- Jacques est aveugle…
- Et vous croyez que ça l’empêche de voir ? (Dialogue entre Nina et Reda)
Plaisir de courte durée lorsqu’elle comprit que la marche en raquettes serait plus pénible dans ce type de relief incliné où il fallait équilibrer son poids vers l’avant pour éviter de déchausser.
La voyant en difficulté, Elie proposa de lui prendre son sac à dos, mais elle refusa net dans un excès de fierté – et s’en voulut quelques mètres plus haut. Ils réussirent tant bien que mal à passer cette épreuve et Nina fut heureuse de constater que la prairie suivante descendait en pente douce.
Commença alors une partie éprouvante. Le relief s’inclina dangereusement, brûlant les muscles des ses cuisses et provoquant une telle montée de chaleur dans son organisme que Nina sentit la sueur ruisseler sous ses vêtements. La combe Male portait bien son nom et leur rythme se ralentit nettement, si bien qu’elle fut obligée de mendier plusieurs pauses pour pouvoir continuer à avancer.
Pour les Indiens mohawks, l’homme possède deux âmes. L’une est libre de toute attache et peut quitter le corps pendant le sommeil et la maladie. L’autre se trouve irrémédiablement chevillée à son vaisseau de chair.
Jacques Lavandier était aveugle, mais ça ne l'empêchait pas de voir. A l'âge de huit ans, il avait perdu la vue dans un accident et, depuis, un monde abstrait, tout en couleurs, se déployait autour de lui. Désormais, il était capable de percevoir ce que les autres ne soupçonnaient pas : la véritable nature des choses.
Le Vercors ce n'est pas une montagne qu'on aborde par défi. C'est un endroit où on doit se laisser bercer par ses émotions.
Ici, il n'y avait rien pour empêcher la montée de ses véritables richesses intérieures. Celles que tout homme abritait sans le soupçonner.
Mais je ne suis pas guéri ...je ne serai jamais plus comme avant, le petit garçon sur la photo est mort il y a bien longtemps ...la blessure est dans mon corps, dans mon âme ...elle est dans mon histoire ...tu comprends ...mais toi ...tu m'as aidé à déchirer la brume. Merci pour ça...
Elle aurait adoré avoir le goût pour la solitude, elle qui avait passé une partie de son existence à fuir le fantôme de sa culpabilité en quittant toutes ses attaches. Pourtant elle savait au fond d'elle que la vie ne valait pas d'être vécue sans être partagée.