Citations sur Les enfants de Húrin (38)
Demeure donc là assis, dit Morgoth, et contemple les terres où le Mal et le désespoir vont visiter ceux que tu m'as livrés. Car tu as osé me tourner en dérision et douter de la puissance de Melkor, Maître des destinées d'Arda. Dès lors, avec mes yeux, tu verras, et avec mes oreilles, tu entendras, et rien ne te sera caché.
Tu dis vrai, répondit Morgoth, mais c'est moi l'Ancien Roi : Melkor, le premier et le plus puissant des Valar, qui fut avant que le monde ne fût, et qui fit le monde. L'ombre de mon dessein se projette sur Arda, et tout ce qui s'y trouve se soumet lentement et sûrement à mon vouloir. Mais sur tous ceux qui te sont chers, ma pensée pèsera comme un nuage fatal, et elle les plongera dans les ténèbres et le désespoir. Partout où ils iront, le Mal régnera. Dès qu'ils parleront, leurs paroles seront de mauvais conseil. Tout ce qu'ils feront se retournera contre eux. Ils mourront sans espoir, maudissant et la vie et la mort.
Les Elfes chantent encore bien des complaintes et font encore bien des récits à propos des Nirnaeth Arnoediad, la Bataille des Larmes Innombrables, où tomba Fingon et où fut fauchée la fleur des Eldar. Une vie d'homme ne suffirait pas pour nous en raconter toutes les péripéties.
« Belle comme une enfant elfe est Lalaith », dit Húrin à Morwen. « Mais plus éphémère, hélas ! Et peut-être plus belle et plus chérie encore ! »
Elle ne reviendra pas, dit Sador. Mais où elle est partie, nul homme ne le sait; ou moi, du moins, je l'ignore.
Et cela a toujours été comme cela ? Ou souffrons-nous de la malédiction du Roi Maléfique, peut-être, comme du Souffle Maléfique ?
Mîm se tourna vers lui et le considéra sombrement : "Tu es l'un de ces imbéciles que le printemps ne pleurerait pas si tu périssais en hiver"
Puis Glaurung parla de nouveau, raillant Tùrin : « Tout ce que tu as fait s'est révélé funeste, fils de Hùrin. Ingrat avec ton père adoptif, hors-la-loi, meurtrier de ton ami, voleur d'amour, usurpateur à Nargothrond, capitaine imprudent, et traître envers les tiens. C'est en esclaves que ta mère et ta soeur vivent en Dor-lómin, dans la misère et le besoin. Tu as des atours de prince, alors qu'elles vont en haillons. Elle meurent de te revoir, mais tu n'as que faire de cela. Heureux sera ton père d'apprendre qu'il a un tel fils : car il l'apprendra »
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Et bien que je t'aime, fils de Hùrin, je maudis le jour où je t'ai enlevé aux Orques. Sans tes prouesses et ton orgueil, je n'aurais perdu ni l'amour ni la vie, et Nargothrond tiendrait encore pour un temps.
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Donne à pleine mains, mais donne seulement ce qui est à toi.
« Serait-ce que tu dédaignes le cadeau de ton père ? » dit Morwen ; et de nouveau Tùrin répondit : « Non, mais j'aime Sador et j'ai pitié de lui. »
Et Hùrin dit : « Les trois dons étaient tiens, pour en user à ta guise, Tùrin : l'amour, la pitié, et le couteau, le plus pauvre des trois. »
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