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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Troisième tome de la somme romanesque d'exception de l'Islandais Jon Kalman Stefansson. L'ensemble tient du prodige littéraire mais du prodige un peu fatigant sur lequel il faut embarquer avec biscuits et morues salées. Si des néophytes veulent s'y aventurer je me permettrais un tuyau, disons deux. Un, notez les noms des personnages et leur situation, car ils sont nombreux et les prénoms islandais sont souvent difficiles à identifier comme ceux d'un homme ou d'une femme.Et deux, lisez les trois volumes, Entre ciel et terre, La tristesse des anges et le coeur de l'homme presque dans la foulée. Car au pays de Stefansson, en passe de devenir un auteur cultissime pas forcément très lu, la recherche du plaisir littéraire nécessite du souffle, de bonnes chaussures, une vareuse à ne pas oublier (voir premier tome) et un pylore pas trop regardant sur le macareux boucané, que personnellement je goûte assez peu.

Nous retrouvons le gamin rescapé d'un long voyage dans le nord-ouest du pays. Reprenant peu à peu ses forces chez le médecin, il doit songer à repartir. Et c'est le relatif printemps islandais. La communauté se querelle et se déchire parfois, les forces océanes y sont toujours cruelles, les scrupules tout aussi rares que sur n'importe quel continent. Beaucoup de personnages, je l'ai déjà dit, dans cet opéra de glace, j'y trouve parfois des relents wagnériens, les légendes nordissimes à fleur de pages. Une amazone prête à s'expatrier, un frère presque oublié, le vieux capitaine, Kolbeinn, aveugle et fataliste.Des femmes souvent fortes au nom imprononçable, et le gamin qui n'en est plus un, confronté au labeur immense,à la dépendance halieutique, à l'exil danois ou plus loin encore. Un monde extraordinaire, éprouvant parfois pour le lecteur. Un de ces ensembles romanesques qui vous laissent un peu pantois et pantelants, comme assommés par un sac morutier congelé, qui en ces latitudes fait office d'arme assassine, de couche clandestine,de ration de survie.

Moyen mnémo pour retenir cet objet littéraire léviathanesque, mais aussi résumé à ma manière de l'ampleur de cette littérature: Tout là-haut, Entre ciel et terreLa tristesse des anges fond sur le coeur de l'homme. Allez, Bless! (au revoir en islandais, pour une fois quelque chose de simple).
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Ce livre parle à notre coeur...
Rappelons nous que l'Islande est une terre au bord du monde, "il suffirait que la planète éternue pour qu'ils basculent tous dans le vide", alors les islandais font comme nous, comme ils peuvent.
N'oublions jamais de ne pas passer à côté de tant de choses dans l'existence, n'oublions pas de vivre.
Cherchons pourquoi parfois, notre coeur s'est endurci, peut être d'amertume, peut être pour survivre.
Souvenons nous de Bårdur qui repose maintenant au creux de la terre avec sa vareuse au fond de son cercueil, au cas où une autre sortie en mer l'attendrait dans l'au delà.
Rencontrons ces "maudits norvégiens" qui tiennent des stations baleinières, les islandais étant victimes de la colonisation.
Écoutons tranquilement : "ce sont là les histoires que nous devons conter",
Juste pour voir "où cesse la mort, ailleurs qu'en un baiser".
Plongeons nous dans l'histoire de l'Islande à la fin du XIX ième siècle, une saga au travers de l'existence d'hommes et de femmes, des plus humbles au plus lettrés.
Observons cette société au travers des tabous, des préjugés, de ce qui est tolérable et admissible à la fois pour les femmes, vivre comme elles le souhaiteraient, et pour les hommes, lire pour aller à la rencontre de tous les autres.
Le texte est magistral mais la forme de l'écriture dérange. le mélange d'histoires, de digressions philosophiques, de dialogues entremêlés,déstabilise.
Le style est très déroutant, on s'y perd !
Ce récit clos la trilogie, l'enthousiasme de la découverte du premier tome laisse la place à la lassitude, je ne suis pas prête à affronter la lecture des sagas, ... Je vais laisser passer les années peut être qu'un jour je serai séduite .... Mais pas pour l'instant .
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Jon Kalman Stefansson né en 1963 à Reykjavik est un auteur islandais. Après avoir fini ses études au collège, il travaille dans les secteurs de la pêche et de la maçonnerie. Il entreprend ensuite des études de littérature à l'université de 1986 à 1991, mais sans les terminer. Pendant cette période, il donna des cours dans différentes écoles et rédigea des articles pour un journal. Après avoir vécu trois ans à Copenhague au Danemark, il rentre au pays et s'occupe de la bibliothèque municipale d'une petite ville 2000. Depuis, il se consacre à la production de contes et de romans. le Coeur de l'homme qui vient de paraître, clôt une trilogie débutée par Entre ciel et terre et La tristesse des anges, dont la toile de fond est l'Islande à la fin du XIXème siècle.
« Où s'achèvent les rêves, où commence le réel ? Les rêves proviennent de l'intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne l'est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t'aime aujourd'hui, demain, je te hais – celui qui ne change pas ment au monde.» Jens le postier et le gamin ont failli ne pas sortir vivants de cette tempête de neige, quelque part dans le nord-ouest de l'Islande. Ils ont été recueillis après leur chute par le médecin du village, et le gamin, une fois de plus, a l'impression de revenir à la vie. Nous sommes au mois d'avril, la glace fondue succède à la neige et au blizzard. Après avoir repris des forces et fait connaissance avec quelques habitants comme cette jeune femme à la chevelure rousse qui met en émoi le gamin, tous deux peuvent finalement reprendre le bateau pour retrouver une autre communauté villageoise, celle de leur vie d'avant : la belle veuve farouchement indépendante, le capitaine aveugle et sa bibliothèque, puis Andrea, la femme du pêcheur Pétur qui rappelle au gamin le pouvoir des mots. Il lui a écrit une de ces lettres qui transforment un destin, l'enjoignant de quitter son mari au coeur si sec... »
Il y a des romans qu'on peut lire n'importe quand - la majorité - et puis il y a ceux qui ne s'apprécient que s'ils sont en phase avec nos sentiments du moment. le Coeur de l'homme est de ceux-là mais manque de chance, ce n'était pas le moment pour moi de le lire. Il s'agit d'un de ces livres, dense, qui laisse peu de place à la nuance, soit on s'y immerge complètement et l'on s'en délecte, soit on se confronte à l'ennui qui rôde.
Roman introspectif, l'idée de mort vous accompagne tout du long du roman et plombe un peu le moral, roman poétique aussi, avec de très belles images. En exagérant et pour faire court, il y a quelque chose de l'ambiance des films à la Bergman tout en faisant la part belle au pouvoir des mots « Les besoins des hommes ne sont pas légion : il lui faut aimer, se réjouir, manger, puis un jour il meurt. Pourtant, plus de six mille langues sont parlées à travers le monde, pourquoi doivent-elles être si nombreuses ? ». Et des questions existentielles de ce tonneau, il y en a plein les pages, qu'on se laisse aller à souligner.
Quant à la forme, des phrases plutôt longues à la musicalité certaine charriant un lyrisme renvoyant au domaine du rêve parfois, à l'ennui poli d'autres. Les dialogues sont inclus dans le texte sans tirets ni guillemets, certains noms de personnages sont carrément imprononçables car faisant appel à des caractères typographiques inconnus de mon clavier d'ordinateur (le traducteur aurait-il dû adopter une transcription phonétique ?), ce qui ne facilite pas la lecture non plus.
Un bouquin qui me laisse sur un sentiment mitigé, de très beaux passages et d'autres très forts émotionnellement, magnifiés par l'écriture, mais et c'est toute l'ambigüité de ma position à cet instant, je n'ai pas tenu la distance. A moins que ce ne soit Jon Kalman Stefansson qui en fasse trop ?
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