AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 116 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
👢Premier tome de la saga Constance Koop.👢


1914, Constance Koop, 35 ans et ses deux soeurs, Norma et Fleurette résident dans une ferme isolée près de la ville de Paterson dans le New Jersey, grande cité des teinturiers. Parties faire des courses en ville avec leur carriole, elles sont percutées par la voiture de Henry Kaufman, un patron de teinturerie à la réputation douteuse. Heureusement, le drame est évité, puisque les soeurs s'en sortent sans grand dommage corporel (ainsi que leur jument)... mais la carriole est en morceau.
Commence alors pour Constance le parcours du combattant. Décidée à se faire rembourser les dommages occasionnés sur sa carriole s'élevant au total à 50$, elle décide d'écrire à Henry Kaufman. Celui-ci lui répond en les harcelant et les menaçant, via ses amis peu recommandables.
La vie des soeurs Koop bascule dans l'inquiétude et la peur, mais Constance refuse de renoncer. Elle sera d'ailleurs épaulée par le shérif de Bergen...


Au final, un roman policier agréable à lire même si la partie enquête est bien minime pour l'ensemble du livre. Amy Stewart nous propose de découvrir Constance Koop, une femme qui a réellement existée et qui est devenue la première femme adjointe du shérif de son époque. L'auteur s'est d'ailleurs basé sur des articles de l'époque relatant l'affaire entre Constance Koop et Henry Kaufmann et sur ce qui se passait à l'époque. le tout donne un sentiment de réalisme et vie incroyable.😊


Le personnage de Constance Koop se démarque par rapport aux femmes de l'époque. Constance est présentée comme une femme grande, imposante en stature et possédant un courage à toute épreuve. Au lieu d'être soumise aux hommes de la famille, Constance cherche avant tout son indépendance et refuse d'être une citoyenne de second ordre. Ce contraste est encore plus saisissant lorsque Amy Stewart nous décrit son enfance auprès de sa mère, qui avait tendance à les surprotéger, voire les isoler du reste du monde. Cette éducation oblige Constance à apprivoiser le monde comme elle peut. L'auteur utilise d'ailleurs l'alternance d'époque en nous proposant des flash-back sur l'enfance de Constance qui permettent de mettre en avant ses décisions du moment.


Le contexte historique est magnifiquement relaté. Nous suivons les soeurs Koop dans un univers 100% masculin et géré par de grands patrons faisant la loi. Amy Stewart nous décrit les grèves des ouvriers, les vendettas des patrons, l'exode des enfants de gréviste afin de les préserver de la famine, les conditions de travail indigne pour l'époque.
Il est aussi question de société en pleine évolution avec l'arrivée de l'industrialisation, de la voiture et du changement que cela occasionne dans la société. Cette disparité est présentée par l'auteur via les conditions de vie en ville où l'électricité, les voitures commencent à se démocratiser alors que la ferme des soeurs Koop n'a pas évolué d'un iota.


Un roman agréable, doux et passionnant au rythme lent, mais qui permet de se plonger dans les vicissitudes de l'époque. Après avoir lu le premier tome, je me suis empressée d'ailleurs d'acheter les deux tomes suivants. 🤗
Commenter  J’apprécie          1070
Dans ce livre, j'ai beaucoup aimé ce mélange de douce ironie, de tendresse et de pétulance.
Nous sommes aux États-Unis, au fin fond du New Jersey, à la veille de la première guerre mondiale. Loin de tout, trois femmes vivent seules et modestement dans une ferme.
Et quelles femmes ! Il y a l'ainée, Constance, qui du haut de ses un mètre quatre-vingts domine tout et tout le monde, et notamment les hommes. Il y a la cadette, Norma, taiseuse, méfiante, qui entretient une passion irraisonnée pour les pigeons voyageurs. Et la petite dernière, Fleurette, belle comme un coeur. Toujours virevoltante, toujours fringante et impétueuse, insouciante et espiègle, s'inventant à chaque instant des histoires abracadabrantes, elle s'imagine un avenir flamboyant…
Constance, Norma, Fleurette : voilà une famille peu ordinaire dans cette Amérique puritaine du début du vingtième siècle.
Il faut bien peu de choses au fond pour qu'une vie prenne un autre chemin ! Il suffit d'un banal accident où une voiture conduite par un voyou heurte la carriole de nos trois héroïnes. Leur existence terne, lente et paisible devient alors échevelée, périlleuse, et pour tout dire diablement captivante.
Une bande d'infames crapules qui menacent et provoquent ; Constance bien décidée à protéger sa famille ; un passé douloureux qui resurgit entre deux coups de feu dans la nuit noire ; la protection du shérif Heath que je soupçonne d'être secrètement tombé amoureux de notre géante à l'allure revêche ; un cadeau silencieux fait à la Princesse Fleurette ; le refus de céder d'un pouce quoiqu'il arrive, et Constance promue shérif adjointe…
Je peux parler de cette promotion miraculeuse sans dévoiler l'intrigue fougueuse et désopilante du livre, car elle est inscrite en quatrième de couverture.
Car Constance Kopp a réellement existé, et elle fut la première femme à devenir shérif adjointe. On a une photo d'elle sur Google. Guindée dans une interminable robe, affublée d'un grand chapeau à plume, elle parait effectivement aussi grande que frondeuse.
Vraiment ! Je n'ai pas senti le temps passé en compagnie de nos trois héroïnes. Il y a des suites à leurs aventures peu communes. Je vais me laisser tenter.
Commenter  J’apprécie          958
Policier historique librement inspiré d'une histoire vraie , celle de Constance Kopp devenue en 1914, une des premières femmes shérifs adjoints , dans le New-jersey . Ce roman est absolument délicieux, amusant et distrayant .

A la suite d'un accident impliquant sa carriole et la voiture d'un petit caïd local , Constance réclame des compensations financières , chose que refuse le propriétaire de la voiture . Pourtant la carriole est détruite, mais le conducteur ne supportant pas d'avoir été humilié par une femme devant ses hommes et les habitants de la petite ville, ne change pas d'avis , malgré les lettres de la jeune femme l'enjoignant de lui verser 50 dollars, suivies d'une visite dans son usine .
Hélas pour lui, Constante est une forte tête , et possède beaucoup d'aplomb . C'est qu'il en faut pour vivre avec ses soeurs dans une ferme isolée , pour refuser l'aide et l'offre d'hébergement de leur frère et de leur belle-soeur dans une Amérique puritaine .
Orphelines de mère , depuis peu, les soeurs Kopp sont atypiques ...
Constance 35 ans , assez baraquée , " est plus grande que la plupart des hommes " .
Sa soeur ainée Norma est bâtie "comme un rocher" , et ne s'intéresse qu'à ses animaux ( aux pigeons plus particulièrement ). Bénéficiant de toute leur bienveillante protection, la cadette, Fleurette (17 ans) féminine et très jolie , rêve d'un destin plus romanesque .
Chantage , intimidation, menaces : c'est l'escalade .
Les filles se tournent vers le shérif et n'auront d'autre choix que de devenir des "Filles au Revolver" …

Malicieux , entrainant , agréable , "fougueux" , ce roman traite plus de la condition des femmes que d'enquêtes à proprement dit .
Constance aura un flingue et 1 étoile de shérif , moi je lui en ai mis 5 et j' espère que ce roman n'est que le début d'une série ...
Commenter  J’apprécie          571
Challenge plumes féminines 2020 – item n°4

J'avais repéré ce roman sur Babelio depuis un moment, il a fallu que j'aille dans une librairie pour sauter le pas et le prendre. Grâce à la pioche de Janvier, j'ai pu le sortir de ma PAL. La couverture et le résumé sont très intrigants.

La mise en place est assez longue mais étant le premier de la série, c'est un peu normal. J'ai appris l'information de la série qu'en lisant une critique, ce n'est marqué nulle part sinon. le style de l'auteur est très agréable et les pages défilent malgré tout très vite. Peu de dialogues au début mais beaucoup de descriptions de faits passés pour mettre en place les soeurs Kopp et leur entourage. Il me semble avoir déjà lu ou entendu parler de Constance Kopp mais je ne sais plus où. Je commence à bien apprécier celle-ci. En lisant quelques critiques en diagonale, je sais à quoi m'en tenir avec Miss Kopp. Reste à savoir quel va être son parcours pour y parvenir !! Ma curiosité est d'autant plus attisée au vu du début. L'histoire se déroule en 1914 avec les moeurs de l'époque bien détaillées. Mlle Kopp vit avec ses deux soeurs dans une ferme à la campagne. Elles n'ont aucun homme pour veiller sur elles, ni mari ni père, leur mère étant décédée 1 an auparavant. de temps en temps, Constance fait des retours dans le passé pour nous éclairer sur certains éléments de celui-ci. Nous suivons donc les trois soeurs dans leur vie de tous les jours jusqu'à l'évènement qui donnera son titre à ce roman. Dans la même période, pour l'époque, Constance s'occupe de sujets qui ne la regardent pas et sans être chaperonnée par un homme. L'histoire est assez longue, mais en même temps, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer en compagnie de Constance Kopp et de ses soeurs. La façon de raconter m'a fait penser à « Carnaval » de Ray Celestin, on avance tranquillement mais sûrement en direction de la vérité et de la prochaine carrière de Constance Kopp. On sait où on va mais c'est aussi tout le plaisir de cette histoire et de son dénouement.

Comme vous l'aurez compris, c'est donc une excellente découverte pour ce premier tome et il me tarde d'en découvrir plus sur le parcours hors norme de Constance Kopp au début du 20ème siècle où une femme ne pouvait rien faire sans l'avis préalable d'un membre masculin de sa famille (père, frère ou mari). Pour les amateurs de romans policiers tirés de faits réels, je vous conseille très fortement de le découvrir, il semble que la série compte 4 tomes pour le moment. À la fin, l'auteure nous explique également d'où elle a tiré les nombreuses informations utilisées, dont les coupures de journaux. Je remercie bbpoussy pour me l'avoir pioché pour Janvier, je l'avais déjà présélectionné pour les plumes féminines mais elle m'a aidé à le lire plus vite.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          402
Frank et Constance Kopp, un Tchèque et une Autrichienne, se sont connus et mariés à New-York. Ils ont eu quatre enfants, Francis, Constance-Amélie, Norma-Charlotte, et Fleurette-Eugénie.
Lorsqu'ils se séparent, Constance et les enfants s'installent dans une ferme près de Paterson, sise Sicomac Road à Wyckoff, New Jersey.
Très rapidement, Francis se marie, avec Bessie, et part s'établir à la ville où il a un emploi sûr.
A la mort de la mère, il propose à ses soeurs de venir vivre avec lui sa femme et ses deux enfants.
Mais, c'est sans compter sur le désir d'indépendance de Constance, l'aînée, la passion de Norma pour les pigeons voyageurs et les faits divers de la presse quotidienne locale, la fantaisie de Fleurette qui pour rien au monde ne quitterait la ferme et ses soeurs.
Le roman commence en 1914, Constance, la narratrice a 35 ans, la guerre a commencé en Europe et, alors qu'elles se rendent en carriole à Paterson, la voiture de Henry Kaufman, de la Kaufman Silk Dyeing Company, un patron local aux meurs de voyou renverse leur carriole.
Très vite, on ressent l'écart qui sépare l'univers des soeurs Kopp et celui des Kaufman. D'un côté le rêve américain échoué dans la misère et de l'autre le rêve américain enflé comme un ballon de baudruche dans sa splendeur de gloire, d'argent, de réussite et de compromissions de toutes sortes.
Les trois soeurs se trouvent plongées dans une mystérieuse affaire de disparitions d'enfants suite à la grève générale dans les usines de soie de Paterson.

L'histoire nous entraîne dans une Amérique en train de se construire, de découvrir les joies du progrès, de la technologie, du commerce libre, de la libre entreprise. Mais, pour la famille Kopp, cette Amérique-là, a quelque chose d'effrayant, qui heurte leur sensibilité d'Européens. Constance Kopp, la mère, veut protéger ses filles des dangers de ce pays :
«Les démarcheurs étaient sales, nous disait-elle. Ils vendaient une marchandise de qualité médiocre qu'aucun magasin n'aurait proposée. Ils jetaient leur dévolu sur les personnes isolées à l'esprit faible. Tout ce qui les intéressait était de pénétrer dans les maisons pour pouvoir revenir les cambrioler ensuite en l'absence de leurs occupants. Et en plus, ils avaient des puces.»

Amy Stewart décrit avec minutie la vie des soeurs Kopp dans cet univers dont personne, surtout pas leur mère, au contraire, ne leur a donné les clefs.
Constance, la sage, Norma la fantasque, Fleurette l'ingénue, s'en sortent comme elles le peuvent.
Seules, dans un univers d'hommes, elles seront contraintes d'affronter Kaufman, car lorsque Constance va porter plainte au bureau du procureur de Hackensack, l'inspecteur Courter l'écoute à peine et elle doit insister pour qu'il enregistre ses doléances :

«— J'en parlerai au procureur, promit-il d'une voix morne.
— Et que devons-nous faire si cet homme revient ? L'inspecteur se tourna vers le shérif Heath, qui contemplait ses pieds.
— N'avez-vous personne pour veiller sur vous ? m'interrogea-t-il alors d'un ton faussement soucieux. Un père, un oncle… ? Ou même un frère ?
L'atmosphère devenait étouffante et je sentis que je ne pourrais rester une minute de plus dans la pièce. Tournant les talons, je sortis sans accorder un coup d'oeil aux deux hommes.»

Le récit est réaliste, il montre comment Constance Kopp va se défaire du modèle de sa mère, à laquelle ses soeurs la compare sans arrêt, pour devenir une femme libre et indépendante.

Pour cela, il alterne les chapitres où l'on voit Constance jeune fille vivant à Brooklyn avec sa mère, autour de 1897, elle a dix-huit ans, et ceux où Constance, à trente-cinq ans, se débat seule pour éduquer ses soeurs, résister aux pressions de son frère francis qui veut la chaperonner, obtenir réparation pour les dégâts causés à sa carriole par Henry Kaufman.
Constance résiste. Elle a décidé de ne pas se laisser faire, ni dicter sa conduite.

Seul le Shérif Robert Heath, va prêter attention à la quête et au combat de constance Kopp.

« — Vous vous en êtes bien sortie, Miss Kopp, répondit-il. Vous avez eu la repartie qu'il fallait. Ils cherchaient juste à savoir si vous étiez de taille à vous défendre seule, et vous leur avez montré que vous l'êtes. »

L'intérêt du roman d'Amy Stewart est de nous montrer comment l'héroïne s'éveille à sa conscience, comment elle passe du camp de ceux qui se résignent, comme sa mère, au camp de ceux qui se battent. Comment elle parvient à se libérer des vieilles contraintes pour faire face au danger qui menace son existence et celle de ses soeurs.

Effectivement, on peut regretter de ne pas trouver, dès les premières lignes, une héroïne «clefs en mains», déjà formatée dans son rôle de justicière, mais ce n'est pas le cas, la lente maturation de la personnalité de Constance nous offre de beaux passages de lecture.

« L'un des étranges effets que nos mésaventures avec Henry Kaufman avaient eus sur nos vies avait été l'abandon total de notre routine quotidienne. »
(…)
« Fleurette convertit le salon en théâtre, avec une scène dissimulée derrière un rideau d'un scandaleux vermillon, trois rangées de fauteuils moelleux et une ingénieuse, mais dangereuse rampe lumineuse constituée de toutes nos vieilles lampes à huile récupérées aux quatre coins de la maison. »
(…)
« Norma était impitoyable sur l'hygiène de ses pigeons, qu'elle tenait très propres, aussi n'y avait-il aucune odeur dans la chambre. En revanche, leurs activités faisaient beaucoup de bruit. »
(…)
« La corvée de vaisselle était elle aussi tombée en désuétude. On ne récurait la marmite que lorsqu'on en avait besoin pour préparer autre chose. Quant aux livres et aux journaux abandonnés au petit bonheur dans la maison, on les ramassait seulement si la surface qu'ils occupaient était requise pour une autre activité. Plus personne ne polissait l'argenterie et, alors que nous avions autrefois un jour de la semaine consacré à aérer les lits, un autre à frotter les sols et un troisième à faire la grande lessive, nous ne consacrions désormais plus aucun moment au ménage. On avait peine à croire qu'un foyer aussi bien ordonné ait pu renoncer ainsi du jour au lendemain à sa routine. En revanche, la comptabilité de la maison avait toujours relevé de ma responsabilité et je continuais à m'en occuper. »
(…)
« Le soir, Fleurette cousait et Norma lisait le journal, tandis que, assise à mon bureau, j'étudiais notre livre de comptes. Henry Kaufman, de son côté, ne donnait plus aucun signe de vie. Manifestement, ce qu'avait fait pour nous le shérif Heath avait porté ses fruits. »

La description de la vie quotidienne des trois soeurs, de la façon dont elle cherchent à oublier le danger omniprésent, tout en vivant avec lui, rappelle l'atmosphère du roman d'Harper Lee, « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ».
On semble s'éloigner du sujet principal, mais pour autant on est en plein dedans. C'est cette capacité à vivre malgré le danger qui fera de Constance Kopp l'héroïne qu'elle deviendra.

Par ailleurs, le rythme lent du livre respecte le rythme d'une société où :
l'automobile n'avait pas encore remplacée la charrette à chevaux ;
«Chaque maison avait son allée et son garage, plutôt destiné à une automobile qu'à un attelage, mais en passant dans la rue, je m'aperçus que quelques familles avaient un cheval à l'écurie.» ;
le téléphone ne jouait aucun rôle dans les relations entre les personnes ;
« Il se tourna vers le hall d'entrée et la réceptionniste. — Il faudrait que je lui demande de téléphoner. » ;
la femme était cantonnée à un rôle secondaire ;
« Comment font trois filles, toutes seules dans une ferme ? N'avez-vous pas un oncle ou un cousin pour vous recueillir ? »
(…)
«  Pendant toutes ces années, aucune de vous n'a reçu de demande en mariage ? »
(…)
« — Non, je suis ici pour me faire embaucher, répondis-je.
— Pour vous faire embaucher ? répéta la jeune fille en me dévisageant (…)
— Mais votre mari, il est d'accord ? ajouta-t-elle. »

De ce fait, Constance ne peut s'affranchir en un tournemain, malgré sa volonté inlassable de le faire, des contraintes qui pèsent sur elle et la renvoient à l'éducation qu'elle a reçue de sa mère et surtout au terrible secret qu'elles partage avec Norma et Francis.

« De ma vie entière, je n'avais jamais marché la nuit dans une ville sans être accompagnée. Mais je regrettai aussitôt ma réaction. »

Le récit s'emballe à partir de la page 150 et prend une tournure nouvelle, privilégiant le rôle de Constance et la façon dont évolue la vision qu'ont d'elle les hommes qui l'entourent, le photographe LaMotte, son associé Hopper, et le shérif Heath.

La deuxième partie du roman est l'enquête policière à proprement parler. En se confrontant à Kaufman et à sa bande, Constance Kopp et ses deux soeurs, soulèvent la question de la justice dans la société, de la connivence entre la police, la justice et les décideurs économiques, ceux-ci soient-ils des mafieux.

Le récit ménage de belles surprises et des rebondissements inattendus. Constance doit convaincre Norma et Francis que les trois soeurs peuvent affronter le danger en restant à la ferme. de plus, elle doit gérer la petite dernière Fleurette, qui s'enflamme de l'aventure qu'elles vivent.

Une belle histoire, ancrée dans son époque, qui évoque de façon à la fois réaliste et enjouée, sans complaisance aucune, le combat d'une femme pour faire reconnaître ses capacités à vivre de façon indépendante, à apporter sa contribution à la société.

Le sous titre de la fille au revolver pourrait être : La revanche de Constance-Amélie Kopp.

Un roman comme on voudrait en lire tous les jours.









Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          170
Voici une nouvelle série des grands détectives que je trouve attirante si j'en juge par ce premier volume, d'autant qu'elle est inspirée d'une histoire vraie, celle de la première femme adjoint de sheriff en Amérique en 1914.
Constance Kopp vit avec ses deux soeurs Norma et Fleurette dans une ferme du New Jersey. le hasard leur fait croiser avec leur carriole à cheval la voiture d'un patron de filature qui a tout du voyou. La carriole détruite, Constance réclame d'abord par courrier puis en se déplaçant à l'usine, le montant des réparations que Kaufman refuse de payer. C'est le début d'un engrenage qui va causer beaucoup de soucis aux trois soeurs.
D'autant que Constance découvre qu'un enfant qui avait été envoyé à New York avec beaucoup d'autres lors d'une grève de cette usine n'est jamais revenu. Heureusement un shérif va bien vouloir l'aider.
Il y a beaucoup d'humour dans ce roman qui se lit avec plaisir. Deux autres volumes sont déjà traduits.


Commenter  J’apprécie          90
1914, New Jersey. les soeurs Kopp sont victimes d'un carambolage assez violent entre leur carriole et la voiture d'Henry Kaufman, un homme aussi riche que méprisant, qui préfère se balader avec sa bande de voyous et semer la terreur que de gérer la teinturerie familiale. Il refuse de faire des excuses ou de payer le moindre dédommagement. Mais c'est sans compter sur le fort caractère des soeurs Kopp et en particulier de Constance qui refuse de se laisser impressionner quitte à s'attirer des ennuis, beaucoup d'ennuis...

Un roman passionnant, mélangeant faits réels et fictionnels et mettant en scène Constance Kopp, la première femme sheriff adjoint des Etats-Unis. L'écriture, les personnages et leur histoire familiale, le contexte et l'intrigue : tout me plait! J'ai adoré ce trio de femmes très différentes les unes des autres qui ne se laissera pas intimider, quitte à s'isoler dans leur ferme, armes à feu prêtes à servir. Pas besoin d'homme pour se protéger ou presque...Le sheriff Heath et d'autres personnages masculins sont là pour les aider, guider Constance dans sa recherche de la justice qu'elle veut obtenir coûte que coûte.

Le sujet et les personnages étaient bien trop riches pour se contenter d'un one shot. Et puis cette couverture super graphique a participé au coup de coeur! “La femme à l'insigne” ou la suite des aventures de Miss Kopp m'attendent d'ailleurs!
Commenter  J’apprécie          60
Un excellent roman pêchu et très agréable a lire. On y fait la connaissance de trois jeunes femmes au caractère bien trempée, les soeurs Kopp. L'aînée Constance est la narratrice, grande trentenaire qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle veille sur ses deux soeurs plus jeunes et défend sa famille et sa terre bec et ongle. A cause d'un simple accident entre leur vieille carriole et l'automobile d'un jeune nantis de la petite ville prés de New York où elles vivent, leur vie tranquille et discrète va basculer totalement. L'automobiliste fou du volant est le patron d'une soierie locale qui s'accoquine avec la mafia et ne veut pas rembourser la carriole. Plus riche et habitué a diriger tout le monde il ne supporte pas que des femmes le ridiculisent et il en arrive vite aux menaces et aux intimidations. Les filles sont alors forcées d'agir et de s'armer grâce a l'aide d'un shérif aux idées très modernes pour les années 1910…
On plonge avec plaisir dans l'univers de ces trois soeurs attachantes et libres qui ont toutes leurs marottes et leurs passions obsessionnelles. Fleurette , 16 ans se rêve actrice ou star ou noble européenne a cause des origines Autrichienne de leur mère décédée, Norma au début de la trentaine ne pense qu'a ses pigeons voyageurs et envoient a ses soeurs des articles de journaux de faits divers « édifiants » moralement, Constance quant à elle, cache un lourd secret et veut absolument se faire rembourser sa carriole en ne faisant aucun compromis… trois fortes personnalités qu'on a plaisir a voir évoluer dans cette histoire passionnante prises dans un tourbillon qu'elles ne maîtrisent plus. On plonge dans l'atmosphère début de XXeme siècle aux usa avec plaisir et on en savoure le charme suranné. L'auteur a fait un vrai travail de recherche pour nous plonger dans ce new york art nouveau plein de gangsters, de tensions sociales entre patrons et ouvriers après une gréve très violente et de misère au pied des buildings qui se construisent a toute vitesse. Un vrai plaisir de lecture ce thriller social et historique écrit avec beaucoup d'humour que je ne peux que chaudement recommander !
Commenter  J’apprécie          30
La fille au revolver est en parti une histoire réelle qui se passe au temps des carrioles et quelques voitures.
Trois soeurs vivent l'enfer après l'accident de carriole dont elles ont été victimes à cause d'un odieux et riche patron de la soie. Elles vont subir toutes sortes de violences et leur seul but, se protéger et surtout éviter à la petite soeur les sorts envoyés par lettre. Un vrai combat de trois jeunes femmes face à la violence de quelques hommes payés par un patron sans humanité.

Comment vont-elles s'en sortir, c'est la question que l'on se pose du début à la fin. J'ai adoré ce roman, avec la description de la vie quotidienne et dure des ouvriers d'usine face à un patron sans coeur.
C'est également un livre comportant une lecture agréable.
Surprenant du début à la fin.
Commenter  J’apprécie          30
La fille au revolver est un livre qui m'a permis de passer un très bon moment, en toute simplicité.
Le style est agréable, il s'en dégage une sensation de sincérité et d'authenticité qui permet d'être entraîné immédiatement dans la vie de Constance et de ses soeurs. le côté "policier" n'est pas vraiment mis en avant, c'est davantage une fresque historique et sociale sur la place des femmes dans une société patriarcale et industrielle qui est particulièrement bien dépeinte. J'ai apprécié qu'il n'y ait pas eu pour autant de véhémence de la part des protagonistes. Pas de violence et d'opposition systématique face aux hommes, qui ne sont pas présentés comme des "ennemis" des femmes. Juste trois femmes qui cherchent leur place dans une société en plein bouleversements, qui s'interrogent, observent, et qui agissent.

Clairement, on appréciera la lecture si on n'a pas choisi ce livre uniquement pour l'enquête. Bien qu'elle soit très présente et bien décrite, elle n'est finalement pas le coeur de l'histoire. C'est plutôt le support, le déclencheur qui a permis à Constance de se construire une place qui lui corresponde dans une société où elle n'aurait jamais pu envisager (et n'avait surement même jamais pensé) devenir shérif adjointe !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (268) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2870 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}