Il n'y a pas si longtemps, on observait encore une forme de respect mutuel entre le flic et le voyou, chacun avait choisi son camp et suivait certains principes. Aujourd'hui, la situation n'est plus la même. "Pour eux, un flic est une merde, explique Sébastien S, en poste à la BRI depuis plusieurs années. Nous on est obligés de les respecter mais la réciproque n'est plus vraie. C'est un constat."
P165
Qu'aurait-on dit si un - ou plusieurs - des flics de la BRI ou de l'OCRB y avait laissé sa peau? Que c'étaient les risques du métier? Il est vrai que voyou, braqueur, truand,ce n' est pas un métier. Juste une occupation, un passe-temps. Nettement plus lucratif que la paie des flics cependant.
On sait à quelle heure on se lève mais on ne sait jamais quand on va rentrer chez nous,a-t-on coutume de dire au 36.Une surveillance,une filature,peuvent vous mobiliser 48 heures.
Un choc. Il n'y a pas d'autre mot. Il vous cueille comme une gifle quand après avoir gravi les dernières marches de cet escalier mythique, vous débouchez dans ces couloirs déserts et ces enfilades de portes entrebâillées laissant deviner des bureaux abandonnés.
Le trafic de stupéfiants finance la délinquance des cités,on peut même affirmer qu'elle est un des ressorts majeurs de l'économie de ces quartiers où le chômage des jeunes atteint des records.
Les épreuves ,les échecs,font partie de toute expérience humaine,à la BRI comme ailleurs.
Dans un monde médiatisé à l'extrême,vous pouvez être le meilleur.Mais si personne ne le sait,votre objectif n'est pas entièrement atteint.Le chef de service est aussi là pour mettre en valeur ses équipes.Les policiers sont des êtres humains,ils ont une famille,fière de ce qu'ils font.Si on s'empresse de tomber sur la police à l'heure des bavures,je trouve normal et je suis heureux que l'on cite mon service et ses policiers quand on interpelle des malfaiteurs dangereux.
Michel Faury
La police et les malfaiteurs,c'est avant tout un rapport de force.Si vous montrez immédiatement votre force,vous ne serez pas obligé d'en faire usage,rappelle Michel Faury (patron de la BRI)
Dans une opération de police le risque zéro n'existe pas et le professionnalisme vise simplement à le réduire au maximum.