VLEEL 301 Rencontre littéraire avec Caroline Bouffault, Olivier Ciechelski et Cécile Tlili
(...)et, sentant une colère mêlée de détresse monter en elle, elle se demande si elle parviendra un jour à résoudre cette contradiction : elle voudrait se rendre invisible, et pourtant elle leur en veut à tous de la rendre invisible.
C'est amusant comme, d'un jour à l'autre, on en arrive à ne plus rien se dire. À ne plus rien comprendre. À moins qu'on n'ait jamais rien compris.
(...) elle se demande si elle parviendra un jour à résoudre cette contradiction : elle voudrait se rendre invisible, et pourtant elle leur en veut terriblement à tous de la rendre invisible.
" j'adore cette façon qu'ont les Parisiens de penser que leur ville n'appartient qu'à eux, lui avait dit Manon. Je veux dire, la façon qu'à chaque parisien de penser que la ville n'appartient qu'à lui. Ils se vantent du caractère cosmopolite de Paris, et pourtant le moindre serveur qui fume sa cigarette devant son café semble vouloir te faire sentir que tu empiètes sur son territoire."
« (…) elle a voulu jouer à la parfaite maîtresse de maison. Sans même y réfléchir, elle a endossé ce rôle avec fougue. »
Elle les écoute déverser sur elle, le flot de leur flatterie, elle observe son reflet sur leurs faces, lisses jusqu'à l’écoeurement, jusqu'à ne plus pouvoir supporter la médiocrité de ce miroir.
Il sait combien il est injuste de faire subir à cette pauvre fille toute la violence de son angoisse, et pourtant il ne peut s' empêcher de lire dans l'arc mélancolique des yeux de Claudia une invitation à y essuyer la rage boueuse qui le submerge. Cette soirée le rend fou.
(...) Elle semblait ignorer son pouvoir de séduction, elle s'estimait trop peu pour ressentir autre chose que de la reconnaissance envers lui, elle était trop discrète pour risquer de le priver de sa liberté. Il se demande quel cheminement mystérieux a conduit cet oiseau craintif à revendiquer aussi farouchement, ce soir, son droit à l'amour.
Pour Claudia qui étouffait dans une vie trop étroite, Etienne ouvrait la porte d'un nouveau monde, grand et beau comme lui.
Étienne n'appartient pas à la catégorie de personnes qui se laissent aller aux regrets. Il est de la caste de ceux à qui le monde est dû.