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Etrange et pénétrant roman qui, par son thème, son contexte, son résumé affiché, pourrait s'avérer peu engageant et pourtant...

Jeanne de Coussac, s'étant défenestrée, par cet acte inconsidéré, doit être jugée, postmortem, et inévitablement condamnée . En ce siècle dit des Lumières, tout suicide est homicide , et certains philosophes, notamment Voltaire , dénoncérent cette aberration judiciaire !
Camille, son cousin, nommé curateur, doit la "représenter" au procès. Situation ubuesque où celui-ci doit tenir le rôle de la coupable décédée, jusqu'à même en porter le nom. Exercice surréaliste où Camille tentera de plaider la folie, seule porte de sortie pour sauver Jeanne de l'infamie , lui éviter d'être traînée tête en bas sur une claie, puis 24h pendue par les pieds (et autres "joyeusetés") , la mémoire effacée, ses biens confisqués, et ainsi pouvoir l'enterrer en terre consacrée.
En parallèle, Jeanne embaumée, et Camille fort éprouvé, vont s'avouer leur amour laissé en suspens il y a douze ans alors qu'ils étaient adolescents.

Voici donc un roman historique romantique et insolite, très agréable à lire, fluide et poétique.
Conquise pour la troisième fois consécutive par cet auteur dit régionaliste ( qui a fait "sécession" en créant avec C. Michelet, Bordes et Viollier la NEB, la nouvelle école de Brive.)
Soumyse pour mon plus grand plaisir !

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Nous avons tous déjà lu des histoires d'amour éperdu où des jeunes femmes perdent la vie devant des chagrins insurmontables... Ici, c'est la marquise Jeanne de Coussac qui attend avec patience et tendresse son amour d'enfance, son cousin Camille Gralis. A 15 ans, ils se sont fait la promesse de se marier dès qu'ils le pourront. Parce que bien sûr, les parents de Camille l'éloigne et le temps passe... Plusieurs années plus tard, Jeanne se suicide en apprenant le second mariage de Camille. Elle est persuadée qu'il l'a oublié et qu'il ne reviendra pas. Mais en ces temps là, abréger ses jours équivaut à prendre le pouvoir du roi ou de Dieu qui seuls ont le droit de vie ou de mort sur leurs sujets. Jeanne étant morte, on désigne Camille pour la représenter au procès...
Je vais me répéter et dire une fois encore que Babelio m'a fait découvrir cet immense auteur qu'est Jean-Guy Soumy. Ce roman est d'une force rare. Il m'a émue profondément. Cette jeune femme qui croit en une promesse d'enfant et qui par désespoir se défenestre. Ce jeune homme qui prend son passé de plein fouet et qui tente en vain de se racheter. Cette époque si dure qui permet à une justice d'effacer tout simplement un être sur cette terre... Des mots qui coulent et qui entrent en vous, des personnages auxquels vous vous attachez et un corps sur lequel vous vous penchez et vous pleurez...
Lisez ce livre !!!
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Au début du roman, Isabelle de Gralis, aristocrate et négociante bordelaise, annonce à son fils, Camille, que sa cousine s'est suicidée. Cette cousine c'est Jeanne, son amour de jeunesse qu'il n'a pas vue depuis une dizaine d'années et avec laquelle il avait vécu de magnifiques instants à la campagne dont il a pris soin de refouler les souvenirs depuis qu'il est adulte. Au XVIIIe siècle, le suicide est reconnu par l'Eglise Catholique et par la Justice comme un homidice contre soi-même et du même fait contre le Roi et contre Dieu. le cadavre du suicidé est enfermé en prison en attendant son procés. le "criminel" doit alors être représenté par un membre de sa famille lors de son procès et doit essayer de se défendre par delà la mort et grâce à la voix du vivant.

Camille va devoir venir le corps et l'âme de Jeanne lors de ce procès. La peine encourue est double: le corps de la suicidée sera traînée face contre terre dans la ville, pendue sur la place publique et enterrée hors de la terre sacrée et sa mémoire sera effacée, son nom n'apparaîtra plus sur aucun registre et ce sera comme si elle n'a jamais existé. le XVIIIe siècle et ce sujet sont très intéressants à découvrir. Camille est prêt à se battre pour défendre le corps et la mémoire de sa cousine quitte à fâcher sa mère et à choquer le tribunal.

Ce procès va forcer Camille à enquêter sur les circonstances de la mort de sa cousine mais il va surtout lui permettre de faire un voyage dans le temps. Il va devoir revivre son passé, comprendre sa relation amoureuse adolescente avec sa cousine et surtout comprendre pourquoi il n'a pas respecté la promesse faite à sa cousine.

J'ai adoré ce roman qui est un véritable coup de coeur pour moi ! La Promesse est une très belle surprise ! Je trouve que la narration est très intéressante: le récit nous est raconté par un narrateur externe qui nous permet d'appréhender l'histoire de manière objective puis le héros nous rapporte les événements en dévoilant ses sentiments, ses troubles et ses souffrances. Un dialogue s'instaure entre Jeanne et Camille par delà la mort puisque certains chapitres nous donnent à entendre la voix de Jeanne.

La psychologie des personnages, leurs sentiments ou leurs motivations nous donnent l'impression de bien les comprendre. Camille, son frère Bertrand et Jeanne sont attachants. L'écriture de Jean-Guy Soumy est très poétique. Ce roman est délicieux à lire et le sujet abordé est inhabituel et passionnant !

Je remercie très vivement la maison d'édition Robert Laffont et Babelio qui m'ont offert ce roman dans le cadre de la masse critique. Merci de m'avoir fait découvrir ce roman et cet auteur !
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Merci, merci mille fois pour ce merveilleux cadeau!

Oh que je l'ai aimé ce livre! Dévoré en une journée, un vrai bonheur de lecture, sur un sujet que l'on ne croise pour ainsi dire jamais : le suicide à l'époque où il était considéré comme un crime.

Le décor est magnifiquement planté, on se fond dans le paysage. Les personnages, même sommairement décrit, ont une personnalité telle que l'on est immédiatement en mesure de les voir, on pourrait presque les toucher.

Cette histoire d'amour est racontée avec une finesse comme je n'en ai trouvé depuis des lustres, moi qui passe mon temps à critiquer la brutalité de l'écriture des contemporains, hommes ou femmes. J'ai été vraiment charmée par l'écriture fluide et toute en poésie de M. Soumy.

Empêtrée dans un autre livre dont j'avais hâte de voir arriver la fin, j'ai pris celui-ci et n'ai lu que les deux premières pages, histoire d'imaginer à quoi pourrait ressembler ma prochaine lecture... j'ai immédiatement accroché au texte, si bien que j'ai arrêté de laisser traîner ma précédente lecture, seulement pour le plaisir de pouvoir commencer celle-ci!

Et je n'ai pas été déçue, à aucun moment on ne perd la cadence, on alterne entre des chapitres narrés à la troisième personne et d'autre à la première, sous les traits de Camille Gralis. Tout est fluide, tout est cohérent, je dirais même tout est parfait.

Chaque nouveau livre entamé depuis quelque temps étant une demi-déception au moins, je ne m'attendais pas à un tel coup de coeur!

Alors merci encore!

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"La promesse" de Jean Guy Soumy n'a pas tenu ses promesses, du moins en ce qui me concerne.
En effet, sur ce thème ultra sensible et douloureux du suicide, autrefois considéré comme un crime condamnant les désespérés à l'opprobre, le rejet systématique de l'Eglise était une épreuve supplémentaire pour les proches endeuillés à une époque où la religion était largement pratiquée, en particulier dans les rituels du deuil.
Je n'ai pas été sensible à la mise en scène du cadavre qui, bien que défénestré ne porte aucune blessure et ne se présente, au cours du procès que comme un pantin désarticulé, à la mine p^^alichonne. Difficile à imaginer !
J'attendais plus de cette histoire qui reste sentimentalement émouvante et historiquement crédible.
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C'est le second livre de Jean Guy Soumy que je lis et vraiment, quel plaisir. J'aime les récits qui me font connaître des faits historiques et là, j'avoue que je suis restée pantoise face à cette découverte. Ma fille m'a dit que Voltaire avait traité ce sujet avec le cas Calas, que je vais m'empresser de lire. Aujourd'hui on nous parle de barbarie mais reconnaissons qu'à cette époque, on était pas mieux!
En France, un peu avant la révolution, le suicide était considéré comme un crime, un homicide contre soi-même, c'est à dire, contre Dieu et contre le roi. La justice exigeait que l'un des proches incarne, lors du procès, le corps et la voix de la personne défunte.
Camille, négociant, se retrouve contraint de représenter sa cousine, Jeanne, qui
s' est défenestree. Il va tout tenter pour préserver l'honneur et la mémoire de Jeanne, son premier amour car sinon le châtiment est terrible (voir ma citation sur le sort des suicidés).
On ne peut rester insensible à cette histoire. le dialogue, entre Camille et Jeanne est émouvant. Cet amour qui ressurgit, dans ces circonstances si effroyables, va entraîner Camille vers son passé et par là même, vers son devenir.
Un vrai coup de coeur pour ce récit qui se lit avidement.
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Idée originale pour cette intrigue où le personnage principal doit défendre sa cousine de s'être suicidée.
Le temps d'un livre nous suivons le parcours de cet homme en qui rejaillit les souvenirs oubliés de son enfance.
Servie par une jolie écriture, peu de personnages, cette réflexion sur les amours d'adolescent et le temps qui passe m'a fait passer un joli moment, mélancolique et doux. Même si le procès et la folie dans laquelle tombe un peu le défenseur sont dérangeants.
Intéressant.
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Ce roman se situe au XVIIIème siècle, sous la Royauté toute puissante. A Bordeaux, Camille Gralis, jeune négociant d'une vingtaine d'années est convoqué par sa mère Isabelle. Depuis le décès de leur père et époux, c'est elle qui dirige l'entreprise familiale. Outre le négoce , plusieurs bateaux et voiliers qui commercent entre la France et les Iles, la famille Gralis possède des domaines agricoles en Dordogne. Léonard, le régisseur de ces propriétés les informe du décès de Jeanne de Coussac, une cousine, résidant près de leurs fief. Cette dernière s'est "homicidée", suicidée. Cette atteinte à la vie n'est pas admise, ni par la royauté, ni par la religion catholique toute puissante. Une sépulture est dons interdite à Jeanne. Pas de repos éternel.
Cependant, avec un procès, la défunte pourra être inhumée religieusement. Selon la coutume, un membre de la famille représentera Jeanne lors du jugement. Camille sera le représentant de sa cousine morte et embaumée. Les deux jeunes ont vécu leur jeunesse sur les bords de la Dordogne, à la campagne. Ils ont joué, péché, étudié ensemble jusqu'à leur quinze ans. Ils se sont aimés et promis l'un à l'autre. mais la famille Gralis ne voit pas une union entre ces deux jeunes gens On les sépare. DE plus La famille de Coussac est ruinée. Camille épousera une jeune irlandaise, issue d'une classe aisée. Malheureusement elle décédera , avec son enfant, à la naissance de ce dernier.Il semble que Jeanne 'a pas supporté l'annonce du remariage de Camille. Il a oublié sa promesse.
Camille prend donc la place de Jeanne au tribunal. le procès est rapidement expédié. Jeanne ne sera pas ensevelie religieusement. Elle doit être radiée de tous les registres. Elle n'a jamais existé. Camille ne peut supporter la sentence. Il ne veut pas voir sa cousine livrée à la vindicte populaire et exhibée sur la place publique. Comment va-t-il faire pour respecter sa promesse d'adolescent ?
Dans ce roman, nous apprenons un coutume du XVIIIème siècle , coutume barbare et imposée par les édits royaux et la religion. le dénouement témoigne de l'humanité, de l'humilité de Camille. L'écriture est fluide, Je connais cet auteur depuis sa saga sur les maçons creusois partant limousiner à Paris. Je pense avoir lu tous ces ouvrages et je le lis avec beaucoup de plaisir. Les personnages sont toujours bien décrits et les histoires très intéressantes. Il y a beaucoup de recherche. Et ce qui m'a toujours surprise, vu la qualité des textes, c'est que Jean_Guy Soumy est professeur de mathématiques. Cela explique peut-être la précision, l'exactitude de ces récits. J'avais lu ce livre en 2014, mais je ne me souvenais plus du tout de l'intrigue. Vu le confinement je l'ai relu avec bonheur .Merci beaucoup de nous avoir révélé cette coutume du siècle passé. Si je relis d'autre roman de Jean-Guy je ferai des critiques. J'ai beaucoup aimé Julie de Bonne Espérance, La Belle Rochelaise et Un feu brûlait en elles. Ce dernier je l'ai fait lire à plus de dix personnes. Les retours ont été très favorable.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Très beau roman, court tout de même puisque je l'ai lu en une soirée. C'est une jolie intrigue avec un sujet peu commun et que j'ai apprécié découvrir. J'ai été beaucoup touchée par Jeanne et ses sentiments. On découvre la relation de Camille et de Jeanne à travers des souvenirs, des instants courts, presque fugaces qui s'évaporent avant qu'on puisse les capter.
J'ai surtout adoré la belle langue française de l'auteur !
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Jeanne s'est suicidée. Elle va comparaître pour homicide. Camille, son cousin, va la représenter. Nous sommes au 18ème siècle. Seuls Dieu et le Roi ont droit de vie ou de mort.
L'expérience que va vivre Camille sera celle de l'entrée dans l'âge adulte. Il en ressortira plus amer mais aussi plus libre.

Court roman (200 pages) qui se lit avec plaisir. Plutôt romantique, l'histoire est malgré tout originale. L'auteur alterne de courts chapitres qui outre la narration laissent la place aux échanges post-mortem entre les deux protagonistes et à leurs réflexions propres sur le mode journal intime.

Bien que ne faisant pas partie de mes genres de prédilection, la lecture de ce roman a été une expérience agréable.
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