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Citations sur Traité théologico-politique (88)

1° Il est très fâcheux, tant pour la religion que pour la communauté politique, d'accorder aux administrateurs spécialisés du domaine sacré un droit exécutif ou gouvernemental quelconque (…)
2° Il est très fâcheux de faire dépendre le droit divin de doctrines purement spéculatives et d’établir des lois concernant les opinions. (…) Un règne politique, par suite, devra s’appuyer sur la pire violence si les opinions, qui relèvent du droit individuel inaliénable, peuvent être traitées à la manière de crimes (...)
3° Il est très nécessaire, dans l’intérêt tant de la communauté publique que de la religion, de reconnaître aux détenteurs de la puissance souveraine le droit de distinguer la valeur des actions. Car ce droit n’a pu être jadis conféré, même aux prophètes divins, sans grand préjudice pour la communauté publique et la religion (...)

(Citation dans le « Traité des autorités théologique et politique » chapitre XIII - Thème : Chapitre XVIII De l’organisation de la république des Hébreux et de son histoire sont tirés quelques enseignements politiques)
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La connaissance de l’Ecriture doit se tirer de l’Ecriture seule (…)
La plus haute autorité appartient à chacun pour interpréter l’Ecriture, il ne doit y avoir d’autres règles d’interprétation que la lumière naturelle commune à tous ; il n’y a pas de lumière supérieure à la nature, il n’y a pas d’autorité extérieure aux hommes.

(Citation dans le «Traité des autorités théologique et politique » chapitre VII de l’interprétation de l’Ecriture)
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A celui qui a frappé ta joue droite, tends l’autres, etc..(…)
Il apparait très clairement que, suivant les seuls principes de l’Ecriture elle-même, cet enseignement donné par le Christ et Jérémie, savoir l’acceptation de l’injustice et la non-résistance à l’impiété, s’applique seulement là où la justice est méconnue et dans les temps d’oppression, non dans un Etat sain ; bien au contraire, dans un Etat sain où la justice est sauvegardée, chacun est tenu, s’il veut se montrer juste, de demander au juge la punition de l’injustice soufferte par lui, et cela non par vengeance, mais par désir de défendre la justice et la loi de la patrie et pour que les méchants ne tirent pas d’avantage du mal.

(Citation dans le «Traité des autorités théologique et politique » chapitre VII de l’interprétation de l’Ecriture)
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[...] il ne peut se faire que l'âme d'un homme appartienne entièrement à un autre ; personne en effet ne peut transférer à un autre, ni être contraint d'abandonner son droit naturel ou sa faculté de faire de sa raison un libre usage et de juger toutes choses. Ce gouvernement par suite est tenu pour violent, qui prétend dominer sur les âmes et une majesté souveraine paraît agir injustement contre ses sujets et usurper leur droit, quand elle veut prescrire à chacun ce qu'il doit admettre comme vrai ou rejeter comme faux, et aussi quelles opinions doivent émouvoir son âme de dévotion envers Dieu : car ces choses sont du droit propre de chacun, un droit dont personne, le voulût-il, ne peut se dessaisir.
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La paix, en effet, n’est pas la simple absence de guerre, elle est une vertu qui a son origine dans la force d’âme, car l’obéissance est une volonté constante de faire ce qui suivant le droit commun de la cité doit être fait.
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Mais admettons qu’il soit possible d’étouffer la liberté des hommes et de leur imposer le joug, à ce point qu’ils n’osent pas même murmurer quelques paroles sans l’approbation du souverain : jamais, à coup sûr, on n’empêchera qu’ils ne pensent selon leur libre volonté. Que suivra-t-il donc de là ? c’est que les hommes penseront d’une façon, parleront d’une autre, que par conséquent la bonne foi, vertu si nécessaire à l’État, se corrompra, que l’adulation, si détestable, et la perfidie seront en honneur, entraînant la fraude avec elles et par suite la décadence de toutes les bonnes et saines habitudes. Mais tant s’en faut qu’il soit possible d’amener les hommes à conformer leurs paroles à une injonction déterminée ; au contraire, plus on fait d’efforts pour leur ravir la liberté de parler, plus ils s’obstinent et résistent. Bien entendu que je ne parle pas des avares, des flatteurs et autres gens sans vertu et sans énergie, qui font consister tout leur bonheur à contempler leur coffre-fort et à remplir leur estomac, mais de ces citoyens qui doivent à une bonne éducation, à l’intégrité et à la pureté de leurs mœurs, un esprit plus libéral et plus élevé.
Chapitre XX
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Quel est en effet l’esprit de la méthode d’interprétation de la nature ? Elle consiste à tracer avant tout une histoire fidèle de ses phénomènes, pour aboutir ensuite, en partant de ces données certaines, à d’exactes définitions des choses naturelles. Or c’est exactement le même procédé qui convient à la sainte Écriture. Il faut premièrement en faire une histoire fidèle, et se former ainsi un fonds de données et de principes bien assurés, d’où l’on déduira plus tard la vraie pensée des auteurs de l’Écriture par une suite de conséquences légitimes. Quiconque pratiquera cette méthode, pourvu qu’il ne se serve dans l’interprétation de l’Écriture d’autres données ni d’autres principes que ceux qui sont contenus dans son histoire, est parfaitement certain de se mettre à l’abri de toute erreur, et de pouvoir discuter sur des objets qui passent la portée humaine avec la même sécurité que sur les choses qui sont du ressort de la raison.
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Pour nous, si nous voulons nous séparer de cette foule agitée des théologiens vulgaires, et, délivrant notre âme de leurs vains préjugés, ne pas nous exposer à confondre des opinions tout humaines avec les enseignements divins, nous devons nous tracer pour l’interprétation des livres saints une méthode sûre, sans laquelle toute connaissance certaine de la pensée du Saint-Esprit est évidemment impossible. Or, pour caractériser d’avance notre pensée en peu de mots, nous croyons que cette méthode pour interpréter sûrement la Bible, loin d’être différente de la méthode qui sert à interpréter la nature, lui est au contraire parfaitement conforme.
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Puisque l’Ecriture raconte que Dieu l’a interdit à Adam et que néanmoins Adam en a mangé (le fruit de l’arbre), on devra dire nécessairement que Dieu a révélé à Adam le mal qui serait pour lui la conséquence nécessaire de cette action, mais non la nécessité de la conséquence de ce mal. Par là il arriva qu’Adam a perçu cette révélation non comme une vérité éternelle et nécessaire, mais comme une loi, c’est-à-dire comme une règle instituant qu’un certain profit ou un certain dommage sera la conséquence d’une certaine action, non par une nécessité inhérente à la nature même de l’action, mais en vertu du bon plaisir et du commandement absolu d’un prince. Ainsi, pour Adam seul et seulement par suite de son défaut de connaissance, cette révélation devint une loi et Dieu de posa en législateur et en prince. Pour cette même cause et par suite d’un défaut de connaissance, le Décalogue fut une loi pour les seuls Hébreux.
(…)
Ce que nous disons d’Adam et des Israélites, on doit le dire aussi de tous les prophètes qui ont écrit des lois au nom de Dieu, mais n’ont pas perçu les décrets de Dieu adéquatement, comme des vérités éternelles.

(Citation dans le «Traité des autorités théologique et politique » chapitre IV de la loi divine)
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Ici se termine l’exposition de la doctrine que j’avais résolu d’établir dans ce Traité. Il ne me reste plus qu’à déclarer que je n’ai rien écrit dans ce livre que je ne soumette de grand cœur à l’examen des souverains de ma patrie. S’ils jugent que quelqu’une de mes paroles soit contraire aux lois de mon pays et au bien public, je la désavoue. Je sais que je suis homme, et que j’ai pu me tromper ; mais j’ose dire que j’ai fait tous mes efforts pour ne me tromper point et pour conformer avant tout mes écrits aux lois de ma patrie, à la piété et aux bonnes mœurs.
Chapitre XX
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