"Si le chemin de l'autre passe par mon propre jardin, que suis- je qu'il n'est pas?Qu'est- il que je ne suis pas?Que suis- je finalement que je ne sais pas?
Chaque Touareg est un" ag essouf", un fils de la solitude. Car c'est dans la solitude qu'il retourne quand il quitte sa tente pour toujours."
"Claquemurée entre les caisses de munitions, les palettes de corned-beef et les inévitables sacs postaux, elle sent, à travers les vapeurs de kérosène, la qualité de l'air changer. Comme si, à plusieurs centaines de mètres d'altitude, la terre desséchée lui lançait un appel. Tu marcheras ici, oui, c'est ici, sur ce sol étranger, que tes pas laisseront leurs traces. Car les traces, comme les hommes, ont leurs dispositions secrètes, tu verras, sur le sable même, sur le sable surtout, une trace peut en rejoindre une autre. C'est l'impérissable, l'inaltérable magie propre aux traces, leur mystérieuse alchimie, c'est l'ineffable affinité des traces".
Le désert est un creuset où se mêlent le temps et l'espace.
De cette conjugaison silencieuse naît une autre conception de la personne humaine, invitée sur la Terre et qui ne saurait rien posséder.
Quand on part pour une semaine, on se charge toujours trop, mais quand on part pour la vie, on va sans peine à l'essentiel.
Si le chemin de l'autre passe par mon propre jardin, que suis-je qu'il n'est pas ?
Qu'est-il que je ne suis pas ?
Que suis-je finalement que je ne sais pas ?
…Tu marcheras ici, oui, c’est ici, sur ce sol étranger, que tes pas laisseront leurs traces. Car les traces, comme les hommes, ont leurs dispositions secrètes, tu verras, sur le sable même, sur le sable surtout, une trace peut en rejoindre une autre. C’est l’impérissable, l’inaltérable magie propre aux traces, leur mystérieuse alchimie, c’est l’ineffable affinité des traces.