Points d'eau

Ce livre se lit comme une marée, allant crescendo puis redescendant tout doucement et enfin s'intensifiant de nouveau. Les points d'eau, qu'est ce que cela vous évoque ? Il y en a plusieurs, de toutes sortes et de tailles variable. Aussi, l'auteur commence doucement son énumération avec les points d'eau que sont les rivières, qui celles-ci grossissant, devenant des mes et, plus gros encore des océans. Là, le rythme est coupé car il redescend brusquement jusqu'à ce que le lecteur se retrouve dans sa salle de bains ou encore sur ses toilettes qui elles-mêmes se déversent dans les égouts. Autant l'eau peut être belle, autant elle peut être immonde...autant elle peut être douce autant elle peut être extrêmement violente et parfois cruelle.
Elle peut aussi être tout simplement l'eau que l'on boit et qui nous fait vivre et celle mélanger à toutes sortes d'aliments qui émanent de le mer. Ces fameux crustacés qui nous font si souvent saliver (enfin là, je ne pas pour moi mais probablement pour vous, chers lecteurs).
Le dernier point d'eau abordé (j'en ai oublié sciemment afin de ne pas vous faire une simple énumération de tous ces points d'eau abordés ici, comme l'on ferait une liste de courses et je vous prie de bien vouloir m'en excuser) dans ce court ouvrage est celui de la pluie, allant de la plus petite goutte de pluie jusqu'à une véritable averse.

L'auteur nous énumère avec beaucoup de tendresse, de rage parfois, tous ces "points d'eau" que nous côtoyons sans cesse et auxquels nous prêtons bien trop souvent peu d'importance. Certes, l'eau est synonyme de vie mais également de mort lorsque les éléments prennent le dessus par rapport aux simples humains que nous sommes !


Cet ouvrage, toujours publié aux éditions de l'Envol est une fois de plus un véritable petit livre d'artiste car, toujours imprimé sur du papier Canson et avec des illustrations qui sont à la fois douces et crûes pour certaines.

Je voudrais terminer cette critique en citant un court passage de la préface d'Annie Salager car il résume, à mon avis, à merveille, ce qui vous est présenté dans cet ouvrage :

"Chaque voix de poète crée le monde. Celle que le lecteur peut entendre ici fait surgir une eau cosmique, à la fois alphabet de vie et engloutissement, où terre, océan, oiseau, île, lumière, odeur, sans omettre l'égout, s'en vont aux mers mentales, poussés, charriés, bousculés parle désir d'être dits, d'être touchés par le dire et la vie."