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3,8

sur 361 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Et bien sûr, nous vous parlerons de la nuit suspendue au-dessus de nos têtes, de la nuit qui puise sa force au fin fond de l'univers, des jours qui vont et viennent, du chant des oiseaux et du dernier instant, cela fera sans doute un grand nombre d'histoires ».

Lumière sur un tout petit village des fjords de l'ouest islandais et quelques bribes de vies sur ses habitants.
Des villageois en quête de lumière, de chaleur, mais l'été est si court … L'hiver est vite là avec ses longues nuits noires et ses ténèbres.

Une lecture au fil des rencontres avec les personnages de cette petite communauté, vies et destins, une chronique du temps qui fait son oeuvre…tout en mouvements perpétuels…

« […] qu'arrivent maintenant gaieté et solitude, retenue et déraison, que viennent la vie et les rêves – ah oui, les rêves ».

Brèves de villageois, lubies des uns, pudeur ou pulsions démonstratrices des autres, les dessous de l'âme humaine à la manière d'une comédie dramatique avec des sentiments et des peurs, des bals d'été, puis des ombres et des fantômes quand la nuit advient… ; un récit tout en réalisme et poésie.

« On peut dire toutes sortes de choses concernant les gens. La plupart d'entre nous abritons à la fois beauté et abjection. L'homme est un être complexe, un labyrinthe où l'on se perd quand on cherche des explications ».
*
Malgré l'écriture, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ni à me laisser captiver par les histoires. Peut-être en raison du rythme assez lent, et de certaines redondances. Un roman dont les longueurs m'ont un peu perdue.
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Par amour pour Jón Kalman Stefánsson, dont j'avais absolument adoré Asta, je suis allée au bout de cette lecture – et finalement, je dois dire que ce livre est comme le village qu'il décrit, il ne s'y passe pas grand chose, mais à la longue, on s'y sent bien. Ce récit n'est qu'une collection de fragments de vies épars, d'anecdotes de village racontées sur le ton de la plaisanterie et au mépris le plus strict de la chronologie. Amourettes, adultères, projets personnels, retrouvailles, disparitions et changements de vie : les vies ordinaires de ces villageois islandais regorgent finalement de rebondissements en tous genre, malgré le calme apparent du paysage environnant. Ce village n'a qu'une particularité, souligne l'auteur dès le chapitre introductif, il n'a ni église ni cimetière, ce qui est parfois donné comme raison suffisante à la surprenante longévité des habitants du cru.

Entrecoupant les mésaventures des habitants de réflexions personnelles, Jón Kalman Stefánsson nous partage ses réflexions sur nos vies actuelles, « modernes » pourrait-on dire même si parler de modernité quand on évoque ce petit village islandais est sans doute présomptueux. Il nous parle de la vacuité de nos vies guidées par la consommation de masse et le confort égoïste, du sens de la vie que nous avons perdu, de l'espace entre la vie et la mort où les fantômes se réfugient parfois pour venir nous hanter. La morale de l'histoire, ou des « historiettes » devrais-je dire, apparaît très clairement dans ces chapitres qui servent d'intermèdes : nous courrons à notre perte si nous continuons à vivre ainsi, il faut revenir aux choses simples, profiter du paysage d'un fjord sous la pluie, délaisser les écrans pour parcourir la lande, se dédier au travail de la tête et à l'engagement pour un monde meilleur. Joli manifeste que celui-ci, mais j'ai été bien en peine de le relier aux aventures de Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín.

Avec un flegme islandais caractéristique et son habituel humour fantaisiste, Jón Kalman Stefánsson nous dresse un portrait attendrissant d'une petite communauté campagnarde, avec son mode de vie révolu, sa nostalgie pour le passé et son évolution bancale au fil des années. Un récit calme et drôle, qui s'étire en longueur pour illustrer des idées pourtant explicitées dès les premiers chapitres.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Je suis d'un avis mitigé quant à ce livre de J.K.Stefanson, le premier que je lis de cet auteur.
J'ai aimé les personnages typés et l'humour constant présents dans ce roman, la construction à base d'histoires individuelles qui s'entrecroisent dans un village islandais plombé par l'ennui.
Je n'ai pas aimé le style d'écriture qui vise à donner une vue extérieure à celle des personnages, ce qui est réussi, mais qui a fini par me paraître répétitif et ennuyeux .... comme la vie dans ce village islandais ; ainsi que que le mélange d'humour, parfois au ras du sol, ce que j'aime bien, et les considérations philosophique sur le sens de l'existence, plutôt sommaires et un peu lourdes.
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La fin de la carte


Certains livres ne s'imposent pas d'eux-mêmes. Ils acquièrent une cohérence dans ceux qui les précèdent. Ainsi ce Lumière d'été se niche dans un interstice, celui qui succède aux Dynamiteurs de Whitmer. Je voulais changer, démarquer, et cette chronique villageoise d'un hameau de fin du monde me semblait marquer un territoire bien distinct de la violence sourde et dense du Whitmer.


Fin du monde au sens géographique. Rien d'apocalyptique dans ce roman doux-amer (encore que...) mais une finitude. Après ce village islandais il y a la mer et puis rien. Cela concoure à une ambiance singulière. Les habitant.e.s pratiquent une folie légère, de celle qui nous accompagnent parfois mais qui prend ici une teinte différente. Un pays où la nuit s'installe longuement après un jour qui dure, ce pays a un rapport au rationnel qui fluctue quelque peu.

C'est ici que se loge la réussite de ce livre. Dans ce surnaturel qui frôle, caresse, du Stephen King en retenue.

Chaque partie s'attarde sur un homme ou une femme qui peuple les rues du bourg, un lieu loin et proche du Monde qui pulse, heurte, se débat, cette modernité qui semble abolir les frontières pour en ériger d'autres plus sournoises. Un personnage nous est présenté et ce qui pouvait sembler un recueil de nouvelles prend la forme d'un récit choral émouvant, sensible, bouleversant parfois. Pas de winners ici, ni de looser non plus, juste celles et ceux qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.

La plume de Kalman Stefansson accompagne les virages et détours de cette balade islandaise. Sinueuse, empathique et plantée fermement dans les pensées des protagonistes, elle est d'une grande beauté, poétique et dense, elle nous enferre dans ce clair-obscur qui alterne et rythme la vie là-bas. Les louanges se doivent de pleuvoir sur la traduction remarquable d'Éric Boury.

Ce livre finalement est à l'image de l'Islande, qui se dévoile dans une beauté décalée, loin des lagons, des attentes convenues. La poésie se marie plus aisément aux tourments qu'aux alizées...

Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Ces chroniques d'un petit village d'Islande ressemblent un peu à des nouvelles, si ce n'est que certains personnages sont récurrents, se croisent... Il faut dire que tout le monde se connaît, tout le monde a ses petits secrets, et chaque chapitre vient nous en raconter un.
Assez agréable à lire, dépaysant et bien écrit.
Par contre, ce roman ne va pas me laisser de souvenir impérissable, la preuve : je l'ai lu il y a 3 semaines et j'ai du mal à écrire ma chronique !
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Cette lecture m'a fait passer par un florilège de sentiments :

L'intérêt, l'ennui, la confusion, la colère (les femmes ne sont-elles que des objets ou sujets sexuels), et puis l'ennui a gagné du terrain, poursuivi par la confusion.

J'ai survolé la fin (plus de la moitié du livre).

Je n'ai pas d'opinion, juste des sentiments

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De ces huit histoires qui s'entremêlent, je n'ai pas tout aimé ; certaines m'ont plus parlé que d'autres, comme celle de l'ancien administrateur se prenant de passion pour le latin suite à un rêve ; ou celle des deux employés de la coopérative qui croient aux fantômes ; celle de l'ancien ministre qui veut écrire ses mémoires et se dissous dans le crépuscule.

Un village à part, qui se distingue des autres, sans église ni cimetière.

La narration, quelque peu alambiquée, à l'image de ces vies qui s'imbriquent les unes dans les autres, a eu quelque peu raison de ma patience et de ma lecture trop hachée.

Une lecture en demi-teinte, à l'image de ces histoires entre chien et loup, dont je retiens tout de même quelques citations.

Quelques citations :

L'être humain est plutôt doué pour transformer les menaces, la mort et le désespoir en monnaie sonnante et trébuchante.

Nous sommes bien loin d'avoir surmonté notre peur de la nuit – qu'elle soit en nous, sous nos pieds ou n'importe où dans le monde.

L'image que je retiendrai :

Celles des fresque peintes derrière la coopérative et sur la maison du professeur.
Lien : https://alexmotamots.fr/lumi..
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Ce livre peut être perçu comme une méditation sur notre peur du noir: "nous sommes bien loin d'avoir surmonté notre peur de la nuit" (p.217; cf. p.183). Avec ce style propre, ce livre mêle des questions existentielles avec la vie la plus banale d'un petit village islandais, pour montrer sans doute que cette banalité n'est qu'apparente.
Avec un bémol: l'intrigue est si peu construite que ce petit livre peut paraître long à ne faire qu'égrener les événements de la vie de ce village. Mais c'est dans cette vie de village que le latin s'invite, que le souci de l'univers effleure la discussion. Car ce qui paraissait dépassé et démodé redevient vital et même intriguant, précisément parce que "l'inutile est nécessaire". (p.47)
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Ce livre est-il considéré comme un roman ? L'auteur a pris le parti de parler d'un village et de ses habitants. Chaque "histoire" dont se compose le récit est donc centrée sur un personnage de ce village. D'une histoire à l'autre, bien sûr, on les recroise... Des histoires d'amour, des tromperies, un homme qui soudain se prend de passion pour les étoiles et le latin, des manifestations étranges, il y a de tout dans cet ouvrage, et même si parfois je me suis ennuyée, à d'autres j'ai trouvé le langage extraordinaire et très poétique.
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Huit histoires se déroulent dans un village, dans une communauté de 400 personnes, en Islande. Les personnages des histoires reviennent dans les huit histoires, tout en donnant une image générale de la façon dont les 400 personnes vivent dans cet endroit lointain, dans le froid et l'obscurité des longs hivers.


Le style
Le style est typiquement nordique : monotone, lent, ennuyeux même, et le seul humour est une sorte de gloussement discret. L'auteur est également poète, et bien qu'il soit difficile de traduire la littérature poétique, celle-ci transparait dans la traduction de ces récits magnifiquement écrits.


D'abord ce qui est négatif - mais continuez la critique, car il y a aussi du positif
Ceux qui n'aiment pas le style typiquement nordique ne devraient pas commencer ce livre, car le livre présente également des inconvénients majeurs.
- L'auteur truffe ses récits de semi-philosophies totalement inintéressantes et parfois même démodées. le livre a été écrit en 2006, et pourtant l'un des aspects dont il parle était déjà passé, le déclin de l'Occident. Toutes les autres semi-philosophies sont tout aussi ineptes. de plus, après chaque histoire, l'auteur écrit un article sur ses propres réflexions - ces philosophies n'ont pas de fin, elles sont ennuyeuses et insignifiantes.
- Au bout d'un moment, l'auteur devient répétitif. Les histoires et les philosophies deviennent répétitives. C'est alors que cela devient vraiment ennuyeux. Heureusement, la situation s'améliore vers la fin. Mais il était encore difficile de terminer le livre, car à partir d'un certain point, on a l'impression d'avoir lu tout ce que l'auteur a à raconter.


Positif
La vie dans un village islandais
Ce qui était agréable et intéressant, c'était de lire comment les gens vivent dans le froid de l'Islande, dans une petite communauté isolée. Avec le froid, la neige, l'obscurité qui dure des mois. Dans le silence et l'ennui. Nous avons un véritable aperçu de la vie de ces gens (il est surprenant de constater à quel point elle ne diffère pas de la nôtre, à quel point elle est banale).
Les aspects agréables d'une telle existence apparaissent, ainsi que les aspects désagréables (et les outils pour y faire face : alcool, sexe, somnifères, suicide).
Je vis moi-même dans une communauté rurale (mais pas dans le froid !) et je reconnais beaucoup de ces aspects. Souvent, c'est comme si la vie ici était décrite. Bien qu'il y ait de réelles différences avec l'Islande, bien sûr (à commencer par le nombre de suicides).
En tant que lecteur, on ressent également la paix, le calme qui règne là-bas (et ici), et qui est stocké dans les belles phrases de l'auteur.


Les femmes
Les femmes des pays nordiques sont beaucoup plus émancipées qu'ici. Il y a une grande égalité entre les hommes et les femmes. Et même si les histoires se déroulent dans un village réactionnaire, ce n'est pas différent là-bas. Les femmes sont fortes. Et le sexe ? Les hommes aiment le sexe, mais les femmes ne sont pas différentes. Cet aspect de l'égalité des sexes dans le livre - et dans les pays du Nord - est vraiment quelque chose dont nous pouvons nous inspirer.


Conclusion
Difficile de donner une conclusion positive ou négative. le style est poétique, mais traine en longueur ou le contenu est inintéressant. Lire sur la vie dans le village nordique m'a ravie, les philosophies de l'auteur m'ennuyaient.
Un livre qui a du très bon et du pas bon en même temps, mais duquel je retiens surtout le positif.
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