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Thoreau, seul contre tous, frappe du pied, et soulève la poussière !

Il est très utile de prendre connaissance du contexte historique dans lequel Thoreau rédigea cet essai, avant d'en entamer la lecture. Voir la fin de cet ouvrage.

Certains anarchistes placent Thoreau sous leur bannière. Discutable sur certains points (mais pas infondé). C'est lui-même qui écrit : " Mais pour parler en homme pratique et en citoyen, au contraire de ceux qui se disent anarchistes, je ne demande pas d'emblée « point de gouvernement », mais d'emblée un meilleur gouvernement."
Les idées de Thoreau pouvaient l'amener à penser de grands projets de société mais cet homme solitaire et de propension parfois misanthropique n'était pas du tout enclin aux mouvements de masses. En résumé, je dirais que les idées étaient là mais pas "l'envie d'y aller"...
Il pensait aussi, et surtout, qu'il n'était pas nécessaire de procéder à de grandes actions pour obtenir satisfaction. Son désaccord avec la politique de son pays ne s'exprimait concrètement qu'une fois par an, de façon individuelle et pacifique: Il refusait de payer l'impôt.
Thoreau avait un amour viscéral de la liberté, ne supportait pas les contraintes injustifiées, refusait de participer aux iniquités d'Etat.

Dans ce livre, Thoreau discerne la loi, du bien. Une loi peut-être mauvaise et doit alors être combattue. Dans les démocraties actuelles, comme dans l'Amérique de Thoreau au 19ème siècle, la majorité décide de ce qui est ou deviendra légal (souvent par le biais de ses députés), mais gare à ne pas confondre légalité et justice ! Un petit nombre ou même UN SEUL INDIVIDU pourrait s'avérer plus JUSTE que la majorité.
Le principe d'un gouvernement qui assure le bien ou la volonté du plus grand nombre reste-t-il défendable et respectable s'il crée dans le même temps, des injustices et le malheur de ses minorités, ou s'il mène une politique extérieure répréhensible?

Ce texte soulève beaucoup de questions très intéressantes, que l'on partage ou non l'avis de l'auteur. C'est en partie grâce à lui que j'ai compris l'énorme différence qu'il y a entre anarchie et anomie et entre individualisme et égoïsme.
Son oeuvre donnera du courage à ceux qui estiment qu'il est parfois juste de désobéir et de ne pas être un suiveur!
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Très court essai dans lequel Henry D. THOREAU expose son regard sur la société et le gouvernement de l'Amérique des années 1840.

Entre prose philosophique et récit d'une nuit en prison pour cause d'impôts volontairement non payés, l'auteur tente de défendre la conscience de son action face aux méfaits perpétrés par l'Etat (esclavagisme, guerre du Mexique).
D'un point de vue historique, le témoignage est intéressant; la personnalité de Thoreau l'est tout autant. Toutefois, l'ensemble est assez confus et beaucoup d'éléments digressifs donnent au raisonnement un aspect tortueux.
Cette lecture m'a semblé à mi-chemin entre « Discours de la Servitude Volontaire » de De La Boétie et « La Morale Anarchiste » de Kropotkine par les thèmes abordés : le respect des institutions au détriment du « bien » (moral) commun. Pour la clarté du point de vue, je conseillerai donc plutôt la lecture de ces deux ouvrages au titre de Thoreau.

A noter que le titre original des écrits des conférences de Thoreau était « Resistance To Civil Government » et non « Civil Disobedience » - soit « Résistance » et non « Désobéissance » - phrasé beaucoup moins subversif mais bien plus proche de la pensée de Thoreau.

Distrayant mais pas indispensable.
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La désobéissance civile est un concept qui m'intéresse et qui, selon moi, est nécessaire. Il a été un peu initié par Henry David Thoreau, lorsque celui-ci a été emprisonné, en 1846, pour avoir refusé de payer un impôt à l'État pour ne pas soutenir l'esclavage et la guerre du Mexique. de cet emprisonnement a découlé ce texte.

Il y a des lois et nous devons les respecter. Seulement, certaines lois sont en désaccord avec des principes que nous avons, lorsqu'elles sont injustes. La désobéissance civile est un moyen de contrer cela. C'est une protestation qui va à l'encontre des règles et qui est non-violente.

Un texte pertinent, qui influencera, entre autres, Martin Luther King, et qui nous amène à réfléchir. En effet, le propos n'a pas perdu de cohérence avec les années, et il reste valable aujourd'hui pour un certain nombre de choses. C'est une bonne source d'inspiration, j'aurais sûrement besoin de remettre le nez dedans de temps en temps.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Citoyen américain, Henry David Thoreau (1817-1862) estime qu'il faut respecter le droit avant la loi, c'est-à-dire ce qui paraît juste. Reprochant à son gouvernement de maintenir en esclavage un sixième de sa population et d'avoir envoyé son armée conquérir le Mexique voisin, il considère légitime toute rébellion contre lui. (...) Ce texte, fondateur des contestations sociales, s'inscrit dans une tradition de discours politiques remontant à l'Antiquité et pose les questions fondamentales de la cohérence entre convictions et engagement véritable, du pouvoir individuel et du devoir de conscience. Une lecture brève, dense mais surtout indispensable.
Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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La désobéissance civile est le témoignage d'un homme, Henry David Thoreau, éminemment tourné vers son for intérieur. Selon lui, l'individu doit être le fondement de toute société. de l'absolutisme à la démocratie, en passant par la monarchie constitutionnelle, la force du pouvoir s'est dégradée en faveur de la raison que tout un chacun est à même de produire. Dans ce sens, l'histoire semble être une marche vers l'individu si ce n'est l'individualisme; cette nuance est une question de point de vu. le principe exposé dans cet essai est simple, l'individu est capable de se gouverner lui-même. "Je veux respirer comme je l'entends". le gouvernement politique est vu par Thoreau comme une forme d'amputation des capacités réflexives du citoyen. le gouvernement empêche de croire en soi d'où la citation "le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins" car plus il occupe une place altière dans la société plus il abaisse le citoyen. Entre citoyen et sujet, le fossé ne semble pas large aux yeux de Thoreau. Cet hymne en faveur de la liberté pointe du doigts l'influence du gouvernement s'exerçant sur les individus d'une nation y compris dans une démocratie où l'individu serait contraint d'ajuster ces convictions en fonction de la majorité, pire encore la majorité pourrait dicter les opinions. "Jetez votre vote, pas un bout de papier, mais toute votre influence". Cette critique sous-jacente de la majorité n'est pas sans rappeler les écrits de Tocqueville à propos de la démocratie où ce dernier, se tenant à un ton impartial, montrait que la majorité pouvait s'ériger en dictature face aux opinions "mineurs". L'individu pour rester dans le moule se plie généralement aux normes de gouvernement. le risque est qu'il ne soit plus qu'un citoyen fantoche, en d'autres termes un sujet. C'est un individu désenclavé qui est prôné dans cet opuscule. Face au pouvoir de l'État, il ne faudrait donner procuration qu'à soi-même. N'oublions pas que Thoreau était un partisan et un concepteur du transcendantalisme, doctrine philosophique qui considère la bonté comme une faculté innée chez l'être humain.
Outre les principes exposés, cette oeuvre est aussi le fruit d'une époque et d'une expérience personnelle. Thoreau écrit ce livre après avoir purgé une courte peine de prison. L'auteur refusait de payer l'impôt par peur de financer la guerre contre le Mexique (1846-1848). Ce livre est également un brûlot contre l'esclavage. Hélas, il mourra en 1862 trois années avant son abolition. Les raisons de son écriture sont donc connu à la différence du discours sur la servitude volontaire écrit par la Boétie quelques siècles avant. le sujet est semblable. Tout deux dénoncent l'homme qui se soumet volontairement aux injonctions de l'État. Rythmé par un style fiévreux et corrosif durant les trente premières pages, la plume de l'auteur s'adoucit en apportant des nuances voire presque des antithèses. Voila peut-être ici une limite du texte. L'homme se soumet, mais ce n'est que par ignorance. "Tu ne te fourres pas la tête dans le feux" sous-entendu malgré tes revendications tu dois savoir parfois les inhiber pour ne pas subir l'indigence. En effet, certains employés ont bien des remontrances. Néanmoins, ils ne sont pas forcément toujours près à faire grève car ils ont des besoins immédiats à combler qui passent par un salaire.
Ce livre écrit en 1849 a su faire preuve d'une grande postérité. La désobéissance civile est un moyen pacifique de faire valoir ces revendications tout en gardant une conscience citoyenne. Gandhi et Martin Luther King ont su en faire usage à de multiples reprises de même qu'en France la désobéissance civile s'insère dans l'actualité avec des exemples assez remarquables tels que les "zadistes" qui sont des activistes soucieux de préserver des milieux naturels menacés de disparaître sous des chapes de béton.
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Certes ce livre a un peu vieilli et la pensée de l'auteur n'y est pas toujours exprimée de manière très claire. Mais il s'agit néanmoins d'un incontournable classique car Thoreau y développe le concept de "désobéissance civile" comme acte de résistance de l'individu à un gouvernement ou pouvoir estimé injuste. L'origine de cette réflexion peut sembler peu glorieuse car elle est survenue du refus de l'auteur de payer l'impôt. Mais il s'agit là d'une préoccupation récurrente en Amérique du nord (que l'on songe, aux Etats-Unis, au Tea party, dans ses versions historique et contemporaine et, en France, au récent mouvement dit des Bonnets rouges). Là de toute façon n'est pas l'essentiel car la pensée de Thoreau est à l'origine des mouvements de résistance par la non-violence et que Thoreau eut ainsi des disciples légendaires, comme Ghandi et Nelson Mandela...
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Un petit livre culte qui mérite la lecture.
On peut ne pas être toujours d'accord (je le suis néanmoins en gros), et les références américaines parfois manquer pour tout comprendre, le problème est néanmoins bien posé, et reste actuel.
Peut-être même est il de plus en plus actuel.
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Je ne sais pas trop comment rédiger cette critique.

Je suis convaincu du concept de désobéissance civile qui est une forme de résistance nécessaire pour contre balancer un pouvoir qui tend vers l'autoritarisme. J'apprécie l'oeuvre, la pensée et le personnage. J'ai également des points de désaccord mais là n'est pas la question.

Je trouve cet ouvrage un peu fouillis mais il a le mérite d'exister et de questionner. Il ne reste plus qu'à approfondir cette question !
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Est-il besoin de rappeler qui est Henry David Thoreau et le sujet qu'il aborde dans La désobéissance civile? Ceux qui arrivent sur cette page le savent probablement déjà.
Cet essai truffé de références historiques fait suite à un emprisonnement d'une nuit que l'auteur subit pour avoir refusé de payer la Poll Tax. Tout le monde en prend pour son grade : l'Union (les Etats-Unis), l'Etat du Massachusetts, les personnes malfaisantes et tous les individus qui laissent commettre des injustices sans s'y opposer. Etre un bon citoyen, est-ce uniquement respecter scrupuleusement la loi? Ca se lit vite et ça donne à réfléchir.

Challenge ABC 2023/2024
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« Désobéissance civile » est un texte de Thoreau, philosophe et poète américain du XIX siècle , qui a été écrit à la suite à son refus de payer une taxe gouvernementale collectée pour financer la guerre contre le Mexique. Thoreau était opposé, en outre, à l'esclavagisme des États du Sud et indigné par le traitement que subissaient les peuples premiers américains.
Par ce texte il entendait faire valoir son droit de citoyen responsable ayant une idée sur la gestion de son écot par l'état Il s'impose d'avoir une attitude juste lui-même et de la réaliser par des actes avant de confondre les autres, ici l'état esclavagiste et militariste

Prudent voir précautionneux sans aucune témérité mais avec fermeté il défend son opinion sans aller jusqu'à la confrontation D'ailleurs il n'en a pas eu pour une la bonne raison que sa tante a payé ses arriérés .
Il aurait été intéressant de voir, si la tante n'était pas intervenue , ce qu'il serait advenue de la conduite de Thoreau.
Aurait-il persisté et jusqu'où ? l'état du Massachusetts aurait-il mis Thoreau au ban de la société celui-ci étant étant un notable dans une petite ville ?

De fait donc l'intervention inopportune de la tante ramène la désobéissance civile de Thoreau à une simple objection de conscience, le caractère contraignant ayant cessé et la relègue a une démarche individuelle dont la portée est moindre C'est sans doute pour cela que son texte passe complètement inaperçu à l'époque
Il a fallut qu'il soit repris par d' autres écrivains et mis en avant pour que cet acte de rébellion individuelle devienne un acte de désobéissance civile proprement dit.
Un texte limpide alors que d'habitude , philosophe, parleur et phraseur se perdent dans des explications savantes. Là ce n'est pas le cas il va droit au but et le fait explicitement.
Les arguments sont simples et insistent sur sa responsabilité d'homme a faire les choses en son âme et conscience et, ensuite seulement, de mettre l'autorité face de ses choix.

Thoreau travaille pour lui-même sans se soucier d'être compris et suivi et apparemment ne s'entoure pas d'amis : c'est une affaire entre lui et l'état, en bon américain  !
Il n'y a pas d'action collective. C'est une affaire confidentielle qui en outre est civile c'est à dire sans violence mais qui veut contraindre son adversaire a céder
L'action ici n'a pas été menée à son terme et donc on ne sait pas ce qu'aurait fait Thoreau si les choses s'étaient envenimées.
le discours de Thoreau n'a pas été soumis non plus à l'épreuve de la durée et si son action a eu une portée constructive puisqu'il a accepté et pris avec philosophie son jour d'incarcération elle n'a pas de portée universelle.

Donc même si son action est bien modeste philosophiquement parlant et bien individualiste, exception faite globalement de ses prises de positions sur l'esclavagisme, il est devenu avant la lettre un insoumis rejetant l'état hors-la-loi. Il a le mérite, dans son coin, de n'avoir pas été complice de l'injustice qu'il dénonçait même si les dieux lui ont été favorables

Ensuite viendront Gandhi, Luther king qui eux donnerons une véritable assise collective à cette désobéissance Un langage qu'on aimerait entendre plus souvent
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