La volonté stendhalienne de
Mina de VanghelStendhal, dans cette nouvelle posthume, semble assez pressé de dérouler son intrigue, l'usage du passé simple à gogo rend le récit expéditif et laisse peu de répit au lecteur pour s'arrêter sur la personnalité de
Mina de Vanghel, portrait d'une femme ingénieuse et en quête de liberté au XIXème siècle.
Pas de procès. Si le récit n'est pas publié du vivant de l'auteur on peut supposer qu'il n'en avait pas encore l'étoffe, ainsi je ne vois pas cet ouvrage comme une nouvelle mais comme une ébauche.
“C'était une âme trop ardente pour se contenter du réel de la vie”. Ce qu'il reste de cette histoire d'une passion ? Une étoile filante vengeresse et presque érotomane.
“Se venger, c'est agir ; agir, c'est espérer.”
Stendhal est un écrivain de l'action, du mouvement fait homme, de la “vida grande” ainsi qu'il le rapportait dans son journal…il est aussi un individualiste,
Régis Debray l'a bien souligné dans son ouvrage sur l'écrivain national, par opposition à
Victor Hugo.
Certes les choix du héros stendhalien sont discutables, il/elle se trompe et parfois le tragique vient de l'absolue contingence qui amène implacablement le héros au trépas. Mais comment savoir a priori ? N'est-ce pas le risque que courent tous les entrepreneurs de l'existence ?
Milan Kundera lui-même soulignait que “l'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une vie et il ne peut la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures.”
Ainsi, les héros stendhaliens se dressent seuls, presque en marge de leurs semblables, par leur seule ingéniosité ils tracent leur propre voix, et se coupent ainsi de ce que peut tolérer le commun des hommes.
Stendhal ne disait-il pas “dans tous les partis, plus un homme a d'esprit, moins il est de son parti” ?
Qu'en pensez-vous ?