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Citations sur Ru (190)

Seuls autant qu'ensemble, tous ces personnages de mon passé ont secoué la crasse accumulée sur leur dos afin de déployer leurs ailes au plumage rouge et or, avant de s'élancer vivement vers le grand espace bleu, décorant ainsi le ciel de mes enfants, leur dévoilant qu'un horizon en cache toujours un autre et qu'il en est ainsi jusqu'à l'infini, jusqu'à l'indicible beauté du renouveau, jusqu'à l'impalpable ravissement. Quant à moi, il en est ainsi jusqu'à la possibilité de ce livre, jusqu'à cet instant où mes mots glissent sur la courbe de vos lèvres, jusqu'à ces feuilles blanches qui tolèrent mon sillage, ou plutôt le sillage de ceux qui ont marché devant moi, pour moi. Je me suis avancée dans la trace de leurs pas comme dans un rêve éveillé où le parfum d'une pivoine éclose n'est plus une odeur, mais un épanouissement ; où le rouge profond d'une feuille d'érable à l'automne n'est plus une couleur, mais une grâce ; où un pays n'est plus un lieu, mais une berceuse.

Et aussi, où une main tendue n'est plus un geste, mais un moment d'amour, prolongé jusqu'au sommeil, jusqu'au réveil, jusqu'au quotidien.
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Je me souviens d'élèves à l'école secondaire qui se plaignaient de leurs cours d'histoire obligatoire. Jeunes comme nous l'étions, nous ne savions pas que ce cours était un privilège que seuls les pays en paix peuvent s'offrir.
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Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini. C'est peut-être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon nous encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir.
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Je crois que la guerre et la paix sont en fait des amies et qu'elles se moquent de nous.
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Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et è moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini. C'est peut-être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon, nous encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir.
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Quand je croise des jeunes filles, à Montréal ou ailleurs, qui blessent leurs corps intentionnellement, volontairement, qui veulent avoir des cicatrices dessinées sur leur peau à tout jamais, je ne peux m’empêcher de souhaiter secrètement qu’elles rencontrent ces autres jeunes filles, qui ont, elles aussi, des cicatrices permanentes, mais tellement profondes qu’elles sont invisibles à l’œil nu. J’aimerais les mettre face à face pour les entendre faire la comparaison entre une cicatrice désirée et une cicatrice infligée, l’une payée, l’autre payante, l’une visible, l’autre impénétrable, l’une à fleur de peau, l’autre insondable, l’une dessinées, l’autre informe.
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En français, « ru » signifie « petit ruisseau » et, au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d’argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, « ru » signifie « berceuse », « bercer ».
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et aussi, où une main tendue n'est plus un geste, mais un moment d'amour, prolongé jusqu'au sommeil, jusqu'au réveil, jusqu'au quotidien.
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(...) tous les dimanches, j'allais au bord d'un étang à lotus en banlieue de Hanoi, où il y avait toujours deux ou trois femmes au dos arqué, aux mains tremblantes, qui, assises dans le fond d'une barque ronde, se déplaçaient sur l'eau à l'aide d'une perche pour placer des feuilles de thé à l'intérieur des fleurs de lotus ouvertes. Elles y retournaient le jour suivant pour les recueillir, une à une, avant que les pétales se fanent, après que les feuilles emprisonnées avaient absorbé le parfum des pistils pendant la nuit. Elles me disaient que chaque feuille de thé conservait ainsi l'âme de ces fleurs éphémères.
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Petite, je croyais que la guerre et la paix étaient deux antonymes. Et pourtant, j’ai vécu dans la paix pendant que le Vietnam était en feu et j’ai eu connaissance de la guerre seulement après que le Vietnam eut rangé ses armes. Je crois que la guerre et la paix sont en fait des amies et qu’elles se moquent de nous. Elles nous traitent en ennemis quand ça leur plaît, comme ça leur convient, sans se soucier de la définition ou du rôle que nous leur donnons. Il ne faut donc peut-être pas se fier à l’apparence de l’une ou de l’autre pour choisir la direction de notre regard.
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