Les Terriens ont lancé deux sondes - Pionner 10 et Voyager 1 -, vers les étoiles, portant à bord des messages, sans destination précise, dans l'espoir qu'elles seront un jour récupérées par des extraterrestres, telles des bouteilles lancées dans le vaste océan cosmique. Des bouteilles dans lesquelles se trouvent des sons et des images de la Terre : le mot "bonjour" en 55 langues,le dessin d'un atome d'hydrogène, un schéma montrant la place de la Terre dans le système solaire, la représentation d'une femme et d'un homme, le bras levé en signe de salut, un disque contenant un concerto de Bach, un morceau de jazz de Louis Armstrong, le bruit d'un baiser, celui du vent, le chant des baleines, des rires d'enfants.
La matière qui brille dans les étoiles et dans les galaxies ne constitue que 0,5% du contenu total en masse et en énergie de l'univers. Le matière dont nous sommes faits n'en constitue que 4,5%. Tout le reste, c'est-à-dire 95% du contenu de l'univers, nous demeure complètement inconnu.
Savoir que nous sommes interdépendants, tous connectés à travers l'espace et le temps, a une conséquence éthique profonde qui tourne à notre sentiment de compassion et d'empathie. Le mur que notre esprit a dressé entre "moi" et "autrui" n'est qu'illusion ; notre bonheur dépend de celui des autres.
L'astrophysique moderne a mis en évidence l'intime connexion de l'homme avec l'univers : je suis fait de poussières d'étoiles, de même que toute la vie et le monde matériel qui m'entourent
L'homme antique a remarqué très tôt que les phénomènes célestes offrent une régularité et une constance réconfortante. L'inexorable mouvement du Soleil à travers le ciel pendant la journée, la Lune qui change d'apparence à intervalles réguliers pendant le mois, les saisons qui se suivent immuablement d'année en année, le retour du Soleil après une éclipse totale : cette régularité sans défaut du ciel rassure face à l'incertitude. L'homme antique voyait aussi cette constance des cieux la promesse de l'immortalité de son esprit.
Il arrive qu'à la nouvelle Lune, notre satellite s'aligne exactement sur le Soleil et la Terre, éclipsant ainsi la lumière du disque solaire. La nuit tombe en plein jour et les étoiles apparaissent dans le ciel. Les oiseaux arrêtent de chanter... La nature retient son souffle.
Le ciel, grand, plein de retenue splendide, une provision d'espace, un excès de monde.
Et nous, trop loin pour nous laisser façonner,
Trop près pour nous en détourner.
Rainer Maria RILKE
La matière noire n'a cessé de hanter la conscience des astrophysiciens. Elle se manifeste dans toutes les structures connues de l'univers pour empêcher la dislocation des galaxies et des amas de galaxies.
L'homme aura-t-il la sagesse de réfréner son désir insatiable de construire et d'illuminer pour que nos enfants puissent encore contempler le ciel ?
Les astronomes ont déployé des trésors d'ingéniosité pour construire des télescopes capables de recueillir la palette des lumières visibles et invisibles.