Voici un très bon et très divertissant opus de la série des Iznogoud de la haute époque (étendez par là, l'époque de Goscinny). Les quatre histoires retenues pour cet album étaient parues à l'origine à l'occasion des grandes vacances d'été et des vacances de Noël des années 1966 et 1967.
Ce sont donc des histoires légèrement plus longues qu'à l'habitude et un peu plus scénarisées. Dans "Les Vacances D'Été ou Tas D'Attentats",
René Goscinny s'en donne à coeur joie sur les anachronismes et sur les comparaisons entre les vacances à la plage telles que nous les connaissons (ou du moins telles qu'elles étaient dans les années 1960 !) et l'époque prétendument moyenâgeuse orientale où ces histoires sont censées prendre pied.
Iznogoud s'ingénie encore et toujours à vouloir soit faire rôtir, soit noyer, soit faire dévorer le calife afin de prendre sa place, mais invariablement tous ses plans capotent et lui s'en prend plein la figure. C'est aussi l'occasion pour le scénariste de bien étriller le comportement tant des touristes que des professionnels de l'hôtellerie et de leur merveilleux sens de l'accueil.
Dans "Sport Dans le Califat", période hivernale oblige, il trouve la pirouette de faire intervenir un météorologue calamiteux qui, dès qu'il annonce un temps précis, a le don de faire venir exactement le temps inverse (tiens, tiens, y aurait-il un lien entre cela et la fiabilité des bulletins météo de l'époque ? Allez savoir ?). C'est alors qu'il neige en plein désert, source inépuisable de création de pièges à calife pour Iznogoud, qui se transforment bien souvent en pièges à Iznogoud.
Dans "La Croisière du Calife", les auteurs revisitent à leur sauce les aventures de Sindbad le Marin qui devient Timbale le marin. J'en profite pour signaler au passage un calembour pas facile à comprendre si l'on a pas préalablement quelques rudiments d'aviation à propos des bombardiers de la seconde guerre mondiale.
Enfin, "La Bonbonne de Gazbutahn" est encore une de ces histoires loufoques où le non-brave Iznogoud doit s'évertuer à faire entrer le calife dans ses trous de souris, en l'occurrence ici, le faire avaler une pleine fiasque d'un exécrable élixir afin que se dernier se transforme irrémédiablement en cloporte. Il se pourrait bien que la fiasque tourne au fiasco...
Bref, un bon album si l'on aime Iznogoud. Ennemi des calembours s'abstenir et du Vizir faire place nette. Mais ce n'est là qu'un avis, qui plus est un avis même pas califié, c'est-à-dire, pas grand-chose.