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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quel petit livre étrange… Je l'ai lu suite à la critique de Verdorie (oui, moi aussi) et il ne m'a pas laissé indifférente.
C'est l'histoire d'un peintre raté, déprimé, désagréable avec les siens, un brin narcissique qui, à la veille de vouloir se suicider, reçoit malgré lui un produit dans les yeux. Il acquiert alors la capacité de voir la mort des êtres et la décrépitude des choses avant qu'elles ne se produisent et cela de façon croissante. En se baladant dans la rue, il croise des cadavres, des ruines. Un «présent vieilli» s'ouvre à lui.
Cauchemar ? Folie ? Expérience réussie d'un savant génial ? Aucune explication claire ne nous est véritablement donnée, nous devons juste accompagner le héros dans son périple morbide.
Cette épreuve l'amène à s'interroger sur la mort, sur la vie, sur sa vie. Et là, pour moi, se trouve la plus belle richesse de ce roman : le narrateur réalise ce qu'aurait pu être son existence s'il s'était octroyé le droit au bonheur, le droit d'aller vers les autres. Outre celui du temps qui passe, le thème de la solitude est au coeur du roman.
Roman écrit dans les années 40, on y ressent l'influence du surréalisme. le ton est absurde, l'ambiance est au rêve. Ici, aucune joie de vivre, ni de lumière. le pessimisme et la noirceur englobent tout.
Il est à découvrir pour son concept original et pour ses réflexions justes et intenses. L'âme humaine et son devenir sont encore des énigmes à résoudre, Jacques Spitz nous en offre une clé…
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oVerdomme nous ensorcelle par sa critique et en tant qu'excellente commerciale m'a donné envie de lire ce livre. Je connaissais déjà Jacques Spitz pour avoir apprécié « La guerre des mouches ». J'étais très impatient de le commencer.

Le présent est-il le même pour tous ? Existe-t-il un présent pour chaque être ? C'est un peu ce que prétend un énergumène qui a croisé Poldonski, un peintre suicidaire.

Poldonski est le personnage central de ce très court roman. Narré à la première personne, Jacques Spitz nous propose un protagoniste déprimant et cynique. J'ai eu beaucoup de mal à m'imprégner du récit, surtout que l'histoire met un peu de temps avant de décoller. Je me suis posé la question comment la communauté de Babelio était aussi unanime par leur enthousiasme.

L'écriture de Jacques Spitz est très élaborée – un peu à l'instar de Jean Ray. Elle est raffinée. J'ai même buté plusieurs fois sur d'étranges mots. Je pense que c'est le style de l'époque. Ce qui m'a dérangé, c'est cette noirceur tout au long du roman. C'est un texte pessimiste. « L'oeil du purgatoire » est une métaphore sur la vie et la mort. Ce qui m'a frappé, c'est l'impuissance du personnage principal, résigné dans sa malédiction.

Je ne contredis pas la qualité et le récit en lui-même. Disons que ce cynisme, cette ambiance glauque, son pessimisme, cette atmosphère macabre qui m'ont dérangé. Peut-être pas le style de lecture qui me plaît, au final.
(J'ai eu beaucoup de mal à coucher sur l'écran mon ressenti).
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Publié par l'Arbre Vengeur, avec des illustrations d'Olivier Bramanti.

C'est le premier roman que je lis de cette maison d'édition découverte au dernier Salon du Livre de Paris. Quand j'ai découvert leur stand, j'ai eu envie de tous les acheter tant les histoires étaient alléchantes et semblaient de qualité. J'ai finalement jeté mon dévolu sur Jacques Spitz, considéré comme un des grands romanciers d'anticipation.

L'oeil du purgatoire est un OLNI (Objet Littéraire non Identifié). le narrateur, un jeune peintre parisien, va être contaminé par un étrange bacille qui lui permet de voir ce que sera tout organisme vivant dans 5 minutes, 3h, 1 mois, 10 ans, 100 ans bientôt. "Je vois les choses à l'endroit où elles sont, mais dans l'état où elles seront plus tard. Je ne vois plus les nuages, parce qu'ils sont déjà résolus en pluie." C'est l'expérience concrète de la causalité.

"Qu'est-ce donc qu'être artiste, poète, sinon échapper à l'aspect journalier du monde pour s'efforcer de prendre d'autres incidences sur la réalité ? A leur manière, les gens de votre espèce tentent un voyage dans la causalité. Ils veulent s'évader de la prison du monde familier, mais leurs forces les trahissent, ils y retombent."

Avec ce voile qui lui permet de voir le futur, mais lui interdit bientôt de vivre le présent, Poldonski va être témoin de la transformation de Paris en un immense cimetière."Ce n'est pas Rome que je réduis en cendres, c'est l'univers entier. Et il meurt sans grandeur."

Expérience extraordinaire, surréaliste, je n'ai jamais lu un roman comme celui-ci.

Sans être un coup de coeur – trop bizarre pour ça – il vaut le détour, et même plus car il nous fait réfléchir sur ce qui est le fondement même de toute chose vivante, que ce soit une plante ou un homme : sa date de péremption ! le narrateur prend conscience de la vanité des choses, comme les vêtements ou la nourriture, et du risque de trop s'y attacher alors qu'ils sont condamnés à disparaître dans un très court terme.

Plus que le romanesque, j'y ai apprécié la forme de ce texte, d'une force esthétique rare, impression renforcée par la poésie qui émaille le style de l'auteur.

En bref, une lecture dont on ne sort pas indemne, et qui incite à renouveler notre perception du monde, à travers un voyage dans le temps qui s'écoule. Un monde qui ne semble pouvoir nous offrir que décomposition et évanescence, comme le montrent bien les illustrations qui accompagnent le texte, signées Olivier Bramanti.

Un auteur méconnu à redécouvrir, père de la science-fiction surréaliste, lignée dans laquelle pourrait s'inscrire Alain Damasio avec sa Horde du Contrevent.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Ce livre aborde le vieillissement et la mort de façon bien particulière. Ce n'est pas trop mon style d'écriture et je ne pense pas que je garderais un grand souvenir de cette vision du processus de la mort.
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