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EAN : 9782290120552
94 pages
J'ai lu (03/02/2016)
3.86/5   61 notes
Résumé :
En plein XIXe siècle, dans le pays qui est en passe de devenir le plus industrialisé du monde, l'écrivain Henry David Thoreau tourne le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden, Massachusetts. Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains. C'est là qu'il commence à écrire Walden, grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, so... >Voir plus
Que lire après Walden ou la vie dans les bois : ExtraitsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
MA NOTE CRITIQUE PORTE SUR CETTE ÉDITION, PAS SUR "WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS". Gallimard (Folio) a ici réalisé un travail bâclé, pour le moins décevant et contraire à l'idéal de la collection à 2€.
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- Mon ami Kevin vient de s'acheter un SUV qui lui permet de rouler à 180 kms/h. Un choix raisonnable selon lui car ce véhicule, valant 22 000 euros, doit lui servir 8 ans. Il fait 15 000 kilomètres par an dont 7200 pour aller à son travail (à 15 kilomètres de son domicile). Avoir un véhicule rapide et confortable est « indispensable » selon lui qui « travaille beaucoup ».
- Kevin gagne 1500€ net/mois, un salaire moyen donc.
- En pratique Kevin met ½ heure aller pour faire ces 15 kilomètres, il a donc 1h de trajets par jour. Il roule en moyenne à 30 kilomètres par heure (grande chance par rapport à qui vit en ville).
- Chaque kilomètre lui revient à 0.3 euro en moyenne (estimation fiable par calculateur). Kevin dépense donc 4500€/an pour sa voiture (amortissement de l'achat, essence, assurances, garagiste…). Il lui faut donc travailler 3 mois pleins pour la financer.
- En comptant 8h/jour de travail, 1h/jour de pause le midi et 1h/jour de transport (en semaine), cela veut dire qu'il doit consacrer 642 heures de travail et de trajets (sans compter le prix de ses repas sur place), en 3 mois, pour financer l'usage de sa voiture. 576 heures sont effectivement passées au travail ou lors de la pause repas.
- Kevin roule en réalité 400h/an (ses trajets pour les loisirs et autres départs en vacances sont plus rapides que ceux pour son travail, c'est habituel là encore). Cela donne pourtant une moyenne de seulement de 37.5 kilomètres/heure lorsqu'il est au volant.
- Mais en réalité la vitesse de déplacement de Kevin doit compter son temps passé au volant puis ajouter le temps passé pour financer son achat soit 576+400=976 heures au total.
- Au final Kevin utilise 976 heures pour financer et réaliser ses 15 000 kilomètres annuels. Cela revient à dire que, loin des 180 kilomètres/heure qui le font rêver, il consacre une heure de sa vie à chaque fois qu'il se déplace de 15 kilomètres (15000/976=15.4). En utilisant un vélo Kevin bougerait notablement plus rapidement et pourrait travailler 3 mois de moins par an en conservant le même pouvoir d'achat. Ce temps gagné pourrait être consacré à des voyages, à des méditations, à lire, à élever ses enfants… Accessoirement Kevin serait en meilleure forme physique et la planète ne s'en porterait que mieux.
-- Quel rapport entre ce petit raisonnement que nous avions à 16 ans avec mon meilleur ami et le 19e siècle de Thoreau ? Quels liens avec « Je vivais seul dans les bois » ? En fait à peu près tout.
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Thoreau nous explique, chiffres à l'appui (d'où ce qui précède) que nous sommes au final les esclaves de nos possessions. Il commence par nous démontrer que nous (USA en 1854) achetons des vêtements inutiles avant tout pour des effets de mode et par souci de représentation. Il poursuit en observant attentivement la vie des fermiers autour de lui. Il constate que, pour se procurer leurs fermes, les remplir de meubles, entretenir leur bétail… ces personnes ne cessent de fournir un travail abrutissant pour, au final, ne pas en retirer grand-chose, que ce soit sur le plan matériel ou sur le plan intellectuel. Il dénonce le coût, selon lui exorbitant, des loyers, considérant que le petit confort obtenu est au final payé par une aliénation de toute son existence. Sur ce plan il est difficile de ne pas penser à des études récentes sur le néolithique démontrant que le passage à l'agriculture s'est traduit par une baisse de l'espérance de vie et par une bien plus mauvaise santé générale de la population. La montée des inégalités associée est aussi évoquée par Thoreau quant à ce qu'il observe (quelques hommes profitent du labeur d'autres, esclaves dans le sud des USA et ne vivant guère mieux dans le nord). Cet auteur tente enfin de nous démontrer rigoureusement, suite à ses observations quotidiennes, que nous dépensons aussi bien trop sur le plan alimentaire, pour nous procurer des aliments superflus et qui ne sont en prime pas toujours bons pour nous.
Selon Thoreau ce mode de vie nous aliène complétement et détruit notre spiritualité. Il part donc 2 ans, 2 mois et deux jours vivre dans une cabane près de l'étang de Walden (Massachusetts). Là il consigne ses observations, ses réflexions, sa façon de vivre, de produire de quoi se nourrir, le compte de ses dépenses indispensables et superflues… L'ouvrage a une portée pamphlétaire évidente par rapport à un mode de plus en plus mercantile et industrialisé. Il cherche, par une réflexion philosophique et pratique, à démontrer qu'une vie plus belle, plus saine et plus riche spirituellement est possible, pour tous. La quête de sens est évidente.
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Près de deux siècles plus tard, et comme tente de le montrer mon exemple initial, comment ne pas rejoindre Thoreau dans ses réflexions ? Mais comment aussi ne pas en mesurer les difficultés en termes de vie sociale (Que ferait Kevin sans son SUV ? Et qu'en penseraient ses voisins ou amis ? Et sa femme et ses enfants ?). Thoreau a vécu seul, refusant par ailleurs de s'inscrire dans des projets collectifs, sa démarche est avant tout individualiste au sens le plus fort du terme. C'est aussi celle d'un intellectuel capable de se passionner pour la nature au sens large, c'est celle d'un homme en bonne santé et habile de ses mains, qui peut semer, s'occuper de sa cabane… Enfin Thoreau défend le végétarisme, sur le plan éthique comme pour l'économie que cela représente, est abstème, renonce au thé et au café et prône la chasteté. Il privilégie aussi la solitude, préférée au contact des hommes. Son mode de vie peut nous sembler très austère et la liberté qu'il revendique assez éloignée de nos aspirations de tous les jours.
Il reste que lire cet auteur nous amène, comme je le faisais à 16 ans, à remettre assez radicalement en question nos choix de vie « évidents », largement conditionnés par ce(ux) qui nous entoure(nt) et à privilégier d'autres perspectives. En nous interrogeant sur ce qui est vraiment nécessaire dans nos existences et à ce qui y est superflu voire nuisible (et qui peut inclure l'essentiel de nos possessions comme de nos loisirs), en nous amenant à rechercher ce qui fait ou ferait vraiment sens pour nous, Thoreau nous incite à relire nos priorités et c'est fécond. Il a aussi inspiré divers mouvements ultérieurs ; comment ne pas penser par exemple en France à l' « aventure du Larzac » ? José Bové ne cache pas sa proximité avec cet écrivain…
Thoreau propose aussi des images saisissantes, particulièrement dans la description de l'aliénation de ses contemporains, qui peuvent favoriser cette remise en cause personnelle en forme de prise de conscience de la pression constante que la société consumériste fait peser sur nous.
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Je ne conseille pas pour autant « Je vivais seul dans les bois ». C'est un livre à 2 euros, acheté dans une gare et qui se compose d'extraits en forme de copier/coller de Walden ou la vie dans les bois. Ces extraits sont parfois mal choisis puisque nous trouvons par exemple beaucoup de calculs sur le coût de son existence (d'intérêt limité pour nous aujourd'hui) et rien sur son rapport à la nature. Il manque aussi une grande part de sa quête spirituelle et la traduction semble parfois très approximative, avec des phrases peu compréhensibles. C'est d'autant plus dommage que cet auteur cultivé multiplie les références et a une écriture stimulante.
Je conseille sans hésiter Walden ou la vie dans les bois pour toute personne curieuse de ce regard critique portée sur les USA au milieu du 19e siècle et/ou pour qui désire réfléchir sur les évolutions de nos sociétés depuis, remettre en questionnements certains de ses choix de vie. Mais ne le faites alors pas à partir de cette édition qui mutile les propos d'un homme qui, sans conteste, mérite mieux.
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[Chronique vieille de plus d'un an, que j'avais oublié de poster — merde, je croyais encore au "bon sens", à l'époque ?!]

Une cabane en plein milieu des bois. Une pierre suffisamment plate pour poser ses fesses sans problème. Un disque de néofolk, sombre et langoureux, tandis qu'une après une, se tournent les pages de l'histoire de l'homme qui partit s'oublier dans les bois. L'orage gronde, et je dois déjà repartir. Il n'empêche : pendant quelques instants, tout le souffle de la forêt et du livre était LÀ.
Pour vraiment comprendre et apprécier Walden, il va vous falloir passer par beaucoup plus de règles que l'auteur n'en met d'habitude dans son contrat avec le lecteur. Ça n'en fait pas une lecture qui échoue à ses objectifs d'être à la portée de tous, ça en fait une lecture exigeante, d'où le fait que la plupart d'entre vous laissera tomber le livre de ses mains dès les 50 premières pages. Je vais donc essayer de lister brièvement tout ce qu'il faut garder en tête avant de s'y atteler.
Tout d'abord, rappelez-vous que Walden est un récit certes, celui de l'auteur partant vivre dans les bois suite à son dégoût de la société étasunienne qui n'a pour lui plus de sens, mais un essai et pas du tout un roman. Résultat des courses : pas de péripéties, de début ni de fin, juste une suite de réflexions et de faits pour démontrer celles-ci. On ne sait même pas exactement comment le classer : un coup autobiographie, un coup traité philosophique ou poétique voire comique, Walden ne cherche pas à raconter une vie mais bien à retracer un vécu et une pensée. Autant vous dire que si vous y cherchez une histoire, vous allez autant vous barber que moi devant le Parlement des Fées.
Une pensée en l'occurrence guidée par le bon sens, cherchant avant tout l'autosuffisance. Si par miracle vous avez échappé à mes sermons sur l'effondrement, sachez en gros que si celui-ci n'arrivera sans doute pas forcément, il n'en est pas moins que l'idéal selon moi serait d'être prêt à affronter la vie, quelles que soient les circonstances géopolitiques ou qu'il s'agisse de vivre dans l'opulence ou la misère la plus totale. Ce sans avoir besoin d'appuis non essentiels qui pourraient vous être enlevés à tous moments : amis, allocs, assurances… à vrai dire tout ce qui est menacé en ce moment tout ce qui nous coupe de l'autonomie par rapport au reste du monde. Il ne s'agit pas d'autarcie, mais que telle personne A puisse encore tenir si personne B vacille.
La philosophie devait donc me séduire, et Thoreau va s'efforcer à l'appliquer à sa propre vie plutôt que rester dans des concepts abstraits. Reprenant à sa sauce le désir de dépouillement d'Épicure, il conçoit dès le premier (très long) chapitre l'idée que la richesse n'est pas matérielle, voire que le fait de posséder trop nous appauvrit car l'on en devient dépendant. Dès lors, l'idée va être de vivre le plus libre possible, en se créant le moins de besoins, et ainsi de travail et de contraintes, afin de vaquer à des activités purement intellectuelles ; exit le mobilier dans la mesure du possible, exit la viande sauf si elle est chassée, exit les voyages sauf à pied et donc à courte distance. Thoreau se montre aussi condescendant envers les riches qu'envers les pauvres qui tentent d'avoir un mode de vie moins minimaliste, et tout ça pourrait avoir l'air d'idées de bobo-parigot n'étant jamais sorti de son spa du XVIe ; oui, mais il l'a vécu, et si la situation économique n'était clairement pas la même que celle de maintenant, on peut déjà se rapprocher le plus possible de son idéal de vie (de toute manière, comme lui-même le souligne, il ne demande à personne de suivre ses choix à la lettre mais plutôt de voir comment, chacun à sa façon, nous pourrions acquérir cette indépendance).
Pour quoi vivre, dès lors, si nous n'entreprenons rien de grand ou de glorieux ? Thoreau tente d'y répondre non plus en optant pour une philosophie du faire, mais une philosophie de l'être. L'idée n'est plus tant de laisser une trace après sa mort que de vivre chaque instant pleinement au lieu de se projeter dans l'avenir. Dit comme ça, ça a l'air très cliché, en pratique ça l'est beaucoup moins : Walden invite à un réenchantement du quotidien, le retour des savoirs oubliés autour des plantes et de la vie rustique, l'appréciation des plaisirs simples, le contact permanent avec d'autres esprits que le nôtre par la lecture, tout comme avec une nature non pas bienveillante mais inconnue et que nous nous devons de redécouvrir.
Jusqu'ici, les choses semblent plutôt claires, mais c'est sans compter un autre obstacle : Thoreau est un érudit, et il ne s'en cache pas. Son bouquin est une espèce d'énorme private-joke, renvoyant presque sans cesse à la Bible, à l'actualité de son époque ou à des éléments folkloriques, le tout dans un style complexe et tortueux. Il faut savoir saisir les multiples allusions, antiphrases, références à la sagesse indienne, digressions, apartés, et ce sans perdre le fil, ce qui peut s'avérer aussi pénible que gratifiant : si assurément nous avons là un livre qui possède un nombre hallucinant de niveaux de lecture à découvrir chaque fois qu'on le relit, en revanche il peut par moments sembler obscur à force de paragraphes à rallonge frôlant par moments le Rousseau exalté. On oscille en permanence entre purs moments de grâce et très longues réflexions hasardeuses. le mieux est de le lire d'une traite, à un régime de 100 pages par jour, sans quoi vous allez vous y perdre, voire n'y comprendre que dalle. Il y a toujours la possibilité de s'y atteler dans le confort le plus total pour ne pas se sentir agacé, mais je préfère une autre méthode sans doute plus raccord avec les théories de l'auteur : ouvrir ce livre après une longue marche loin de la civilisation, quand le merveilleux décrit dedans se retrouve tout autour de nous.
Bref, Walden est un livre complexe et terriblement exigeant, mais passionnant de par son bon sens, son ovnisme littéraire, ou encore ses idées visionnaires qui seront reprises des années plus tard par les altermondialistes. Il en ressort un plaisir avant tout intellectuel, tantôt drôle, tantôt sérieux, tantôt lyrique, en faisant un ouvrage difficile d'accès mais nécessaire, que vous devez vous acheter si jamais vous faites des études de Lettres pas seulement pour les gros joints. Et je m'en fous que ça soit pas au programme, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Je ne peux pas critiquer la philosophie. La philosophie est un état d'esprit. Néanmoins, dans Walden, on peut relever des réflexions à propos de choses simples et essentielles, comme "manger", "se vêtir", "se loger" ; et ces réflexions témoignent une profonde appréhension de la vie, des pensées pleines de sens dans un environnement solitaire. Lequel environnement a permis à Thoreau de réviser ses jugements concernant le fait d'exister et du pourquoi de cette existence en particulier. Il est question dans Walden de l'essence des choses, abordée de façon très simple, en même temps extrêmement complexe, voire complète.
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Un livre a méditer, bien avant les Rabhi et autres bobos verts, Thoreau simplement remet la philosophie et le rôle des élites au coeur d une société vraie et moderne en prouvant que l homme de son époque n est pas libre, que dire de celui d aujourd'hui !
Les sauvages avaient raison
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Être philosophe ne consiste pas simplement à avoir de subtiles pensées, ni même à fonder une école, mais à chérir assez la sagesse pour mener une vie conforme à ses préceptes, une vie de simplicité, d'indépendance, de magnanimité et de confiance.
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Travaillerons-nous toujours à nous procurer davantage, et non parfois à nous contenter de moins ?
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La première question que je suis tenté de poser au propriétaire d'une pareille impropriété est : " Qui vous étaye ? Etes-vous l'un des quatre-vingt dix-sept qui font faillite, ou l'un des trois qui réussissent ? Répondez à ces questions et peut-être alors pourrai-je regarder vos babioles en les trouvant ornementales. La charrue devant les boeufs n'est ni belle ni utile. Avant de pouvoir orner nos maisons de beaux objets, il faut en mettre à nu les murs comme il faut mettre à nu nos existences, puis poser pour fondement une belle conduite de maison et une belle conduite de vie : or c'est surtout en plein air où il n'est maison ni maître de maison que se cultive le goût du beau.
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Mais les hommes se trompent. Le meilleur de l'homme ne tarde pas à passer dans le sol en qualité d'engrais.
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Je ne m'étendrais pas tant sur moi-même s'il était quelqu'un d'autre que je connusse aussi bien. Malheureusement, je me vois réduit à ce thème par la pauvreté de mon savoir.
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