Ce roman ne fut pas une lecture comme les autres. Rien que pour cela, je ne peux que tirer mon chapeau à l'auteur. Je ne savais pas comment j'allais rédiger cet avis et avant que je ne commence celui-ci, je ne sais pas encore vraiment.
Tout au long de cette lecture donc, j'ai été tiraillé par une multitude de sentiments passant d'un état d'embarras extrême à un état de légèreté inexpliqué.
C'est très difficile à expliquer, mais c'est en fin de compte représentatif de ce qu'est et de ce que fait l'être humain en général. Nous nous simplifions la vie pour des choses difficiles et nous nous la complexifions pour des choses qui paraissent simples au premier abord.
Ce roman symbolise cela parce que l'intrigue est simple, presque banale en l'occurrence, mais qu'autour de celle-ci
Pierre-Alain Tilliette tisse des portraits complexes de personnages aux sentiments qui nous paraitront parfois démesurés. Des sentiments humains en définitif.
On ne tombe dans le mélodrame pur pour autant, car la plume de l'auteur ne nous l'autorise pas.
Alors oui, il en fait des tonnes et j'ai du relire plusieurs fois certains passages, tellement il partait dans un délire poétique abyssale.
Certains trouveront cela verbeux, d'autres seront touchés par la grâce de la plume. Moi, personnellement, j'ai trouvé ça parfois très beau, mais parfois aussi un peu ennuyant. Je me dois d'être sincère.
Cependant, même dans l'ennui, il y avait une sorte de légèreté qui faisait que je prenais plaisir à tourner chaque page. Et pourtant le roman a un côté réellement dramatique. On ne rigole pas !
L'histoire en elle-même, il ne faut pas trop la retenir. Même si elle est là. Ce n'est pas pour l'intrigue qu'on lit ce genre de roman, mais plutôt pour les mots et cette façon qu'a l'auteur à jouer avec eux.
Je l'ai dit, le portrait des personnages est tissé avec complexité. La première partie du roman qui s'intitule « le syndrome de Voncq » présente ces derniers. Tous ont un lien avec l'accident du début et tous vont évolués dans le roman d'une façon nouvelle. C'est cette partie avant tout que j'ai trouvé pleine de complexité. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages et à reconnaitre qui était qui en raison du style de l'auteur.
Car lire du
Pierre-Alain Tilliette, c'est comme déguster un bon vin : il faut avoir un certain palais ou un palais certain. Je pense donc que j'ai mis du temps à reconnaitre les saveurs de ce bouquin.
Et ce n'est donc qu'au bout de 175 pages, à partir de « Ballast », la seconde partie, que j'ai apprécié pleinement le style de l'écrivain. le fait que dans cette partie, tout tourne autour de deux personnages m'a sûrement aidé, mais pas que... Dans cette partie surtout, le roman prend tout son sens et on apprécie pleinement les mots qui rythment bien les émotions.
Le coeur du roman est le roman lui-même !
Comme il ne faut pas retenir l'histoire, la fin n'a pas vraiment grand intérêt. On retiendra que c'est une fin qui aspire à un renouveau, car oui, derrière chaque fin, il y a un commencement.
En définitif,
Un sentiment humain est un roman pour ceux qui aiment les mots et n'ont pas peur de devoir en saisir tout le sens. Un roman pour ceux qui aiment aller au fond des choses. Pour le meilleur et pour le pire.
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