles , se dressent fièrement et courageusement.
Miko, Valent le Barje utilisent la force et Kováć le droit , aidés du journaliste Saul Schlesinger , dont les articles acérés sont souvent plus efficaces que l'action des policiers et de la valeureuse Procureure pour protéger Veronika , et faire valoir la justice , de celle qui serait rendue dans un état de droit ...mais on en est encore loin en Slovaquie à cette époque..


Un roman à charge contre un pays gangrené par la corruption à tous les niveaux .Quelques personnages qui surnagent à contre courant et parmi eux , ce journaliste , véritable jumeau fictionnel de l'auteur , qui décrit la vérité des événements dans leur plus tragique authenticité.
Un chapitre égal un personnage et les événements qui l'entourent. Des faits , rien que des faits qui s'enchaînent et un judicieux aller- retour temporel qui met en profil l'avenir des différents acteurs , quel que soit leur rôle dans l'histoire et sous réserve qu'ils soient encore en vie à ce moment-là..
Un roman qui nous conduit à analyser froidement la situation actuelle de ses pays de l'ancien bloc de l'Est , où malheureusement , les droits de l'homme sont encore trop souvent bafoués par un régime ultranationaliste et autocratique.
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Ami lecteur, accrochez-vous ! « Il était une fois dans l'est » requiert une lecture à flux tendu. Arpad Soltész, journaliste d'investigation slovaque, plonge le lecteur dans un roman très noir organisé en « patchwork ». Ici en Slovaquie, pas de salut, pas d'état de droit encore moins de droits de l'Homme. La chute de l'URSS et du communisme révèle les pires combines, trafics en tous genres et alliances mafieuses très temporaires. Aux confins de la frontière est de la Slovaquie, le roman déborde sur la Hongrie, l'Ukraine, les Balkans, l'Europe de l'ouest.
Veronika, une jeune slovaque mineure est enlevée et violée par des truands liés aux services secrets. Ils décident de la vendre à un réseau de prostitution. Mais sa fuite provoque révélations et découvertes en cascades. Veronika gêne, seuls un journaliste et deux policiers l'aident dans sa quête de justice. Car la police, les juges, les avocats, les services secrets, le monde politique ont un seul objectif : la course à l'argent. Ils sont totalement gangrénés par la corruption. Les passeurs, les contrebandiers, les mafias, la communauté Rom … et les services officiels s'allient et s'éliminent. Les trafics d'êtres humains, de clandestins, de fraudes fiscales, de marchandises s'entremêlent. Pas de sentiments, les relations sont brutales, directes. le langage est cru, il traduit la violence et la précarité de la vie quotidienne. Pas de compassion, seule la débrouille permet la survie.
Le roman déroule une série d'actions construites en puzzle. le lecteur doit les assembler pour suivre l'histoire. Nombreux, les personnages sont présentés par leur nom, leur prénom, leur surnom ou leur fonction. Les repères sont brouillés : les acteurs sont mafieux et officiels, corrompus et criminels.
Arpad Soltész connaissait Jan Kuciak, journaliste slovaque assassiné en 2018 avec sa compagne, alors qu'il enquêtait sur la corruption. Arpad Soltsz mène le même combat, il a déclaré que « L'écriture de ce roman a été une thérapie ». le portrait froid, cynique et noir d'un pays en décomposition sert ainsi d'exutoire à l'enquêteur.
Merci à Babelio pour son opération « Masse Critique » et aux Editions Agullo pour cette découverte.

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Dès l'avant-propos, le lecteur est plongé dans tout ce qu'il y a de plus noirs en Slovaquie. Sur fond de viol, l'auteur de ce roman nous plonge dans les labyrinthes de la corruption, du crime organisé et d'une justice pervertie.

Si la lecture peut être déstabilisante avec beaucoup de personnages, que l'on identifie pas clairement, je pense néanmoins que ce livre est très important. Arpad Soltész dénonce un sytème à bout de souffle, où les pots de vins font la loi bien plus que les hommes en uniforme.

Une lecture crue, mais très très intéressante!
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On met du temps à se plonger dans l'imbroglio des acteurs de la corruption, c'est impresionnant. Tous impliqués : police, militaires, juges, procureurs, ça fait peur. du racisme contre/pour les Roms. Des politiques sociales, véreuses, foireuses. C'est une partie de l'Europe oubliée de tous. Et sur fond de traite des blanches, de passeurs de migrants, d'abuseurs des aides européennes. Tout est "sale" dans ce roman. Mais s'il a été écrit... comme on dit : il n'y pas de fumée sans feu...
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OK, ça ne donne aucune envie d'aller faire du tourisme en Slovaquie, où les filles Rom sont enlevées et catapultées en Albanie pour se faire tringler. On voit un régime encore plus corrompu qu'une république bananière africaine, des flics et des services de sécurité aussi véreux que les juges : tout le monde en palpe sauf les pauvres bougres. Bref, on décrit ici un régime arriéré, ce qui laisserait à penser à une caricature si l'auteur ne connaissait pas son domaine. Intéressant mais parfois difficile à suivre à cause de raccourcis brutaux, et la traduction y est peut-être pour quelque chose. Un auteur à suivre.
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