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Citations sur Les chroniques d'Arslân, tome 1 (60)

L’hiver durerait de longs mois, qui semblaient dresser devant l’avenir d’Arslân comme une épaisse et gigantesque muraille.
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Si la peine du bûcher est sans conteste cruelle, bien d’autres exécutions le sont en fait bien davantage. En règle générale, les fagots une fois enflammés ne tardent pas à dégager une fumée telle que le condamné suffoque puis s’évanouit, et finit par mourir sans être revenu à lui. La condamnation au bûcher revêt plutôt une signification religieuse, en exorcisant par le feu le crime que l’exécuté a commis plutôt qu’en le brûlant vif véritablement.
Or, soumettre celui-ci à la mort lente en veillant à ce qu’il n’y ait pas de fumée changeait complètement la nature de la peine. Cela signifiait, au pied de la lettre, brûler le condamné alors qu’il conservait toute sa connaissance. On lui infligeait ce faisant des souffrances inimaginables.
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Ecbatâna, la capitale du royaume parse, subissait la loi de l’envahisseur lusitanien depuis l’automne 320.
Tout récemment encore, c’était une cité magnifique. Nonobstant les contradictions de son système social et les grandes inégalités de richesses, ses palais, ses temples tout en marbre resplendissaient au soleil, peupliers et canaux bordaient ses larges rues pavées et, au printemps, elle embaumait partout de ses lahré épanouies.
C’est l’affaire d’un instant de changer la beauté en laideur. À peine envahie, Ecbatâna s’était couverte de sang et d’ordure, et la situation n’avait guère connu d’amélioration depuis. Les Parses voyaient dans les Lusitaniens, et tout particulièrement dans les soldats de la troupe, des êtres d’une saleté, d’une ignorance et d’une vulgarité effarantes ; ceux-ci se baignaient à peine, leurs médecins ignoraient jusqu’à l’anesthésie, le papier venu de Serica était pour eux objet d’émerveillement. Ils n’avaient même jamais bu de thé. Enfin, ce qui va sans dire, la haute idée qu’ils avaient de leur position de conquérants leur faisait tirer l’épée et massacrer les civils au moindre mécontentement.
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Cinq ans plus tôt, après l’attaque des armées du Sindôra, du Shelku et du Turân, qu’une habile manœuvre avait permis de repousser, Narsus était temporairement retourné sur ses terres. Là, il avait découvert que près des trois quarts d’entre eux, pourtant censés avoir été libérés, étaient revenus pour y travailler.
L’expérience et un but dans l’existence leur faisaient défaut pour vivre comme le reste de la population libre. Au moment de les affranchir, Narsus avait remis à chacun de quoi subsister pendant une année, mais ils n’étaient pas habitués à un usage planifié de l’argent, qu’ils avaient entièrement dépensé en très peu de temps, après quoi ils étaient revenus chez leur ancien maître.
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- Dariûn, crois-tu aux prophéties ?
Interrogé tout à trac par son ami, Dariûn marqua une légère surprise :
- Euh, non point… Enfin, je fais tout mon possible pour ne pas en tenir compte. L’idée me répugne que tout ce que je fais ou pense a été prédit par je ne sais quel devin des temps passés. Il grimaçait légèrement. Je vis ma vie comme je l’entends. Et j’entends être responsable de mes succès comme de mes échecs.
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- Il paraît que le mot Yahldabôth signifie « sainte ignorance » en haut lusitanien, expliqua avec indifférence Narsus, chemin faisant. Selon une de leurs légendes, les premiers hommes vivaient dans un éden à l’éternel printemps, goûtaient à un bonheur dont peines et doutes étaient absents. Cependant, on dit qu’ils n’en ont été chassés que pour avoir mordu au fruit de la sagesse, que Dieu leur avait interdit. Narsus détestait ce récit, dans lequel il voyait une tentative de ravaler l’homme au rang de porc. Qui n’éprouve de doute devant les contradictions, de colère devant les injustices, vaut même moins qu’un porc. Et comment expliquer que, malgré cela, toute religion – car celle de Yahldabôth n’en avait pas l’apanage – condamnait le doute et la colère ?
Le sais-tu, Dariûn ? La conquête du Maryam et l’invasion de notre pays trouvent quasiment leur justification dans leurs Écritures.
- Il y serait écrit que leur dieu leur offrirait le Parse ?
- « Parse » n’apparaît pas noir sur blanc. Seulement, d’après les textes, leur dieu aurait promis de donner à ses enfants la terre la plus belle et la plus riche du monde. Ça explique pourquoi ils considèrent qu’un pays comme le nôtre leur appartient tout naturellement, et que nous-mêmes sommes illégitimes à l’occuper.
- Ou comment prendre ses désirs pour des réalités !
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- Veuillez attendre, gente dame ! la héla-t-il. Peut-être n’entendit-elle pas, ou bien fit-elle la sourde oreille, toujours est-il qu’elle n’essaya même pas de retenir sa monture.
Belle dame que je vois, là-bas !… reprit-il en haussant la voix, sans plus de succès. Gente dame à la beauté à nulle autre pareille !
Enfin, elle marqua le pas ; se retourna posément. Éclairé en oblique par le clair de lune, son visage aux traits purs affichait une expression des plus calmes :
- C’est moi que vous appelez ?
Le court instant durant lequel Ghîb resta sans réagir fut mis à profit par la femme pour reprendre :
Passe encore que vous me qualifiiez de beauté, mais vous vous égarez en la qualifiant de « sans pareille »…
Chose curieuse, l’attitude qu’elle adoptait pour nier sa propre beauté n’avait rien d’affecté. Incapable de réprimer sa joie, Ghîb put enfin employer un langage digne de lui :
- Ne dites pas cela. Ajoutée à votre beauté, votre habileté à l’archerie a emporté mon admiration. Je me nomme Ghîb et je suis musicien. Je vais par les chemins, logeant de-ci de-là, et j’ai l’outrecuidance de me considérer plus sensible encore à la beauté qu’on ne l’est parmi les rois et la noblesse. Je viens présentement d’utiliser ma pauvre veine poétique pour composer votre louange.
- …
- Sa taille évoque les fins cyprès, sa chevelure de jais ravit un coin du ciel nocturne, sa prunelle fait oublier l’émeraude, sa lèvre fraîche est une fleur humide de la rosée de l’aube…
- Pour un ménestrel, vous ne faites guère preuve d’originalité…
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Vous faites donc bien la paire avec ce coquin d’Andragoras votre époux. L’un abandonne ses soldats pour fuir la bataille, l’autre sa capitale et son peuple pour se glisser dans un souterrain. Que diable ceux qui occupent le trône font-ils du sens des responsabilités !
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[Narsus à Arslân et Dariûn]
- Les Lusitaniens croient en Yahldabôth, leur dieu suprême. S’il reconnaît bien tous les croyants comme égaux, Ses fidèles ont le devoir de débarrasser le monde de tous les adeptes d’une autre foi. D’après ce que m’ont relaté des voyageurs qui arrivaient de Maryam, campagnes et forêts jusqu’à Ecbatâna seraient jonchées de cadavres desdits mécréants.
- Je veux les en empêcher. Pour cela, que faut-il faire à ton avis ?
- Votre Altesse, je sais qu’il n’est plus temps de vous dire cela, mais Sa Majesté votre père aurait dû abolir l’esclavage. Comment voulez-vous que des gens opprimés par un État se battent pour le défendre le moment venu ?
La voix de Narsus s’enflait de chaleur. Sans qu’il s’en aperçoive, ce n’était déjà plus l’homme retiré du monde qui s’exprimait.
J’imagine sans peine ce qui va se passer. L’armée lusitanienne va inciter les gorahm à se convertir à leur foi et affranchir ceux qui accepteront. Ils s’armeront et se rebelleront et, pour peu qu’ils répondent à l’appel de nos ennemis, c’en sera fini du Parse. Tout simplement parce que la population sous le joug dépasse de beaucoup celle des nobles et des prêtres.
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Arslân était le prince héritier, il prendrait donc un jour le titre de shah et commanderait tous ces gens. Cependant, pour l’heure, il n’était encore qu’un officier subalterne auquel avait été confié le commandement d’à peine le cinquième d’une hipparchie. Bien sûr, pour son tout premier combat, on avait voulu lui faciliter la tâche en l’entourant de subordonnés, qui au demeurant faisaient davantage office de mentors. Il n’empêche, songeait le garçon, il pourrait au moins me demander mon avis…
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