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3,79

sur 527 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un simple dîner, un simple soir entre deux couples d'amis, qui cristallise les émotions et déceptions de chacun d'entre eux, jusqu'à exposer leurs failles et faire exploser leurs petites vies bourgeoises bien rangées. Bien rangées ? Pas si bien justement, seulement en apparence. Cette apparence si importante à nos parisiens qui pourtant se fendille face aux épreuves de la vie. Oh de toutes petites failles, progressives mais qui s'accumulent jusqu'à constituer le fardeau que chacun doit se coltiner le souffle coupé, se demandant comment continuer ce chemin de vie de plus en plus insupportable et différent de ce à quoi ils aspirent.
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Pourtant ils en sont tous là, avec leurs peines mais surtout leurs non-dits qui les dévorent, alors même qu'ils sont incapables de faire honneur aux plats préparés par leur hôtesse qui, en secret, vit son propre drame, enfermé dans la double cage de son corps et de son esprit, mais tout prêt de s'enfuir et de la libérer enfin…
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Un simple dîner est un dîner entre amis parmi tant d'autres, comme il s'en déroule des tas chaque jours entre gens qui n'ont pas envie de recevoir et d'autres pas envie d'être là. Entre gens qui s'aimaient ou s'aimaient bien mais ne se supportent plus ou se tolèrent hypocritement.
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Comment tout cela peut-il bien finir, sauf à faire éclater leur bulle ? Encore faut-il ne pas avoir peur de l'inconnu dont elle protégeait malgré tout jusqu'alors. Sympa à lire, assez triste mais assez vrai, sans étincelle pour moi cependant. le début me semblait contenir la promesse d'une belle intensité, mais mon intérêt s'émoussait page après page. Heureusement, en 132 pages seulement ça n'a pas eu le temps d'aller plus loin. Une histoire qui finit par manquer d'un peu de percutant mais se lit très bien et pourra faire passer un bon moment de lecture à qui voudra se forger son propre avis. Un dîner un peu trop simple pour moi, même si le titre avait bien tenté de me prévenir.
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Claudia, kinésithérapeute timide et effacée, est mariée à Etienne, un avocat d'affaires qui connaît un passage difficile dans sa carrière. Ce soir, ils reçoivent Johar, une cadre dirigeante d'une entreprise du CAC40 et son mari Rémi, professeur d'économie en classe préparatoire. Si Claudia est préoccupée par la qualité du repas qu'elle prépare, son mari Etienne, qui la malmène volontiers, vise à demander à Johar de lui signer un contrat susceptible de relancer sa carrière. Celle-ci vient d'obtenir une promotion longtemps espérée. Quant à Rémi, il se débat dans sa relation adultérine avec une de ses collègues, la jeune Manon. ● Nous assistons aux interactions entre ces quatre personnages, qui ont chacun un problème et/ou un secret, dans un récit curieusement pauvre en dialogues alors qu'il se prêterait bien à une adaptation notamment théâtrale. ● Au début, j'ai cru que le roman se concentrerait sur la personnalité de Claudia, mais malheureusement, c'est sur elle que nous avons le moins d'éléments. Il m'a semblé que ce personnage pourrait être neuro-atypique, c'est-à-dire sur le spectre de l'autisme, et j'aurais bien aimé que cette facette soit développée. ● Ce n'est qu'au début que nous avons ces indications : « elle voudrait se rendre invisible, et pourtant elle leur en veut terriblement à tous de la rendre invisible. […] Elle déteste sa serviabilité, la docilité. […]— Ça se passe bien, ton travail au cabinet ? demande-t-il à Claudia pour amorcer la conversation. — Oui, répond Claudia. Elle sent qu'elle doit poursuivre, rebondir, mais elle ne sait pas quoi dire. Cela leur est si facile, si naturel, à eux, aux autres, de parler de tout et de rien. ● le roman se centre plutôt sur le couple et sur le travail, plus particulièrement sur les désillusions du couple et la place du travail, qui, dans le cas d'Etienne et surtout de Johar, envahit toute l'existence. le message semble être : ose être toi-même tout en te rappelant d'où tu viens. ● Si le roman est bien écrit et plutôt agréable à lire, la tension narrative aurait pu être plus intense ; j'ai trouvé que le roman manquait de punch pour un sujet qui pourtant s'y prêtait bien ; un peu d'humour n'aurait pas non plus été superflu. ● Bref, j'ai été un peu déçu par ce roman qui ne tient pas toutes ses promesses, mais c'est un premier roman et l'autrice est à suivre dans ces prochains ouvrages.
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« Ce soir, j'ai décidé d'arrêter de subir mon existence. Ce soir, j'ai promis de m'attaquer à la vie. »  sont les paroles, en fin de soirée, que se dit Claudia, jeune femme sans défense, malmenée par un conjoint égoïste et fortement imbu de sa personne.

Le dîner qu'elle a organisé pour ce dernier la hisse pourtant au sommet en sa qualité de maîtresse de maison. Mais dans ce décor domestique savamment dressé par Etienne, son ambitieux concubin, l'archétype de l'intellectuel bourgeois arriviste et insensible (sauf à sa petite personne), un second couple, tout aussi mal assorti, se glisse.

Face aux strates de timidité et de maladresse de Claudia méticuleusement renforcées par l'attitude abjecte de son concubin, nous trouvons en opposition Johar, la confiance incarnée par cette working girl, emmurée dans l'efficacité professionnelle de sa tour de verre et d'acier et Rémi, son époux discret et en apparence plutôt jovial.

Entre les plats, les personnages se dévoilent peu à peu au lecteur grâce à une écriture intimiste, descriptive et légère à lire. Un chapitre en alternance pour chaque femme. Un coup Claudia. Un coup Johar. Classique !

La soirée avance et la tension est censée monter. Les phrases se font parfois courtes.

Étienne se montre pressant. Johar est en pleine ascension professionnelle et il voudrait bien en profiter.

Claudia a des révélations à faire mais Étienne est si distant…comme pour tout le reste, elle n'ose pas.

Chaque personne est coincée pour une raison ou une autre. Personne n'écoute vraiment et ne respecte vraiment personne. Sauf la pauvre Claudia (que j'ai eue envie de secouer tout le long du livre).

Rémi a pris le large, psychiquement, depuis quelques temps, fatigué qu'il est d'une épouse trop souvent « ailleurs » elle aussi.

Entre le charme de surface de l'un, la recherche de sens dans son travail d'une autre, le besoin d'amour vrai des derniers, c'est le couple que l'auteure interroge ainsi que la place du travail dans nos vies modernes.

Ce premier roman apporte de jolies promesses. La plume choisie est fort agréable. Seul regret : le texte manque de force, de suspens.

Certes, c'est un livre qui donne du courage, le courage d'être soi, la volonté de fuir les faux-semblants, de se rappeler d'où on vient et l'importance de ne pas se fourvoyer dans l'attente de l'impossible métamorphose du conjoint ou du travail respectueux de l'humain.

Mais cent-soixante-dix-huit pages pour, au final, obtenir un petit passage mi philosophique mi développement personnel du genre comme « C'est à moi de décider ce qui est bien pour moi », je trouve ça dommage, car ici la douceur frôle parfois la mollesse.

On a un démarrage un peu lent, une narration facile, certaines scènes qui durent longtemps, un fil narratif trop distendu (même si j'ai bien compris qu'on est en août eu qu'il fait bien bien chaud).

A mon goût, ce type de roman nécessite plus de nerf, davantage de mordant, de l'incisif, de l'ironie éventuellement pour contrebalancer cette ambiance poisseuse et morne.

Tout ceci est fortement subjectif, je vous  l'accorde et je reconnais que Cécile TLITI explore des chemins intéressants sur le féminisme, la communication vraie, la dynamique des groupes, mais j'en attendais plus pour être vraiment renversée par cette lecture, comme me l'avait promis la quatrième de couverture.

Merci cependant à Babelio et à Calmann Lévy pour cette découverte et votre confiance.
Lien : http://justelire.fr/un-simpl..
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Unité de lieu, de temps d'action… C'est une pièce de théatre qui se joue dans ce mince livre ; Dans ce premier roman d'une trentaine de chapitres se joue une pièce avec quatre acteurs , deux couples dissemblables mais retenus par une amitié ancienne entre les maris.Une femme puissante, un mari plutôt falot, l'autre couple dominé par un bel homme puissant par héritage culturel entre autre et une épouse timide et entretenue dans cet embarras par son mari.
Ils se retrouvent pour un dîner non sans quelques arrières pensées chez l'un d'entre eux et ce dîner va tout doucement mettre au jour les failles, les manques, les non-dits et tout va exploser. Chacun se retrouvant face à lui-même.
Ce livre se lit d'une traite, avec facilité, mais me laisse l'impression de déjà-vu, déjà lu.
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Un dîner entre couples, vies professionnelles qui semblent établies, mais chacun portant des petits secrets. Et puis dérapage, une veste qui tombe, un verre, une clope. Si la base de l'histoire est plutôt courante (un dîner), en revanche, il devient vite pas "simple", bousculé d'informations en révélations, la mise en scène est bien faite, la plume agréable et quelques réflexions bien placées, notamment quand les femmes reprennent la main, les hommes s'appuyant sur des forces et des habitudes déchues. Roman qui vient de recevoir le Prix Françoise Halimi.
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Claudia, kinésithérapeute timide et son mari Étienne, brillant avocat, reçoivent des amis à dîner en ce soir d'août, dans leur bel appartement du boulevard Raspail. Claudia a passé la journée à préparer un délicieux repas. Les invités sont Johar et Rémi. Lui est prof, elle, une brillante PDG issue de l'immigration. Ce soir-là, chacun est préoccupé par ses propres problèmes. Ils sont d'ordre professionnel ou amoureux. J'ai trouvé ce huis-clos très intéressant. Au départ, tout est policé puis les masques tombent. Un roman assez moderne. Les personnages ont chacun leur histoire et leurs problèmes. Ils sont assez touchants quand ils se dévoilent.
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Ce récit est presque celui d'un huis-clos, tout se passe dans l'appartement d'Etienne, ou presque. Je dis bien "d'Etienne", parc que même si Claudia habite avec lui depuis deux ans, elle n'a ni pu ni même voulu apporter aucune touche personnelle dans ce logement (p. 34). Oui, c'était aussi son choix de ne rien garder de sa vie d'avant, parce qu'elle désirait la vie qu'Etienne lui offrirait. Elle est là, mais pour moi, n'importe quelle autre femme pourrait être là. Elle n'est pas seulement la femme discrète et insignifiante qui doit valoriser son conjoint. Elle est aussi (en a-t-elle conscience ?) celui qui doit lui obéir, celle qui ne peut ou à peine exprimer de désir propre, pas même celui de devenir mère, puisque c'est lui, éprouvant un réel désir de paternité, qui décide du moment où ils vont essayer d'avoir un enfant. Ce qui est étonnant, en 2023, est de voir encore une femme, issue d'un milieu relativement privilégié, quoi qu'en pense Etienne (il se montre hautement méprisant envers elle, envers sa famille), qui a un métier valorisant (kinésithérapeute) surtout qu'elle pense avant tout au bien-être de ses patients, et pour elle, seul le statut social que lui donnera la maternité lui assurera sa place dans la société. J'ajoute que Claudia peut faire penser à la parfaite maîtresse de maison des années 50, elle qui a passé trois heures à cuisiner pour que tout soit parfait pour ce "simple dîner". le paradoxe est qu'elle n'aime pas recevoir, qu'elle ne voulait pas recevoir, ni même être reçue, tant elle n'a pas confiance en elle, tant elle ne trouve pas sa place, tant aussi Etienne ne fait rien pour qu'elle la trouve, puisque la seule et unique personne qui l'intéresse, c'est lui même.
En fait, ce simple dîner n'aurait jamais dû avoir lieu, puisque, si Claudia n'avait aucune envie de recevoir les amis d'Etienne, Johar, la femme de Rémy, ami de vingt ans d'Etienne, n'avait aucune envie de cette soirée. Elle est l'exemple même de la réussite sociale, elle a tout fait pour cela, et son mari a tout fait pour la soutenir, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'elle n'avait même plus besoin de son soutien. Johar a gravi tous les échelons, elle n'en reste pas moins (à mes yeux) une victime des diktats féminins, elle qui essayera de maigrir, non parce qu'elle se sent mal dans sa peau, mais parce qu'elle a intégré cette norme. Johar et Rémy n'ont pas d'enfants, bien que l'on sente que Rémy aurait aimé en avoir - mais ce n'était pas compatible avec le désir de réussite de Johar, elle qui a même coupé les liens avec sa famille pour cela. 
Ce qui m'a frappé dans ce roman, est la quasi-absence de dialogue. Quand bien même un personnage parle à un autre, c'est soit pour lui donner des ordres (vive la fonction jussive de la parole) soit pour ne pas écouter ce que l'autre dit, ou être incapable de percevoir ce que son interlocuteur veut vraiment lui dire. Aucun ne dit ce qu'il pense vraiment, ce qu'il ressent vraiment - chacun se contente de le penser, et nous découvrons, grâce aux monologues intérieurs, ce que chacun pense et souhaite vraiment. Il faudra la toute fin du roman, et un événement pour unir deux des personnages pour que Claudia et Johar osent enfin, osent vivre, "ne plus subir leur existence" comme le dit Claudia. Mais pourquoi ne l'ont-elles pas fait plus tôt ? ai eu tellement de fois envie de secouer Claudia, elle qui semblait ne rien pouvoir faire sans l'accord de son compagnon, tout comme j'aurai eu envie de secouer Johar non pour ce qu'elle faisait, mais pour ce qu'elle ne faisait plus. Etre une femme, ce n'est pas forcément renoncer. 
Merci à Babelio et aux éditions Calmann-Lévy pour ce partenariat. 
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Quatre personnages, un appartement, un dîner : huis clos. le temps d'une soirée, différentes problématiques se croisent, chez des gens plutôt nantis. Pour eux, tout va bien, même si eux ne vont pas forcément très bien. Premier roman court et aéré, ce simple dîner se lit sans déplaisir mais dans une certaine indifférence malgré tout. Roman du lien social et de ce que chacun projette de soi sur les autres, on peine à s'attacher aux protagonistes, un peu plus évidemment aux problématiques féminines mais ça ne suffit pas. Personne ne sort des pages pour agripper le lecteur et tout reste bien sage et tiède. Lu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio.
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J'avais coché ce roman lors de la dernière rentrée littéraire de septembre. J'aime bien les histoires qui se déroulent dans des univers un peu confinés, en huis-clos, quand on comprend très vite que sous le vernis bien lisse se cachent en fait des vérités bien moins reluisantes.

Cécile Tlili, dont c'est le premier roman, nous embarque dans un dîner entre deux couples "d'amis". Claudia et Etienne, lui, avocat de métier, grande gueule et très sûr de lui, elle, beaucoup mais alors beaucoup plus effacée, à la limite de la timidité maladive, reçoivent Johar et Rémi, elle, issue de l'immigration et qui a réussi, comme on dit, à s'élever socialement, lui, prof un peu désabusé, à la traîne, dans l'ombre de son épouse. Ce qui devait, au départ, être un "simple" dîner entre amis, du moins en apparence, se révélera un match dans lequel on rend coup pour coup.

Ma note finale peut sembler un peu sévère, surtout si je vous dis que j'ai plutôt apprécié cette lecture. L'autrice sait pas exemple disséquer en très peu de phrases les mécanismes des rencontres et des couples, rendre aussi des personnages vivants et réels. Les chapitres sont courts, rythmés et suffisamment denses pour que le lecteur puisse s'immerger dans ce dîner, puisse presque s'asseoir à table avec les protagonistes. Cet écriture au scalpel, très fine, est remarquable.
Par contre, il y a un peu trop d'éléments dans ce court roman pour que ce soit totalement crédible. Je n'en dirai pas davantage mais j'ai trouvé, au final, le tout un peu artificiel.

En bref, une autrice à suivre qui possède, selon moi, une jolie plume pour ce genre de roman. Un agréable moment de lecture mais un roman trop abrupt selon mes critères.
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Un court roman bien ficelé où le lecteur est convié à un dîner entre amis et devient le spectateur observateur d'une soirée qui va évoluer au fil du temps et des réactions et actions des convives. L'autrice se place elle aussi en observatrice de chacune et de chacun, elle reste factuelle et finalement, on se rend compte qu'il a des dominants et des dominés mais que parfois la situation se renverse. J'ai beaucoup aimé cette écrite précise, sans fioriture qui rend la lecture attractive.
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