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EAN : 9791095718642
370 pages
Agullo (19/09/2019)
3.65/5   57 notes
Résumé :
Fin des années 1990, dans l'est sauvage de la Slovaquie. Veronika, 17 ans, est enlevée par deux hommes alors qu'elle fait du stop. Après l'avoir violée, les deux malfrats prévoient de la vendre à un bordel au Kosovo. Mais lors du transfert, la jeune fille s'échappe, puis porte plainte auprès de la police locale. C'est alors que les choses se compliquent : les kidnappeurs semblent bénéficier de protections haut placées, et l'enquête piétine...
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 57 notes
Je suis un peu embarrassé pour émettre un avis.
La Slovaquie , coté morose : Corruption , meurtre, kidnapping, prostitution, racisme. Tous pourris ou presque du chef de l'état au SDF rom.
Le livre commence avec l'assassinat d'un juge que l'on va retrouver impliqué dans les flash back qui vont suivre .
Dans ces flash back, une jeune slovaque est enlevée par Mammouth et Vassil qui , une fois qu'ils se seront payés assez de bon temps , vont la remettre au réseau de prostitution albanais , moins regardant sur l'age des filles que la filière tchèque. Car la gamine n'a que 17 ans et c'est le début des emmerdes...

Quel bordel ce livre. Chapitre après chapitre, on répertorie tous les protagonistes , du journaliste à la procureure en passant par les mafieux , les flics, les services secrets, avocats...

Si bien que la multitude de personnages m' a perdu , alors que le style est brillant, l'histoire palpitante et l'humour noir bien maitrisé. Alors peut être est ce de ma faute , de ne pas m'être assez investi dans l'histoire pour finalement me demander tous les chapitres "Mais de qui parle -t-on ?". Cela nuit bien entendu à l'ensemble.
Il n'empêche que ce livre n'est pas à jeter loin de là. le coté policier, novateur , est à lui seul source d'intérêt.
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Il est difficile d'avoir un avis univoque sur ce livre. Je n'ai pas aimé ma lecture, mais je trouve ce livre important. Je vais essayer d'expliquer cela…

L'organisation, d'abord. On fait des allers-retours dans le temps, entre « Dans l'Est, autrefois » (milieu des années 90) et « Dans l'Est, à présent » (de nos jours, donc). Et, dans chaque partie, les paragraphes sont nommés selon leur personnage principal, mais tels qu'ils ne sont jamais nommés réellement : dans le texte et les dialogues, nous avons leurs noms et leurs surnoms (assez nombreux et pas toujours reconnaissables, ce qui donne parfois un certain flou), mais, dans les titres de chapitre, c'est uniquement leur rôle : « le procédurier », « le Général », « le tueur », « la victime », « le père », « le journaliste », « le passeur », « la procureure », « le mafieux », « le rabatteur », « le passeur », « le juge »… Et, puis, tout d'un coup, « le canari qui a bouffé le chat »…

Certaines scènes m'ont parues en décalage, je ne comprenais plus qui faisait quoi et pourquoi. Forcément, cela n'aide pas à suivre le fil… Donc, du strict point de vue de l'histoire, j'ai eu du mal à me raccrocher à une trame claire.

Pourtant, j'aurais envie que chacun de nous lise ce livre. Parce qu'il nous dit, je crois, des choses importantes sur notre vie, sur notre société. Nous qui trouvons – ou qui nous laissons dire – que notre société est hyper violente, nous vivons sur un nuage. Et il n'y a pas besoin de faire 15 000 kilomètres, ou de changer de galaxie, pour trouver tellement pire… Non, à 1500 kilomètres de chez nous, à 15 heures de route, donc, il existe des sociétés auxquelles nous ne survivrions pas !

De la même façon, ce livre illustre de façon terrifiante l'idée selon laquelle si les animaux tuent, ce n'est jamais par plaisir, alors qu'il se trouve toujours quelqu'un, parmi les hommes, pour torturer, violer, avilir, pour le simple motif qu'il peut le faire. Et on peut toujours trouver pire : plus violent, plus dégradant, plus sale, plus monstrueux. L'imagination humaine n'a aucune limite.

L'arnaque aux allocations, qui nous est présentée, apparait du coup presque gentillette, et ce qui nous semble révoltant n'est pas que des roms viennent de Slovaquie jusqu'en Belgique, par exemple, par taxis entiers pour toucher des allocations, mais plutôt que ce trafic soit organisé par des réseaux mafieux qui en récupèrent finalement l'essentiel… Et la pauvreté est telle qu'il n'est pas possible de condamner ceux qui trafiquent, pratiquent la contrebande, volent pour survivre. Mais, ce faisant, ils participent de tout un système qui ne vit plus que de cela.

C'est noir, c'est glauque, c'est désespérant. Il n'y a donc rien à sauver de l'espèce humaine ? Parce que personne n'est vraiment tout blanc, dans cette histoire. Pour s'en sortir, il faut se blinder, quitte à en écraser de moins forts que vous.

Je n'ai pas envie de recommander ce livre. Mais je le crois pourtant important. Rien à faire, je reste dans cet entre-deux…
Lien : https://ogrimoire.com/2020/1..
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Avec ce titre, l'auteur montre, s'il en était besoin qu'en matière de capitalisme, de mafia et de corruption, les élèves de l'Europe Centrale et Orientale, après avoir subi le joug de l'ex URSS, ont dépassé le maître incontestable en la matière, à savoir les USA, même si ceux-ci ont eu un sursuat de fierté jalouse avec l'avènement de Donald - The Lame Duck- Trump.
La 4ème de couverture, comme c'est devenu maintenant une détestable habitude dévoile le sujet et annihile quelque peu l'intérêt du lecteur affamé.
Cela dit, il y a loin de la coupe aux lèvres. Fiction réaliste inspiré des enquètes de l'auteur du temps où il était journaliste, le récit montre comment l'Union Européenne a magistralement raté l'intégration de pays qui dès la chute du Mur de Berlin, leur sortie du rideau de fer ont choisi le modèle rude et inhumain des USA plutôt que le modéle social démocrate ouest européen.
A quoi sert la loi si elle est bafouée sans limite par ceux dont elle est censée limiter les dérives et les excès ?
En dépit de la proximité géographique de l'Ouest, c'est à une double influence que se sont soumis les nouveaux pays européens.
L'ex URSS y a maintenu une présence clandestine armée et les USA ont pu y vendre leurs valeurs à base de Mac Donald et de Coca Cola.
Il serait vain de vouloir résumer l'intrigue de ce roman hallucinant. Retenons simplement l'inextricable situation dans laquelle les personnages sont enfermés et de laquelle ils ne peuvent s'affranchir partiellement que par la négociation avec ceux-la même dont ils veulent se débarasser.
Ambiance :
"Et vous voudriez quoi ? Des aveux ? Vous allez me coffrer ? Vous m'avez déjà laissé une fois dans la merde. Vous allez encore protéger les salopards ? Parce que la loi le demande ? C'est ça que vous voulez ?"

"Et maintenant il va falloir qu'elle lui explique qu'elle n'a pas le pouvoir de l'autoriser à suivre la dernière piste possible dans son affaire."

"La jeune refuse de comprendre que la loi et la justice sont deux choses différentes."

"Je voudrais écrire sur les jeunes filles qui disparaissent par chez vous.
Et vous voulez vraiment écrire la-dessus ? Il y a bien d'autres sujets."

Le récit se termine sur une note réaliste, désespérée et cruelle qui fait froid dans le dos.
A lire absolument !


Lien : https://camalonga.wordpress...
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L'auteur a trempé sa plume dans le vitriol car ce n'est pas le portrait idyllique et enchanteur qu'il nous livre de la Slovaquie, mais plutôt un portrait d'un pays gangrené par la corruption, les mafias, les passeurs…

Un pays qui a vu arriver le capitalisme comme une diarrhée fulgurante, un pays où tout pue encore l'ancien régime de l'URSS.

Anybref, si vous pensiez lire le guide du Routard pour trouver les endroits à visiter, passez votre chemin, fuyez pauvres fous ! C'est le genre de roman qui ne vous donnera pas envie d'y mettre les pieds.

Trafics de migrants, de femmes, prostitution, ces entreprises ne connaissent pas la crise. Tout se vend, tout s'achète, la vie humaine a un prix, les organes aussi et on en ressort avec une envie de vomir tant c'est abject. le réalisme a un prix et la vérité n'est pas belle à voir. Ici, elle est sans maquillage.

Si l'Office du Tourisme slovaque ne dit pas merci à ce roman, les politiciens de là-bas lui garderont un chien de leur chienne.. Les flics aussi, sans aucun doute. Pareil pour les services secrets…

Quand à la Justice, ça fait belle lurette qu'elle est partie en vacances sans prévenir le personnel et elle n'est pas prête de revenir.

Cette pauvre Veronika n'a vraiment aucune chance que justice lui soit rendue après le viol ignoble dont elle fut la victime puisque la justice et la police sont tous les deux sous la coupe des services secrets et que ça repue l'ex-URSS à plein nez, mâtinée de relents de la Russie.

Non, il n'est pas facile de vivre en Slovaquie, l'auteur en sait quelque chose et il ne nous parle pas de son pays en bien. J'ai déjà lu des romans noirs très noirs, mais ici, c'est plus noir que noir et cherchez pas la lueur d'espoir.

Pas de pathos, pourtant… Nous sommes dans des sujets affreux (viols, enlèvements de mineures,…) mais jamais l'auteur ne nous la joue « je fais pleurer dans les chaumières ». le ton est froid, chirurgical, sans émotions à vous faire chialer. On aimera ou pas, il ne m'a pas rebuté.

La chose qui m'a le plus dérangé (au départ) et qui a fait que j'ai failli abandonner la lecture, c'est le côté kaléidoscopique du roman, pour ne pas dire foutraque, bordélique !

On a déjà une pléthore de personnages, désignés selon leurs rôles (le père, la victime, la journaliste, le boss, le nettoyeur, le procédurier,…) ce qui rend les choses assez compliquées à suivre, au début et on ajoute à cela un roman divisé entre passé et présent (Dans l'Est, à présent ; Dans l'Est, autrefois).

J'ai ramé au départ, j'ai failli abandonner, mais je me suis accrochée car je sentais que ce qui se trouvait dans les pages était du concentré de roman noir et je ne me suis pas trompée. C'est tellement concentré que l'on en ressort lessivé, anéanti, dégoutté du monde et le final ne nous laisse même entrevoir une lueur d'espoir.

Un roman noir très sombre, trop sombre, mais qui décrit avec réalisme un pays et une société gangrenée par les corruptions à tous les étages et où les truands peuvent s'en sortir à coup de billets verts tandis que les flics ne peuvent pas vivre décemment sans tremper leur quignon de pain sec dans cette soupe de corruption.

Un roman très noir, une fiction débridée, le tout se déroulant dans un pays miné par les affaires, une corruption institutionnalisée et des détournements de fonds qui feraient passer certaines grandes affaires de nos pays pour des anecdotes marrantes.

Un roman qui met en scène un pays qui a dû faire face à l'effondrement du communisme (et l'éclatement de la Tchécoslovaquie) et qui s'est retrouvé avec une espèce de démocratie à la mord-moi le noeud, avec un libéralisme débridé que les gens n'avaient pas connu, le tout dirigé par des élites sans foi ni loi, guidés uniquement par l'appât du gain et le profit facile.

Árpád Soltész a rassemblé dans son roman plusieurs faits divers sordides, les a mixé ensemble pour nous montrer l'envers du décor de la Slovaquie, nous permettant de regarder sous les jupes des institutions d'État telles la justice, la police et les services secrets, tous infiltrés par les gangs ou autres mafias. Croyez-moi, c'est pas beau à voir.

Un roman noir déjanté qui file la nausée tant tout est sombre, sans espoir (ou si peu), tant tout est corrompu et où ceux qui ne veulent pas manger de ce pain-là sont mis à l'écart sur une voie de garage.

PS : Journaliste d'investigation, Árpád Soltész, dirige une agence journalistique portant le nom d'un de ses confrères, abattu dans la périphérie de Bratislava après avoir enquêté sur des affaires de corruptions et de fraudes fiscales.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Service de presse

« Une partie de cette histoire s'est vraiment produite, mais d'une autre manière. Les personnages sont fictifs.
Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l'un d'eux, soyez raisonnable et ne l'avouez pas.
Les gens n'ont pas à savoir quel salopard vous êtes. »

Avec un tel avant-propos, on comprend d'entrée de jeu que Il Etait Une Fois Dans L'Est, premier roman noir slovaque traduit en français par l'audacieuse maison d'éditions Agullo, ne va pas s'aventurer sur le terrain du polar ethno pour nous décliner une série de clichés folkloriques d'un pays méconnu, perdu dans les confins de l'Europe centrale. Journaliste d'investigation, son auteur, Árpád Soltész, dirige une agence journalistique portant le nom d'un de ses confrères, abattu dans la périphérie de Bratislava après avoir enquêté sur des affaires de corruptions et de fraudes fiscales. Ainsi, dans le contexte d'un pays miné par les affaires, où l'effondrement du communisme a fait place à une espèce de pseudo démocratie au libéralisme sans foi ni loi avec une corruption institutionnalisée et des détournements de fonds endémiques alimentant les rouages d'un état dévoyé, Árpád Soltész signe une fiction débridée autour d'un terrible fait divers qui nous permet d'entrevoir toutes les arcanes des institutions étatiques noyautées par les mafias et autres organisations occultes.

A Košice, dans l'est de la Slovaquie, il ne fait pas bon pour une jeune fille d'être larguée sur le bord de la route par son petit ami. Alors qu'elle fait du stop pour rentrer chez elle, Veronika, à peine âgée de 17 ans, va l'apprendre à ses dépends en se faisant enlever par deux truands qui, après l'avoir violée sauvagement, prévoient de la céder à un souteneur albanais qui l'emploiera dans un sordide bordel du Kosovo. Mais pleine de ressources, la jeune fille parvient à échapper à ses tortionnaires en espérant trouver la protection de la police locale chez qui elle va déposer plainte. Pourtant les choses ne se déroulent pas comme la victime et sa famille l'escomptaient puisque les truands bénéficient d'un réseau de protection composé de membres des services secrets, de juges, de procureurs et même de hauts fonctionnaires de police qui vont s'efforcer de se débarrasser de ce témoin gênant. Il reste pourtant quelques individus intègres comme Miko et Valent le Barge, deux flics violents ne craignant absolument personne tout comme Schlesinger, un journaliste valeureux qui n'hésite pas à dénoncer les accointements entre officines étatiques et groupuscules mafieux. Tous vont s'employer à protéger la jeune fille planquée dans un palace désert, situé à la frontière de l'Ukraine et tenu par le mystérieux Robo possédant quelques compétences meurtrières. Entourée de ce staff étrange, Véronika a la certitude de vouloir bien plus que la justice. Elle souhaite désormais se venger de ses bourreaux et de tous ceux qui ont tenté de les protéger.

La tonalité de l'avant-propos vous donne également une idée de l'ironie mordante qui imprègne l'ensemble d'un texte sans concession, doté d'une terrible énergie qui va sonner le lecteur au rythme d'une intrigue échevelée, presque foutraque qui va se révéler pourtant d'une incroyable maîtrise. Mais il va tout de même falloir s'accrocher pour suivre cette imposante galerie de personnages évoluant dans un univers où les valeurs morales sont quasiment inexistantes tout en se demandant à quels instants la réalité rejoint la fiction. Son auteur répondrait probablement : Tout le temps. D'ailleurs on se doute bien, par exemple, que le personnage du journaliste Pali Schlesinger nous renvoie au vécu d'Árpád Soltész ou de son collègue assassiné, Jan Kuciak. Véritable exutoire, Il Etait Une Fois dans L'Est n'est donc pas qu'une simple compilation des scandales qui ont émaillé le pays sur l'espace d'une décennie qui a suivi l'effondrement du bloc soviétique car Árpád Soltész parvient, avec une virtuosité confondante, à mettre en scène, autour du viol d'une jeune fille de 17 ans, un cinglant concentré de noirceur où l'on distingue les accointances entre le crime organisé et les multiples institutions d'un état complètement corrompu dont les services secrets deviennent la terrible incarnation de dérives meurtrières. Ce sont la contrebande et les trafics de migrants transitant entre l'Ukraine et l'Autriche, les détournements de fonds européens destinés à la communauté tsigane, les magouilles financières et immobilières avec les instances politiques que l'auteur dépeint au gré des points de vue de toute une panoplie de salopards dénués de tout scrupule.

En se focalisant sur l'effroyable destinée de Véronika, cette jeune femme issue de la communauté tsigane, Árpád Soltész se dispense de toute forme d'emphase en lien avec une victimisation larmoyante pour se concentrer sur l'aspect social d'une population discriminée qui n'attend plus rien d'un état de droit inexistant. Ainsi, dans un tel contexte, c'est l'occasion pour l'auteur de décrire ces mécanismes hallucinants d'une fausse immigration de Roms vers les pays de l'Ouest afin de toucher quelques subsides mensuels permettant d'alimenter les caisses de chefs mafieux qui ont intégré les règles, ou plutôt l'absence de règles, d'une société capitaliste complètement effrénée où la corruption, les meurtres et les détournements en tout genre deviennent un véritable art de vivre. Violentée, traquée, on suit donc le parcours de cette fille à la beauté décomplexée qui va d'ailleurs en faire une arme lui permettant de se retourner contre ses ravisseurs avec l'aide d'un entourage à la probité douteuse à l'instar de Miko et Valent le Barge, ces deux flics borderline qui se dispensent de suivre les directives d'une institution policière dévoyée pour instaurer leurs propres lois leur permettant ainsi de survivre dans un univers régis par des politiciens et des magistrats à la solde de clans mafieux et autres truands en tout genre. D'une extrême noirceur et dépourvu de toute forme d'espoir, comme en atteste un épilogue sordide démontrant l'immuable sort des victimes, Il Etait Une Fois Dans L'Est prête parfois à rire (un rire jaune, il faut bien le concéder) au gré d'échanges savoureux, épicés d'idiomes percutants, entre des protagonistes complètement déjantés insufflant une espèce de dynamisme à la fois insensé et hallucinant de réalisme pour nourrir un récit effrayant qui prend l'allure d'un réquisitoire désespéré.

Véritable brûlot politique à l'encontre d'un état sans foi ni loi, Árpád Soltész nous livre, avec Il Etait Une Fois Dans L'Est, un véritable western où les règlements de compte sauvages deviennent les seuls actes valables pour lutter contre une corruption institutionnalisée que l'on ne saurait enrayer que par la force. En attendant, il ne reste plus qu'à compter le nombre de victimes sacrifiées sur l'autel du profit. Un roman noir effrayant à nul autre pareil.



Árpád Soltész : Il Etait Une Fois Dans L'Est. Editions Agullo Noir 2019. Traduit du slovaque par Barbora Faure.

A lire en écoutant : Sex On Fire de King Of Leon. Album : Only By the Night. 2008 RCA Records.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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critiques presse (1)
Liberation
27 septembre 2019
Cela pourrait être indigeste, c’est juste étrange : on est décontenancé au début par ce style si brut, ces paragraphes qui s’enchaînent sans transition, on se dit que c’est foutraque, que l’éditeur n’a pas fait le job, on s’énerve et puis on se décide à aller jusqu’à la fin du chapitre, et puis du suivant et puis… on arrive au bout, sonné et fasciné par tant de violence.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Plus d’un pedzouille demeuré a écopé de dix ans sans même savoir pourquoi. Littéralement. Non seulement il n’avait rien fait, mais il n’était même pas capable de comprendre correctement de quoi on l’accusait. La plupart n’essayaient même pas. Pour eux, cela faisait partie du cours normal des choses : les pandores débarquaient quelquefois dans le village, ils pinçaient quelqu’un et le coffraient.
Certains n’arrivaient même pas à comprendre ce que cela signifiait, dix ans. Ils vivaient dans un temps tout à fait différent. Ils ne connaissaient que le jour, la nuit et les saisons. Des mots comme « lundi », ou « septembre » ou « année » n’avaient pour eux aucun sens. Ils les connaissaient, sans pouvoir les relier à une idée concrète. Ils savaient qu’is allaient partir et qu’à leur retour les enfants seraient déjà grands. La chose ne leur faisait pas plaisir, pas plus qu’un hiver rigoureux, une inondation ou une congestion cérébrale. La taule, ce n’était qu’une mauvaise chose de plus apportée par la vie et il fallait tenir le coup ou crever là-dedans.
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Celui qui veut te faire du ma ne prévient pas.S'il a le pouvoir de blesser, il ne fait pas de menaces. Quand tu mets quelqu'un en danger et qu'il ne se met pas en rogne, c'est là que ça devient inquiétant. (page 74)
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En Slovaquie, les filles étaient jolies,la gnôle forte,les policiers faibles, les politiciens bon marché et les services secrets aveugles.
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Miko regarde autour de lui, plein de confusion. Il est tout habillé. Dans un lit. Le sien. Çà c’est bien. Mieux que tout nu dans un lit étranger. Il y a beaucoup de lits au monde plus propres que le sien. Moins en vrac. Qui ne grincent pas tant. Mais celui-ci, c’est le sien.
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Une partie de cette histoire s’est vraiment produite, mais d’une autre manière. Les personnages sont fictifs. Si vous vous êtes tout de même reconnu dans l’un d’eux, soyez raisonnable et ne l’avouez pas. Les gens n’ont pas à savoir quel salopard vous êtes.
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Vidéo de Arpad Soltesz
Árpád Soltész - Le bal des porcs
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