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sur 3651 notes
Todd Strasser - La Vague -1981 : Quand on songe qu'il est tiré d'une histoire vraie, ce livre malgré son absence d'effets morbides est sans doute un des plus effrayants jamais écrit. Les images des grandes messes nazies, les pogroms en pleine ville, les camps de concentrations, les chambres à gaz, les lois juives, la population allemande dressée derrière des monstres et subissant sans broncher la pire des dictatures. Tout cela parait tellement incompréhensible aux générations occidentales nées après la guerre qu'un professeur de lycée pour prouver à ses élèves combien l'esprit humain est malléable mettait en place en quelques jours un état totalitaire au sein de l'école dans laquelle il enseignait par le seul biais d'un mouvement collectif et d'une idéologie abusivement autoritaire. La vitesse à laquelle tous ces jeunes gens libres de penser et d'agir se mettaient à suivre les règles de plus en plus restrictives du groupe, la radicalité de ceux qui par la force de leur zèle devenaient les leaders entraînaient chez les lecteurs un sentiment d'effarement et d'interrogation. Car tous autant que nous sommes, nous avons été élevé avec la croyance que la liberté est immuable et que jamais ne nous y renoncerons. L'expérience échappait très vite à son instigateur et la démonstration tournait au cauchemar quand la dynamique mise en place débordait sur les autres établissements de la région. Accusé par ses collègues et les parents d'élèves d'être un dictateur en herbe le professeur n'avait plus qu'à tenter de saborder son oeuvre avant qu'il ne soit trop tard. Beaucoup de spécialistes ont voulu intellectualiser le processus qui mène à de telles extrémités mais finalement ce livre démontre qu'il suffit d'une personnalité forte, d'un cadre, d'un règlement et d'un uniforme pour faire plonger une génération entière d'êtres humains dans la démence. Ce roman édifiant devrait être lu dans toutes les écoles tant il porte à réfléchir et à mettre en garde la population contre une hydre que les guerres mondiales ont réussi à repousser mais pas à faire disparaître. Rien ne peut laisser croire qu'une telle aventure n'est plus possible dans nos sociétés modernes. La présence des réseaux sociaux permettrait sans aucun doute une propagation encore plus rapide de la haine car il est bien entendu que ce n'est jamais pour le bien que ces mouvements se constituent. «La vague» est un texte court qui agit comme un coup de poing au plexus, c'est un avertissement sans frais quand on sait qu'il y a peu en France un mouvement revendicatif et soi disant social envisageait sans sourciller de mettre un général en retraite à la tête de l'état. le lire ou le distribuer à son entourage constituera un geste militant dans le sens où il nous rappelle combien nos institutions démocratiques et notre liberté de penser sont précieuses… un message à ne pas négliger
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Ce n'est pas une vague, c'est un tsunami. En tout cas, une lecture bien perturbante.
S'il s'agissait d'une simple fiction, ce ne serait pas si dérangeant. Mais de savoir que ce qui est raconté ici est fondé sur une histoire vraie fait froid dans le dos.

Le point de départ est très simple. Un professeur d'histoire veut faire comprendre à ses lycéens comment le nazisme a pu se développer en Allemagne, et crée pour cela un mouvement expérimental : la Vague.
L'expérience va "réussir" au-delà de ses espérances, et l'enseignant, tel l'apprenti sorcier, va très vite se faire déborder par ce qu'il a créé.
C'est fort, c'est violent, et franchement, ça fait froid dans le dos !

"Si l'histoire est condamnée à se répéter, alors vous aussi, vous voudrez tous nier ce qui vous est arrivé dans la Vague. En revanche, si notre expérience est réussie, et vous admettrez que c'est bien le cas, vous aurez appris que nous sommes tous responsables de nos propres actes et que nous devons toujours réfléchir sur ce que nous faisons plutôt que de suivre un chef aveuglément ; et pour le restant de vos jours, jamais, au grand jamais, vous ne permettrez à un groupe de vous déposséder de vos libertés individuelles." Voilà ce que dit le professeur dans un discours enflammé aux élèves de son lycée, voilà la conclusion qu'il tire de son expérience.

Pour moi, ce livre devrait être lu par tous les adolescents pour qu'ils prennent conscience du danger que représentent l'embrigadement et la manipulation, et surtout pour qu'ils comprennent la nécessité absolue dans la vie de toujours conserver son libre arbitre.
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C'est sur la pointe des pieds que je viens, tout doucement, déposer cette petite critique.
Tout d'abord parce que je n'ai pas fini ma lecture, mais comme je ne suis pas sûre de la mener à bien...
Et puis parce que, contrairement à beaucoup de Babeliotes (vous mettez un t ou deux à Babeliote ?) je n'apprécie pas ce livre... et j'en suis désolée.
Je me faisais une joie de me plonger dedans, parce que le film m'avait terriblement émue.
Mais voilà, pour la première fois de ma carrière de lectrice, le combat littérature versus cinéma, est remporté, haut la main par le film (de mon point de vue, bien sûr)...
J'aurais aimé pouvoir accorder à Todd Strasser l'originalité, la trouvaille de l'histoire, mais comme il s'est inspiré d'un fait réel, je ne peux même pas...

En 1970, aux Etats-Unis, un prof de lycée crée un mouvement expérimental autocratique avec ses élèves, dans le but de leur faire comprendre comment les allemands se sont laissés séduire par le nazisme.
Le principal défaut que je trouve à ce livre, c'est qu'il est absolument abominable à lire... C'est archi gnangnan...
Rien ne vaut l'exemple (dixit LydiaB), un bout de ce que j'ai lu hier soir, chapitre 7, page 88:

"Comme Ben et Christy travaillaient tous deux à plein temps au lycée, il partageaient équitablement la plupart des corvées domestiques : les courses, le ménage, la cuisine. Ce soir-là, Christy devait déposer sa voiture au garage pour faire changer le pot d'échappement, si bien que Ben avait accepté de préparer le repas. Mais après son cours d'histoire éprouvant, il ne se sentait pas le courage de cuisiner. du coup, sur le chemin du retour, il s'arrêta au restaurant chinois et commanda des pâtés impériaux et une omelette foo yung à emporter."

Vous dites "pouce" ?
Je vous comprends, et des passages comme celui-là, y'en a plein...

D'autre part (pour appuyer le fait que le film est supérieur au livre), Dennis Gansel (le réalisateur) a eu la très bonne idée de transposer l'histoire en Allemagne, et dans le film le prof n'impose rien, c'est beaucoup plus subtile, plus puissant aussi, il suggère en manipulant...

Enfin bref, je ne peux que vous conseiller de laisser le livre de côté et d'aller jeter un oeil sur le film, dont je mets la bande annonce ci-dessous :

http://youtu.be/xYF232vStQ4

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J'ai vraiment adoré ce livre que je voulais lire depuis longtemps... Un gros coup de coeur !!!

La Vague se fonde sur un incident qui s'est véritablement produit en 1969 pendant un cours d'histoire au lycée de Palo Alto en Californie. C'est une version romancée de l'incident. Il décrit comment un extraordinaire pouvoir de pression sur un groupe peut influer sur les personnes.

Les collègues du professeur d'histoire Ben Ross, disent de lui qu'il apporte une perspective nouvelle aux cours, c'est à dire que, quand il pouvait démontrer à ses élèves les cotés pratiques de l'histoire, il n'hésitait pas la mettre en situation réelle.
Un jour, le programme d'histoire fait que Ben Ross passe un film sur les atrocités commises par les nazis entre 1934 et 1945. Les élèves de cette classe qui vont visionner ce documentaire sont toutes et tous issus de familles bourgeoises stables, étonnement naïfs et protégés.
Tout a commencé quand M. Ross n'a pas su répondre aux questions de ses élèves : Pourquoi les allemands n'ont pas su intervenir sur le comportement des nazis, qui étaient une minorité de la population ?
C'est alors qu'il décide de faire l'expérience grandeur nature pour pouvoir répondre à cette question.

L'expérience a fonctionné parce que les élèves de cette classe, assez indisciplinés, ont d'un coup ressenti une impression de puissance et d'unité qui les envahissaient. Chaque jour M. Ross à fait monter la pression en ajoutant des idées comme le pouvoir de la communauté, l'uniformité et identité avec un symbole... Chaque jour les élèves se prennent de plus en plus aux jeux...
Il pense maîtriser le groupe, jusqu'au jour où tout bascule dans le totalitarisme... Il doit trouver le moyen de tout arrêter avant que ça ne dégénère... D'une simple expérience en cours d'histoire, tout devenait un mode de vie qui c'était répandu hors de la classe...

Un livre fort qui fait ressortir une réflexion sur les effets de groupes, la liberté individuelle et la liberté de pensée... Il devrait être lu en classe chez nous... il parait qu'il est étudié en Allemagne et qu'il devenu une lecture obligatoire...
Il ne me reste plus qu'à regarder le film...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Comment expliquer aux jeunes le nazisme, comment éclairer et éveiller leur conscience, c'est que l'idée germe pour le professeur d'histoire de ce lycée. La seconde guerre mondiale est au programme du cours d'histoire. Les jeunes s'offusquent, ne comprennent pas comment les allemands ont pu fermer les yeux, laisser faire l'horreur.
Ben, le prof décide alors de simuler l'esprit d'une dictature en créant La vague. Force, discipline, action. le premier concept est lancé et c'est un succès. Par la discipline imposée, les élèves se rassemblent dans une unité où ils semblent être les rois du monde. Ils se sentent forts, maîtres, tout puissants.
La vague connaît un tel essor et succès que le danger d'une telle secte commence à se faire sentir. Jusqu'où peut-on aller pour la foi absolue en un mouvement? Écraser ceux qui le rejettent ? Par la peur, l'exclusion, les menaces.

Ce roman fait froid dans le dos car inspiré d'une histoire vraie.
Le professeur d'histoire voulait amener des jeunes à comprendre comment naît l'horreur et la dictature, avec quelques préceptes, on voit combien la haine gravite dans chacun d'entre nous sitôt qu'on érige la confiance vers un seul but.

Louis-Ferdinand Céline écrivit dans son monumental Voyage au bout de la nuit ceci :
« Je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. »

La vague n'est jamais loin quand on laisse des jeunes ou des hommes comploter, s'unir dans l'erreur contre l'humanité.
La vague, on s'imagine l'avoir oubliée mais un jour elle frappe contre les galets dans le coeur des hommes mal dans leur peau, apeurés, lâches et vaincus d'avance.
Le temps est long avant d'ériger un barrage, celui de la conscience, de l'éveil, de l'amour pour son prochain.
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Difficile d'être juste avec la notation de ce livre. Pour tenter de l'être il faut diviser la note en deux :
-Le mauvais : La naïveté déconcertante du roman. Uniquement justifiable si le public visé est adolescent en phase de détente, en concurrence avec une émission de téléréalité. On est soumis à une quantité de situations indigentes, de clichés étasuniens dignes des pires séries produites par leur machine de propagande. Les personnages du livre en sont les caricatures prévisibles.
« C'était une jolie fille aux cheveux châtains coupés court qui souriait presque tout le temps »
« Amy Smith, sa meilleure amie, une fille menue à la chevelure blonde digne de Boucle d'Or »
« Pendant ses cours, il parlait d'une voix monotone capable d'endormir les élèves les plus attentifs. le contenu n'était pas difficile à suivre, mais Laurie avait eu toutes les peines du monde à rester suffisamment concentrée pour obtenir un A. »
J'arrête là, je passe les footballeurs américains musclés, les contributeurs du journal du lycée rebelles et à lunettes et écouteurs, le vilain petit canard bouc émissaire de la classe, le professeur guide spirituel à la Robin Williams dans le film de Peter Weir... Il ne nous épargne aucune niaiserie, aucun cliché facile...
Le déroulement même de l'action prête à sourire, c'est du prêt-à-endoctriner, du fast-think.
- le bon : le sujet lui-même qui fait indéniablement penser à l'expérience de psychologie de Milgram. La plupart d'entre nous la connaissons mais j'invite ceux pour qui cela n'évoque rien d'aller faire une recherche du côté de cette expérience qui évalue le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et qui permet d'analyser le processus de soumission à l'autorité.
C'est de cela dont il s'agit dans ce livre, et il faut reconnaître que, de ce point de vue, c'est plutôt bien essayé, le cadre et le sujet étant intéressants. Bien rédigé, assis sur une pensée moins binaire, cela aurait pu donner un livre référence. Ceci dit, je le conseillerais à un ado de niveau collège, moment où le négatif cité plus haut sera moins perceptible, moins rédhibitoire, pour initier une discussion qui pourrait être fort intéressante.
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Un livre court et rapide sur les dangers de la manipulation collective basé sur une histoire vraie qui a eu lieu en 1969 avec un professeur d'histoire de lycée à Palo Alto situé en Californie. le professeur et ses élèves ont pris une leçon de la Seconde Guerre mondiale sur l'Allemagne nazie beaucoup trop au sérieux. Les résultats sont particulièrement inattendus avec les souvenirs si frais dans l'esprit et les conversations de beaucoup à l'époque. Ce livre devrait être fortement recommandé pour tout le monde, l'histoire peut facilement se répéter dans les bonnes circonstances, ce dont nous devrions être très conscients.

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« Cela commence par un jeu et finit en dictature »

La vague c'est un véritable raz de marrée.
L'histoire est basée sur une expérience réelle des années 70 pour comprendre le fonctionnement du parti nazi par l'exploration de notions telles que la discipline, l'esprit communautaire.
Un livre court et à l'écriture facile, pour prendre conscience que l'histoire est un éternel recommencement et qu'aujourd'hui, le risque est toujours présent de basculer dans une dictature. Comment est ce possible me direz vous ? On est au courant de ces choses là, on ne va pas recommencer les mêmes erreurs et pourtant. Il est possible de manipuler une jeunesse passionnée, de créer un ensemble, un groupe (oubliant les libertés individuelles), d'avoir un leader, d'être à la recherche d'un idéal. Une véritable déferlante de questions suite à cette lecture.
L'adaptation du réalisateur allemand Dennis Gansel est aussi à voir ! Elle est dramatiquement magistral.

Un livre qui comme le dit son auteur peut être « utile »
A découvrir.
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Visiblement le roman est inspiré d'un téléfilm diffusé en 1981, lui-même adapté d'une expérience décrite dans un article publié en 1972!!

Cette «expérience» vise à démontrer comment dans l'Allemagne nazi, un peuple s'est laissé manipuler pour en arriver aux pires horreurs que l'on sait.

Ce court (sans doute trop) roman présente un intérêt certain si l'on veut démontrer la capacité d'un suivisme moutonnier d'une partie de la population et si l'on pense que la première des qualités pour la vie démocratique est sa propre remise en question, sur tous les sujets et la capacité de chacun à garder son libre arbitre.

Le problème dans ce récit c'est que tout va trop vite ce n'est pas en quelques semaines que l'on est endoctriné, quoique le recrutement récent, «via les réseaux asociaux» de futur djihadistes démontre l'inverse....

J'ai donc trouvé ce livre intéressant mais je reste sur ma faim.

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Les romans à morale ont toujours un problème de crédibilité : entre le côté ultra-documentaire et la fictionnalisation caricaturale, c'est difficile de se situer. Mais La Vague s'en sort à merveille.

Le scénario est tout simplement brillant et pose l'une des questions les plus pertinentes et les plus essentielles qui soient : une nouvelle dictature est-elle possible en Allemagne? La réponse a priori évidente - et reprise par les élèves de ce professeur aux méthodes atypiques - à cette question faussement simple va être le point de départ d'une époustouflante démonstration qui a le bon goût de ne pas caresser le lecteur dans le sens du poil pour, au contraire, briser ses certitudes. Il faut dire que l'argumentation est particulièrement intelligente et étayée, Todd Strasser nous livrant un véritable mode d'emploi d'une dictature. Tout y passe, de l'ode à la discipline aux frustrations des membres en passant par la mise en avant de symboles fédérateurs (le nom, l'uniforme, le logo, le salut…) et à l'exclusion des contestataires. L'évolution des personnages, qui vont passer du statut d'élèves pacifiques à celui de membres d'un groupuscule agressif, est d'autant plus terrifiante qu'elle est particulièrement crédible et qu'elle prend le soin d'expliquer les motivations de chacun. Et surtout, l'auteur ne commet pas l'erreur d'inclure une quelconque idéologie politique permettant ainsi au roman d'éviter le piège du brûlot contestataire pour s'intéresser davantage au terreau permettant l'émergence d'une autocratie qui ne dirait pas son nom. Et bien malin le lecteur qui prétendrait trop attaché à la liberté d'expression ou aux droits de l'Homme pour se laisser emporter par cette Vague qui avance par petite touche innocente (et séduisante) pour finalement échapper au contrôle de son créateur jusqu'à son implacable final, aussi bouleversant qu'inévitable.

Avec une fin violente, un déroulé qui résonne comme un roulement de tambour, des personnages marquants, des transitions soignées et surtout un message perturbant riche en éléments de réflexion sur la nature humaine, "La Vague" pousse indéniablement à la réflexion et offre une philosophie de qualité. C'est sûr, Todd Strasser a frappé un grand coup.
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