Vous êtes sur le portable de Sam

Il y a tant de souvenirs que j’aimerais revivre. Surtout les plus insignifiants, les moments de quiétude auxquels on ne pense pas. Ceux-là me manquent le plus.

- Tu aimes Radiohead, alors ?
- Qui ne les aime pas ?

- J’aimerais trouver les mots pour que tu ailles mieux, pour te dire comment traverser cette épreuve. La vérité, c’est que personne ne vit le deuil de la même manière, on l’endure tous différemment. C’est normal de souhaiter ce que tu souhaites pour Sam, et même de l’imaginer ici avec nous. Parce que ces souvenirs sont aussi réels que n’importe quoi d’autre… Ne laisse personne te dire le contraire.

Ton temps avec Sam a été beaucoup plus court que tu ne l'espérais, mais il a existé, personne ne te le prendra jamais. Lâcher prise n'est pas oublier.

La vie peut s'arrêter, je voudrais rester comme ça. Lui parler pour toujours.

À la seconde où je ferme les yeux , les souvenirs affluent, je suis à nouveau au commencement........

- Ce que je veux dire, c’est que Sam fait toujours partie de ta vie. Il est peut-être physiquement absent, mais une part de lui est en toi. Ton temps avec Sam a été beaucoup plus court que tu ne l’espérais, mais il a existé, personne ne te le prendra jamais. Lâcher prise n’est pas oublier. C’est un équilibre entre aller de l’avant et regarder en arrière de temps à autre, en se souvenant des personnes qui ont traversé notre vie.

- Je n’ai plus envie de rouvrir les yeux, murmure Sam.
Mais le tour de grande roue s’achève bientôt. Je ferme plus fort les paupières dans l’espoir de le faire durer encore. Moi non plus, je ne veux pas rouvrir les yeux. Je ne veux pas perdre Sam. Je veux garder les yeux fermés pour vivre éternellement dans ce souvenir de nous deux. Je refuse de les ouvrir pour découvrir un monde où Sam n’est plus.
Mais on finit toujours par se réveiller. Même quand on résiste.

Tu n'écris pas pour arriver vite à la fin, tu écris pour le plaisir des mots.

Un jour, je ne serai plus qu'un petit morceau de toi, mais j'espère que tu le garderas.