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On connaissait Pierre Thiry en tant que romancier et conteur, on ne s'attendait pas à ce qu'il se transforme en poète. Et je pense honnêtement qu'il devrait continuer dans cette voie. Entre jeux de mots et humour, on retrouve la "patte" de cet auteur. Pour tout dire, cela m'a fait penser à du Bobby Lapointe, d'autant plus lorsqu'on lit ces sonnets à haute voix.

Ce que j'aime chez Pierre Thiry, c'est sa modestie, sa simplicité. Il nous explique dans son recueil que sa poésie ne suit pas forcément les règles, qu'elle est faite pour s'amuser... et puis l'on découvre peu à peu, du moins on le devine, qu'il s'agit en fait d'un bel hommage à d'autres poètes. Bien joué, Pierre ! Car, de ce fait, on relit vos poèmes une deuxième fois... et on les découvre alors sous un autre angle. Et sous des dehors un brin "légers" se cache une écriture tout en finesse, un poète confirmé qui n'a rien à envier aux auteurs plus connus.

Je vous conseille vivement ce recueil. Pourtant, vous le savez, la poésie et moi, en général, ça fait deux... sauf exception.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Cui cuit, il me chaut que le chant sonne. Crisse, Croasse à vos amarres, l’encre est jetée à vos plumiers. La rigueur étourdie et le palabre jacasse, je chausse Pierre pour botter Charles, sûr des galets lui damer le pion, le remettre en selle.
.
Pour faire un beau sonnet...
.
Allez chez votre cordonnier. Tanner le cuir, souffler l’alêne, à cent à l’heure sur cent sonnets, soufre de guerre et mise à pied. De l’aller vers à l’allant droit, la tête en l’air la tête en bas, chausse-trappe, anicroche et acrostiche, faut s’accrocher.
Rythmer le pied, peser le vers, siffler le trait, lever un geai, puis s’envoler. Faut libérer les sansonnets. Même si ...! Même si ...! Charlatan guère qu’on nous le dise, comment la pâte à Pierre crochète l’appât à Charles, je vous entonne du beau sonnet, le voilà le voici, le sansonnet de Pierre Thiry :
.
Sonnet 95.
Croche-patte à Charles Soullier
.
Pour faire un beau sonnet suffit-il de lier
Quatorze vers selon les conseils de Soullier ?
Charles Soullier est plus qu’un simple cordonnier,
Il est même exigeant sur le rythme des pieds,
.
Sur l’harmonie des rimes, la couleur des vers.
A suivre ses préceptes, un peu trop sévères,
On finit par écrire un poème à l’envers,
Ou l’alexandrin se perd en multiples revers,
.
Ceux d’un porteur de stylo, greffier sans style
Victime de la règle et de sa forme hostile,
Versifiant au carré muni de son équerre.
.
Comment jouer le vagabond des cent sonnets,
Transcrivant l’errance du vol des sansonnets
Et l’étrange harmonie de leur hasard précaire ?

Pierre Thiry est un libérateur des mots. Toutes plumes en sa mare tracent un sillon, dans l’onde tremblotante du renouveau, pas de vilains petits canards que des grands cous majestueux.
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Pour une pâte à Pierre:
Versez de l'imagination
Incorporez de la fiction
Un brin de fantaisie
Une pincée de poésie
Un soupçon d'humour
Une gorgée d'amour

Parsemez de malice
Dégustez avec délice

Les mots papillonnent,
chantonnent et sansonnent.
Pierre Thiry est un conteur
Qui, avec sa plume et son coeur
Distribue des p'tits bonheurs.
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Ce qui provoque la joie de Pierre Thiry - et la nôtre (Acrostiche)

P eut-être avais-tu bu?
-I vresse de poète
E st déjà une fête-
R ien qu'un peu- mais du cru!

R enversé, tu as vu
E nvolées, les mouettes
T rès haut, sur la dunette:
H ors champ, l'eusses-tu cru?

I re, sourire ou rire?
R ien , sur l'eau, ne fait cygne...
Yeux ouverts, tu trépignes...

R iants au ciel riant
I ls viennent, guillerets,
T es joyeux sansonnets!

Le livre de Pierre Thiry est si joyeusement iconoclaste, si inventif et stimulant, que je ne pouvais que tenter de lui rendre, modestement, à ma façon pesante - un vol de ramier- mais en acrostiche, comme lui pour Flaubert et son pont,- un peu de la joie d'écrire qu'il partage, lui, si généreusement et éloquemment!

Voilà des oiseaux de passage qui gagnent à être longuement fréquentés, des cygnes peu mallarméens qui ne se drapent pas dans leur dignité offensée, mais se regardent à l'envers dans le miroir aux alouettes et se trouvent drôles, comme chez Laforgue ou Queneau, ou juste bizarres- le beau est toujours bizarre, n'est-ce pas , Charles ?,Et d'ailleurs ne dit-on pas "c'est un drôle d'oiseau?" quand on a rencontré une personnalité attachante et hors du commun...

Bref en deux mots, comme en cent (sonnets) je suis tombée sous le charme de ces oiseaux migrateurs et volages, pleins de références littéraires- parfois expliquées en notes pour enrichir notre Gay Sçavoir, parfois en clin d'oeil...mais jamais appuyé, le clin d'oeil, juste un petit cygne euh signe , en passant!

Une jolie préface en forme ...de sonnet, vous l'aurez deviné!- des jeux multiples -acrostiches, "rondeaux" de sonnets, sonnets en trinôme argumentatif -thèse, antithèse, saint Aise(!!!) - pastiches -La Fontaine, Verlaine, Baudelaire et j'en passe- avec virtuosité mais sans jamais se prendre au sérieux, Pierre Thiry nous entraîne dans son vol de passereaux , vole, vole, pigeon vole, et nous atterrissons soudain, tout étourdis, dans une postface érudite -tout, tout, tout, sur le sonnet et son histoire- mais toujours aussi amicale et partageuse.

Pierre Thiry nous y livre, avec le plus grand sérieux, une recette de roman.. A nous de jouer!

Ce vol d'oiseaux-là donne des ailes!



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J'avais eu l'occasion de découvrir Pierre Thierry avec son conte "Ramsès au pays des ponts-virgules" pour lequel je m'étais laissée enthousiasmer et voici que l'auteur me surprend une nouvelle fois avec ce dernier ouvrage pour lequel il a accompli l'exploit de rédiger cent sonnets, ce qui n'est pas une mince affaire - loin de là. Sonnets placés sous le signe de l'humour, tout e, musique qui plus est avec le doux chant du cygne ou encore celui du sansonnet...

Eh oui, lorsque le lecteur lit ces sonnets à voix haute, il entend que cela chante et fait raisonner en lui des souvenirs qu'il croyait enfouis ou alors, des petits plaisirs ou merveilles que nous offrent la nature et auxquels il n'avait jamais prêté attention. Eh oui, c'est à cela que sert le poète : nous apprendre à nous émerveiller d'un rien et je dois, dire que Pierre Thiry y réussit magnifiquement, tout comme il arrive à nous faire rire (ou du moins sourire) et enfin nous instruit sur des poètes du temps passé qui se sont aux-aussi risqué dans l'art du sonnet. Art délicat mais pas impossible selon l'auteur qui invite et encourage le lecteur à s'aventurer lui aussi dans l'écriture de ces petits poèmes. Dans sa postface, très riche et extrêmement bien documentée, le lecteur se rend bien compte que la composition de ces dits-sonnets n'est pas si facile que cela, comme veut nous le faire croire l'auteur qui se dévalorise un peu trop en disant la phrase suivante : "Ne vous méprenez pas, les sonnets de cet ouvrage ne sont pas des sommets." Et pourquoi pas, arrêtez donc de vous dévaloriser, cher Pierre Thiry, car ce que vous avez accompli ici mérite bien que l'on voua applaudisse !
Il en profite également pour revenir sur l'origine des sonnets et je conclurais donc en disant que ce livre est bien plus qu'un simple recueil de poésie : c'est également un livre d'histoire (grâce également aux annotations mises en bas de page si nécessaire), d'e littérature et de mythologie que l'auteurs nous offre ici. A découvrir et à faire découvrir !
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Cent sonnets à critiquer...
En globalité, sans particularité ?
Mais comment taire
Qu'un commentaire

A chacun d'eux doit s'attribuer ?
Cent billets pour un seul livre...
Iboo abuse ! Babelio s'use
De ces blablas d'Iboo gaga.

Donc, de critique Iboo fit pas.
Beaucoup l'ont enchantée,
D'autres moins, peu ou pas.
Sur cinq étoiles, elle en mit trois !
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Légers et aériens, un brin ornithologique, ces cent poèmes sont nés sous la plume d'un écrivain qui n'a pas oublié qu'il a été un enfant.
Mais l'enfant est devenu adulte et s'il a pour but de

"Jongler avec les mots, les aligner
Laisser danser le stylo sur la feuille"

il sait que des règles sont nécessaires, alors autant en faire un jeu : l'Oulipo n'est pas loin, et l'ambiance est celle des dimanches midi de France-culture lorsque la bande des Papous dans la tête jette un rayon de soleil sur le repas dominical. Allitérations, acrostiches, homophonies, bouts rimés, les contraintes construisent chaque poème.

Les thèmes sont variés, la nature, les animaux, les oiseaux bien sur, la ville, les saisons... Pas de prise de tête romantique, on est dans le concret, voire dans le burlesque : tel le clown Auguste dans son habit de lumière qui s'avance sur la scène et puis patatras, se prend les pieds dans le tapis, la mélodie douce d'une forme classique se moque d'elle-même avec une onomatopée incongrue. Parfois c'est le clown maladroit qui entre en scène , celui-là fait rire sans délai :

"Ah zut! Il est encor' bouillu
S'écrie le poète bourru
Sonnet bouillu sonnet foutu!!!"

Les contraintes concernent aussi la construction du recueil, là encore pas de hasard, sus à l'entropie. C'est un défi pour le lecteur d'identifier la trame.

En post face, l'auteur explique sa démarche et replace la forme dans son contexte historique, et,dévoile ainsi les clés de création de cette forme particulière qu'est le sonnet.

On a donc des niveaux de lecture multiples, qui devraient réjouir un public varié. Ce recueil est l'équivalent d'une auberge espagnole, où l'on déguste ce que l'on y amène : à chacun d'y assouvir son appétit, picorant ça et là où se rassasiant sans pause.

Merci à l'auteur d'Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-mines pour sa confiance.




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ce titre assez singulier résume une idée : le plaisir de manier les mots sans limite afin de réussir à fabriquer une âme qui sera le souffle de vie de chacun des sonnets dont est composé ce recueil. C'est donc dès la couverture que le ton est donné. Il sera décalé… ou en concordance … Tout dépendra de vous et de votre angle d'analyse (si ce n'est pas clair, je vous renvoie vers la jolie photo du cygne et de son reflet).

Apprêtez-vous à pénétrer un univers où se mêlent les figures de style les plus émérites de la poésie contemporaine et dans lequel les lettres de l'alphabet sont comparables à des marmots espiègles se chamaillant pour un bout d'acrostiche.

Avertissement pour le lecteur ingénu: Une fois passé les deux préfaces, et après avoir pris un bon départ, il faudra veiller à ne pas faire la course car pour pouvoir les apprécier, les 100 sonnets ne se lisent pas d'un trait. D'ailleurs ce ne serait pas rendre hommage à l'auteur que d'expédier en deux heures, ce qui est le fruit de plusieurs journées de réflexion et d'écriture.

Pierre Thiry en se faisant plaisir, nous fait plaisir également. Et c'est bien là la réussite du poète. En effet, je me suis surpris à lire et relire certains de ses poèmes car la sonorité et la richesse des rimes ont eu sur moi un écho éclatant, en concordance avec ma vision de la poésie.

« Sansonnets, un cygne à l'envers » est un projet maitrisé de bout en bout par son auteur.

Pour conclure, je dirai qu'écrire un sonnet, n'est pas donné à tout le monde. C'est un exercice d'équilibriste en deux quatrains et de deux tercets pour les artistes de haut vol qui n'ont pas froid aux yeux et qui savent chuter avec élégance.
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Pour écrire un sonnet
Il faut de l'imagination
Et une bonne dose de fantaisie.
Réussir à nous faire sourire
Rire aussi souvent
En voilà un défi.

Tout en jeux de mots
Humour décalé et farfelu
Il manie les mots avec une
Rare sensibilité et dérision.
(Roulement de tambour)
Yeah ! Je redécouvre la poésie.

Merci Pierre Thirry !

En voilà une belle découverte ! Ma dernière lecture de poésie date du lycée (qui date lui même d'avant les années 2000 bouh).
Contactée par Pierre Thiry, je me suis dit pourquoi pas. J'aimais bien la poésie. J'avais pris le parti de le lire relativement vite comme un roman parce que je suis boulimique de lecture et que je n'aime pas laisser les choses en plan. Finalement, j'ai pris mon temps, le savourant par petites touches gourmandes, revenant sur mes pas, sautant certaines pages, lisant certains sonnets à haute voix. Ecrits n'importe où d'après Pierre Thiry j'en ai lu aussi n'importe où et n'importe quand. Une vraie bouffée d'oxygène. Ca fait du bien. La poésie de Pierre Thiry est généreuse, drôle, touchante. C'est plein de références et de clins d'œil. C'est une bonne dose de bonheur que nous offre Pierre Thiry.
La couverture en plus est vraiment jolie et bien choisie.
Laissez vous tenter !
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Cent sonnets insignes allant vers...vers où? C'est ce que je me suis demandée en recevant l'ouvrage de Pierre Thiry.
L'auteur propose dans son ouvrage une version à sa sauce des sonnets, cette forme de poésie très académique à laquelle, ici, Boileau trouverait certainement à redire. Moi, en tant que lectrice, je ne trouve rien à redire! Pierre Thiry s'amuse avec les mots, les tournent et les retournent jusqu'à créer des jeux de mots plus ou moins complexes, mais il n'oublie jamais d'entraîner le lecteur dans son sillage! Tous les textes sont accessibles même à ceux qui ne sont pas des habitués du genre (et je considère en faire partie).
Le poète en train d'écrire revient régulièrement comme thème, ainsi que des sujets inattendus tels quel les files d'attente dans les supermarchés etc. Comme l'explique l'auteur dans la postface, tout peut être prétexte à l'écriture.
Cent sonnets insignes allant vers...vers une recette que l'on découvre à la fin du livre seulement. Recette d'écriture, écriture d'une recette, le tout est une invitation succulente à partager un moment autour des mots et de leur pouvoir.
Je remercie chaleureusement Pierre Thiry qui m'a envoyé un exemplaire de son livre!

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