Takako prit conscience du sourire sadique que formaient ses lèvres crispées. Non, elle n'était plus sous l'emprise de la colère à présent. Au contraire ! Oui... maintenant, elle prenait du plaisir à la situation ! Et alors ? Où était le problème ? Elle n'était ni pape ni le XIVe dalaï-lama. Où est le problème ?
Tous les collégiens de la République de Grande Asie, sans exception, savent ce qu'est le Programme : il est décrit dès le CM1 dans les manuels scolaires. Un extrait de l'Encyclopédie de la Grande Asie en donne une idée plus précise.
Elle se sentait très heureuse. Ainsi donc, elles qui avaient toujours tout partagé, qui avaient les mêmes goûts en matière de boucles d'oreilles... c'était vrai aussi pour les garçons, finalement... Quelle étrangeté de se sentir heureuse en cet instant où elle était en train de mourir.
Yukiko restait bouche bée de frayeur et d'étonnement. Le même fracas s'éleva encore une fois, puis elle éprouva un choc, comme si elle recevait un coup de poing dans la tête. Ce fut sa dernière sensation.
Kazuo Kiriyama (G-6), accroupi pour ne pas risquer d'être repéré, se hâta d'abaisser le canon du Walther PKK. C'était celui de Mitsuru Numaï, mais il l'avait récupéré. Il fit de même avec les sacs à dos des deux filles.
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S'évader de l'île... Oui mais comment ? Shûya avait bien songé à dénicher un bateau, seulement ce projet s'était bien vite révélé quasi impossible à réaliser : à cause des navires de surveillance qui croisaient autour de l'île, bien sûr, et surtout... (Portant de nouveau la main à son cou, Shûya y tâta la surface froide devenue familière). Eh oui, le collier. Il fallait se faire une raison : cet object les mettait entièrement à la merci de Sakamochi.
Il suffisait d'un signal émis depuis la machine contrôle installée dans l'école pour faire exploser la mini-bombe qu'ils portaient chacun autour du cou.
Tenant la lame de la faucille à la lumière de la lune, elle la secoua énergiquement afin de l'égoutter. Les gouttes de sang s'écrasèrent par terre.
Pas trop mal pour un début, pensa Mitsuko. Elle avait voulu trouver un couteau ou un outil plus pratique que la faucille découverte dans son sac, mais tout compte fait, cette dernière n'était pas une si mauvaise arme. Il suffisait de savoir la manier.... Cependant entrer dans une maison comme elle l'avait fait, sans savoir si l'endroit était déjà occupé, manquait un peu de jugeote. Elle se promit de faire plus attention à l'avenir.
De toute façon, les femmes ne sont bonnes qu’à se dévouer aux hommes. Ce sont des machines à faire des gosses et à procurer une jouissance aux hommes quand ceux-ci le veulent et autant qu’ils le veulent. À part ça, elles ne sont que des accessoires posés à côté de ceux qui ont réussi, pour autant qu’elles soient et restent suffisamment jolies pour jouer ce rôle, évidemment. Mais leur importance est sans commune mesure avec l’argent et le piston.