Nouvelle nuit de pluie et de vent. Eteignoir de lumière.Pour aller rejoindre mon chêne, il me faut maintenant marcher dans une macération de feuilles mortes.
Fouler le ciel à terre avec ses odeurs d'humus et de champignons.
En attendant, je reste, pétrifié, assis derrière la vitre et regarde les oiseaux en pensant à Nicols Dieterlé.
Dans le sapin le plus proche, les oiseaux, nombreux, semblent se concentrer. A un moment, l'un d' eux lève une une de ses ailes comme s'il indiquait une direction. Il s'envole. Les autres suivent. Rêver où ils vont me suffit!
Et si tu n'étais venu
que pour regarder cet arbre
perdre ses feuilles
en somme pour rien d'autre
que cette longue et oblique
pluie d'or
comme s'il ensevelissait
de lumière
ses propres ombres
Acouphènes au soleil
des centaines de portables
vibrent en mode silencieux
Une ruche contre l'oreille
je laisse les abeilles
sonner dans le vise
Hélices d'une tourterelle
qui démarre au premier coup
de manivelle
( 8 mai 2020)
Horizon d'or poudreux
Rien de ce qui est aqueux
entre la rosée et le brouillard
ne veut laisser au soleil
le monopole de la lumière
Inépuisable épuisante du vaporeux
avec laquelle ils ne cessent
d'aller ensemble à la pêche
des jours qui se renouvellent
dans la splendeur de leur crèche
8 mai 2020
Hier soir, une fois parties les chauves-souris, je m'installe comme dans un mirador. En affût de beauté. Si le chevreuil, que j'aurais bien aimé voir arpenter le vert émeraude des hautes herbes, n'est pas au rendez-vous, je distingue à travers un sapin un rubis qui brasille.