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3,83

sur 241 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela faisait un moment que ce livre traînait dans ma PAL et je me suis dit qu'il était temps de l'extirper… Je découvre la plume de l'auteure avec ce livre, et je dois dire que j'ai été assez surprise.

Le livre s'ouvre sur l'interrogatoire d'une femme accusée de sorcellerie. Cette vision devient obsédante au point que l'auteure débute une enquête sur les chasses aux sorcières qu'elle va croiser avec notre époque.

Je trouve très subtile l'utilisation du concept de la sorcière à travers l'Histoire et dans notre société contemporaine. Elle porte donc un regard intéressant sur l'utilisation du terme « sorcière » ainsi que son évolution au fil du temps, passant de l'imaginaire des chasses aux sorcières du Moyen Âge à des connotations plus modernes de féminisme, d'émancipation et de revendication du pouvoir féminin.

L'auteure aborde plusieurs facettes du concept de la sorcière et de sa signification dans différents contextes culturels, elle part du postulat que ces femmes « sorcières » étaient souvent des personnes désignées comme subversives, remettant en question les normes et le pouvoir établis. Elle aborde également les liens entre la sorcière historique et les mouvements féministes contemporains, tout en mettant en lumière un parallélisme entre les persécutions passées et les défis auxquels les femmes font encore face aujourd'hui, ainsi que l'importance de la résistance féminine à travers les âges, tout en apportant une perspective nouvelle et intéressante sur la sorcière en tant qu'archétype culturel.

En filigrane, c'est la mémoire transgénérationnelle comme décodage biologique avec l'empreinte que la chasse aux sorcières aurait laissé, de manière inconsciente, chez les femmes, identifiant ainsi les schémas transgénérationnels en lien avec les femmes d'une même famille.

La thèse du complexe de la sorcière est audacieuse, et même si parfois, elle peut faire sourire, on peut dire que la psychogénéalogie peut apporter une réponse qui peut sembler intéressante.

Un livre étrange et instructif à la fois…

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***,*

Lorsqu'une sorcière apparaît, jour après jour, dans les rêves de la narratrice, commence alors pour cette dernière une nouvelle quête. Alors qu'elle est déjà en plein questionnement, cette femme aux yeux transparents, et les tortures qu'elle a subi, pousse la narratrice à aller plus loin dans ses réflexions, au-delà d'elle-même...

J'avais tout d'abord été attirée par la couverture et le titre énigmatique de ce livre. Je m'y suis lancée sans trop chercher à savoir ce qu'il racontait. J'ai lu quelques chroniques au fil des blogs et mon intérêt est allé grandissant.

J'ai été déroutée par cette lecture. Tout d'abord parce qu'il ne s'agit absolument pas d'un roman, ni d'une autobiographie pour moi. Ce n'est pas véritablement une autofiction, ni tout à fait un essai. J'ai plus de facilité à dire ce qu'il n'est pas, plutôt qu'à dire ce qu'il est.

Ce sont peut-être simplement les réflexions d'Isabelle Sorente, ses recherches et ses travaux, ses souvenirs, et les rapprochements qu'elle établit entre l'histoire des sorcières et nos propres vies.
J'ai aimé sa façon de nous exposer les faits, de revenir sur les chasses aux sorcières, le contexte et l'oubli. J'ai été absorbée ensuite par ses souvenirs, ses souffrances et ses introspections, la façon pudique qu'elle a eu de nous les offrir.

Enfin, j'ai trouvé très intéressant l'idée de cette ligne transgénérationnelle, le partage des douleurs, des frayeurs et des blocages qui aujourd'hui rendent les femmes toujours craintives mais battantes, avec une confiance en soi toujours fragile mais qui se relèvent toujours.

Je pense qu'il serait bon que ce livre reste sur nos tables de chevet, et qu'on vienne y puiser un peu de force, un peu de courage et beaucoup d'amour...

Merci à NetGalley et aux Éditions JC Lattès pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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« On ne dit pas chasse aux sorciers. Il existe une expression dans la langue française où le masculin ne l'emporte pas, c'est la chasse aux sorcières. C'est étrange, quand on y pense. »

Cette citation, tirée du début du livre, résume parfaitement à mon sens l'essence même de ce roman. Mais est-ce bien un roman quand on y regarde de plus près ? Certes, la couverture indique bien ce terme mais après l'avoir lu, et déjà en cours de lecture, je me dis que ce n'est pas totalement approprié, le terme d'autofiction se révélant bien plus juste, ce livre se trouvant à mi-chemin entre la fiction et l'essai, en sus d'une bonne dose d'autobiographie.

Isabelle Sorente, sous couvert d'une enquête historique sur les chasses aux sorcières ayant eu lieu dans nos contrées au cours des siècles derniers – à la Renaissance pour être plus précis – se raconte. Elle ou sa narratrice, un mix des deux certainement. Ouvrage empreint de féminisme, on ne va pas se mentir, la narratrice nous parle des brimades infligées aux femmes, exemples à l'appui, au cours des siècles, ayant pour conséquence d'être profondément ancrées dans la mémoire collective et d'influencer, de fait, les réactions et comportements des femmes à travers le temps. Comment des années de persécution à une époque si lointaine peuvent-elles encore avoir autant de répercussions chez la femme moderne d'aujourd'hui? A bien des égards, quoique dans une forme différente, ce livre m'a fait penser à celui de Clarissa Pinkola Estés, « Femmes qui courent avec les loups », qui trône sur ma table de chevet depuis plusieurs années et que je feuillette à l'occasion.
Car il s'agit bien ici de redonner sa nature première à la femme, soit lui permettre de (re)devenir une femme forte, indépendante et confiante.

Si vous cherchez une histoire de sorcières avec un début, un milieu et une fin, vous feriez mieux de passer votre chemin car c'est à un travail fourni et minutieux, fruit de nombreuses heures de recherches et de sueur, auquel vous aurez affaire ici. Car Isabelle Sorente, même si elle s'intéresse au genre humain au sens large, particulièrement aux femmes, s'adresse aussi avant tout à elle-même et à toutes les filles qu'elle a été, ainsi qu'aux femmes de sa famille. Un livre que l'on pourrait qualifier d'universel, certes, mais qui est aussi terriblement personnel. Elle parle de sa vie, de ses enfance et adolescence, des brimades subies, du harcèlement scolaire dont elle a fait l'objet, du travail psychanalytique de longue haleine débuté au début de sa vie active et poursuivi depuis. Une catharsis sous forme de témoignage(s)

J'ai trouvé le livre globalement très intéressant et riche en enseignements, même si j'ai pu le trouver parfois quelque peu confus voire fouillis, mon intérêt ayant légèrement décliné vers sa moitié, pour être ensuite reboosté par une dernière partie qui m'a beaucoup plu. Ce que je retiendrai avant tout ce sont les questionnements qu'il m'a obligée à me poser, je sentais alors comme une sorte de tiraillement au creux du ventre comme s'il avait – peut-être – touché un point sensible chez moi, en moi.
C'est un livre que beaucoup pourraient qualifier de « bavard », estimant que les tourments passés d'une adolescente devenue une adulte de presque 50 ans n'avaient plus lieu d'être. Pour ma part, j'estime que si elle a pu trouver des réponses à un mal-être récurrent, et ainsi pouvoir aider aussi d'autres personnes, c'est que son pari est gagné.

L'écriture est soignée mais reste abordable. Pour ceux qui auraient peur de se lancer dans ce genre d'ouvrage, vous pouvez le lire comme le récit d'une personne qui vous rapporterait un témoignage. La compréhension reste fluide malgré les quelques digressions.

En résumé, un livre qui fait réfléchir, riche en recherches historiques, et qui amène une réflexion intéressante et intelligente sur la sorcière qui se trouve en chacun de nous. Un livre sur la mémoire familiale, les secrets que nous portons en nous, parfois de manière intergénérationnelle sans en avoir conscience. Plusieurs courants de pensée (psych)analytiques sont représentées, libre à chacun d'approfondir le sujet, ou pas. Pour ma part, je ne sors pas totalement indemne de cet ouvrage, la réflexion demeure après avoir tourné la dernière page. Et une question me hante : chaque femme n'est-elle pas, après tout, une sorcière comme les autres ?
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"C'est vers la fin de l'été que je commence à me demander si les chasses n'ont pas laissé une empreinte, pas

seulement une empreinte historique, sociale, comme le mépris des femmes seules ou la peur des vieilles femmes, mais quelque chose d'autre, une trace plus profonde, une empreinte occulte dans la psyché des femmes", dit la narratrice évoquant les chasses aux sorcières. On imagine, comme elle, des coutumes médiévales d'une époque encore tout juste civilisée, mais avec elle on découvre que non, les chasses aux sorcières ont parcouru toute l'Europe à l'époque dite "moderne", du XVIe au XVIIIe siècle, jusqu'au temps De Voltaire et du dictionnaire philosophique ! Alors la narratrice se prend à examiner sa vie et celle de ses amies sous cet angle : l'impact de ces deux siècles de chasses aux sorcières. Elle explore sa jeunesse et détaille les quatre années de la 5e à la 2de, où elle a subi le harcèlement scolaire de plus en plus féroce et le déni au sein de sa famille. Son père apprenait à son frère des stratégies d'autodéfense pour se protéger, il n'avait jamais pensé à les lui enseigner, préférant ignorer le mal dont elle souffrait, même face à l'évidence. Ces pages sur cette adolescence martyre sont particulièrement poignantes et réalistes. La narratrice évoque ensuite ses tentatives de reconstruction par la psychanalyse et par la méditation puis s'intéresse aux relations de couples et réunit ses amies Claire et Betty pour explorer la question mais sans cesse revient cette notion de "complexe de la sorcière"... le burn-out de Betty lui aussi n'en est-il pas un effet ? le nom qu'on lui donne en dit déjà long !

Longs extraits en ligne, ici : https://www.google.fr/books/edition/Le_Complexe_de_la_Sorci%C3%A8re/AvS7DwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover

J'ai bien aimé cette approche très singulière de la condition féminine et les pages consacrées au harcèlement scolaire sont particulièrement éclairantes et bien écrites.

Lien : http://www.lirelire.net/2021..
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Alors qu'elle vient d'emménager avec l'homme qu'elle aime, la narratrice voit en rêve une femme  qu'elle identifie bientôt comme étant une sorcière. Elle entame alors des recherches et découvre que le Moyen-Age et les sorcières ne sont pas liés, mais que les chasses aux sorcières ont eu lieu au XV ème siècle en France.
Elle se demande alors quel est l'impact de ces chasses aux sorcières , dûment organisées , sur le psychisme des femmes.
Au fur et à mesure de ses recherches, lui reviennent en mémoire des souvenirs occultés: celui du harcèlement dont elle avait été victime au collège et dont elle analyse patiemment les rouages, soulevant ainsi le poids du non-dit familial. L'analyse qu'elle poursuit en parallèle l'aide également à établir des liens entre ses propres souffrances et les traces que deux siècles de terreur pourraient avoir laissées dans la psyché féminine. Entre roman, autofiction et essai, un texte intense, original et fort qui parlera à tous ceux qui s'intéressent aux rouages de l'esprit humain.
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Une lecture stupéfiante !🔥

Hors du commun
Surnaturelle
Enigmatique

Voici un roman qui m'appelait. Que j'ai croisé plusieurs fois en essayant d'y résister -"mais j'ai déjà tant de livres dans ma PAL"- et pourtant il revenait et revenait sans cesse.

J'ai cédé. Et je n'en suis toujours pas remise. Merci à Isabelle Sorente pour ce magnifique ouvrage. Cette réflexion, cette sagesse, cette lucidité que l'autrice est allée chercher en creusant dans les profondeurs de la société, ainsi que dans les profondeurs de sa propre histoire.

Un récit personnel et pourtant universel qui m'a beaucoup touchée par sa résonance, par sa sincerité, par sa dimension intemporelle.

Indéniablement un beau cadeau à faire à une femme. Et à un homme aussi.

Je vous le conseille vivement et urgemment 🤭
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Un livre difficile à classer tant il est multiple. Un peu autobiographie, un peu récit de fiction, un peu roman historique, ce qui est sûr c'est qu'il ne vous laissera pas indifférent!
Isabelle Sorente analyse une partie de ses cauchemars afin d'amorcer une quête historique sur les traces des chasses aux sorcières au Moyen âge. Et si ses cauchemars étaient les souvenirs traumatiques de l'un de ses ancêtres ? Un livre atypique et passionnant! Un peu perché néanmoins!
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Le Complexe de la sorcière est un ouvrage hybride : entre le roman, l'essai et l'autofiction. Il se découpe en plusieurs parties, toutes fort différentes les unes des autres. La première partie, “Apparition” est celle qui s'approche le plus de l'essai : l'autrice nous fait part de ses recherches sur l'Histoire des sorcières, les grandes chasses, etc. Elle cite certains textes fondateurs mais on peut regretter l'absence de sources ou de bibliographie pour tout ce qui concerne cette partie. de mon côté, je n'y ai pas appris grand chose car j'ai déjà pas mal lu sur le sujet. Mais j'ai aimé cheminer avec l'autrice, voir quels liens elle tissait entre les informations qu'elle découvrait, lire ses impressions face à ses lectures, etc. Assez surprenamment, j'ai été tenaillée par une boule d'angoisse à la lecture de cette première partie, comme si je sentais se resserrer autour de mon coeur l'étau de l'Inquisiteur.

Puis, le sujet du roman va radicalement changer dans la 2e partie : l'autrice nous raconte son adolescence et plus particulièrement, un pan assez sombre de celle-ci, qu'elle relie à ses récentes découvertes.

Vient ensuite la question du pardon : serait-ce la clé pour avancer, pour libérer la sorcière ? Celle-ci souhaite en tous cas qu'Isabelle Sorente réfléchisse à cette question : a-t-elle pardonné aux personnes qui lui ont fait du mal à l'époque ? Et à ses parents ? Là encore, elle évoque les traumatismes qui peuvent se transmettre d'une génération à une autre… Cette question est presque le point de départ de son livre.

La dernière partie se penche sur le sujet ô combien complexe de l'amour. Comment réconcilier la Sorcière et l'Inquisiteur ? Est-ce que cet antagonisme se reflète dans nos relations hétérosexuelles ? Pour trouver la réponse, l'autrice convoque ses meilleures amies et elles discutent ensemble de leurs relations amoureuses passées et présentes. Elles mettent des mots sur certains schémas qu'elles n'avaient pas identifiés jusque là. J'ai beaucoup aimé cette partie : je serais bien restée plus longtemps à lire les histoire de ces femmes.

Dans cet ouvrage, il est aussi largement question des méfaits de la misogynie qu'elle provienne des hommes ou de femmes qui l'ont profondément intégrée ; des relations mères-filles, du rôle de la lecture et de la méditation comme échappatoires mais aussi comme outils d'empouvoirement. La psychanalyse est aussi largement présente. le tout est surplombé par cette figure de la sorcière qui semble être l'origine ou l'explication de nombreux événements du présent.

C'est foisonnant : peut-être même un peu trop. L'autrice lance plein de pistes qu'elle abandonne en cours de route ou n'approfondit pas suffisamment à mon goût. C'était parfois frustrant et cela donne une impression un peu brouillonne à certains passages. En effet, malgré une structure initiale qui semble assez claire, l'autrice m'a parfois perdue à travers les toiles qu'elle tisse, certaines de ses réflexions étaient sans doute trop ésotériques pour la pragmatique que je suis.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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Psychanalyse d'une sorcière...

L'écrivain se réveille un jour avec la vision terrible d'une femme condamnée. Sa quête sur les chasses aux sorcières commence : pourquoi, comment...
Au fil du récit, cette sorcière la guide dans ses propres blessures, souffrances...

Nous portons tous en nous nos traumatismes et l'histoire de nos ancêtres...
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C'est un récit très intime que nous livre ici l'autrice. Elle nous décrit plusieurs aspects de sa vie qui l'ont conduite à être ce qu'elle est aujourd'hui, un témoignage assez dur je dois dire, avec des périodes très compliquées dont elle fait le parallèle avec le traitement infligé aux sorcières. Ces femmes qui finalement ont été victimes de préjugés, chez qui on a créé une culpabilité importante.
On s'identifie à son expérience, à cette histoire qui résonne en nous de manière particulière. Singulière mais terriblement familière.
Une introspection résolument féministe dans le sens où il met en évidence, à travers la figure de la sorcière, de la charge qui pèse inconsciemment sur la femme, des questions sur notre légitimité, de la transmission intergénérationnelle.
L'enquête historique est très bien documentée, on apprend beaucoup.
En débutant ce roman je ne m'attendais pas à suivre un côté psychanalytique du récit.
C'est un livre qui m'a marqué et qui m'a beaucoup fait réfléchir. Il a fait ressurgir certaines choses, forçant à les regarder en face et à se concentrer sur la manière dont ces pages résonnent en nous.
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