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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Viou, c'est Sophie Lesoyeux, huit ans. Nous sommes dans l'immédiat après guerre et Viou vit chez ses grands-parents au Puy. Son père , dont elle n'a que peu de souvenirs est mort dans les combats de la Libération, et sa mère adorée tente de refaire sa vie à Paris.

« Viou », paru en 1980 est en fait le premier volume d'une trilogie qui comprendra « A demain, Sylvie » en 1986 et « le troisième bonheur » en 1987. Une trilogie comme sait les construire Henri Troyat, voir « le moscovite » et « Les Eygletière », entre autres… portée par le style inimitable de l'auteur. Académique diront ses détracteurs… Et pour cause…Mais quel bonheur de redécouvrir de temps à autre cette plume précise, léchée… élégante, en un mot.
Même si l'intrigue est quelque peu banale, Troyat, et ce n'est pas le moindre de ses talents, nous embarque…

« Viou », un beau roman … Celui d'une petite fille « née trop jeune dans un monde trop vieux » dans lequel elle devra s'adapter et apprendre à vivre. Un beau texte…Vraiment !

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La petite Sylvie, huit ans, affectueusement surnommée Viou par sa mère, vit chez les grands-parents paternels, une famille bourgeoise et reconnue du Puy. En 1946, le temps est encore aux restrictions, et, après la mort de son père médecin, en 1944, la mère de la petite a dû trouver un emploi de secrétaire médicale à Paris pour survivre, et a dû confier sa fille à ses beaux-parents. La petite fille est donc plongée dans un monde de personnes âgées, toujours en deuil de leur fils, devenu avec sa mort, le héros de la famille, et à hauteur d'enfant Viou essaye de comprendre son environnement, décrit ses sentiments, ses peurs ses craintes mais aussi ses joies.
Un court roman dans lequel Henri Troyat arrive à se glisser dans l'esprit d'une petite fille qui ne comprend pas toujours les grandes personnes, notamment le couple que forme ses grands-parents; Clarisse, une grand-mère sévère, bigote, plongée dans le souvenir de son fils tué pendant la guerre et qui ne comprend pas la tendresse dont Viou a besoin et Hippolyte le grand-père, beaucoup plus humain, une figure paternelle pour la petite fille. Entre disputes entre les grands-parents et visites de sa mère pendant les congés, le lecteur suit l'évolution de la petite, avec toute sa sensibilité, ses questionnements sur la mort, sur l'attachement à ses grands-parents, la peur d'oublier son père.
Viou est un roman sur la construction, à hauteur de petite fille, et une analyse fine et sensible de l'enfance.
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Il y a des livres qui vous marquent, des premières de couverture que l'on n'oublie pas, malgré le temps qui passe.

Cet été, je me promenais dans Colmar lorsque tout à coup j'aperçus, perdu parmi une centaine d'autres livres maintes fois lus, une petite frimousse dans des tons sépia, des joues pleines qui donnent envie de les pincer, et des yeux noirs porteurs d'un petit regard triste. « Viou ! », m'écriai-je.

Je m'empressai de récupérer ce trésor abandonné et avec lui, tous les souvenirs de mon enfance, de ma classe, les rideaux bleu roi, la sonnerie de 09h45, la cour de récréation et tant d'autres, car j'avais 11 ans lorsque j'ai lu Viou pour la première fois.

16 ans plus tard, je retrouve avec le même enthousiasme le quotidien de la petite Sylvie, dans cette campagne ouvrière et travailleuse, dans cette maison bien trop grande pour une petite fille et ses grands-parents, bien trop froide aussi, car le poids du passé, de la guerre, la disparition du père est une plaie béante qui ne guérit pas, une douleur qu'on expose, à l'image de ce portrait glacial qui trône dans la chambre.

La maman de Sylvie s'en est allée travailler à Paris, dans le cabinet d'un docteur et ami, et elle ne revient voir sa petite fille que pendant les quelques vacances qu'elle peut s'octroyer. Bien que séparées de milliers de kilomètres, les quelques lettres que mère et fille s'échangent témoignent de l'amour inconditionnel qui les unit.

La vie de Viou n'est donc pas facile, il faut dire qu'elle n'est pas très bonne à l'école, au grand dam de sa grand-mère qui la voudrait plus studieuse. Sa grand-mère n'a d'ailleurs pas les qualités que Viou lui voudrait et que l'on prête généralement aux vieilles dames ; ni réconfortante ni aimante, Viou fait face à un roc, une femme pieuse, acerbe, dont la droiture n'a d'égal que sa sévérité.

Son grand-père est un homme bien plus drôle, il n'hésite pas à taquiner sa femme et à la rabrouer devant leur petite-fille, ce qui a le don d'agacer la première et de ravir la seconde. Papi a un coeur, les yeux rieurs et il la fait sourire avec ses clins d'oeil, et tout de suite la vie est plus belle, et les quelques câlins que Viou offre clandestinement à son chien, son meilleur ami et son confident, ne font qu'accentuer ce sentiment de bonheur simple.

Pourtant, le destin bascule un jour lorsque son grand-père meurt ; pour la petite fille, le soleil se couche à jamais, la joie et la bonne humeur d'antan laissent place à une morosité constante, elle n'a plus de repères, plus d'amour, sa lumière s'éteint. Commence alors un long travail d'apprentissage et d'apprivoisement entre Viou et sa grand-mère, les temps sont durs, et cette absence des hommes qu'elle a tant chéris meurtrit tant cette vieille femme, et cette amertume envers sa belle-fille grandit, son fils qu'elle a perdu, c'est sa faute et elle la transpose sur la petite Sylvie, qui n'attend que de l'amour.

Viou est pour moi le portrait magnifique d'une petite fille à la découverte du monde, dont les secrets et les rouages la dépassent. La vie est si simple quand on est enfant, Viou est entière, elle aime ses amies, sa maman, son chien, et son père lui manque, sa grand-mère aussi, bien qu'elle soit là tous les jours, elle ne demande que de l'amour. Soyons simples, et surtout, n'oublions jamais la petite Viou qui sommeille en chacun de nous…


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Comme la neige qui arrive fort à propos la veille de Noël, tout dans ce roman d'Henri Troyat jouit du même opportunisme. Même la mort du patriarche.
Je ferme le premier tome de la trilogie Viou. J'ai été heureux d'y retrouver cette belle langue d'une grande précision et pourtant nourrie de mots simples que j'avais appréciée dans la série Des semailles et des moissons. La langue d'un auteur prolifique, grand témoin de ce vingtième siècle, balloté entre la course effrénée du progrès technologique et les grands cataclysmes qui ont meurtri l'Europe. Une langue qui procure un grand confort de lecture et fait descendre sur vous la nostalgie de l'ambiance des grandes sagas à l'époque où la famille constituait l'assise structurelle de la société.
Dans les romans d'Henri Troyat, le tumulte des événements de l'existence est lissé dans la course du temps sur le rail de la destinée. Il décrit la vie comme elle est. C'est un regard élevé au-dessus des joies et des chagrins qui alternent et s'enchaînent sans ralentir les aiguilles de l'horloge.
Henri Troyat nous parle d'un temps où l'autorité des parents, des instituteurs, plaçait encore ses jalons dans l'éducation des jeunes générations. Une époque où le respect était une notion vivante. Les énergies étaient canalisées par des codes de conduite. C'est une époque qui connaît encore les interdits. C'est pour cette raison que la vie y était plus exaltante. Nul besoin alors d'avoir recours à des artifices pour pimenter l'existence. Il suffisait de braver les interdits, comme par exemple mentir sur ses résultats scolaires, ce que Viou commettra, à s'en torturer de remords.
Viou est née avec la guerre. Son père y a perdu la vie. Son souvenir est trop flou dans sa mémoire pour lui en procurer du chagrin. Elle souffre en revanche de l'absence de sa mère, partie refaire sa vie à Paris. Elle découvre l'univers des adultes entre ses grands-parents paternels, une vieille tante et une servante de la famille un peu sourde, son institutrice. Elle n'est pas malheureuse. Sans vraie passion, elle jouit de bonheurs simples avec les visites trop rares de sa mère, la complicité d'un grand-père en butte à une épouse rébarbative et bigote ou encore l'amour de son chien.
Et tout à coup sa vie change. Mais pour savoir de quelle manière il faut se plonger le deuxième tome de la trilogie, ce que je ferai avec plaisir.
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une très belle écriture. Une tranche de vie d'une petite fille de 12 ans qui vit chez ses grands-parents et qui apprend à vivre aussi un deuil très bien raconté d'ailleurs par Troyat.
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Viou est une petite fille de huit ans comme les autres, à cela près qu'elle est très sensible et surtout très vivante. On suit sa vie avec grand intérêt car Henri Troyat sait se mettre dans la peau d'une enfant de cet âgeet nous montre les expériences de la vie avec ses yeux à elle.

Henri Troyat nous dépeint avec tendresse une Sylvie triste ou joyeuse, heureuse ou malheureuse, mais toujours vivante avec force images et autres comparaisons qui apportent un accent de vérité remarquable et lucide.
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Viou - ou Sylvie Lesoyeux, une petite fille de 8 ans, qui ne connaît que très peu de joies dû à la Guerre qui vient de se terminer.
Elle est la fille d'un médecin de guerre, tué aux combats 2 ans auparavant, et d'une secrétaire médicale qui ne s'est pas encore suffisamment retourné pour prendre en charge sa fille.
Elle vit donc avec ses grands-parents, le temps que sa maman organise sa nouvelle vie à Paris.

On suit la petite Sylvie à travers les épreuves de la vie, certes nombreuses à son petit âge, parfois des passages très émouvants, tout ce qui se passe dans la tête d'un enfant...
Difficile pour elle de bien se concentrer à l'école, trop d'émotions et de questions dans sa petite tête.

Une très belle histoire mais qui manque de quelque chose, on la suit avec ses grands-parents dans le quotidien, le temps d'une année scolaire, il ne s'y passe pas grand chose hormis, bien sûr, ses états d'âmes que nous percevons clairement comme une détresse.

Le peu de pages m'a suffit, je pense que la lassitude aurait été au rendez-vous bien trop vite...
J'ai bien aimé l'écriture de l'auteur.

CHALLENGE SOLIDAIRE 2022
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L histoire d 'une petite fille, orpheline de père élevée par ses grands parents rigides mais aimant. Très bien écrit ce roman jeunesse détaille avec finesse les caractères des membres d une famille endeuillée par la guerre. Très représentatif d une époque.
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Une trilogie intéressante, dont l'enchaînement des actions invite à poursuivre la lecture. L'auteur verbalise les représentations des personnages d'une manière très compréhensive. Il place aussi des sous-entendus et des situations qui font deviner la suite de l'histoire. Ainsi, les évènements tragiques sont moins choquants malgré leur tristesse inévitable.
Des mots peu courants sont utilisés dans des situations qui les rendent justement utiles, ce qui embellit la lecture.

On peut comprendre tous les personnages, du point de vue auquel ils se trouvent, même si on peut méprendre certains pour des opposants. En parcourant la trilogie jusqu'à la fin, on se rend compte qu'ils ont tous leur place dans l'histoire.

Des styles de vie se font face après un drame: on profite et on s'efforce à être heureux comme le grand-père, ou on est désabusé, maintenu par ses principes et sa piété comme la grand-mère. Mais tout les unit, personne n'a raison de toutes façons. Excepté dans la tête des gens. Toujours la subjectivité, que l'auteur exprime avec objectivité.
La mère pose les marques de sa personnalité dans ce livre. Gentille, adorable, mais avec quelque-chose d'inexplicable en plus...

Il n'y a pas de méchants. Troyat nous embarque dans la vraie vie, non systématique, faite de meilleur et de pire tout en un. Une réflexion sur la vie elle-même et la mort est centrale, tout comme la prise en compte de l'autre avec son vécu, ses perceptions et ses envies.
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Je l'ai lu il y a longtemps mais il m'a laissé le goût des bonbons à la cerise de mon enfance. Livre plein de charme, livre d'une enfant privée de père et qui a du mal à grandir, ce livre est extrêmement prenant. Quand je l'ai lu je l'ai adoré. Peut-être une relecture me décevrait elle aussi je préfère garder mon souvenir.
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