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EAN : 9782221256138
254 pages
Robert Laffont (06/05/2021)
4/5   2 notes
Résumé :
"Combien de musiciennes attendent dans les greniers de l'Histoire qu'un bon génie les réveille?"
Les destins croisés de Debora Waldman, cheffe d'orchestre, et Charlotte Sohy, compositrice, à un siècle d'écart.

Lors d'un festival dédié aux musiciennes, la cheffe d'orchestre Debora Waldman rencontre François-Henri Labey, ancien directeur de conservatoire. Il lui parle de sa grand-mère, Charlotte Sohy, compositrice méconnue de la première moitié d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Peu de femmes ont laissé un nom dans l'histoire de la musique et qui connait Charlotte SOHY et sa Symphonie « Grande Guerre » (1914-1917) que l'orchestre national de France, dirigé par Debora WALDMAN, a joué le premier juillet 2021 en direct sur France Musique ?

Pauline SOMMELET et Debora WALDMAN, en sortant de l'ombre cette musicienne, redonnent vie à cinquante années de création artistique et nous offrent un ouvrage original dans le combat pour l'égalité des genres.

Née en 1887 dans la grande bourgeoisie parisienne, Charlotte DUREY épouse en 1909 le compositeur Marcel LABEY et produit plus de 35 oeuvres sous diverses signatures dont Ch SOHY en adoptant le patronyme de son grand père.

La première partie du récit restitue la vie parisienne avant la Grande Guerre et Pauline SOMMELET, Chef de service à Point de vue, ressuscite merveilleusement l'univers immortalisé par Marcel PROUST dans « A la recherche du temps perdu » et nous invite aux soirées chez Marguerite de SAINT-MARCEAUX où nous croisons la princesse de POLIGNAC, la duchesse de LEVIS-MIREPOIX, Arthur HONNEGER, Maurice RAVEL, Gabriel FAURE, René BOYLESVE et tant d'autres.

La guerre éclate, Marcel LABEY mobilisé comme capitaine est grièvement blessé aux Eparges, hospitalisé à Verdun où Charlotte le rejoint et croise Maurice GENEVOIX … sur ces terres du Barrois que Michel BERNARD a labourées (La Tranchée de Calonne ; Les Forêts de Ravel) et qui inspirent à Charlotte sa Symphonie en ut dièse mineur, op 10, « Grande Guerre » … jamais jouée de son vivant.

Après la guerre, Charlotte et Marcel, parents de sept enfants, reprennent leurs carrières et en 1925, la première représentation de Bérengère, trois actes de M LABEY, sur un poème de M SOHY, a lieu au HAVRE.

LE HAVRE, d'où en septembre 1933, fuyant le nazisme, embarque Wolf WALDMAN, vers le Brésil… Odyssée qui donne naissance en 1977 à Debora WALDMAN qui, après une jeunesse en Amérique latine et en Israël, devient première directrice musicale d'un orchestre national, à Avignon, rencontre Francois-Henri LABEY, petit fils de Charlotte, et de là nait le projet de produire cette symphonie « Grande Guerre » un siècle après sa composition.

Cette deuxième partie du récit, aussi passionnante, retrace la complicité qui réunit ces deux femmes exceptionnelles qui chacune à leur époque démontrent que la musique est un art universel.

Aussi bouleversant qu' « Opus 77 » d'Alexis Ragougneau, ou qu' « Ame brisée » de Akira Mizubayashi, cet ouvrage est souvent caché par les libraires au rayon musique, d'où une visibilité aussi pénalisante qu'injuste. Mais, croyez-moi, il mérite d'être cherché, trouvé et lu.

PS : mon commentaire sur La Tranchée de Calonne :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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critiques presse (1)
LaCroix
21 juin 2021

En duo, la cheffe d’orchestre Debora Waldman et la journaliste Pauline Sommelet ravivent la mémoire oubliée de Charlotte Sohy.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Grâce à l'école de gravure féminine que Louise et d'autres membres de son cénacle artistique ont contribué à fonder, la pénurie de partitions va bientôt cesser.

Parmi toutes les privations induites par la guerre, celle-ci n'avait pas été anticipée : avant 1914, tout le matériel musical était édité par des sociétés allemandes. Avec le début des hostilités, la commande et l’expédition des précieux ouvrages permettant la création et la diffusion de nouvelles œuvres se sont taries d'un seul coup.

Les premiers concerts de charité organisés ici et là au profit des blessés de la guerre ont été tenus avec du matériel existant, mais pour que la vie musicale reprenne pleinement, il faut pouvoir assurer l'indépendance du pays en matière d'édition musicale.

Membre de nombreux cercles de charité parmi lesquels l'éminente Association catholique de protection de la jeune fille, Louise a pu constater depuis le début du conflit le sort de plus en plus précaire réservé aux veuves et aux orphelines de guerre. C'est au cours de discussions avec Charlotte et Yvonne, la femme d'André, qu'elles ont eu l'idée de leur offrir une source de revenus potentielle avec cette nouvelle attribution. Lancé début janvier par souscription grâce à un comité dont Vincent d'Indy a accepté d'être le président d'honneur, l'atelier a rapidement fait le plein.
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Parfois, Charlotte aimerait, comme le virtuose Ricardo Vines, embarquer pour d'improbables tournées vers le Nouveau Monde, savoir comment résonne la musique de la vieille Europe sous d'autres latitudes. Un doux rêve qu'elle ne risque pas de réaliser de sitôt, avec six enfants dont l'une qui ne marche pas encore (Hélène est née en mai 1923). Mais il n'est pas interdit de laisser son esprit vagabonder sous la lumière bienveillante, on pourrait même dire complice, des constellations qui brillent ce soir sur le port du Havre.

Ce que Charlotte ne peut pas savoir, c'est que, huit ans plus tard, dans ce même port, un homme venu de Pologne embarquera sur un de ces fameux paquebots, et fuira l'Europe devenue folle pour fonder une famille au Brésil ; et que de cette famille naîtra celle qui, près d'un siècle plus tard, d'un coup de baguette magique, réveillera sa propre musique du sommeil profond dans lequel elle était plongée. Non, Charlotte ne peut pas savoir que du malheur et de l'exil surgiront pour elle, dans bien des années, la mort du silence et la vie retrouvée.
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« Nous recevons la visite d'un jeune lieutenant au bras gauche démoli par une balle et dont je t’ai parlé je crois, sa tante logeait chez Me Fribach. Elle est repartie auprès de ses enfants, il n'a pas de mère, le pauvre, et je vais de temps en temps lui faire manger ses œufs à la coque. Le pauvre commandant qui avait tant hurlé sous le chloroforme avant-hier est mort ce matin, sans sa famille, pas prévenue : il paraît qu'il a montré une énergie admirable, et qu'il est mort en soldat. On voit ici de près ce cauchemar effroyable qu 'est la guerre et je puis à peine croire à mon bonheur en voyant mon Marcel vivant ! Dans le seul regiment de notre petit lieutenant il y a eu en 2 mois aux Eparges, 50 officiers hors de combat ! Tous ceux ici qui ne sont pas en danger disent la même phrase : "Comment sommes-nous encore là ? Ma petite Maman, si nous ne devenons pas des saints, nous serons des monstres d'ingratitude envers le ciel.

A bientôt, j'espère, chers parents aimés, toute notre infinie tendresse à vous et aux délicieux petits.

Charlotte »
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Leur complicité, évidente, s'affirme comme la force vive d'une famille élargie mais soudée au sein de laquelle son père Camille, et Marcel, surtout blessé, semblent s'en remettre entièrement à ce matriarcat discret mais assumé. Etonnante inversion des rôles pour cette époque qui a pourtant fait perdurer jusqu'à aujourd'hui la répartition inverse.

Je mesure mieux maintenant ce que m'avait confié Florence Launay lorsque je l'ai rencontrée, à quel point la Guerre a mis un point d'arrêt terriblement brutal aux avancées conquises par les femmes durant la Belle Époque, surtout au sein de la bourgeoisie. Comme si les hommes, à peine rescapés de cette violence extrême qui avait failli les anéantir, avaient absorbé le contrecoup de se sentir mortels et remplaçables en décuplant leur emprise sur tous les rouages de la société.
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Le petit lieutenant qui est avec nous est celui dont la tante logeait chez Mme Fritsch et qui a le bras dans un triste état. Il s'appelle Genevoix et c'est un cousin issu de germain d’Hélène Genevoix, l’élève de Mme Dupont-Vernou. Il connaît d'ailleurs assez peu sa cousine et semble n'avoir aucune intimité avec cette branche de la famille ; il est bien plus distingué !

C'est un normalien qui voudrait faire carrière de littérateur ; il est assez artiste et sympathise avec Marcel. Depuis que sa tante est partie (le pauvre n’a pas de mère), il vient chaque après-midi nous rendre visite, et je vais de mon côté le voir quand il est couché : je lui fais manger ses œufs à la coque, il est si gêné avec une seule main ! Il souffre beaucoup et je crois qu'il ne pourra plus jamais se servir de son bras. Il a fait toute la campagne et nous raconte des choses bien intéressantes, mais souvent horribles.
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