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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre de Flannery O' Connor, un disque d'Elisabeth Schwartzkopf, la pluie… le récit de « Blanche étincelle » s'ouvre lentement sur une amitié balbutiante entre deux femmes de génération différente mais que le plaisir du partage, la tendresse affective et la compassion réciproque vont transformer en une relation intense et indéfectible.
Pour Mauricette, la plus âgée, cette amitié nouvelle est même un fil tenu auquel elle se raccroche fermement. Elle allège le poids de la douleur physique et morale, éloigne les morts qui l'accompagne dans sa solitude, apaise sa colère dissimulée face à la fatalité.

Subrepticement, Lucien Suel laisse éclore une relation presque filiale baignée par une chaleur familiale attendrissante. La vie de la vieille femme s'en trouve bouleversée au point de la libérer des traumatismes qu'elle gardait enfouis depuis soixante ans.


Lire « Blanche étincelle » c'est s'abandonner à un sentiment de fragilité et de permanence mêlées. La narratrice laisse entendre une voix claire, sensible, pudique et sans détours. Dans ce journal intime, Mauricette commence par consigner son quotidien entre jardinage, cauchemars et lecture avec des mots anodins, des phrases courtes, une voix sèche et réservée. Pas d'exubérance, pas d'épanchement excessif des sentiments, l'écriture est presque fugitive, parfois silencieuse. C'est un condensé de choses essentielles, Mauricette ne s'encombre pas avec la rondeur des mots, peut être parce qu'elle a perdu l'habitude de parler et de parler de soi.
Mais les retrouvailles de plus en plus fréquentes avec la famille de Blanche adoucissent l'écriture : progressivement la phrase prend de l'amplitude, s'épanouissant dans une poésie subtile, la langue se délie et prend de l'assurance. Dans un style qui a abandonné la raideur du début et qui laisse s'épanouir la délicatesse qui la caractérise, Mauricette a besoin de « tout mettre en lumière ».
Même si la parole demeure saccadée pour évoquer les évènements douloureux et tragiques, Mauricette contemple le monde avec un oeil nouveau ; plus sereine, elle prend pleinement conscience de ce qu'est la vie avec ses joies et ses peines.

Parce qu'il raconte un bonheur fragile, simple, émouvant, plein de douceur, ce roman est une belle histoire.
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J'achève la lecture de «Blanche étincelle». Quel bonheur ! Chaque soir, j'ouvre le livre comme on ouvre un bonbon. C'est un immense plaisir de lecture, délicat, fin, juste, un livre d'attention aux autres, un livre généreux, exceptionnellement vrai. Aucune afféterie, mais quelle précision du mot (mine de rien) ! Dans un livre, c'est l'écriture du sentiment qui m'intéresse, tellement plus que l'histoire, le scénario. Je suis donc comblé.
Comme on aimerait rencontrer, connaître, Mauricette, et Blanche ! Une magnifique leçon de simplicité. Lucien Suel a vraiment réussi là un livre magnifique, porté par une érudition jamais pesante ou intimidante – avec des auteurs de référence tels Hugo Ball, Tarjei Vesaas ou Flannery O'Connor, et nourri de Rimbaud ou d'Emily Dickinson, sujets d'allusions discrètes, mais aussi de musiques ou d'arts plastiques.
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Mauricette est une institutrice à la retraite, qui vient de s'installer dans un petit village de campagne près de Lille. Elle vit seule et occupe ses journées à lire ou à jardiner. La solitude lui pèse jusqu'au jour où dans une librairie, elle fait la connaissance de Blanche, une mère de famille d'une quarantaine d'années. Cette rencontre inespérée marque un tournant dans la vie de Mauricette. Ensemble les deux femmes vont parler littérature, musique, visiter des expositions. Mauricette devient la grand-mère de substitution des enfants de Blanche. Progressivement, les deux femmes se racontent et comprennent ce qui les a attirées l'une vers l'autre…

L'écriture est poétique et imagée. Mauricette écrit sa vie, un peu comme dans un journal intime mais pas tout à fait (sans dates par exemple). Les phrases sont courtes, les chapitres également. La vieille femme livre ses pensées et ses observations mais aussi ses rencontres avec Blanche et sa famille. Elle nous décrit son jardin et la vie du chat, nous parle de ses livres et de la confection de gâteaux pour les enfants de Blanche… de nombreuses références à des oeuvres musicales, littéraires et artistiques donnent envie au lecteur d'explorer l'univers culturel de la vieille dame.

Avant "Blanche Etincelle", Lucien Suel avait écrit "La patience de Mauricette". Il est question dans ce précédent roman de la vie de la vieille femme "avant" Blanche. Bien entendu je le lirai car j'ai très envie d'en savoir plus le passé de Mauricette. le courant est passé immédiatement entre elle et moi. Je crois bien que j'aurais pu être sa Blanche.

Une bien jolie lecture...


Lien : http://sylire.over-blog.com/
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J'aime le peu que j'ai lu de Lucien Suel (« la mort d'un jardinier », et ce qu'il donne sur son blog http://luciensuel.blogspot.com/ d'une grande richesse), mais je n'ai pas -regrets, ça s'est fait comme ça - lu « la patience de Mauricette ».
Mauricette je l'ai trouvée, apaisée ou en espoir, en lisant «Belle étincelle », lumineux, l'espérance, et cette poésie quotidienne qu'il sait créer, comme naturellement. Mauricette après le petit travail qui s'est opéré depuis le dernier trou, et le cadeau qu'est la rencontre avec une et puis des êtres doués, lumineux, un peu fragiles parfois puisqu'humains, et si merveilleusement bénévolents.
Les saveurs de la vie qui gagnent – le goût de l'effort, et l'acceptation humble de ses limites.
L'amitié, les échanges, la beauté des oeuvres, et l'importance, toujours, des morts.
Je ne peux que conseiller fortement le bonheur qu'est cette lecture, la lumière, la musique, la douleur assumée, l'amitié, les saveurs, toutes les saveurs, et l'intelligence.
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Lu en 2012.
Blanche Etincelle, c'est une amitié qui naît dans une librairie entre deux femmes : Mauricette et Blanche qui viennent emprunter le même livre.
Le forme du roman est celle d'un journal intime.
Il y est question des lectures qu'on partage, des livres et de la musique qui nous accompagnent dans notre vie.
"J'aime laisser un disque tourner pendant ma promenade et revenir ainsi dans une maison habitée".
"Billie Holiday, je prépare la tarte à la crème. Cécilia Bartoli, je mets les madeleines au four. Plaisir de cuisiner pour ceux qu'on aime ! Je mesure mon bonheur, partager, transmettre, échanger...".
J'avais terminé à regret Blanche Etincelle. Quelle belle rencontre que celle de Mauricette. Elle est peu devenue une amie, j'ai partagé ses lectures, observé les oiseaux avec elle, dans le jardin ; fabriqué un gâteau, écouté de la musique. Je me suis sentie bien chez Mauricette. Beaucoup de choses m'ont bouleversée dans ce roman.
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