Une nuit à Reykjavik

Lisbeth, une walking woman qui a tout pour elle, se paie un bel hidalgo, passionné de tango et rencontré précédemment à Buenos Aires, pour partager une nuit à Reykjavik dans une chambre d'hôtel.
Mais voilà, elle, si forte, habituée à tout diriger, tout contrôler, craque devant la nonchalance, l'indifférence feinte ou pas de son gigolo, Eduardo Ros.
Brina Svit nous invite alors à découvrir les frustrations et les interrogations de son héroïne, ses fêlures et ses blessures (le décès prématuré de ses parents, le deuil d'une soeur pas encore accepté).

Avec un résumé pareil, il est clair que l'on s'attend à quelque chose de plutôt original et décalé. Je rassure de suite les sceptiques : il n'y a aucune scène qui mérite d'avoir un âge certain pour le lire.
Si on comprend très vite que le livre va vraiment se centrer sur le côté psychologique, on comprend aussi que le personnage masculin est un “meuble” : ce qu'on sait de Eduardo sont des informations glanées par Lisbeth auprès d'une amie, et elles sont maigres.
Le livre se centre donc sur Lisbeth. Elle m'a plu de prime abord, ce côté “control freak” qui cachait une ou plusieurs blessures profondes. Sauf que voilà, on s'aperçoit assez vite qu'on tourne aussi en rond sans vraiment creuser : on évoque quelques événements, quelques comportements et pif paf pouf voilà qu'après des années d'errance, suite à une pseudo nuit étrange avec un presque inconnu, elle décide d'aller de l'avant et comprend qu'elle ne s'en sortira pas en continuant à tout contrôler dans sa vie. Euh… vraiment ?
Et surtout, cette femme analyse absolument tous les gestes et mouvements sur tous les sujets en prévoyant 200 scénarios sur le pourquoi du comment. Cinq pages ça va mais 180 non !
Si j'ai apprécié le début de ma lecture et le concept, c'est malheureusement retombé assez vite. L'idée était très bonne mais son développement bat de l'aile et vient finalement s'écraser lentement mais sûrement.
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Orpheline, elle s'occupait de sa petite soeur que tout opposait, vie pleine de réussites, situation stable, qu'est ce qui la pousse à donner rendez-vous à l'autre bout du monde avec un danseur qu'elle vient à peine de rencontrer ? Pourquoi aussi loin de tout, et payer pour ça, elle qui pourrait facilement trouver un homme BCBG proche de chez elle ou dans sa boîte ?

L'auteure pose dès le début le coeur du roman, exit le suspens il n'en reste pas moins intriguant. le personnage principal, Lisbeth Sorel, est intéressante, sa vie rangée et toute tracée ne laissait gère place à l'imagination jusqu'à cette aventure érotique avec ce bel argentin. Bien que tout tourne autour de cette nuit à Reykjavik, il n'entre pas dans le roman érotique, quelques mots crus (on est entre adultes), mais ce n'est pas du 50 nuances de Grey, donc sur tout ça, ça me plaît.

L'Islande, la terre de glace et de feu, parfaite représentation de cette relation entre Lisbeth et Eduardo. Elle froide, avec le besoin de tout contrôler, que tout soit parfait et lui le feu, la fougue du danseur, l'envoutement de la sensualité. @Brina Svit a su tisser une relation subtile entre le deux, quelques remises en question dans ses personnages, je pense que c'est que qui m'a fait aimer ce roman. Je l'écris souvent mais je ne suis pas un grand fan des histoires d'amour mais ici il y a plus.

Dans l'ensemble j'ai bien aimé cette lecture mais sans plus, les chapitres courts donnent un bon rythme au livre mais, pour moi, les passages de souvenirs avec sa soeur son lassant même si on apprend à connaître Lisbeth grâce à ces passages. Ils ne me paraissaient pas si important d'en mettre autant.

Il faut un certain culot littéraire pour inventer une histoire réunissant le temps d'une nuit dans un hôtel de Reykjavik( nuit polaire donc longue certes, mais tout de même) une femme française, battante, cadre assez autoritaire, indépendante, et un argentin danseur de tango venu spécialement de Buenos Aires pour cette nuit là.
Le culot vient de ce que cette rencontre sert en fait de substrat à l'évocation de l'amour entre l'héroïne, Lisbeth, et sa soeur Lucie, photographe. Ici une très belle idée, la sainte Lucie des nordiques, nuit de décembre très éclairée, Lucie patronne de la lumière, Lucie soeur adorée qui joue avec la lumière comme photographe talentueuse. La lumière est omniprésente dans ce roman, soit par son absence (la nuit noire) soit par sa naissance et sa mort, aube et crépuscule, traités par l'auteure comme des tableaux de Rothko que manifestement elle apprécie beaucoup.
Evidemment, si vous cherchez une sublime évocation de ces liens d'amour entre frère et soeur, il vaut mieux aller du côté de Anna Soror de Marguerite Yourcenar. Cependant Brina Svit parvient à faire une très belle narration de la construction de cette vie curieuse qu'on du se bâtir les deux soeurs, jeunes orphelines au moment de leur adolescence, l'une évoluant vers la rigueur de la femme d'affaire, l'autre vers celle, bohème, de l'artiste.
Demeure l'arrivée brutale du bel argentin, qui au fil des lignes, apparaît plus complexe; qu'un simple escort boy rémunéré pour ses services sur la piste de dance ou ailleurs, qu'importe du reste.
Le style de l'auteure est celui de l'intime, du non dit, et assez souvent de l'improbable, voire de l'invraisemblable.
Qu'importe, voici un roman qui offre sur le même mode que l'excellent livre de Marie Billetdoux (mes nuits seront plus belles que vos jours) un hui-clos hôtelier et nordique, centré sur le cheminement du psyché d'une femme libre, meurtrie par la douleur, incapable de bonheur autre qu'éphémère, perdue dans notre monde individualiste. Quelques petits loupés (à chaque fois que l'héroïne est émue, "une goutte de sueur perle entre ses seins"), mais l'ensemble donne un roman intéressant.
Je suis sûr que le prochain livre de Brina Svit dépassera les petites imperfections de cette histoire annonciatrice d'un talent en devenir évident.

Une longue nuit, là où le soleil se couche tôt et se lève tard. La rencontre improbable entre une exécutive woman et un danseur de tango. le voyage à l'autre bout de la planète pour une nuit tarifée, mais c'est madame qui paie.
En fait, il ne se passera rien entre eux, et il ne se passe pas grand chose tout court. La longue et ténébreuse plongée de l'héroine en elle-même. La quête du pardon...
Je n'ai pas accroché même si je suis allée au bout de ce roman. L'écriture simple et efficace, sans fioritures, m'a simplifié la tâche. Mais rien, pas d'émotion partagée, pas d'empathie, pas de compréhension. Ce livre n'a rien déclenché en moi.

Lisbeth Sorel, quadragénaire, cadre supérieur, célibataire, décide de payer un danseur de tango argentin pour passer une nuit avec elle à Reykjavik. Elle a choisi l'Islande, car c'est là où les nuits sont les plus longues à cette époque de l'année, une vingtaine d'heures environ. L'idée semble sulfureuse, mais en fait d'expérience sensuelle c'est un voyage intime que propose Brina Svit le temps d'"Une nuit à Reykjavik", avec un talent distingué : "aujourd'hui avec cette lumière et ce ciel, la mer sera mauve et les rochers très noirs. Ce sera inoubliable. Ce sera le début ou la fin du monde, à toi de décider..."

Lisez la suite de cette critique sur Culturopoing !
Lien : http://www.culturopoing.com/..