Jean-Claude vient de se faire plaquer par sa copine. On la comprend, la fille, ne serait-ce que pour "l'oeuf à la coque pas cuit". On se demande même comment il a réussi à la séduire.
Après ce départ, Tergal n'échappe pas aux étapes théoriques du "deuil". Il n'y croit pas, il déprime, elle l'obsède, il se persuade qu'elle reviendra, qu'elle l'aime encore. Mais l'a-t-elle aimé un jour, au fait ? Il est le seul à ne pas en douter.
Ce Jean-Claude adulte est nettement moins attendrissant que le petit garçon curieux des mystères de la vie (cf. tome 5). On n'a pas envie de s'apitoyer sur le sort de ce loser geignard, beauf, crado, répugnant.
Un bon moment de lecture malgré des longueurs et le manque d'empathie pour le personnage. Certaines situations sont amusantes.
Par contre, je ne m'habitue pas au graphisme de Tronchet, le trait est lourd, carré, les visages sont particulièrement ingrats, surtout ceux des femmes.
Une série que je lirai à dose homéopathique. L'enthousiasme des retrouvailles (avec le tome 5) est retombé.
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Plongée dans la psyché masculine ?
Un jour les sociologues écriront une thèse sur cette série de BD que je trouve très sympa et qui constitue une sorte de tableau ironique de la condition masculine moderne, avec ses contradictions, ses injonctions difficiles à remplir. le personnage est bien dessiné, attachant par instant, suffisamment bien campé en tout cas pour que l'on puisse y reconnaitre non pas soit.. mais disons ses collègues de travail !
Un moment sympa et vous ferez de la sociologie sans le savoir !
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Des losers comme Jean-Claude Tergal, vous n'en trouverez pas beaucoup dans la BD, et même dans toute la littérature je pense. Ici, la caricature est poussée à l'extrême, pour notre plus grand plaisir, et on ne peut que s'esclaffer devant l'étonnante capacité du "héros" (?) à aggraver son cas encore et encore, et à tomber toujours un peu plus bas. Même quand il a touché le fond, il continue à creuser avec la régularité d'un métronome. Un must de la BD comique.
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Il y a vraiment des injustices flagrantes dans le monde. Par exemple, pour la famine en Ethiopie, les grandes vedettes enregistrent des disques de solidarité... et pour moi qui mange seul tous les soirs des bolinos torsades à la napolitaine, fumants dans leur bol en plastique, coincé entre un évier sale et une gazinière... Pas même un petit 45 tours de solidarité... Même de Michelle Torr...
Finalement je me suis résolu à n'avoir de rapports sexuels qu'avec mon lavabo. Pas d'excuses à faire... pas de conversation interminable après l'amour... Toujours content, toujours fidèle... En plus, à l'inverse des femmes, le lavabo, a une psychologie très simple... eau chaude à gauche, eau froide à droite... Facile à comprendre.
Elle n'avait pas toujours été cruelle avec moi... Elle avait même fait quelques déclarations émouvantes...
- Dis-moi, Isabelle [elle dort]... Qu'est-ce que tu préfères... Etre ravagée par la peste bubonique, dans un hôpital de brousse... dirigé par des médecins nazis facétieux... Etre agonisante dans la carcasse d'un Boeing 747, au fond d'une jungle moite... tandis que s'approche, avec les machettes, la tribu des déchiqueteurs de viscères. Ou être ici avec moi... ?
- Etre ici avec toi.
- Héhé ! Cette fille est folle de moi...
(p. 17)
[Première planche : ]
Un jour, elle m'a quitté. C'était en plein hiver.
Un 15 août exactement.
Ma météo intime a soudain enregistré une forte dépression.
- Et pour le jeune homme... ? Une glace ?
- Non, un bon grog bien chaud.
Tout autour de moi ce n'était qu'épouvante et désolation... La terre n'était plus qu'une tourmente de glace et de feu, agitée de secousses sismiques, plongeant bêtes et gens dans une terreur muette...
Sans exagérer, les continents se fracassaient les uns contre les autres, gigantesque chaos planétaire de mort et d'apocalypse, bientôt avalé par une effroyable nuit crépusculaire.
- Sinon, à part ça, ça va.
L'Atlantique à la rame, c'est 70 jours.
Un retrait de permis, c'est 2 mois.
Une révolution terrrestre, c'est 24h.
Un match de foot, c'est une heure et demie.
Les oeufs à la coque, c'est 3 minutes.
Moi, c'est 15 secondes.
"Euh, tu m'excuses, heu... Isabelle... (...) J'aurais au moins voulu tenir jusqu'aux oeufs à la coque."
(p. 18)