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Gallimard (30/05/1935)
4.64/5   7 notes
Résumé :
Quatrième de couverture
Nous vivons en ce moment les jours les plus extraordinaires de l'Histoire de notre planète. Aujourd'hui, c'est à l'humanité du XXe siècle qu'il est donné de pouvoir assister à une invraisemblable évolution astronomique de notre planète.

Si incroyable que la chose puisse paraître, il est excessivement probable que l'on ne peut plus maintenant parler de la Terre au singulier, mais que notre planète, sous l'effet de causes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Des vents violents ravagent le Finistère, le phare de Penmarch est emmené comme un fétu de paille ...
Les câbles transatlantiques se brisent ...
Le phare de Peslouec, dans le Morbihan, signale sur la mer une lueur rousse de nature inconnue ...
Pluie, inondations et tremblements de terre à répétitions ...
Une atmosphère d'abord de dérèglement climatique, puis finalement une ambiance franchement apocalyptique !
"L'agonie du globe", écrit par Jacques Sptiz en 1935, était à sa parution un récit d'anticipation.
Avec le temps, il est devenu aujourd'hui une splendide uchronie.
"L'agonie du globe" est un livre à grand spectacle, celui d'un globe fracturé, d'une mappemonde démultipliée, celui d'une terre qui finit par se regarder elle-même.
Les descriptions sont époustouflantes.
Le moment est unique en littérature.
Et, dans l'édition originale, quelques illustrations viennent en souligner tout le côté pittoresque.
Mais Jacques Spitz va profiter des événements qu'il décrit dans son livre pour en dégager les grands sentiments et les petites mesquineries de l'âme humaine.
Car c'est bien là tout l'intérêt de l'ouvrage : l'âme humaine.
Le globe s'est fracturé en deux morceaux qui s'éloignent l'un de l'autre et qui menacent d'entrer en collision avec la lune.
Le premier moment d'émotion passé, les chicaneries aussitôt reprennent.
L'humain est incorrigible.
A la douzième seconde seconde, les paupières se sont fermées, alors naquit la treizième ...
Jacques Spitz installe dans son récit un suspens qui tient en haleine, qui captive son lecteur sans jamais le relâcher.
Mais "quand on écrit l'histoire de l'humanité, il faut se résigner à raconter bien des folies", et le ton, ici, n'est pas dénué d'humour.
Jacques Spitz s'amuse un peu, au passage, à déformer quelques patronymes :
Léon Plume, par exemple, est un dirigeant socialiste français, Estragon est le directeur de l'Observatoire de Paris et Praline est le président-dictateur d'une Russie devenue soviétique, Moïse Bloch, quand à lui, est un des prophètes dont les événements favorisent le retour.
Il n'est pas sûr que Spitz ne règle pas malicieusement quelques comptes !
Le récit, pourtant très attaché à son époque, est résolument lancé vers une anticipation proche, moderne et passionnante.
Seule, à la 196ème page, une petit tâche d'encre posée sur la condition féminine fait sursauter la lecture.
"L'agonie du globe" est adossé à un autre livre, "la fin du monde", écrit en 1874 par Camille Flammarion, avec lequel il entretient des liens de parenté, une même propension à la réflexion, à la philosophie, un même questionnement sur la science et la pensée, et un même optimisme teinté de fatalisme.
Mais le récit de Spitz est plus resserré, plus tendu, plus moderne.
Il est aujourd'hui un des piliers sur lequel est venu s'appuyer un genre devenu l'un des plus courus de la science-fiction contemporaine ...



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Dans les années 40, l'incroyable se produit : après d'impressionnants cataclysmes, la Terre se scinde en deux, séparant les deux Amériques du reste du monde. Pourquoi ? Comment ? Bien que déboussolée, la population peut encore se déplacer en avion entre les deux parties du globe. Sauf que ça ne va pas durer longtemps. Que vont devenir les deux nouvelles Terres ? Sont-elles vouées à la séparation éternelle ?

Dès 1935, Jacques Spitz fait preuve d'une imagination débordante et fait montre d'une critique du genre humain assez impressionnante tout en inventant L Histoire que nous connaissons désormais. Ce qui est incroyable avec ce livre, c'est qu'il situe les catastrophes naturelles et la scission qui en découle juste après la Deuxième Guerre mondiale, qui bien évidemment ne s'est pas encore produite pour lui. Déjà, il avait compris qu'un évènement majeur divisant le monde allait se produire. L'allégorie n'est pas loin. Flippant, non ?
Ce qui est passionnant dans ce récit raconté comme dans un livre d'Histoire au passé, comme si on tenait entre les mains le témoignage de ce qui est déjà arrivé, c'est la description des réactions humaines à toutes les catastrophes successives. Cela commence avec, et c'est bluffant, la narration d'un nombre considérable de catastrophes naturelles telles tremblements de terre, inondations, pluies diluviennes et j'en passe comme si on y était, alors que notre monde d'aujourd'hui se prépare justement au changement climatique, le subit déjà même, avec notamment des évènements extraordinaires de changements de température de plus en plus nombreux qui entraînent bon nombre de déplacements de populations. Ce livre a plus de 80 ans et son auteur avait déjà saisi ce qui pouvait bien nous arriver dans l'avenir.
S'enchaînent ensuite les recherches pour en savoir plus sur ce qui s'est produit, la découverte des nouveaux espaces qui séparent désormais les deux entités terrestres, dans un mélange d'articles journalistiques, d'analyses intentionnellement vaseuses de scientifiques et de réactions politiques et publiques. Purée, on s'y croirait, c'est tellement bien fait !
Le tout nous est servi avec de remarquables phrases toujours bien placées qui jugent de manière réaliste le genre humain, souvent cyniques mais tellement justes.
Le temps passe, les deux objets s'éloignent et l'auteur continue à parler de l'avenir (notre passé encore une fois) tout en supputant des choses qui se sont à la fin réellement produites et surtout en resituant des personnages historiques comme Hitler, en montrant que le nazisme a clairement fait son trou dans l'Europe. Spitz savait que si le monde ne se battait pas, le mouvement allait devenir endémique. Étourdissant, vous dis-je !
Le final a sans doute de quoi dérouter un peu, parce qu'il offre une morale ouverte, laquelle demande un peu de réflexion personnelle sur le Monde en général et la vision de l'Europe et de l'Amérique. L'on pourrait peut-être reprocher à Spitz d'avoir une opinion manichéenne à se limiter à l'idée du Nouveau Monde et de l'Ancien Monde, mais ce serait donner une conclusion bien trop hâtive qui oublie en outre beaucoup de nuances. Je n'ai pas trop réussi, de mon côté, à savoir vraiment quoi faire de la toute fin, que je vous laisse bien évidemment découvrir, mais j'ai apprécié l'ouverture et la non-finalité impliquée de certaines choses.
De plus et de manière assez large, Spitz remet aussi l'Homme à sa place dans le contexte du vaste univers qui l'entoure, mais aussi dans le contexte qu'il a créé. L'auteur nous dévoile l'humanité qui court vers la fin voire l'inconnu. On appréciera d'ailleurs les quelques illustrations données comme explication, qui souvent permettent de mieux situer les évènements et de mieux comprendre en image l'inimaginable.
Tout ça, c'est brillant, bien que "tout ça" ait été oublié par la Littérature. C'est bien dommage.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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J'ai découvert Jacques Spitz grâce à la critique de « Gill » sur « L'homme élastique »… M'étant précipité sur «La croisière indécise », déception : il s'agit là du premier ouvrage de l'auteur, d'inspiration surréaliste. Jacques Spitz, Polytechnicien, ingénieur conseil ne se tournera vers la science fiction que plus tard, en 1935, avec la parution de "L'agonie du globe"…

« L'agonie du globe » : suite à on ne sait quel phénomène, la terre est en train de se séparer en deux hémisphères sur un plan perpendiculaire à l'équateur, laissant séparés de cinquante km, l'Ancien et le Nouveau monde… Il semble que cette distance n'est pas fixe...la lune réduit son orbite… Allons-nous vers une collision ?

Voilà un grand moment de science fiction de la part d'un auteur « oublié », Dommage…
Jacques Spitz, au style enjoué, ironique, cynique même, parfois… en même temps que scientifiquement très documenté et crédible…
« L'agonie du globe », une « sorte d'Armageddon » avant l'heure qui permet à Spitz de porter un regard désabusé sur l'homme et ses institutions : la religion et le(s) Pape(s), la politique et ses parlementaires aussi bavards qu'irresponsables, la science et ses savants non moins irresponsables.

J'ai longtemps considéré René Barjavel comme le père de la science fiction française. Et si c'était Jacques Spitz, plutôt ?
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Excellent roman d'anticipation écrit pendant l'entre-deux-guerres par un ingénieur nommé Jacques Spitz. Ce roman, outre une précision scientifique remarquable, a une particularité que j'ai rarement vue, il n'a aucun personnage à proprement parler, c'est l'histoire de l'humanité qui est décrite dans son ensemble, les destins individuels n'étant mentionnés qu'à titre d'illustration. le récit n'en est pas moins prenant.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui.
L'univers n'en sait rien ...
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https://www.mixcloud.com/Lesmotsdularge/les-mots-du-large-radio-largfr-90%C3%A8me-%C3%A9mission-sp%C3%A9ciale-jacques-spitz-le-p%C3%A8re-%C3%A9gar%C3%A9-de-la-sf/
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Quand on écrit l’histoire de l’humanité, il faut se résigner à raconter bien des folies.
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La pluie qui tombait sans relâche et un abaissement considérable de la température [...] contribuaient à entretenir une atmosphère déprimante de cataclysme latent. [...] Les hommes qui, à l'ordinaire, ne s'entretiennent que d'eux-mêmes et ne trouvent que dans leurs petites histoires un motif d'intérêt, s'inquiétaient maintenant de la Nature comme d'une personne vivante.
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Ce détail montre que la Science, si elle est chassée par la porte, rentre par la fenêtre.
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