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Montecristo, c'est un quasi-polar dans les banques suisses, ou encore l'histoire d'un homme normal qui tombe sur la chance de sa vie, une femme à aimer et un film à tourner, mais à condition de faire quelques toutes petites compromissions sur des fraudes ou des morts suspectes...

Ce roman m'a fait passer de très bons moments, mais m'a aussi dérangée dans sa peinture très sombre du monde moderne. D'autant plus que, comme toujours, Martin Suter procède par petites touches, faisceaux d'indices et allusions, nous laissant tirer nous-mêmes nos conclusions sur la morale de l'histoire.

Je suis donc de plus en plus fan de cet auteur suisse qui mêle à des histoires prenantes des réflexions sur notre société. Dans der Koch, c'était l'immigration; ici, c'est la finance, le capitalisme et peut-être la collusion des élites. Glaçant (d'autant qu'il neige beaucoup !) mais passionnant.

Challenge Multi-Défis 29/52 (NB : renuméroté suite à une erreur)
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Pour Jonas Brand, tout commence avec un ''incident voyageur'' dans l'intercity Zurich-Bâle. Caméra au poing, il filme les passagers du train en attente avec l'idée d'un reportage sur le suicide des travailleurs surmenés. Mais le vidéoreporter free-lance sait déjà qu'il ne fera pas recette auprès du magazine people qui l'emploie de plus en plus souvent. Jonas n'est pas un journaliste d'investigation, et surtout pas le réalisateur de films qu'il aurait aimé être; Montecristo, son scénario, dort au fond d'un tiroir, faute de financement. de retour chez lui, il découvre par hasard qu'il est en possession de deux billets de 100 francs suisses parfaitement identiques. Authentiques tous les deux, lui dit son conseiller bancaire à la CGBS ( General Confederate Bank of Switzerland ). L'un des deux est faux, contredit un expert numismate. Une anecdote sans importance, et surtout sans rapport avec le suicidé du train ? Pas si sûr, rétorque son ami journaliste, Max Gantmann. Cet expert en économie, plus très frais depuis son veuvage, chassé des plateaux télé par son laisser-aller, croit fermement que Jonas a levé un livre, une affaire énorme qui mettrait en cause la probité des banques suisses. Jonas décide donc de mener l'enquête mais finit par se désintéresser du mystère des faux vrais billets. Il faut dire qu'il vient de rencontrer Marina Ruiz, une splendide zurichoise qui pourrait bien être la femme de sa vie et, cerise sur le gâteau, son film vient de trouver un financement ! Ivre de bonheur, le futur réalisateur refile le bébé à Max et se lance enfin dans son Montecristo.

En Suisse, comme ailleurs, il y a des meurtres déguisés en suicides, des cambriolages, des agressions, des femmes qui trahissent, des accidents qui n'en sont pas, des malversations financières. Mais en Suisse, comme nulle part ailleurs, les complots se fomentent dans un luxueux hôtel de Gstaad, les crimes sont décidés dans le salon feutré d'un appartement de fonction haut de gamme, les problèmes se résolvent à coup de grosses subventions bien distribuées, les journalistes pensent naïvement que jamais on n'en voudrait à leur vie. Nulle mafia ou gangsters à la mine patibulaire, c'est en costume taillé sur mesure que les banquiers suisses font la pluie et le beau temps sur la finance mondiale et sont prêts à tout pour que règne l'ordre tel qu'ils le conçoivent.
Avec son héros qui n'en est pas vraiment un, ni pugnace, ni clairvoyant, Martin Suter nous emmène dans un polar financier totalement crédible. Un trader aux pertes colossales, une banque qui se défausse...tout cela a un goût de déjà vu, et pas seulement dans une fiction. Magouilles, corruption, secrets, les banques suisses sont le décor idéale pour une histoire au suspens bien mené qui, par moments, fait froid dans le dos. Cette lecture, ancrée dans le réel, s'avère une bonne surprise malgré un titre peu accrocheur et un pitch qui peut faire fuir les allergiques aux théories économiques. La fin manque un peu de panache mais elle est à l'image d'un Jonas Brand, dépassé par les évènements et qui peine à se trouver une âme de justicier. On reste dans le poli, le raisonnable, le discret, mais l'ensemble est une bonne incursion dans le monde prospère des banquiers suisses. Epatant !
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J'ai sorti de ma PAL ce roman, Montecristo. J'aime bien l'atmosphère des livres de Martin Suter. Un journaliste, free lance, travaillant pour la presse people, a un projet. Monter son film « Montecristo », contemporain bien sûr.
En attendant, il travaille pour « manger ». Il vient de rencontrer Marina. Et dans le même temps, Il s'aperçoit que deux billets de cents francs suisses a le même numéro de série.

Et là tout s'enchaîne. Jonas enquête. Mais cela ne plaît pas à tout le monde, loin de là. Ses amis n'en sortiront pas indemne.

Jonas Brand ira-t-il jusqu'au bout ou renoncera-t-il à cette enquête ? Et vous, quel prix valez-vous ? Saurez-vous peser le pour et le contre ?

Un bon polar dans le milieu de la finance, je vous rassure, facile à lire, un brin cynique.
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Je viens de faire un tour sur les montagnes russes.

Jonas Brand s'ennuie dans son métier. Il est vidéo-reporter pour une chaîne de télévision people. Il rêve d'être réalisateur, mais le scénario qu'il a écrit quelques années plus tôt Montecristo (une version moderne du roman éponyme) n'a pas convaincu les producteurs. Alors comme il faut bien vivre, il continue le tournage de ses petits films alimentaires...

Mais sa vie bien rangée va soudain voler en éclats le jour où il s'apercevra qu'il est en possession de deux billets de cent francs (nous sommes en Suisse) ayant le même numéro de série. Impossible ! Ou alors un des deux est un faux. Mais après analyse de ces billets, il s'avère que tous deux sont vrais...

Martin Suter nous plonge dans le monde de la haute finance, avec des références ou repères qui ont fait l'actualité de ces dernières années, l'affaire Kerviel, le scandale des subprimes, etc. La documentation bien fournie donne à la lecture du roman un aspect très réel. On baigne dans le monde de l'argent et de ses magouilles, dans celui du silence et des pas feutrés, dans les secrets des banques et de la politique. Bref le coeur de l'ouvrage est passionnant, le décor est bien planté, la tension monte, le suspense est à son niveau maximum...

Terrible sera la chute ? Et bien non, la fin est tout à fait conventionnelle. On retombe dans le politiquement correct. Quel dommage ! Martin Suter n'a pas su s'éloigner de la réalité pour nous offrir une fin hors des sentiers battus. Sans doute est-ce dû à l'influence de son pays et de sa caractéristique, la neutralité...

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Son nom est Brand. Jonas Brand. A part les initiales, il n'a vraiment aucun point commun avec un certain espion britannique. Et pourtant, l'aventure qu'il va vivre sous la plume de Martin Suter est aussi haletante et dangereuse qu'un James Bond. Brand, donc, est au creux de la vague quand débute le roman, modeste vidéaste qui fait dans le "People" pour des raisons alimentaires alors qu'il rêve de tourner Montecristo, une version contemporaine du livre de Dumas. Malgré lui, il va découvrir que les banques suisses n'ont pas les mains très propres et qu'elles sont prêtes à tout, avec l'aval des autorités, pour que leurs magouilles restent du domaine du secret. Ce n'est pas un scoop ? Certes mais encore fallait-il trouver l'intrigue idoine pour percer le silence des coffres-forts. Et pour cela, on peut faire confiance à l'auteur suisse. Consciencieusement, Suter a investi dans les grands principes du thriller : un héros dépassé par les évènements, une compagne qui cache son jeu, des méchants sardoniques en costume trois pièces, un ami bien informé et revenu de tout, des hommes de main patibulaires, des bulles de champagne, un meurtre maquillé en suicide, etc. Montecristo est diablement efficace -bien plus que la série des Allmen où Suter paresse un peu- car sous-tendu, derrière une fiction ultra documentée, par un discours virulent contre un capitalisme qui a perdu tout sens de l'éthique (sans doute n'en a t-il jamais eu mais ce serait trop long d'en discuter). "Vous n'avez jamais fait l'expérience, monsieur Brand, du fait que la vérité cause plus de dommages que le mensonge ?" Tout est dit : le dénouement du livre, d'une amertume cinglante et désespérante, montre que le cynisme de ceux qui s'intéressent à notre argent est plus que jamais une valeur stable.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Montecristo, c'était la bonne surprise de mon colis de membre du jury du prix du roman Fnac cette année. Certes, il ne fait pas partie des 30 finalistes mais j'ai passé un très bon moment avec cette plongée vertigineuse dans le monde de la finance suisse qui se lit comme un polar et joue avec les peurs actuelles en mettant en scène une sorte d'anti-héros qui n'a jamais eu vocation à camper les redresseurs de tort.

Montecristo, c'est le scénario d'un film que Jonas Brand n'a jamais réussi à monter, faute de financement. Parce qu'il faut bien gagner sa vie, Jonas est devenu vidéo-reporter pour une société de production zurichoise spécialisée dans les émissions de télé people, tout en se promettant, à l'aube de la quarantaine de renouer avec ses réelles ambitions. Alors, quand il s'aperçoit par hasard qu'il est en possession de deux billets de cent francs suisses portant le même numéro de série, l'envie de mener l'enquête sur cet événement a priori impossible est accentuée par le désir d'essayer une autre sorte de journalisme, l'investigation. Rapidement, Jonas fait le lien avec un "incident voyageur" dont il a été témoin lors d'un voyage en train ; un homme s'est apparemment suicidé en se jetant sur les rails. Jonas avait filmé les réactions des personnes présentes dans son wagon, vieux réflexe du métier. A partir de ce moment, les incidents se multiplient autour de lui, son appartement est cambriolé, il est agressé dans la rue sans que la police ne le prenne au sérieux. Seul un de ses amis, ancien journaliste d'investigation au placard le fait profiter de ses compétences tout en le mettant en garde.

Car par hasard, Jonas a mis au jour un élément qui pourrait dévoiler une affaire qui dépasse tout entendement. Alors que des événements heureux se succèdent - une rencontre amoureuse, l'annonce d'un financement pour tourner Montecristo - Jonas va se trouver confronté à une organisation qui n'est pas prête à voir son existence révélée au grand jour. Et il va devoir faire des choix.

Si la trame n'est pas nouvelle (l'individu lambda soudain confronté à un complot qui le dépasse), l'ensemble est bien troussé avec son rythme lent, son ambiance feutrée et une construction qui provoque assez vite d'addiction. L'intérêt de Montecristo, c'est sa crédibilité. Il y a un vague relent de théorie du complot mais accessible et réaliste (on est en Suisse...). Pas d'illuminés ni de sectes, pas de mégalomanes voulant à tout prix devenir les maîtres du monde. Simplement la connivence d'une caste, d'un club d'initiés bien décidés à garder la maîtrise du système à savoir le pouvoir et l'argent. La démonstration est claire et maîtrisée, elle prend appui sur des éléments contextuels familiers (on pense aux affaires Kerviel, HSBC, UBS...). Et la fin plutôt inattendue - amorale diront certains - contribue au charme de l'ensemble.

Bref. Si comme moi vous aimez ces histoires ancrées dans le réel et leur côté "on nous cache quelque chose", en voilà une bien ficelée qui devrait vous satisfaire et perturber encore un peu plus votre vision du monde.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je partage certains avis déjà exprimés ici. Malgré une écriture sobre, je trouve la fin plutôt conventionnelle, pour ne pas dire attendue. Il y a une sorte de manichéisme sournois et un côté glamour qui prennent le dessus et entachent les envies de professionnalisme d'un certain opportunisme. Une mention spéciale néanmoins pour cette statue que reprend la couverture et dont le ventre protecteur s'avère une cachette plus sûre qu'un coffre de banque… suisse.
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Montecristo c'est le film que Jonas Brand rêve de réaliser, une adaptation moderne du Comte de Monte-Cristo; Difficile de trouver le financement ! alors à défaut il est devenu vidéo reporter pour un magazine people Highlife.Et puis un jour sa vie s'accélère; c'est d'abord un incident de voyageur dans le train Intercity de 17h30 pour Bâle, puis par le plus grand des hasards Jonas se retrouve en possession de 2 coupures de cent francs identiques en touts points y compris même numéro de série ! INCROYABLE Son instinct de journaliste se réveille il décide de mener une enquête en solo...les ennuis vont commencer heureusement qu'il rencontre Marina Ruiz une splendide jeune femme ,amour fou garanti.....
Voilà le décor est posé, les choses sérieuses peuvent commencer.Martin Suter, de retour à mes yeux après quelques Allmen que j'avoue moins apprécier,nous ballade de Zurich à Bâle de Zurich à Berne, il explore de main de maître les rouages de la finance internationale et les moyens qu'elle peut mettre en place pour survivre. C'est bien fait, bien ficelé, la fin certes est un peu énorme mais au fond pas si irréaliste que cela... Au final un bon roman pas forcément le meilleur, à mes yeux cela reste Small World, mais ceci n'est bien sûr que mon modeste ressenti
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Les écrivains français, contrairement aux anglo-saxons, insèrent rarement en fin d'ouvrage la liste des personnes qu'ils souhaitent remercier. C'est bien dommage, car quelquefois, elle permet de donner un relief tout particulier au roman que l'on vient de lire. C'est le cas de ce nouvel opus du Suisse Martin Sutter. le Directeur de l'Administration des finances de la Confédération, un ancien Conseiller fédéral (qui a rang de ministre en France) ainsi qu'un producteur de cinéma viennent, entre autres, apporter leur crédit à ce thriller économique palpitant.
L'histoire débute alors que le train intercité entre Zurich et Bâle, dans lequel a pris place Jonas Brand, freine brusquement. le video-reporter free-lance se rendait dans la grande ville rhénane pour un reportage sur une manifestation de bienfaisance. Quand il apprend qu'un passager a tiré le signal d'alarme, après avoir vu un homme se jeter sous les voies, il prend sa caméra à l'épaule et décide de filmer ce qu'il peut, ä vrai dire pas grand-chose.
Quelques jours plus tard, il apprendra qu'un trader, employé dans une grande banque suisse, s'est suicidé. du coup, il arrivera en retard à la manifestation qu'il était censé couvrir, mais y fera la rencontre de la belle Marina Ruiz, chargée des relations publiques. Comme il est divorcé depuis de longues années et que la demoiselle est également libre, ils ne vont pas tarder à se retrouver dans un même lit.
Quelques jours plus tard le récit prend une toute autre direction. Par hasard, il se rend compte qu'il détient deux billets de cent francs suisses possédant le même numéro de série. Une rapide enquête lui apprend que cela est tout simplement impossible dans un pays qui place la sécurité en matière financière au plus degré et qui, pour la réputation de la place bancaire helvétique, ne peut se permettre le moindre faux pas.
Seulement voilà, à la GCBS, une grande banque de la place, son conseiller lui confirme la véracité des deux coupures. Quand Jonas découvre qu'il a été cambriolé, il n'a plus guère de doutes sur le caractère explosif de sa découverte.
Quand, quelques jours plus tard, il est victime d'une agression il se dit qu'il détient vraiment ce qu'un ami, ex journaliste d'investigation, ne tarde pas ä appeler de la dynamite.
Et qui risque de lui exploser en pleine figure.
La décision la plus sage ne consisterait-elle pas à tout abandonner? D'autant qu'on vient de lui attribuer une somme importante pour financer le film qu'il rêvait depuis de longs mois de monter, une adaptation moderne du Comte de Monte Cristo. Sauf que là encore, il ne tarde pas à se rendre compte que cette manne n'est pas tombée du ciel par hasard.
En nous plongeant dans les arcanes de la haute finance, Martin Sutter nous permet notamment de réfléchir à cette analyse faite par la quasi-totalité des médias en Suisse au moment de la crise de Lehmann Brothers et que l'on résumé par "too big to fail" (trop important pour sombrer). La grande banque dispose-t-elle vraiment d'un pouvoir supérieur au pouvoir politique, peut-elle faire fi des lois? Peut-elle agir au nom d'une sorte d'intérêt supérieur? Et quels rôles exacts jouent les réseaux d'influence dans un pays où quasiment tout le monde se connaît?
Les réponses à ces questions sont assez vertigineuses. Mais je vous laisse vous délecter de l'épilogue de ce roman qui ne réjouira pas uniquement les adeptes de la théorie du complot.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai bien aimé ce livre qui , met en scène une population financière suisse telle que l'on peut l'imaginer ....mais sous la plume de Suter....confrontée à un dérapage à la "Kerviel". L'écriture est suffisemment rythmée pour rendre crédible cette histoire dont on sent bien le héros empétré dans ses hésitations avant tout personnelles. A lire comme un bon thriller.....financier....interessant! même si sans doute pas le meilleur roman de cet auteur.
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