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EAN : 9782370553126
221 pages
Le Tripode (06/01/2022)
3.49/5   101 notes
Résumé :


Paul a douze ans et habite à Middelbourg, petit village perdu au milieu des polders. Il y vit avec sa mère, divorcée et contrainte de travailler dans un supermarché, et sa grande sœur, pas encore tout à fait sortie de l’adolescence mais déjà enceinte. Son père est parti refaire sa vie de l’autre côté de la mer. Mais Paul n’est pas un garçon comme les autres. Paul voudrait être écrivain. Il passe ses journées à courir le long des canaux, au bord de l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Mario Alonso est un écrivain de langue française et Watergang est son premier roman.
Hé bien voilà un premier roman très surprenant ! C'est un roman choral bien sûr puisque tous les intervenants s'expriment à tour de rôle, même si la plus belle part est réservée à Paul, un jeune garçon de douze ans. Mais je dirais qu'il est bien plus que ça encore car même les éléments naturels ou les objets prennent la parole pour dessiner mieux encore les personnages et les évènements. C'est troublant et un peu magique. On se sent dans une autre dimension. On se sent ailleurs. Et cette sensation est très clairement décrite et ressentie par les magnifiques descriptions de ce fameux watergang.
Watergang kesako ? C'est un canal, un fossé en bordure d'un polder ou d'un chemin.


Paul est un garçon particulier. Il ne mange presque rien, ne pèse presque rien, ne pleure jamais, parle peu mais écrit. Des mots, des bouts de phrases, des listes dans des petits carnets noirs qu'il achète sous blister par série de cinq. Et il écrit de toutes les couleurs dans ses petits cahiers noirs. Paul voudrait devenir écrivain. Plus tard. A treize ans. Et il aimerait aussi partir en Argentine.
En attendant, il court partout et arpente sans cesse les polders. La solitude ne l'effraie pas. Il se parle et écrit. Il pense aussi à son père, parti de l'autre côté de la mer poursuivre sa vie avec une autre en Angleterre. Quelquefois il reçoit une lettre de l'absent. Il pense aussi à sa soeur, un peu plus âgée et déjà enceinte...
Par ses réflexions, Paul nous permet de découvrir tout ce qui constitue Middelbourg, le village qu'il habite, mais aussi tous les habitants et leurs difficultés au quotidien.
C'est doux et triste. Emouvant aussi. Mais c'est surtout d'une poésie légère et nimbée d'une aura magique. Un voyage au coeur d'un paysage.
Paul, un feu follet traversant le watergang. Un roman à découvrir !

Et moi je remercie le libraire (une petite librairie itinérante « Le serpent d'étoiles », croisée sur un marché en Charente maritime) qui a su si bien me parler de ce premier roman tendre et dur paru aux éditions Tripode.
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Je suis la lectrice. La lectrice de ce roman paysage. Où chacun vient à son tour raconter son histoire. Créer du lien avec les autres personnages. Ajouter sa pièce à l'immense puzzle. Au roman qui prend naissance sous nos yeux. C'est la première fois que j'assiste à la naissance d'un roman. Là en direct. Sous mes yeux. Sensation étrange. Sensation troublante. Avec cette impression d'y être moi aussi pour quelque chose dans cette naissance.

Je suis la lectrice de ce roman-paysage. Paysage de mon pays. Pays entre terre et eau. Entre terre et mer. Pays de basses terres. Avec pour seul forêt un magnolia perdu dans la lande. Où la terre se noie dans la mer. Où on ne quitte jamais vraiment la mer. Elle est à nos pieds. Elle contraint nos mouvements. Elle restreint nos ambitions. Elle est dans l'air. Elle imprègne nos poumons. Elle nous envahit jusque dans nos rêves.

Je suis la lectrice. Je me confonds dans cet univers d'eau. Une eau douce et calme. Elle m'a ballotée au rythme des marées. Allées et venues. Comme une respiration. Elle m'a bercée aussi, cette eau verte. Et pourtant sournoise. Et pourtant intranquille. Une menace lancinante. Un trop-plein que je pressentais. Prêt à nous submerger. À apporter la mort.

Je suis la lectrice avec un COUP AU COeUR INDENIABLE. Et un de plus avec pour décor l'eau. Après ultramarins. Après la comtesse des digues. Après un corps tropical. Après s'en aller. Après Mahmoud ou la montée des eaux. Une année humide, pour moi.
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« Mon roman déplaira. Parce qu'il renverra chacun à sa propre impuissance, mais tout le monde se l'arrachera, parce que le monde est ainsi fait, on voudra le lire ».

J'ai voulu moi aussi lire Watergang de Mario Alonso et il n'a pas mis longtemps à me renvoyer à ma propre impuissance de lecteur limité. Lecteur curieux, certes. Mais limité, dès lors qu'il s'agit de s'attaquer aux univers qui s'évadent dans les limbes de la poésie et de l'imaginaire.

Roman choral où les narrateurs se dédoublent, où la nature comme les objets prennent leur tour pour s'exprimer et où la construction s'affranchit des codes, j'ai traversé Watergang sans déplaisir tellement la langue y est belle. Mais aussi avec cette impression bizarre de rester au bord de ces polders qui servent de décor au livre, spectateur de ma lecture.

J'ai lu et vu Paul et parfois Jan, 12 ans, taiseux libre qui court, pense et écrit, concentrant dans l'acte créatif l'intensité des sentiments qui bouillonnent en lui. J'ai lu et vu Kim et parfois Birgit, sa soeur enceinte qui forme avec lui une fratrie aux liens si enviables.

J'ai lu et vu Julia et Julia, à moins que ce ne soit Super, mère et belle-mère toutes deux absentes même si l'une vit sous le même toit. Et aussi Jens, le père. Et aussi Lucien et John, bébé à naître qui annonce le tournant des jours nouveaux.

J'ai lu et vu la fureur qui agite constamment le cerveau du jeune Paul, juste apaisée par ses courses en pleine nature dans le watergang qui canalisent sa volonté créatrice. J'ai lu et vu une histoire familiale simple et cruellement banale, où les enfants tentent par des voies différentes de trouver leur voie dans un monde qui ne les attend pas.

Avec de temps en temps, quelques fulgurances d'amour qui émergent sans prévenir : « Viens près de moi. Dis-leur que je suis encore ta mère et que l'on va s'aider, toi et moi, qu'on n'a besoin de personne. Que ce sont les bêtes qu'on soigne, pas les humains, les humains, on les aime ».

Un livre refermé en pleine conscience d'être passé à côté, mais rassuré par la certitude qu'il plaira à beaucoup…
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GROS,GROS COUP DE COEUR,

Étrange, déconcertant, inclassable,mais d' une réelle beauté, enveloppé de poésie.
Très embarrassée pour vous parler de ce 1er roman. Je n'arrive pas à mettre des mots sur mon ressenti, la dernière page tournée et je suis " groggy "!
Roman choral ,où de courts chapitres nous présentent un à un les personnages,et où par métaphore, les objets la nature ,le pays nous parlent aussi,très beaux passages poétiques.
Le personnage principal se nomme Paul,drôle de petit bonhomme de treize ans qui écrit tout le temps dans des carnets noirs où qu'il soit,en courant le long du watergang( canal)ou dans son village à Middelbourg ,dans le pays Néerlandais.
1er chapitre:"PAUL
"J'écrirai mon premier roman à treize ans.Treize ça porte bonheur...."
2 ,KIM
" Je m'appelle Kim j'habite Middelbourg je suis enceinte et je partage ma chambre avec Paul.Paul m'appelle Birgit, mais bon ,Paul est un peu spécial,on ne va pas commencer avec ça.....
Et tout le roman est construit de cette façon ,c'est un style direct et en même temps il y a tant de poésie dans les descriptions de la nature ,que tout est estompé.
Nous suivons en spectateur,chaque personnage à pas feutrés en faisant attention de ne pas faire de bruit.
Une lecture apaisante mais pas de la même manière qu'Haruki Murakami. On ressent une impression de plénitude ,de calme,de douceur et de rêverie.Une histoire que je ne vous dévoilerai pas car pour moi ,elle passe au second plan ,tant j'ai été happée par l'atmosphère de ce roman.Étrangement par le choix des mots la nature est liée à l'âme des personnages.Un roman intimiste ,hors -norme,où chacun retrouve une part de lui-même et où les liens tissés entre les personnages et les paysages se fondent et ne font qu'un ,le tout porté par une écriture magnifique.A recommander chaleureusement.
Rédigé sur le nocturne n° 2 de Chopin.⭐⭐⭐⭐⭐
Lecture de ce roman,toujours dans le cadre de : terre de paroles ,1er roman.
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Watergang est un premier roman original et déroutant.
Par la forme de son roman Mario Alonso nous déconcerte. le titre du chapitre nous indique qui sera le narrateur des quelques pages qui vont suivre. Toujours des chapitres courts.
Donc nous connaissons le narrateur pour chaque chapitre. Quand le chapitre a pour titre Kim, Paul, Julia , Jens, John on est dans un univers connu.
Par contre quand le narrateur devient Middelbourg, roman, action, Nous, lande ou canal, on rentre dans un autre monde.
Et c'est là, toute la réussite de se premier roman.
Marion Alonso nous invite à prendre un tout. Autour des personnages le lieu du Watergang est primordial; dédale de fossés et d'ouvrages de drainage du polder

Entre polders et canaux la petite ville de Middelbourg rêve d'ailleurs. Un ailleurs que l'on peut deviner : les côtes anglaises.
Dans cette petite ville, un garçon de 12 ans : Paul. Il vit avec sa mère divorcée et qui travaille dans un supermarché. Il a une grande soeur qui est enceinte.
Milieu social simple. Des vies un peu esquintées.
Et dans cette grisaille, les rêves de Paul : il veut devenir écrivain. Il noircit des cahiers en courant le Watergang.
En faisant parler les personnages et les lieux , Mario Alonso crée une atmosphère naturaliste proche du cinéma des années 50.
Chacun est en recherche d'identité, de reconnaissance.
Est il possible de s'évader du polder, du Watergang. Ce polder, sous le niveau de la mer, entouré de digues. Les côtes anglaises sont elles un mirage. Ou peut on espérer, envisager une autre vie.
L'auteur esquisse des réponses.
La plus originale : les changements d'identité . Paul devient Jan quand il se voit écrivain. Kim devient Birgit pour Paul. Julia la maman devient Super.
Ces personnages pour lesquels l'auteur a une tendresse particulière. Tendresse qu'il nous transmet pour faire de ce premier roman une réussite

"Dans sa tête il y a du vent qui se forme et qui a besoin d'un nouveau couloir pour circuler. Je ne fais qu'exprimer avec des mots ce que son corps exprime pendant son sommeil. Et ce que son corps dit Jens le pense " ( page 221 )
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Je reprends possession de la pierre de Lieve. Je tiens dans ma main tout le watergang. Lieve me rassemble, tout éparpillé autour d’elle, elle fait un petit tas de moi, me récupère. Elle caresse mes os, les soupèse avant de les poser les uns sur les autres, redresse mon corps, l’articule comme il était. Elle l’embrasse, lèche mes yeux, me mange. Je ne cours plus dans les polders mais à l’intérieur de Lieve. Je ne regarde plus la mer, je suis la mer. Nous demeurons là jusqu’à ne plus nous souvenir de ce qu’il y a hors de nous.
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Ma lettre racontait une histoire. L’histoire d’un papa qui vit par-delà les mers et se promène le dimanche dans la lande. Elle doit lui rappeler les polders de son enfance. Le passé met de jolis cadres autour des images. De jolis cadres dorés au coin desquels, parfois, on lace un cordon noir.
Des vieux cadres, j’en ai tout un stock. Les greniers qu’on a dans la tête n’attendent pas le nombre des années. On arrive au monde avec déjà de quoi remplir la pièce sous les combles. Une mer d’encombrants, ce grenier.
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Pour la première fois, je me suis ennuyé. Pour la première fois de ma vie, j’ai eu à faire face à l’ennui, le vrai, alors que j’étais dans les polders. Et très curieusement, j’ai aimé ne pas aimer ça. Je n’ai pas couru. J’ai marché et ce fut comme être immobile. Je suis resté droit comme un i dans mon ennui, comme indécis, à la croisée des canaux, serein, lucide. Je n’ai pas fui. Je n’ai pas souhaité revenir sur mes pas. Je n’ai pas cherché à me perdre ailleurs, je n’en avais plus envie.
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Jens est venu de Middelbourg avec quelque chose qu'il n'a pas laissé là-bas.Quelque chose qui est en train de l'abandonner. Je le redécouvre.Il est plein du mouvement de l'eau et calme comme un océan.Comment te le dire,Jens ,lançons-nous ,allons -y.Allons plus au nord .Allons-y ensemble. Les chiens,les moutons ,c'est ce qu'il nous faut,ça ne fait aucun doute.Je lui ai dit .Je lui ai dit oui,nous allons nous organiser.Établissons un programme. L'année prochaine,où celle d'après.Nous ne sommes pas pressés ,maintenant que nous savons ce que nous allons faire.( Page 222).
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PAUL

J'ai eu des amis.Puis moins .Aujourd'hui ,je n'en ai pas.Je suis devenu l'ami de tout le monde,ce qui revient à dire de personne.

Il y'a eu Zac.Il était dans ma classe.C'est le garçon que j'ai fréquenté le plus longtemps. Nous allions souvent voir sa grand-mère. Elle nous attendait avec le goûter. Nous restions dans la cuisine à regarder sa moustache transpirer au -dessus du saindoux.Elle préparait le repas du soir.Elle ne s'adressait qu'à Zac. Elle parlait en polonais.Ça ne me gênait pas.Je dirais même que ça m'arrangeait.Zac ne comprenait pas la moitié de ce qu'elle disait .Ça n'avait pas l'air de présenter un problème pour lui non plus.( Page111).
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