AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Anna Karénine, Tome 2 (99)

J’y pense, reprit Kitty après un silence pendant lequel les trois femmes avaient été préoccupées des mêmes pensées : ne faudrait-il pas préparer Serge à l’idée que Varenka a eu un premier amour ?
— Tu te figures que tous les hommes attachent autant d’importance à cela que ton mari, reprit Dolly. Je suis sûre que le souvenir de Vronski le tourmente encore !
— C’est vrai, dit Kitty avec un regard pensif.
Commenter  J’apprécie          40
Il sentait que celui-ci prenait, en lui parlant, un ton particulier, comme s’il se fût adressé à un de ces enfants imaginaires qui se trouvent dans les livres, et auxquels Serge ne ressemblait en rien ; il y était habitué, et faisait de son mieux pour feindre une analogie quelconque avec ces petits garçons exemplaires.
Commenter  J’apprécie          40
Dans un chapitre qu’il refit complètement, il traitait des conditions défavorables faites à l’agriculture en Russie ; la pauvreté du pays ne tenait pas uniquement, selon lui, au partage inégal de la propriété foncière et à de fausses tendances économiques, mais surtout à une introduction prématurée de la civilisation européenne ; les chemins de fer, œuvre politique et non économique, produisaient une centralisation exagérée, le développement du luxe, – et par conséquent la création, au détriment de l’agriculture, d’industries nouvelles, – l’extension exagérée du crédit, et la spéculation. Il croyait que l’accroissement normal de la richesse d’un pays n’admettait ces signes de civilisation extérieure qu’autant que l’agriculture y avait atteint un degré de développement proportionnel.
Commenter  J’apprécie          40
« Ils ont certainement visité les galeries anciennes, et, après avoir parcouru les ateliers des charlatans allemands et des imbéciles préraphaélistes anglais, ils me font l’honneur d’une visite pour compléter leur tournée », pensa-t-il. – La façon dont les dilettantes examinent les ateliers des peintres modernes, lui était bien connue : il savait que leur seul but est de pouvoir dire que l’art moderne prouve l’incontestable supériorité de l’art ancien. Il s’attendait à tout cela, et le lisait dans l’indifférence avec laquelle ses visiteurs causaient entre eux en se promenant dans l’atelier, et regardaient à loisir les bustes et les mannequins, tandis que le peintre découvrait son tableau.
Commenter  J’apprécie          40
Resté seul, Levine se demanda encore s’il regrettait réellement la liberté dont ses amis venaient de parler, et cette idée le fit sourire. « La liberté ? pourquoi la liberté ? Le bonheur pour moi consiste à aimer, à vivre de ses pensées, de ses désirs à elle, sans aucune liberté. Voilà le bonheur ! »
Commenter  J’apprécie          40
Mais que peut faire Anna ?
- Vous touchez au sujet principal de notre entretien, dit le comte, cherchant à reprendre du calme. Anna peut obtenir le divorce. Votre mari y avait fait consentir M. Karénine, et je sais qu’il ne s’y refuserait pas, même actuellement, si Anna lui écrivait. Cette condition est évidemment une de ces cruautés pharisaïques dont les êtres sans cœur sont seuls capables, car il sait la torture qu’il lui impose, mais Anna devrait passer par-dessus ces finesses de sentiment ; il y va de son bonheur, de celui des enfants, sans parler de moi. Et voilà pourquoi je m’adresse à vous, princesse, comme à une amie qui pouvez nous sauver. Aidez-moi à persuader Anna de la nécessité de demander le divorce.
Commenter  J’apprécie          30
Qu’il me naisse un fils demain, ce sera toujours un Karénine, qui ne pourra hériter ni de mon nom ni de mes biens ! Comprenez-vous que cette pensée me soit odieuse ? Eh bien, Anna ne veut pas m’entendre. Je l’irrite… Et voyez ce qui en résulte. J’ai ici un but d’activité qui m’intéresse, dont je suis fier ; ce n’est pas un pis aller, bien au contraire, mais pour travailler avec conviction il faut travailler pour d’autres que pour soi, et je ne puis avoir de successeurs ! Concevez les sentiments d’un homme qui sait que ses enfants et ceux de la femme qu’il adore ne lui appartiennent pas, qu’ils ont pour père quelqu’un qui les hait, et ne voudra jamais les connaître. N’est-ce pas horrible ?
Commenter  J’apprécie          30
Chacun vit et jouit de l’existence, se dit Dolly tandis que la vieille calèche montait au trot une petite côte, moi seule me fais l’effet d’une prisonnière momentanément mise en liberté. Ma sœur Nathalie, Varenka, ces femmes, Anna, savent toutes ce que c’est que l’existence, moi je l’ignore. Et pourquoi accuse-t-on Anna ? Si je n’avais pas aimé mon mari, j’en aurais fait autant. Elle a voulu vivre, n’est-ce pas un besoin que Dieu nous a mis au cœur ? Moi-même n’ai-je pas regretté d’avoir suivi ses conseils au lieu de me séparer de Stiva ? qui sait ? j’aurais pu recommencer l’existence, aimer, être aimée ! Ce que je fais est-il plus honorable ? Je supporte mon mari, parce qu’il m’est nécessaire, voilà tout ! J’avais encore quelque beauté alors !
Commenter  J’apprécie          30
"En résumé, pensa-t-elle, se rappelant ses quinze années de mariage, ma jeunesse s’est passée à avoir mal au cœur, à me sentir maussade, dégoûtée de tout, et à paraître hideuse, car si notre jolie Kitty enlaidit pour le moment, combien n’ai-je pas dû être affreuse ! " Et elle tressaillit en songeant à ses souffrances, à ses longues insomnies, aux misères de l’allaitement, à l’énervement et à l’irritabilité qui en résultaient ! puis, c’étaient les maladies des enfants, les mauvais penchants à combattre, les frais d’éducation, le latin et ses difficultés, et, pis que tout, la mort ! Son cœur de mère saignait cruellement encore de la perte de son dernier-né, enlevé par le croup ; elle se rappela sa douleur solitaire devant ce petit front blanc, entouré de cheveux frisés, de cette bouche étonnée et entrouverte, au moment où retombait le couvercle du cercueil rose brodé d’argent. Elle avait été seule à pleurer, et l’indifférence générale lui avait été une douleur de plus.
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi résisterais-je, pensa-t-il quittant la lisière du bois pour s’enfoncer dans la forêt, où, tout en allumant son cigare, il se livra à ses réflexions ? Le sentiment que j’éprouve n’est pas de la passion, c’est une inclination naturelle, à ce qu’il me semble, et qui n’entraverait ma vie en rien. Ma seule objection sérieuse au mariage est la promesse que je me suis faite, en perdant Marie, de rester fidèle à son souvenir.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (501) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Anna Karénine

    Qui est l'auteur de ce livre ? (C'est facile, c'est écrit dans le thème ;))

    Nikolai Gogol
    Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
    Léon Tolstoï
    Alexandre Pouchkine

    20 questions
    155 lecteurs ont répondu
    Thème : Anna Karénine de Léon TolstoïCréer un quiz sur ce livre

    {* *}