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EAN : 9782368465028
151 pages
Steinkis Editions (04/11/2021)
3.85/5   101 notes
Résumé :
Plongez dans l'œil même du photographe !

New York, 1953. Joanna et Lawrence Ward engagent une nouvelle nourrice pour leur fille Gwen.
Très secrète, un peu étrange et parfois sévère, Vivian Maier trouve pourtant les faveurs de la petite fille qui la suit dans ses pérégrinations urbaines et l'observe capturer le monde qui l'entoure à travers l'objectif de son Rolleiflex.
À mi-chemin entre fiction et biographie, Paulina Spucches nous entraî... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Enthousiasmée par la découverte des photographies de Vivian Maier, Paulina Spucches en fait le sujet de son travail de fin d'études (Diplôme des métiers d'Art obtenu avec les Félicitations du jury en 2020). L'album sortira en 2021, une construction en miroir qui raconte des pans de vie de l'une des plus grandes photographes de rue du XXe siècle qui ne sera découverte qu'en 2007.
Avec le sens du détail et une palette très colorée, la jeune artiste nous donne à voir sa propre interprétation des clichés noir et blanc de la photographe. C'est hardi et c'est comme un hommage aux clichés de Vivian Maier qui savait capter des moments de grâce. Chacune de ces réinterprétations est accompagnée de l'histoire de la prise de vue imaginée par l'autrice. Elle navigue aussi entre passé et présent, illustrant les souvenirs d'enfance de Vivian qui a vécu à New-York mais aussi dans un petit village de Savoie dont sa mère était originaire. On suit le parcours chaotique de cette nounou qui allait de famille en famille pour garder les enfants, ce qui lui laissait du temps pour assouvir sa passion : photographier les gens, l'architecture et tous ces détails que son oeil aux aguets ne manquait jamais.
Il est difficile, si on n'a pas quelques informations sur Vivian Maier, de suivre son parcours qui nous balade entre passé et présent, entre réalité et fiction. Pour aller plus loin, je conseille de lire l'essai de Gaëlle Josse : « Une femme en contre-jour »
Malgré cette difficulté à suivre la chronologie des évènements, il reste que l'autrice a très bien su restituer la nature énigmatique et solitaire et le caractère difficile de cette grande artiste morte sans avoir connu la consécration.
Un bien bel album.

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La première fois que j'ai entendu parler de Viviane Maier c'est dans le roman de David Foenkinos : « le Mystère Henri Pick » (2017). Et il est vrai que le destin de cette photographe de rue majeure, nanny de son vivant, dont l'oeuvre artistique fut découverte par hasard après sa mort est éminemment romanesque ! Deux romans lui ont été depuis dédiés : « Une vie empruntée » (une vida prestada) en 2018 de Berta Vias Mahou - non traduit en français pour l'instant- et « Une femme en contre-jour » de Gaëlle Josse en 2019. Nulle surprise donc qu'un roman graphique lui soit également consacré par la toute jeune autrice Franco brésilienne Paulina Spucches. « Vivian Maier, à la surface d'un miroir » a été publié aux éditions Steinkis et est sorti peu avant la grande exposition consacrée à la photographe au Luxembourg.

UN COUP DE FOUDRE

L'autrice raconte dans sa postface comment, à 19 ans, en 2019 alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans sa dernière année de diplôme de métiers d'Art, elle découvrit lors d'une balade au centre culturel de San Sebastian le travail de Vivian Maier. Enthousiasmée par ces clichés, elle en fait le sujet de son travail de fin d'études (obtenu avec les félicitations du jury en 2020) et crée ainsi sa première bande dessinée parce que « instantanément [elle] souhait[a] mettre en images les histoires qui sembl[aient] se dégager de chacun de ses clichés ».

Paulina a ainsi conçu son roman graphique à partir des photos de Vivian Maier. Elle a sélectionné une vingtaine de photos plus ou moins connues, les a reproduites en dessin et a imaginé dans quel contexte elles avaient été prises créant ainsi de petites saynètes.

ENTRE BIOGRAPHIE ET FICTION

Ce procédé est très original et l'on passe très vite de la biographie à la fiction. Comme la vie de Vivian Maier, malgré les recherches de John Maloof (voir le documentaire « Finding Vivian Maier ») et l'enquête d'Ann MarksVivian Maier révélée »), reste emplie de zones d'ombres et lacunaire, Paulina Spucches a choisi de fictionnaliser sa biographie et de ne pas en faire un ouvrage de vulgarisation chronologique, ennuyeux et académique.
Est-ce la raison pour laquelle il n'a pas reçu l'approbation de la succession de Vivian Maier, ni de la collection John Maloof ou de la galerie Howard Greenberg, les gardiens du temple ? Ne vaut-il pas cependant mieux respecter l'esprit et non la lettre en mêlant l'art et la vie de cette artiste qui vécut toute sa vie pour son art et en restituant dans cette composition aussi morcelée que ses autoportraits une vision de ce qu'elle fut ?

Nulle hagiographie dans ce roman graphique : Vivian est présentée sous des traits assez hommasse (peut-être même davantage que dans la réalité), toujours cachée derrière des vêtements amples et son chapeau avec des manières rudes voire frustres envers ses employeurs ou les commerçants. Spucches montre comment elle a vécu seule, a voyagé, était une femme indépendante .

Le récit est très peu prolixe à l'image de son héroïne éponyme. Il en devient parfois énigmatique pour ceux qui ne connaissent rien de la vie de la photographe mais une chronologie bienvenue se trouve en fin d'ouvrage. Il dresse cependant dans ce puzzle de chapitres naissant des clichés choisis (toujours datés) ainsi que dans le va et vient entre passé et présent, le Champsaur français, New York et Chicago, un portrait en creux de cette femme paradoxale qui ne correspondait pas aux canons de la femme au foyer des années 50. On perçoit toute l'admiration que lui voue la jeune dessinatrice.

UNE HISTOIRE DE TRANSMISSION

Trois femmes, trois générations, sont au centre de l'histoire : Jeanne Bertrand tout d'abord l'exilée française photographe de studio qui initia Vivian et sa mère au 3e art, Gwen l'une des fillettes que garda la jeune femme et Vivian Maier bien sûr. Mais il faudrait également y ajouter l'autrice elle-même. Ainsi le sous-titre « à la surface d'un miroir » pourrait être compris à l'aune De Stendhal qui déclarait « le livre c'est un miroir qu'on promène le long du chemin ». Ainsi, si Vivian était férue d'autoportraits aux miroirs (une exposition toute entière a même été consacrée à ce thème privilégié de l'artiste à Grenoble en 2019), ici la Bd -en la plaçant en pleine lumière- la révèle également.

Si la photographe est principalement connue pour ses clichés noir et blanc, Paulina Spuchess choisit là encore de s'éloigner de la doxa et utilise des couleurs franches proches du fauvisme dans un dessin lumineux à la gouache et à l'aquarelle jeté et dansant. Il évoque à la fois le travail en couleur de Maier dans les années 1970 quand elle troquera son Rolleiflex pour un Leica mais aussi les films flamboyants en technicolor de l'époque.
Ces couleurs pop et le trait rond et doux permettent, en outre, sans édulcoration aucune, d'adoucir le côté âpre de la vie de l'artiste et de lui rendre hommage sans la recopier simplement. D'ailleurs, seul bémol à mon avis dans cet ouvrage remarquable, il aurait été sans doute judicieux afin que l'on puisse pleinement percevoir et apprécier cette « appropriation » d'une artiste par une autre, de placer à la fin de l'album des reproductions des clichés cités car tous ne nous sont pas familiers.

L'éditeur Steinkis utilise comme mot de la fin une citation d'Isaac Newton « Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts », Paulina Spucches illustre parfaitement cette belle ligne éditoriale en réalisant ici - à travers son interprétation de l'oeuvre et de la vie de Vivian Maier - un remarquable « pont des arts ». On assiste à un beau dialogue entre deux arts et même deux âmes qui nous donne envie de découvrir les prochains « récits empreints de curiosité, d'engagement et de sensibilité »( postface) de cette « petite » qui a déjà tout d'une grande !
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Le graphisme est entièrement réalisé en peinture, au pinceau, des couleurs liquides mais lumineuses et saturées, des scènes figées comme des instantanés, des vues d'ensemble, des détails, des portraits, tout en contrastes de couleurs, de lumières. Les cadrages sont décalés, bruts, semblant pris par accident, à l'improviste, attrapés au vol, des instants volés, comme si l'âme des images ne pouvaient surgir qu'à condition de la surprendre. C'est un peu ce que nous raconte cette histoire, un récit sur la photographie, une définition de cet art et la peinture de Paulina Spucches dialogue alors avec la photo de Vivian Maier.

Mais voilà, j'aurais presque préféré que Vivian Maier soit un photographe fictif :
Il y a un truc qui m'énerve dans les histoires d'artistes, c'est le syndrome Van Gogh, l'artiste qu'on aurait raté de son vivant, le vieux fantasme romantique de l'artiste maudit, reconnu seulement après sa mort, qui vient parasiter notre rencontre avec sa photo. C'est une obsession qui n'a rien à voir avec l'art lui-même, une obsession de marchands et de spéculateurs, il y a même une certaine arrogance à se revendiquer le découvreur de l'artiste maudit. La mise en scène théâtrale de sa vie nous éloigne de la profondeur de ses photos et je pense que beaucoup de lecteurs ne retiendront malheureusement que cet aspect au point même de reprocher les choix graphiques de Paulina Spucches pourtant tellement forts. de plus, le rythme est déstructuré, les flashbacks sont confus, on essaie de comprendre une histoire sans relief et on s'éloigne du vrai propos, l'essentiel passe au second plan : ce dialogue entre peinture et photo.

J'aurais aimé que cette rencontre entre la peinture de Paulina Spucches et la photo de Vivian Maier s'émancipe de la vie de cette dernière, sans intérêt, il y a plus de compréhension, d'interpellation et de communion qui passe par le graphisme que par les faits qui y sont racontés, à essayer de comprendre la vie de Vivian Maier, je me suis surpris à oublier les moments d'instantanés, les arrêts sur image racontent pourtant bien plus que le déroulé d'une histoire, c'est même ce qui définit les grands photographes. Il faut arrêter de croire que les accidents de la vie vont expliquer une oeuvre.

En gros, le travail graphique de Paulina Spucches est remarquable, et ce livre vaut d'être ouvert et parcouru, mais malheureusement l'aspect biographique n'a pas le moindre intérêt et gâche même le plaisir. J'ai lu dans certaines critiques qu'une biographie a été écrite par Gaëlle Josse, je vais m'empresser d'éviter ce livre.
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Cet album offre une approche créative et originale de l'oeuvre de Vivian Maier, la célèbre photographe de rue dont le travail a été découvert après sa mort. La combinaison du graphisme lumineux de Pauline Spucches avec les photos noir et blanc de Vivian Maier offre une nouvelle perspective sur ces images emblématiques.
L'idée de relier les photos de Vivian Maier à des récits imaginés sur les circonstances de leur prise est intéressante et permet de plonger dans l'univers de la photographe d'une manière plus immersive. de plus, le mélange entre le passé et le présent, ainsi que la narration de la vie de Vivian Maier à travers ses souvenirs d'enfance à New York et en Savoie, ajoutent une dimension supplémentaire à l'album.
Il est vrai que la nature mystérieuse et solitaire de Vivian Maier, ainsi que les circonstances entourant la découverte de son travail après sa mort, ajoutent une certaine complexité à la compréhension de son parcours. Cependant, il semble que l'autrice ait réussi à capturer l'essence de cette artiste fascinante à travers ses propres interprétations des photos et des histoires imaginées.
En somme, cet album est un hommage créatif et émouvant à Vivian Maier, offrant aux lecteurs une nouvelle manière d'apprécier son oeuvre et de découvrir la vie et l'histoire de cette artiste singulière.
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Sujet intéressant puisqu'il y est question d'une photographe dont les travaux n'ont été connus qu'après sa mort et dont le nom circule. Dommage qu'il ne soit pas très bien traité ! C'est confus et mal construit. Dessins modernes et colorés agréables à regarder. ⭐️⭐️⭐️
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y aurait tant à dire, mais ça parait dérisoire. Alors je vais laisser mes images parler à ma place.
Bien à vous
Gwen
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- Demain, j’arrête de boire ! Et je démissionne... Non, d’abord je démissionne, je prends une cuite, et après j’arrête de boire, c’est pas du vent j’vous dis !
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- Pourquoi on déménage tout le temps maman?

- Parce qu'on n'a pas encore trouvé un lieu où l'on ait envie de nous.
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J'ai beau me sentir bien ici, je ne peux certainement pas rester immobile comme vous. Il y aurait trop de choses qui se passeraient sans que je ne puisse les voir.
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Quand je regarde ton travail, je ne peux m'empêcher de me dire que, chez toi, c'est inné.
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Vidéo de Paulina Spucches
Rencontre et interview avec les auteurs et autrices finalistes du BD Lecteurs.com 2022, pour sa 3e édition, toujours organisée en partenariat avec le Centre National du Livre. Une soirée exceptionnelle consacrée aux nouveaux talents de la bande dessinée et diffusée en direct sur "Un endroit où aller" le 20 avril 2022. Les finalistes 2022 sont : - Atelier Sento et Alberto M.C., le songe du corbeau (Delcourt) - Maud Bénézit et les Paysannes en polaire, Il est où le patron ? (Marabulles) - Jim Bishop, Lettres perdues (Glénat) - Nadia Nakhlé, Zaza Bizar (Delcourt) - Paulina Spucches, Vivian Maier : à la surface d'un miroir (Steinkis) - Gaspard Talmasse, le grand voyage d'Alice (La Boîte à Bulles) Le vote est ouvert jusqu'au 15 mai 2022 sur le site Lecteurs.com, rubrique Prix BD Lecteurs.com https://www.lecteurs.com/prix-bd-cnl/liste/les-6-finalistes-du-prix-bd-lecteurscom-2022/368
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