AMANTS NAIFS
Amants naïfs
vous qui sifflez dans les branches
et dérangez le merle, la feuille, le fruit
vous vous écorcherez un jour le sexe
Le bonheur est un terreau propice à l'épine
Et que ferez-vous après
avec ces plaies entre vos cuisses ?
Ah ! je vous vois
vous badigeonner d'iode
vous enflammer d'une haine nue
Tant pis pour vous
Il faut un cœur cynique
une voix désespérée
pour siffler dans les branches.
UN HOMME
Un homme avait deux enfants
L’un à Tombouctou
L’autre à Tomboucta
Il se coupait le cœur
Du résidu
Du réséda
Il habitait à Tohu-Bohu
C’est loin, c’est loin
De Tombouctou, de Tomboucta
Alors il restait chez lui
Et dans son jardin
Rongé par les chinchillis
Par les chinchillas
Il enterrait
Des mots d’amour
Crevés.
FÊTE POPULAIRE
L’odeur rapide
de ton cœur
Puis plus rien
mes narines pauvres
Tu pars avec un autre homme
coiffé d’un chapeau de cow-boy
Des rengaines pleuvent des micros
Ambule de la foule
dans les rues festives
Madame Cachemire, ...