Le moment fatidique est arrivé ! Après plusieurs années d'attente, Cesare est de retour, et non avec le moindre des évènements, puisque le conclave tant attendu débute enfin. Giuliano Della Rovere et Rodrigo Borgia avancent leurs derniers pions dans l'espoir de coiffer le trirègne.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il aura fallu prendre son mal en patience pour découvrir ce douzième tome. J'avais même peur d'être déçue, car c'est souvent ce qui se produit après une aussi longue attente, mais fort heureusement, ce n'est pas le cas.
J'aurais tout de même un ou deux reproches à faire à ce volume, mais il s'agit surtout de détails mineurs. Il m'a par exemple semblé percevoir un changement dans le style du dessin, même si je ne saurais dire en quoi. Peut-être était-il un peu plus sombre ou son trait plus épais dans certaines cases.
Ensuite (et c'est surtout la fangirl du personnage qui s'exprime), mais où est Miguel ? J'ai été déçue de ne pas le voir apparaître, hormis brièvement en arrière-plan quand Cesare l'évoque. Sachant qu'il est toujours à Florence, je suis étonnée qu'il n'y ait pas eu une petite scène entre Angelo et lui avant que le jeune homme ne regagne Rome en compagnie de Giovanni.
En parlant de Giovanni, j'ai justement eu l'impression que le petit nouveau du même nom, Giovanni de Gonzague, tendait un peu à remplacer Miguel, ou du moins à jouer son rôle. Même nonchalance, même attitude décontractée en présence de Cesare (la scène où ils sont assis dans l'herbe), et la propension du jeune Borgia à se laisser aller à quelques confidences avec lui.
L'ultime page du manga m'a d'ailleurs rendue un peu perplexe. Même si elle est dans la lignée de certains discours que Cesare a déjà tenus dans les tomes précédents, j'ai trouvé que cette déclaration tombait assez brusquement, d'autant que pour l'heure, il ne semble pas vraiment avoir le pouvoir nécessaire pour accomplir sa volonté, et rien ne prouve que Rodrigo ira dans son sens (actuellement, c'est surtout l'inverse, puisque c'est le fils qui manoeuvre pour le compte du père).
La passivité d'Angelo face au retournement de Florence m'a également laissée dubitative. Au contraire de Giovanni, dont je trouve l'hésitation et le malaise parfaitement crédibles, Angelo m'a paru s'incliner trop facilement, lui qui commençait à dévoiler une certaine finesse d'esprit depuis quelques chapitres. Certes, ce n'est pas son rôle de s'élever contre les ordres de Piero de Médicis, mais il aurait tout de même pu tenter de se servir des doutes de Giovanni pour l'inciter à rester fidèle aux Borgia (ou osciller lui aussi de façon plus marquée entre sa loyauté envers Florence et les Médicis, et celle qu'il a promise à Cesare).
Enfin, j'ai trouvé que le début du tome sonnait un peu comme une redite de l'annonce de la mort de Lorenzo, à ceci près que c'est cette fois la nouvelle du décès du pape
Innocent VIII qui a été propagée dans les différents états. Je concède néanmoins qu'il s'agit là d'une façon assez simple et pratique de rappeler les forces en présence, ainsi que les différentes positions et ambitions de chacun.
Passons à présent aux points (très) positifs : l'aspect historique. J'avais été surprise d'apprendre, au cours de mes nombreuses recherches sur les Borgia, que Giovanni s'était opposé à l'élection de Rodrigo au trône
De Saint-Pierre, étant donné que tout, dans ce manga, portait à croire qu'il était proche de sa famille. Maintenant, au moins, tout s'éclaircit. de même, j'ai été étonnée (mais dans le bon sens) de découvrir le fonctionnement du conclave et des trois noms à proposer. C'était quelque chose que j'ignorais.
En somme, malgré quelques petits détails sans importance majeure, ce manga se maintient dans la lignée de son excellence. Même si, évidemment, je connais déjà l'issue du conclave, j'ai hâte de lire la suite, en espérant qu'elle ne tarde pas autant !
Lien :
https://leslecturesdecyrligh..